Suivez-nous !

Économie

DOSSIER COVID : DEUXIÈME PARTIE. ALGÉRIE. SAÏD DOUMANE* : QU’EN SERA-T-IL DE L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE APRÈS LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS ?

Avatar photo

Publié il y a

le

Faire de la survenue de la pandémie de la Covid 19 un moment de réflexion sur l’avenir économique de l’Algérie, peut être opportun et utile. Au même titre et dans le même temps que d’autres réflexions portant sur d’autres dossiers aussi épineux : la culture, l’histoire, l’enseignement, la gouvernance… Le moment est propice, paradoxalement, non parce qu’il réunirait les conditions et les moyens d’un débat serein, mais en ce qu’il révèle l’ampleur du chantier de reconstruction à entamer : le pays est économiquement à l’agonie.  En termes de moyens matériels et financiers et de « stabilité » du pouvoir décisionnel, tout le monde sait que l’Algérie a raté deux occasions qui ne se renouvelleront plus, celle allant de 1965 à 1978 (règne de Boumédiène) et celle de 1999 à 2019 (règne de Bouteflika).

Le drame qui se joue sous nos yeux, à nos dépens, depuis la fin de l’année 2019 (« la nouvelle Algérie »), s’il devait trop durer, donnerait le coup de grâce au pays pour de longues décennies. C’est que l’Algérie a, me semble-t-il, atteint les limites de ce qu’un pays ou peuple peut supporter d’incompétence institutionnelle, de mépris politique, d’injustice sociale, de gaspillage et de détournement des ressources nationales. Aussi, si la pandémie de la Covid 19, n’est pas à l’origine du fiasco économique algérien, elle a permis de mettre à nu la fragilité, sinon la facticité de ses fondements. Encore faut-il qu’elle ne soit pas considérée comme une crise ordinaire et conjoncturelle mais un moment historique pour repenser la politique économique du pays.

Les ressources naturelles ou l’arbre qui cache la forêt :

L’Algérie a vécu, jusqu’ici, au-dessus de ses moyens ! Que l’on me comprenne bien, je ne veux pas dire par là que les Algériens dans leur ensemble ont un niveau de vie élevé et de qualité[1], mais tout simplement qu’ils sont adossés, malgré eux, à un système économique et politique de prédation de ressources et non de création de richesses. L’État algérien issu de l’indépendance, soucieux avant tout de sa pérennité n’a guère cherché à fonder une économie fondée sur le travail, ce qui l’aurait amené à gérer les contradictions et les conflits inhérents à l’effort consenti et au partage du surplus économique produit. Ayant opté pour le populisme  économique (distribuer sans produire !), il s’est focalisé sur l’extraction des ressources naturelles (agriculture de rente d’origine coloniale dans les années 1960, puis les hydrocarbures à partir des années 1970 ) ; une sorte « d’économie de cueillette »(appelée plus couramment économie de rente) qui  nécessite peu  d’efforts en matière  de mise en œuvre de mécanismes socio-économiques et de régulation adéquats : liberté d’entreprendre, concurrence loyale entre investisseurs, autonomie syndicale, valorisation du travail, droit de grève, État régulateur et non prescripteur… L’option socialiste qui a prévalu jusque dans les années 1980, a servi de caution idéologique à une politique économique volontariste dont les résultats attendus en termes de rentabilité des investissements consentis et de quantité et de qualité de la production de biens et services, sont plus que décevants. Hormis le secteur des hydrocarbures, les autres secteurs de l’économie étatique sont en déficit structurel, les entreprises publiques ayant été renflouées une bonne dizaine de fois sans qu’elles aient pu retrouver un minimum de viabilité économique et financière. La rente, agricole, minière et des hydrocarbures, a toujours servi « d’assurance-vie » à une politique économique qui a prétendu s’ériger en modèle : « le modèle de développement algérien » !

