CONFLIT ALGÉRO-MAROCAIN : VERS L’INTERNATIONALISATION ?
Cité par l’agence de presse Sputnik, Mikhael Bogdanov, le vice-ministre des affaires étrangères en charge du Moyen Orient et des pays d’Afrique a annoncé la visite du chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov qui le conduira en Israël, en Palestine, en Algérie et au Maroc. De son côté Ramtane Lamara, ministre des Affaires étrangères algérien se félicite de la qualité des relations prévalant entre l’Algérie et la Russie.
En effet, parallèlement aux domaines comme les ressources en eau ou l’environnement, la commission traitera de la communication de masse, de la sécurité et des moyens de communication.
Par ailleurs, la diplomatie algérienne dit attendre beaucoup de la 10éme réunion de la commission gouvernementale mixte qui doit traiter de dix dossiers importants et, pour certains d’entre eux, particulièrement sensibles. En effet, parallèlement aux domaines comme les ressources en eau ou l’environnement, la commission traitera de la communication de masse, de la sécurité et des moyens de communication.
Cette visite qui survient dans un moment politique symbolisé par la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Alger peut être un tournant.
La Russie déjà présente à travers les commandos Wagner en Libye et en Afrique subsaharienne, entend peser sur un maximum de zones de tensions pour conforter ses objectifs de puissance mondiale et négocier dans un rapport de force favorable quand ses intérêts sont en jeu. Moscou qui vient de déployer 175.000 hommes à la frontière ukrainienne, pays dirigé par un homme qui ne cache pas ses sympathies pour l’occident, risque de voir la liste des sanctions occidentales qui la ciblent déjà s’allonger.
Pour nombre d’observateurs, la tentation de Moscou d’attiser des foyers sur les zones d’influence occidentales est forte.
La lecture diplomatique de cette visite n’est pas bonne pour les acteurs militant en faveur de la paix dans la région. L’assimilation de la crise algéro-marocaine avec le conflit israélo palestinien est un mauvais signal. Les grandes puissances se préparent à installer dans la durée les flambées polémiques opposant Alger et Rabat qui relevaient jusque là presque de joutes politiciennes maitrisées par les concernés. Si ces oppositions sont intégrées dans les projections géopolitiques des superpuissances, elles deviendront un foyer historique de guerre où un conflit latent que rien ne justifie peut-être réactivé par des intervenants extérieurs selon leurs agendas et leurs stratégies. La construction nord-africaine sera alors d’autant plus problématique puisque les arbitres des enjeux qui en sont en définitive les grands bénéficiaires ne seront plus les peuples de la région.
Si ces oppositions sont intégrées dans les projections géopolitiques des superpuissances, elles deviendront un foyer historique de guerre où un conflit latent que rien ne justifie peut-être réactivé par des intervenants extérieurs selon leurs agendas et leurs stratégies.
Parties pour être un levier de diversion dont jouent les factions conservatrices des deux régimes, les manipulations du Makhzen et celles des décideurs algériens sont entrain d’échapper à leurs géniteurs. Pour l’instant les opinions publiques des deux pays restées réfractaires aux tentations bellicistes des dirigeants ont maintenu les provocations à un niveau de gestion qui a évité une évolution vers la dégradation militaire.
En 1976 déjà les deux premiers présidents de la république algérienne, Ferhat Abbas et Ben Youcef Ben Khedda avaient prévenu contre la transformation du problème du Sahara Occidental en stratégie de prolongation « de la guerre froide par procuration ».