dimanche, décembre 3, 2023
Économie

DOSSIER COVID : DEUXIÈME PARTIE. ALGÉRIE. SAÏD DOUMANE* : QU’EN SERA-T-IL DE L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE APRÈS LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS ?

Faire de la survenue de la pandémie de la Covid 19 un moment de réflexion sur l’avenir économique de l’Algérie, peut être opportun et utile. Au même titre et dans le même temps que d’autres réflexions portant sur d’autres dossiers aussi épineux : la culture, l’histoire, l’enseignement, la gouvernance… Le moment est propice, paradoxalement, non parce qu’il réunirait les conditions et les moyens d’un débat serein, mais en ce qu’il révèle l’ampleur du chantier de reconstruction à entamer : le pays est économiquement à l’agonie.  En termes de moyens matériels et financiers et de “stabilité” du pouvoir décisionnel, tout le monde sait que l’Algérie a raté deux occasions qui ne se renouvelleront plus, celle allant de 1965 à 1978 (règne de Boumédiène) et celle de 1999 à 2019 (règne de Bouteflika).

Le drame qui se joue sous nos yeux, à nos dépens, depuis la fin de l’année 2019 (“la nouvelle Algérie”), s’il devait trop durer, donnerait le coup de grâce au pays pour de longues décennies. C’est que l’Algérie a, me semble-t-il, atteint les limites de ce qu’un pays ou peuple peut supporter d’incompétence institutionnelle, de mépris politique, d’injustice sociale, de gaspillage et de détournement des ressources nationales. Aussi, si la pandémie de la Covid 19, n’est pas à l’origine du fiasco économique algérien, elle a permis de mettre à nu la fragilité, sinon la facticité de ses fondements. Encore faut-il qu’elle ne soit pas considérée comme une crise ordinaire et conjoncturelle mais un moment historique pour repenser la politique économique du pays.

Les ressources naturelles ou l’arbre qui cache la forêt :

L’Algérie a vécu, jusqu’ici, au-dessus de ses moyens ! Que l’on me comprenne bien, je ne veux pas dire par là que les Algériens dans leur ensemble ont un niveau de vie élevé et de qualité[1], mais tout simplement qu’ils sont adossés, malgré eux, à un système économique et politique de prédation de ressources et non de création de richesses. L’État algérien issu de l’indépendance, soucieux avant tout de sa pérennité n’a guère cherché à fonder une économie fondée sur le travail, ce qui l’aurait amené à gérer les contradictions et les conflits inhérents à l’effort consenti et au partage du surplus économique produit. Ayant opté pour le populisme  économique (distribuer sans produire !), il s’est focalisé sur l’extraction des ressources naturelles (agriculture de rente d’origine coloniale dans les années 1960, puis les hydrocarbures à partir des années 1970 ) ; une sorte “d’économie de cueillette”(appelée plus couramment économie de rente) qui  nécessite peu  d’efforts en matière  de mise en œuvre de mécanismes socio-économiques et de régulation adéquats : liberté d’entreprendre, concurrence loyale entre investisseurs, autonomie syndicale, valorisation du travail, droit de grève, État régulateur et non prescripteur… L’option socialiste qui a prévalu jusque dans les années 1980, a servi de caution idéologique à une politique économique volontariste dont les résultats attendus en termes de rentabilité des investissements consentis et de quantité et de qualité de la production de biens et services, sont plus que décevants. Hormis le secteur des hydrocarbures, les autres secteurs de l’économie étatique sont en déficit structurel, les entreprises publiques ayant été renflouées une bonne dizaine de fois sans qu’elles aient pu retrouver un minimum de viabilité économique et financière. La rente, agricole, minière et des hydrocarbures, a toujours servi “d’assurance-vie” à une politique économique qui a prétendu s’ériger en modèle : “le modèle de développement algérien” !

“Il est aujourd’hui unanimement admis que l’entreprise publique n’est pas ce lieu où la rationalité économique fait loi. Le secteur public est resté ce lieu où la gestion du capital peine à s’émanciper de la logique clientéliste qui traverse l’ensemble des rouages de l’économie (…). Le mode de gestion des entreprises publiques n’a pas évolué (…), elles continuent de subir les injonctions politico-administratives. Les entreprises publiques sont des entités davantage politiques qu’économiques”[2].

En gros, deux types de gestion économique se sont succédé depuis 1962, correspondant au règne de deux hommes issus de la même matrice politico-idéologique (évoqués précédemment : H. Boumédiène et A. Bouteflika). Ces deux types de gestion économique peuvent être qualifiés de contradictoires dans la forme, le deuxième d’apparence libérale (1979-1999) se voulait une remise en cause du premier (1965-1978) résolument étatiste ; ils constituent en réalité un continuum dans la mesure où l’État ne s’est jamais dessaisi de son contrôle draconien sur la décision économique et de ses soubassements populistes. A y regarder de plus près, on peut même s’apercevoir que les velléités de réforme économique et politique entamées à la fin de la décennie 1980 (sous le règne de Chadli Bendjedid, 1979-1991 et des gouvernements qui ont suivi le départ de ce dernier au début de l’année 1992) ont été jugées inappropriées par le régime d’A. Bouteflika. Pour ce dernier, il fallait renouer avec le système duquel il était éjecté à la mort de H. Boumédiène dont il se voyait le successeur naturel. Contrôler les flux économiques et leur répartition pour exercer un contrôle social le plus étroit possible.