« Il est aujourd’hui unanimement admis que l’entreprise publique n’est pas ce lieu où la rationalité économique fait loi. Le secteur public est resté ce lieu où la gestion du capital peine à s’émanciper de la logique clientéliste qui traverse l’ensemble des rouages de l’économie (…). Le mode de gestion des entreprises publiques n’a pas évolué (…), elles continuent de subir les injonctions politico-administratives. Les entreprises publiques sont des entités davantage politiques qu’économiques »[2].

En gros, deux types de gestion économique se sont succédé depuis 1962, correspondant au règne de deux hommes issus de la même matrice politico-idéologique (évoqués précédemment : H. Boumédiène et A. Bouteflika). Ces deux types de gestion économique peuvent être qualifiés de contradictoires dans la forme, le deuxième d’apparence libérale (1979-1999) se voulait une remise en cause du premier (1965-1978) résolument étatiste ; ils constituent en réalité un continuum dans la mesure où l’État ne s’est jamais dessaisi de son contrôle draconien sur la décision économique et de ses soubassements populistes. A y regarder de plus près, on peut même s’apercevoir que les velléités de réforme économique et politique entamées à la fin de la décennie 1980 (sous le règne de Chadli Bendjedid, 1979-1991 et des gouvernements qui ont suivi le départ de ce dernier au début de l’année 1992) ont été jugées inappropriées par le régime d’A. Bouteflika. Pour ce dernier, il fallait renouer avec le système duquel il était éjecté à la mort de H. Boumédiène dont il se voyait le successeur naturel. Contrôler les flux économiques et leur répartition pour exercer un contrôle social le plus étroit possible.

« En tant que membre de la vieille garde du FLN et nostalgique du contrat social des années Boumédiène, il  avait affirmé dès sa première année aux commandes de l’État que les réformes telles que conçues et conduites après le soulèvement de 1988 étaient en grande partie la cause du malheur du pays… tout un processus de récupération des prérogatives que les réformes (…) avaient retiré à l’État, a été engagé dès 1999 afin que l’exécutif gouvernemental recouvre l’ensemble des pouvoirs qu’il avait perdus. Les entreprises publiques, replacées sous la tutelle des ministères, reperdent à nouveau leur autonomie. Les gros investisseurs ne peuvent rien promouvoir sans l’accord du Conseil National de l’Investissement aux mains du premier ministre et les entreprises du secteur public économique ne peuvent plus effectuer des actes de gestion notables sans l’accord du Conseil des Participations présidé par le même premier ministre. »[3]

La fin du règne de Boumédiène peut être interprétée du point de vue économique comme l’échec patent d’un  » projet industrialiste » forcené[4]. Ce projet s’est caractérisé par la mobilisation autoritaire des ressources nationales (40 à 50% du PIB) au détriment des autres secteurs de l’économie ; ce qu’on a appelé un développement déséquilibré où l’industrie lourde est censée servir de locomotive entrainante. Le résultat est connu de tous les économistes ; les effets d’entrainement n’ont guère eu lieu tandis que le reste de l’économie a périclité, notamment l’agriculture et la petite production marchande ou artisanale[5]. Les tensions sociales (grèves) et les pénuries persistantes des produits de large consommation ont poussé le gouvernement dès 1980 à  apporter des correctifs socio-économiques : assouplissement du régime d’investissement au profit de la consommation (programme dit anti-pénurie) et mise en œuvre de quelques réformes destinées à desserrer l’étreinte sur les entreprises publiques (autonomie de gestion, déconcentration des monopoles…), petite ouverture sur le secteur privé et refonte du mode de gestion du domaine agricole d’État ( dégagement partiel de l’État). Un plan quinquennal (1980-1984) est dédié à ce programme rectificatif ; il préconise une inflexion du taux d’investissement dans l’industrie et les hydrocarbures, une meilleure allocation des ressources vers l’agriculture et l’hydraulique et des transferts sociaux (habitat, formation…) un peu plus consistants. Mais, au total, la structure des dépenses reste quasi inchangée en raison des rigidités des engagements hérités des plans précédents et surtout des programmes et chantiers déjà lancés mais non terminés (les restes à réaliser, RAR, du jargon officiel) qui s’élèvent parfois à plus de 50%[6] des montants initiaux. Pressentant la difficulté, une loi relative à l’investissement privé national est promulguée à la fin de l’été 1982, aux fins de donner un peu de fluidité aux rouages de l’économie étatique. Est assigné à cette loi l’objectif explicite de « réaliser la complémentarité du secteur socialiste (…), de contribuer à l’élargissement des capacités de production nationale (…) et d’intégrer au système de planification les investissements privés…[7] Le champ d’intervention du capital privé est  élargi ( la petite et moyenne industrie, le bâtiment et les travaux publics…) mais le montant du capital autorisé à être investi est limité et soumis à une procédure d’agrément et de sélection préalables. Au plan doctrinal, dans le « débat sur l’enrichissement de la Charte Nationale » en 1985, on assiste à un petit glissement sémantique dans le discours du FLN : de l’option déclarée irréversible du socialisme de la charte de 1976, on suggère l’idée de se libérer des dogmes (sic !)[8]

La fin du règne de Boumédiène peut être interprétée du point de vue économique comme l’échec patent d’un  » projet industrialiste » forcené[4]. Ce projet s’est caractérisé par la mobilisation autoritaire des ressources nationales (40 à 50% du PIB) au détriment des autres secteurs de l’économie

Le contre-choc pétrolier de 1986 (chute du prix du baril de pétrole sur le marché international) a sensiblement perturbé cette introduction « calculée » du capital privé que devait conforter le plan quinquennal 1985-1989. Cette perturbation se transforme en chamboulement à la fin de l’année 1988 suite à la révolte sanglante d’octobre et surtout l’irruption de l’islamisme au début des années 1990. La crise économique persistante s’aggrave d’une crise politique inédite et démentielle : la violence islamiste. Le pays connaitra une décennie de malheurs où l’instinct de survie passera avant tout le reste, l’économie étant devenue une préoccupation secondaire.  Cette dernière, en phase de restructuration, replonge dans ses travers et les différents gouvernements appelés à la rescousse sont contraints de faire appel à l’aide des instances financières internationales[9].

Cette nouvelle option, plutôt imposée que sollicitée, fut perçue et vécue différemment par les courants politico-économiques nationaux et internationaux. Pour les uns (les forces économiques nationales émergentes : entrepreneurs, agriculteurs, négociants, syndicats autonomes… ,instances financières internationales et partenaires économiques et  étrangers ), il s’agit d’une opportunité à saisir pour changer de paradigme économique (passer d’une économie de rente à une économie de production) ; pour les autres (les tenants de l’économie étatique et les groupes d’intérêt  en place), le problème  se pose en termes de crise ou de déséquilibres passagers à négocier en vue de retrouver une situation antérieure jugée meilleure  et porteuse d’avenir.

Du point de vue de la transition économique souhaitée par tous, selon les choix politico-idéologiques et les intérêts des uns et des autres, la question est alors d’évaluer les rapports de force en présence. Car, au-delà des modèles, l’efficacité et la réussite économiques d’un pays relèvent beaucoup plus du système de gouvernance, des institutions et des groupes d’intérêt en place que des choix ou programmes économiques proprement dits. Et, vu sous cet angle, il n’est point sûr que des changements substantiels s’opèrent parce que « l’orientation économique de l’État est soumise au pouvoir politique et, de façon plus précise, au rapport des forces internes qui structurent ce pouvoir politique »[10].

Le retour de Bouteflika (1999-2019) : changement ou reconduction du système ?

Le retour de Bouteflika au sommet du pouvoir fait suite à deux décennies incertaines, chancelante pour la première (1979-1989) et franchement chaotique pour la deuxième (1989-1999). Rappelé à la rescousse par les décideurs militaires, élu à la hussarde et marqué par son passé intimement lié au régime de Boumédiène, Bouteflika est porté à la tête de l’État à un moment où la société algérienne n’avait qu’une attente : retrouver un peu de sécurité et de paix sociale. Elle était à mille lieux de songer à exiger un débat politique, encore moins un programme économique. Ce que le nouveau chef de l’État savait mieux que tout le monde ! Dès lors, la porte était ouverte au pouvoir monarchique propre aux potentats arabes.