“En tant que membre de la vieille garde du FLN et nostalgique du contrat social des années Boumédiène, il  avait affirmé dès sa première année aux commandes de l’État que les réformes telles que conçues et conduites après le soulèvement de 1988 étaient en grande partie la cause du malheur du pays… tout un processus de récupération des prérogatives que les réformes (…) avaient retiré à l’État, a été engagé dès 1999 afin que l’exécutif gouvernemental recouvre l’ensemble des pouvoirs qu’il avait perdus. Les entreprises publiques, replacées sous la tutelle des ministères, reperdent à nouveau leur autonomie. Les gros investisseurs ne peuvent rien promouvoir sans l’accord du Conseil National de l’Investissement aux mains du premier ministre et les entreprises du secteur public économique ne peuvent plus effectuer des actes de gestion notables sans l’accord du Conseil des Participations présidé par le même premier ministre.”[3]

La fin du règne de Boumédiène peut être interprétée du point de vue économique comme l’échec patent d’un ” projet industrialiste” forcené[4]. Ce projet s’est caractérisé par la mobilisation autoritaire des ressources nationales (40 à 50% du PIB) au détriment des autres secteurs de l’économie ; ce qu’on a appelé un développement déséquilibré où l’industrie lourde est censée servir de locomotive entrainante. Le résultat est connu de tous les économistes ; les effets d’entrainement n’ont guère eu lieu tandis que le reste de l’économie a périclité, notamment l’agriculture et la petite production marchande ou artisanale[5]. Les tensions sociales (grèves) et les pénuries persistantes des produits de large consommation ont poussé le gouvernement dès 1980 à  apporter des correctifs socio-économiques : assouplissement du régime d’investissement au profit de la consommation (programme dit anti-pénurie) et mise en œuvre de quelques réformes destinées à desserrer l’étreinte sur les entreprises publiques (autonomie de gestion, déconcentration des monopoles…), petite ouverture sur le secteur privé et refonte du mode de gestion du domaine agricole d’État ( dégagement partiel de l’État). Un plan quinquennal (1980-1984) est dédié à ce programme rectificatif ; il préconise une inflexion du taux d’investissement dans l’industrie et les hydrocarbures, une meilleure allocation des ressources vers l’agriculture et l’hydraulique et des transferts sociaux (habitat, formation…) un peu plus consistants. Mais, au total, la structure des dépenses reste quasi inchangée en raison des rigidités des engagements hérités des plans précédents et surtout des programmes et chantiers déjà lancés mais non terminés (les restes à réaliser, RAR, du jargon officiel) qui s’élèvent parfois à plus de 50%[6] des montants initiaux. Pressentant la difficulté, une loi relative à l’investissement privé national est promulguée à la fin de l’été 1982, aux fins de donner un peu de fluidité aux rouages de l’économie étatique. Est assigné à cette loi l’objectif explicite de “réaliser la complémentarité du secteur socialiste (…), de contribuer à l’élargissement des capacités de production nationale (…) et d’intégrer au système de planification les investissements privés…[7] Le champ d’intervention du capital privé est  élargi ( la petite et moyenne industrie, le bâtiment et les travaux publics…) mais le montant du capital autorisé à être investi est limité et soumis à une procédure d’agrément et de sélection préalables. Au plan doctrinal, dans le “débat sur l’enrichissement de la Charte Nationale” en 1985, on assiste à un petit glissement sémantique dans le discours du FLN : de l’option déclarée irréversible du socialisme de la charte de 1976, on suggère l’idée de se libérer des dogmes (sic !)[8]

La fin du règne de Boumédiène peut être interprétée du point de vue économique comme l’échec patent d’un ” projet industrialiste” forcené[4]. Ce projet s’est caractérisé par la mobilisation autoritaire des ressources nationales (40 à 50% du PIB) au détriment des autres secteurs de l’économie

Le contre-choc pétrolier de 1986 (chute du prix du baril de pétrole sur le marché international) a sensiblement perturbé cette introduction “calculée” du capital privé que devait conforter le plan quinquennal 1985-1989. Cette perturbation se transforme en chamboulement à la fin de l’année 1988 suite à la révolte sanglante d’octobre et surtout l’irruption de l’islamisme au début des années 1990. La crise économique persistante s’aggrave d’une crise politique inédite et démentielle : la violence islamiste. Le pays connaitra une décennie de malheurs où l’instinct de survie passera avant tout le reste, l’économie étant devenue une préoccupation secondaire.  Cette dernière, en phase de restructuration, replonge dans ses travers et les différents gouvernements appelés à la rescousse sont contraints de faire appel à l’aide des instances financières internationales[9].

Cette nouvelle option, plutôt imposée que sollicitée, fut perçue et vécue différemment par les courants politico-économiques nationaux et internationaux. Pour les uns (les forces économiques nationales émergentes : entrepreneurs, agriculteurs, négociants, syndicats autonomes… ,instances financières internationales et partenaires économiques et  étrangers ), il s’agit d’une opportunité à saisir pour changer de paradigme économique (passer d’une économie de rente à une économie de production) ; pour les autres (les tenants de l’économie étatique et les groupes d’intérêt  en place), le problème  se pose en termes de crise ou de déséquilibres passagers à négocier en vue de retrouver une situation antérieure jugée meilleure  et porteuse d’avenir.

Du point de vue de la transition économique souhaitée par tous, selon les choix politico-idéologiques et les intérêts des uns et des autres, la question est alors d’évaluer les rapports de force en présence. Car, au-delà des modèles, l’efficacité et la réussite économiques d’un pays relèvent beaucoup plus du système de gouvernance, des institutions et des groupes d’intérêt en place que des choix ou programmes économiques proprement dits. Et, vu sous cet angle, il n’est point sûr que des changements substantiels s’opèrent parce que “l’orientation économique de l’État est soumise au pouvoir politique et, de façon plus précise, au rapport des forces internes qui structurent ce pouvoir politique”[10].

Le retour de Bouteflika (1999-2019) : changement ou reconduction du système ?

Le retour de Bouteflika au sommet du pouvoir fait suite à deux décennies incertaines, chancelante pour la première (1979-1989) et franchement chaotique pour la deuxième (1989-1999). Rappelé à la rescousse par les décideurs militaires, élu à la hussarde et marqué par son passé intimement lié au régime de Boumédiène, Bouteflika est porté à la tête de l’État à un moment où la société algérienne n’avait qu’une attente : retrouver un peu de sécurité et de paix sociale. Elle était à mille lieux de songer à exiger un débat politique, encore moins un programme économique. Ce que le nouveau chef de l’État savait mieux que tout le monde ! Dès lors, la porte était ouverte au pouvoir monarchique propre aux potentats arabes.

Dans ce qui suit, il sera essentiellement question du volet économique de son règne, même s’il ne faut pas perdre de vue qu’en Algérie l’économique n’a jamais pu se soustraire de la mainmise du politique. On verra plus loin que même sous les effets dévastateurs de la pandémie du coronavirus, le pouvoir politique actuel n’abandonne rien de ses prérogatives économiques, juridiques et administratives héritées du régime de Bouteflika qu’il prétend pourtant mettre aux oubliettes. Comme ses prédécesseurs, à son arrivée à la tête de l’État, Bouteflika annonce une batterie de mesures économiques et financières (appelée pompeusement programme du président) sans prendre la mesure des questions à résoudre, encore moins de l’état des lieux en la matière. Le volontarisme, sinon l’outrecuidance, n’étant pas les moindres caractéristiques du personnage, il ne fallait donc point s’attendre à un débat préalable et des études d’expertise approfondies si nécessaires en économie. En Algérie, depuis l’indépendance, le déblocage d’enveloppes financières conséquentes est la réponse quasi automatique aux problèmes de déficience de gestion des entreprises publiques, des institutions ou du budget de l’État et de ses organes déconcentrés.

Ainsi donc, le règne de Bouteflika commence par l’injection de 7,2 milliards de dollars) entre 2001 et 2004, au titre d’un plan de “soutien à la relance économique”, suivis juste après (2005-2009) d’un autre montant de 180 milliards de dollars au titre “d’un programme complémentaire de soutien à la croissance”. Entre 2010 et 2014, c’est un nouveau plan de développement destiné à financer 20 secteurs d’activité qui est lancé à hauteur de 286 milliards de dollars (dont 130 milliards de dollars consacrés à rattraper les ratés ou les retards (les sempiternels restes à réaliser, RAR, des plans précédents, 2001-2004 et 2005-2009[11]. De l’arrivée de Bouteflika au pouvoir à 2014, année qui a enregistré une baisse drastique du prix du pétrole sur le marché mondial, de 700 à 800 milliards de dollars ont été engrangés dont près des trois quarts ont été engloutis dans les dépenses publiques[12]. Ces sommes d’argent vertigineuses sont permises par l’augmentation du prix du pétrole sur le marché international, donc des recettes des exportations de ce produit à parti de 2002. A priori, ces investissements dits multisectoriels ont pour objectif de favoriser l’émergence d’une économie diversifiée et sortir du quasi-monopole des hydrocarbures sur l’économie. Dans les faits, la situation en matière de diversification économique, d’élargissement de l’investissement au secteur privé, d’effort à l’exportation hors hydrocarbures n’a pas beaucoup évolué.

” Bien qu’un rattrapage en matière d’infrastructures ait été opéré, et que les conditions de vie de la population se soient améliorées, l’économie algérienne reste très dépendante des hydrocarbures qui représentent près du tiers du PIB, 96% des recettes d’exportation, 70% des recettes fiscales, et seulement 3% de la population active. En fait cette équation économique est inchangée depuis une trentaine d’années”[13].

De l’arrivée de Bouteflika au pouvoir à 2014, année qui a enregistré une baisse drastique du prix du pétrole sur le marché mondial, de 700 à 800 milliards de dollars ont été engrangés dont près des trois quarts ont été engloutis dans les dépenses publiques[12].

A vrai dire, si le retour de conjoncture s’est précipité en 2014 (baisse de près de 50% du prix du baril de pétrole), les travers économiques et politiques du règne de Bouteflika ont commencé à se manifester beaucoup plus tôt. Le népotisme, la gabegie et la corruption à grande échelle ont caractérisé organiquement son régime, même si ces phénomènes lui ont préexisté à des degrés divers[14]. Le populisme étant l’instance de régulation déjà bien établie dans la pratique politico-économique, Bouteflika l’a érigé en système de gouvernement depuis 2010 [15],  en consacrant jusqu’à 30% du PIB national aux subventions dont on sait qu’elles servent pour beaucoup à “entretenir” ses clientèles[16] qu’à soutenir le pouvoir d’achat des catégories sociales fragiles.  C’est dire que, tout compte fait, ce ne sont pas les choix économiques en eux-mêmes qui sont préjudiciables mais leurs effets pratiques sur le terrain. Et ces effets pratiques sont déterminés par l’état des rapports de force politique, les orientations idéologiques dominantes, les décisions effectives et l’état de la société en général.

En fait, les options économiques de Bouteflika qui préconisait de doter le pays d’infrastructures de base, à même de favoriser l’installation d’entreprises de production de biens et de services, n’est pas récusable en soi. De même que celles de ses prédécesseurs, l’industrie sidérurgique et mécanique lourde de Boumédiène, ou celle de Bendjedid aspirant à desserrer la mainmise de l’État en introduisant un peu de souplesse dans la gestion des entreprises publiques et en exerçant un peu moins de pression sur le capital privé et la consommation des ménages algériens. Ces choix sont discutables mais pas rédhibitoires par essence.

La critique fondamentale de ces options renvoie donc, beaucoup moins à leur teneur intrinsèque ou théorique qu’à leurs conditions de mise en œuvre qui s’inscrivent dans un environnement historique, politique et social inadéquat et peu préparé. Il n’y a eu ni étude sérieuse préalable, ni suivi et réajustement appropriés en cours de route, encore moins de remise en cause courageuse[17]. L’exemple le plus frappant de ce hiatus est le cheminement chaotique du projet industrialiste. Tous les discours des gouvernants depuis le premier plan de développement, 1967-1969 (dit plan triennal) ont pourtant insisté sur la nécessaire industrialisation du pays et l’ont priorisée sur tous les autres secteurs. Les velléités de réforme engagées en 1988-89 s’attachèrent plus à modifier les règles de fonctionnement d’une économie sclérosée par un monopole étatique étouffant qu’à remettre en cause les choix de politique économique. La facilité avec laquelle ces réformes ont été mises au placard en 1992-93 (retour de l’orthodoxie étatique) en dit long sur leur manque d’ancrage politique dans les rouages du pouvoir.  C’est la raison pour laquelle dès la sortie de la crise financière et budgétaire des années 1994-1999 (où l’Algérie a sollicité l’aide du FMI et des Clubs de Paris et de Londres en contrepartie d’un plan d’ajustement structurel), les vieux réflexes étatiques reprennent leurs droits. Sans surprise, le retour de l’aisance financière (remontée substantielle du prix des hydrocarbures sur le marché international) au début des années 2000, marque celui du dirigisme politico-bureaucratique. On a beau tablé sur la nécessaire réhabilitation du capital privé (discours d’inspiration libérale entre 2000 et 2007) pour relancer l’industrialisation, c’est la gestion administrée de l’économie qui s’est peu à peu renouvelée, s’étendant même au secteur privé[18].

“La panoplie de mesures prises par le gouvernement, notamment dans les années 2009 et 2010, participe de cette volonté (…) de remettre l’économie du pays dans le giron de l’État (…). La transition à l’économie de marché entamée à la fin des années 1980, n’a pourtant pas (…) anéanti le secteur public qui continue à avoir un poids considérable dans l’économie et la société algériennes, en dépit de ses faibles performances productives”[19].

En définitive, ce qu’il y’ a lieu de considérer en dernière analyse, en économie comme dans tous les domaines de la vie d’un pays, ce sont les résultats de sa politique et de sa gouvernance. De ce point de vue, on ne peut que déplorer à la suite de la plupart des économistes et des observateurs, le peu d’efficacité de l’investissement public en Algérie, en rapport avec un gaspillage de ressources exorbitant et ce, dans un système politico-administratif opaque et imprévisible. L’investissement privé national, même s’il a prouvé “sa réussite entrepreneuriale au bout de l’épreuve “[20]est encore loin d’avoir les coudées franches, tandis que celui international (les IDE) est tétanisé par les méandres de la bureaucratie algérienne et la complexité de sa législation en la matière. Peut-on alors  s’étonner  que le projet d’industrialisation mené tambour battant pendant plus de 40 ans se trouve aujourd’hui dans un état de déliquescence avancé (5% du PIB en 2020), que l’agriculture (8%du PIB) n’arrive point à atténuer la dépendance alimentaire du pays (1er importateur africain avec plus de 8 milliards de dollars par an), que les exportations hors hydrocarbures peinent à dépasser 2,5 milliards de dollars, que le taux de chômage officiel est de 15% (en réalité au moins le double) ?…

Baisse du prix du pétrole, Covid 19 et crise politique : une chance pour l’avenir ?

Des crises, économiques, politiques, sociales, l’Algérie en a connues : En 1963, 1965, 1978, 1980,1986, 1991-92, 1999, 2001, 2014, 2019-20, … Aucune n’a été perçue comme une occasion ou opportunité pour envisager un retour sur soi, entreprendre une autocritique et changer de méthode de gouvernance…afin de sortir de l’impasse. Pourtant, il y’eut mort d’hommes en 1963, 2001 et surtout durant la décennie 1990. Que faut-il de plus pour faire évoluer un système politique aussi claustré et imbu de lui-même ?

Aujourd’hui la donne semble avoir un peu (beaucoup ?)) changé. La conjonction de trois facteurs aussi défavorables (ressources en nette baisse, crise sanitaire doublée d’une crise politique aigue) est de nature, nous semble-t-il, à modifier sensiblement l’état des rapports sociopolitiques. Surtout dans le corps social ; car il faut bien admettre que “la mise en perspective d’un nouveau destin ne sera pas le fait du pouvoir. Il ne sait pas et ne voudra pas le faire. Il peut, dans le meilleur des cas être associé à une sortie honorable consacrant sa fin de vie”[21].

Ainsi, il semble bien que de nouveaux questionnements, en attendant un débat franc, soient en cours d’émergence dans la société. Bien des tabous sont tombés en désuétude : on parle désormais de pouvoir civil, de laïcité, de fédéralisme, d’égalité homme-femme, de refondation nationale, politique, économique, culturelle et linguistique… Il est bien probable que les trois crises en cours en accélèrent l’avènement. Dans le cadre restreint de cet article, dédié principalement à la perspective économique, notre propos portera sur les changements souhaitables dans l’architecture économique en vigueur jusqu’à présent. Sortir de l’économie étatique et centralisée pour inaugurer un processus de libération de forces productives latentes et enfouies à tous les niveaux du corps social algérien et de sa géographie. Que l’on appelle ce débat économie réelle, décentralisée, locale, régionale ou territoriale, le fond de la question revient à considérer le potentiel dans ce qu’il a de pérenne et de renouvelable.

Vers un renouveau du développement économique : l’émergence d’acteurs de terrain

De par sa durée, son étendue et l’impact sur la vie sociale tous secteurs confondus, la pandémie du coronavirus a révélé l’ampleur des fragilités algériennes. Quasiment tout est à reconstruire ou à tout le moins corriger et rectifier. De nombreux militants, spécialistes et observateurs avertis parlent de refondation nationale sur les principes énoncés par le Congrès de la Soummam de 1956. Dans ce cadre général de réflexion et de remise en perspective, la question du développement économique n’est pas le moindre des chantiers à prendre en charge tant il constitue la base matérielle nécessaire à la dynamique d’ensemble.

Les pages qui précèdent n’épuisent pas, loin s’en faut, la critique de la politique de développement algérienne ; de nombreux auteurs s’y sont appliqués, y compris des économistes appelés aux affaires gouvernementales (A. Benachenhou, H. Benissad, A. Benbitour…). Tous ont, chacun à leur façon, mis à nu les aberrations d’un processus de développement qui a réduit le potentiel multisectoriel d’un pays aussi diversifié que l’Algérie à une économie mono-exportatrice d’hydrocarbures. Leurs appréciations relèvent pour la plupart un constat largement partagé : au-delà des questions techniques, le problème de fond est inhérent au centralisme outrancier de la gouvernance algérienne qui prend sa source à la fois dans le jacobinisme français, le dirigisme soviétique et le pouvoir personnel de l’Égypte nassérienne.  Le système qui en est issu se caractérise par une forte rigidité qui a résisté à toutes les tentatives de réforme. La difficulté de passer d’une économie étatique moribonde à une économie libérale censée être plus efficace en est le signe évident.

En cherchant à adopter les modèles économiques européens, socialistes puis libéraux, une valse-hésitation de choix considérés comme de nature technique, les décideurs algériens ont pris l’ombre pour la proie. Ils ont oublié ou ignoré que ces modèles sont la résultante d’expériences historiques particulières. Les processus d’industrialisation de ces pays sont pourtant édifiants si l’on se donne la peine d’en étudier la genèse : ils ont tous pris racine dans leurs territoires, avec des ressources et des procédés techniques locaux ; les apports extérieurs et les innovations sont venus s’ajouter à ce potentiel de départ et non le remplacer. En périodes de crises ou de graves perturbations, ce sont les producteurs de proximité et les collectivités territoriales (petits paysans, entreprises familiales, institutions locales…) qui assurent un minimum de production de biens et de services, de présence solidaire et de cohésion sociale. De même que dans l’ex-Union Soviétique et les ex-pays socialistes marqués par les pénuries structurelles, ce sont souvent les petits agents économiques en marge des grands circuits étatiques qui ont mis à disposition des populations en manque des denrées de consommation de survie : produits alimentaires, petits outillages, services de transports…, de niveau artisanal. Et dans les pays en développement, surtout ceux dont l’État central contrôle les rouages essentiels de l’économie, il n’est pas anodin que ce soient les activités dites informelles ou non officielles qui suppléent aux défaillances de la production et de l’intervention des organismes publics ad hoc. C’est ce phénomène d’économie et de vie solidaires que l’on observe en ces temps de crise sanitaire en Algérie : petite production marchande, échanges de proximité, services informels, entraide familiale…C’est dire que les acteurs économiques, sociaux et culturels infra-étatiques s’avèrent souvent plus efficaces que les grands agents et instances de niveau central. Il y’a dans cet “underground” social et culturel des liens nécessaires qui s’établissent entre les individus et les groupes qui partagent un même lieu d’existence (village, terroir, commune, ville, région…) et des conditions de vie communes. Il s’agit d’un mode de vie vernaculaire (le pays, tamurt, leblad…) susceptible de révéler un potentiel de synergie, de solidarité, d’énergie, insoupçonné (coopération, complicité, émulation, jalousie…) à même de cristalliser un véritable levier de développement, à la condition que le pouvoir central ne le considère pas comme un reliquat de survivances anachroniques à réduire.  Dans ce cadre infra-étatique peut se déployer une gouvernance d’un type nouveau fondée sur l’interaction des acteurs locaux publics et privés, la mutualisation des ressources et des moyens et la concertation, l’objectif implicite ou affiché étant d’améliorer la “base de vie” commune. Les réseaux de producteurs-consommateurs de proximité sont, ainsi, mis en état   de veiller à la protection de leur environnement, de leurs ressources et de leur cadre de vie en général.

Le local, le régional, le territoire, le pays… : des réalités anthropologiques

L’économiste A. Lewis, Prix Nobel d’économie (en économie du développement, 1979), disait qu’un État qui veut tout contrôler finit par ne rien contrôler. C’est le cas d’un certain nombre de pays très centralisés, dont l’Algérie qui, à force de vouloir tout régenter s’est retrouvé en porte-à-faux avec la société qui supporte l’administration étatique comme un corps hostile et étranger. D’où l’absence de confiance et de sérénité entre la population et les organes étatiques. Né dans le contexte de la décolonisation, l’État algérien s’est présenté d’emblée comme un appareil providentiel pour diriger une société amorphe et sans ressorts anthropologiques, historiques et culturels. C’est pourquoi le programme économique se posait- et s’imposait- de façon catégorique : apporter la rationalité économique en rompant avec les structures socio-économiques anciennes jugées anachroniques et, de surcroit, perverties par le système colonial. L’État-démiurge s’est alors mis en place.

Le bilan du développement économique de cet État est plus que contestable ; l’espoir caressé par Boumédiène d’atteindre le niveau de l’Espagne dès la décennie 1980 (en vérité, c’est le niveau de la puissance ex-colonisatrice, la France, qui est fantasmée !) n’a pas eu lieu. Les initiateurs du projet de développement, les techno-bureaucrates dont l’horizon mental est rivé à l’État-Nation ne pouvaient pas comprendre que le véritable potentiel économique et social à mobiliser se trouve dans les profondeurs de la société (les ressources diffuses, les petits capitaux familiaux, les réseaux d’échange entre territoires, les techniques assimilées…). En lieu et place de ce potentiel, ils ont érigé une énorme machine bureaucratique budgétivore, stérile et prédatrice. Le développement économique par le “haut” part du présupposé théorique que seul un État central fort est à même de promouvoir les investissements adéquats, les décisions et les plans nécessaires et d’en assurer la cohérence d’ensemble. La multitude d’agents économiques, d’entrepreneurs autonomes, de territoires hétérogènes, d’initiatives a priori disparates…, sont perçus l’État central comme un imbroglio anarchique néfaste au développement national.

Né dans le contexte de la décolonisation, l’État algérien s’est présenté d’emblée comme un appareil providentiel pour diriger une société amorphe et sans ressorts anthropologiques, historiques et culturels.

Depuis une trentaine d’années, les économistes (re)découvrent les vertus et l’efficacité des petits entrepreneurs “cachés”, les dynamiques socio-économiques locales et situées qui ne procèdent pas des démembrements et de la sous-traitance de l’État central. Une dynamique autonome et plus ou moins improvisée d’acteurs vernaculaires dont l’émergence répond à des demandes latentes. Il s’agirait, selon certains théoriciens hétérodoxes[22] d’un processus de développement par” le bas”, mis en œuvre quasi spontanément en marge de la programmation ou de la planification étatique. On admet de plus en plus l’existence de ces entrepreneurs de terrain mais on continue à leur refuser “une légitimité différente du pouvoir central”[23]. Ces acteurs locaux aspirent à une reconnaissance institutionnelle, voire même à des concessions substantielles du pouvoir central (administration de proximité, fiscalité locale, représentation politique et syndicale…) en vue de maîtriser les instruments de gestion de leurs activités. Ainsi, délestés des pesanteurs et des blocages des instances hiérarchiques et centralisées, ils veulent acquérir une plus grande marge de manœuvre pour se constituer en réseaux proches et lointains (entre villages, villes, régions, pays…), de façon à contourner les cloisonnements bureaucratiques institués par l’administration centrale. Dans cette perspective, l’État central, en s’appuyant judicieusement sur ses fonctions régaliennes peut devenir un partenaire de choix et même jouer un rôle économique dynamique en tant qu’instance de régulation et d’ajustement. Cette configuration organisationnelle, économique et politique est, selon les conditions historiques et culturelles propres à chaque pays, le mode en vigueur dans la plupart des sociétés avancées. Même la France, réputée pour son centralisme historique, s’efforce depuis les années 1980 de se libérer de ce tropisme qui a fait de Paris et sa région l’unique miroir civilisationnel de l’espace français. Les territoires et les régions de ces pays existent et se déploient en tant qu’entités politico-institutionnelles et socio-économiques reconnues et dotées d’instances de gouvernement et de gestion largement décentralisées, autonomes ou fédérées. Ils sont souvent le creuset dans lequel naissent et s’affirment des initiatives entrepreneuriales dont certaines atteignent des dimensions internationales. De nombreuses études économiques dans l’Europe des régions (Italie, Belgique, Suisse, Allemagne…) soulignent, en effet, que la réussite économique et technologique de contrées comme la Toscane, la Flandre, le canton de Genève, la Bavière…, est essentiellement due à leur dynamisme interne[24]“Aujourd’hui, dans l’économie globalisée, le nouveau système techno-industriel est organisé sur une base territoriale et constitue une agrégation de systèmes productifs locaux”[25]Et ces systèmes productifs locaux sont assez souvent le résultat d’initiatives et de synergies d’agents locaux échafaudant des petites et moyennes entreprises avec des moyens familiaux, en symbiose avec le marché, les relations humaines et les ressources endogènes. A l’inverse des grands projets et pôles industriels à la soviétique ou à l’algérienne crées avec des moyens d’État gigantesques, fonctionnant telles des enclaves sans véritables liens organiques avec les milieux d’accueil.

C’est dire, à la suite des économistes spécialisés dans les études des expériences de développement local, que l’entreprise viable et pérenne est rarement celle qui a été mise en place par l’État central mais celle qui est secrétée par des initiatives d’acteurs territoriaux en phase avec leur milieu. Être en phase ne veut dire être déconnecté de “l’extérieur” ; les acteurs locaux sont souvent très informés de ce qui se passe loin de “chez eux” : ils savent faire la part des choses en valorisant d’abord le potentiel humain et matériel de proximité.

Au-delà des effets plus ou moins désastreux, pas seulement économiques, générés par la pandémie du coronavirus, il est à espérer que, mises face à elles-mêmes et devant les déficiences structurelles-devenues criardes- des politiques étatiques monopolistiques, les populations prendront, là où elles vivent, des résolutions allant dans le sens de leur autonomisation. Toutes les régions, en Algérie, en Afrique du Nord et ailleurs, ont des expériences historiques à méditer.

* Saïd Doumane. Économiste, ancien vice-recteur de l’Université de Tizi-Ouzou.

Bibliographie :

  • BELLAL, Samir (2017) : La crise du régime rentier, essai sur une Algérie qui stagne.
  • BENHOURIA, Tahar (1980) : L’économie de l’Algérie, éditions François Maspéro, Paris.
  • BENKO, Georges (1995) : Les théories du développement local, Revue de Sciences Humaines n° 8, février-mars.
  • BOUDJEMA, Rachid (2011) : Économie du développement de l’Algérie 1962-2010, 3 volumes, éditions Dar El Khadouniya, Alger.
  • ECREMENT, Marc () : Indépendance politique et libération politique, un quart de siècle du développement de l’Algérie, éditions Enap/Opu, Pug, Alger-Grenoble.
  • GRIM, Nordine (2012) : Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie, éditions Casbah, Alger.
  • HACHEMAOUI, Mohamed (2015) : clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine, Revue Critique Internationale n°68.
  • JOLLY, Cécile (2001) : Les cercles vicieux de la corruption en Algérie, Revue Internationale et Stratégique n° 42.
  • LECLERC-OLIVE, Michèle (1995) : Décentraliser, enjeux théoriques et pratiques, Revue des Sciences Humaines n° 8.
  • MAILLAT, Denis (1995) : Les milieux innovateurs, revue des Sciences Humaines n° 8, février-mars.
  • MEZOUAGHI, Mihoub (2015) : chronique d’une crise permanente, Revue Politique Étrangère, 3ème trimestre.
  • SADI, Saïd (2019) : Révolution du 22 février, un miracle algérien, éditions Frantz FANON, Tizi-Ouzou. 

[1]  Avec un niveau de pib/ tête d’habitant d’environ 4300 $ us en 2020, l’Algérie se situe parmi les pays africains les plus riches (ou les moins pauvres !)  mais loin derrière les pays du monde méditerranée comme l’Espagne et l’Italie (33000 $), la Turquie (15000 $), la Grèce (16000 $) et même des pays émergents dont le pib moyen par tête d’habitant est estimé par la Banque mondiale à un peu plus de 8000 $. Elle est un peu mieux lotie que ses voisins d’Afrique du Nord (Maroc : 3300 $), Tunisie :3400 $, Mauritanie : 1200 $) …En 2014, le pib /tête d’hbt est évalué à environ 5500 $, ce qui dénote une perte de pouvoir d’achat de plus de 12% en 5-6 ans.

[2]  Cf  Samir Bellal ; Quel sort pour le secteur public en Algérie ? in Le Soir d’Algérie du 27-01-2018.

[3]  Nordine Grim : Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie, édition Casbah, Alger, 20212, p.171-172.

[4]  Cf.  Tahar Benhouria : l’économie de l’Algérie, édition François Maspéro, 1980.

[5]  Cf.  Marc Ecrement : indépendance politique et libération économique, un quart de siècle de développement de l’Algérie 1962-1985, ENap/Opu (Alger)/PUG(Grenoble) 1986.

[6]  Cf M. Ecrement, op cit

[7]  Ibid P.315

[8] Un discours d’un haut responsable du FLN (cf. Révolution Africaine du 19/25- 07- 1985 stipule :” le socialisme n’est pas un dogme, ni un enseignement achevé, définitif et immuable. Il est surtout une méthode dans la conduite de l’action…”.

[9]  De 1988 à 1999, pas moins de 07 gouvernements se sont succédé pour tenter de remettre sur selle un régime fortement ébranlé par une crise multidimensionnelle. Durant la période, 04 accords sont conclus avec le Fonds Monétaire International qui, conformément à sa doctrine libérale, suggère dans les 02 premiers accords, 1989 et 1991, quelques ajustements plutôt légers au fonctionnement de l’économie algérienne (amorce d’une libéralisation des prix, légère baisse du dinar et du déficit budgétaire…) et impose une plus grande intervention dans les 02 derniers accords, 1994 et 1995, où il est question d’opérer un ajustement structurel, c’est-à-dire de réformer l’économie nationale dans le sens d’une plus grande insertion dans l’économie de marché (privatisation, libéralisation du marché interne et insertion dans le marché international…). 

[10]  Cf.  K.S Naïr, revue Sou’al n° 1, cité par M. Ecrement, op.cit P.281.

[11]  Cf.  Rachid Boudjema : Économie du développement de l’Algérie 1962-2010, édition Dar El Khadouniya, Alger, 2011.

[12]  Cf.  Mihoub Mezouaghi : chronique d’une crise permanente, revue Politique Étrangère 2015/3.

[13]  Ibd, P. 1.

[14] Cf.  Cécile Jolly : les cercles vicieux de la corruption en Algérie, in Revue Internationale et Stratégique n°42, 2001/3.

[15]  La crainte de voir la révolte tunisienne et égyptienne se propager en Algérie à partir de 2010, a poussé les autorités algériennes à mettre en place un programme de subventions très importantes, dont l’objectif était de contenir la contestation sociale (acheter la paix sociale, disait-on). Devenues structurelles, le gouvernement actuel a le plus grand mal à les réaménager dans le sens d’une meilleure efficacité socio-économique.

[16]  Cf.  Mohamed Hachemaoui : clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine, in revue Critique internationale n° 68, 2015/3.

[17] Cf.  N.  Grim : Entrepreneurs, pouvoir et société en Algérie, Casbah Éditions, Alger, 2012. 

[18]  Cf.  M. Mézouaghi, op cit.

[19]  Cf N. Grim op.cit, P. 78-79

[20]  Ibid, P.126.

[21]  Cf.  Saïd Sadi : Révolution du 22 février, un miracle algérien, Éditions Frantz Fanon, Tizi-Ouzou, 2019.

[22] Cf.  Georges Benko : les théories du développement local, in revue Science Humaines n° 8, fév.-mars, 1995

[23]  Cf.  Michèle Leclerc-Olive : Décentraliser, enjeux théoriques et politiques, in Cahiers du GMDEV n° 27, octobre 2001, Paris.

[24]  Cf G. Benko, op cit.

[25]  Cf.  Denis. Maillat : les milieux innovateurs, in revue des Sciences humaines, n° 8, février-mars 1995

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