Dans ce qui suit, il sera essentiellement question du volet économique de son règne, même s’il ne faut pas perdre de vue qu’en Algérie l’économique n’a jamais pu se soustraire de la mainmise du politique. On verra plus loin que même sous les effets dévastateurs de la pandémie du coronavirus, le pouvoir politique actuel n’abandonne rien de ses prérogatives économiques, juridiques et administratives héritées du régime de Bouteflika qu’il prétend pourtant mettre aux oubliettes. Comme ses prédécesseurs, à son arrivée à la tête de l’État, Bouteflika annonce une batterie de mesures économiques et financières (appelée pompeusement programme du président) sans prendre la mesure des questions à résoudre, encore moins de l’état des lieux en la matière. Le volontarisme, sinon l’outrecuidance, n’étant pas les moindres caractéristiques du personnage, il ne fallait donc point s’attendre à un débat préalable et des études d’expertise approfondies si nécessaires en économie. En Algérie, depuis l’indépendance, le déblocage d’enveloppes financières conséquentes est la réponse quasi automatique aux problèmes de déficience de gestion des entreprises publiques, des institutions ou du budget de l’État et de ses organes déconcentrés.

Ainsi donc, le règne de Bouteflika commence par l’injection de 7,2 milliards de dollars) entre 2001 et 2004, au titre d’un plan de « soutien à la relance économique », suivis juste après (2005-2009) d’un autre montant de 180 milliards de dollars au titre « d’un programme complémentaire de soutien à la croissance ». Entre 2010 et 2014, c’est un nouveau plan de développement destiné à financer 20 secteurs d’activité qui est lancé à hauteur de 286 milliards de dollars (dont 130 milliards de dollars consacrés à rattraper les ratés ou les retards (les sempiternels restes à réaliser, RAR, des plans précédents, 2001-2004 et 2005-2009[11]. De l’arrivée de Bouteflika au pouvoir à 2014, année qui a enregistré une baisse drastique du prix du pétrole sur le marché mondial, de 700 à 800 milliards de dollars ont été engrangés dont près des trois quarts ont été engloutis dans les dépenses publiques[12]. Ces sommes d’argent vertigineuses sont permises par l’augmentation du prix du pétrole sur le marché international, donc des recettes des exportations de ce produit à parti de 2002. A priori, ces investissements dits multisectoriels ont pour objectif de favoriser l’émergence d’une économie diversifiée et sortir du quasi-monopole des hydrocarbures sur l’économie. Dans les faits, la situation en matière de diversification économique, d’élargissement de l’investissement au secteur privé, d’effort à l’exportation hors hydrocarbures n’a pas beaucoup évolué.

 » Bien qu’un rattrapage en matière d’infrastructures ait été opéré, et que les conditions de vie de la population se soient améliorées, l’économie algérienne reste très dépendante des hydrocarbures qui représentent près du tiers du PIB, 96% des recettes d’exportation, 70% des recettes fiscales, et seulement 3% de la population active. En fait cette équation économique est inchangée depuis une trentaine d’années »[13].

De l’arrivée de Bouteflika au pouvoir à 2014, année qui a enregistré une baisse drastique du prix du pétrole sur le marché mondial, de 700 à 800 milliards de dollars ont été engrangés dont près des trois quarts ont été engloutis dans les dépenses publiques[12].

A vrai dire, si le retour de conjoncture s’est précipité en 2014 (baisse de près de 50% du prix du baril de pétrole), les travers économiques et politiques du règne de Bouteflika ont commencé à se manifester beaucoup plus tôt. Le népotisme, la gabegie et la corruption à grande échelle ont caractérisé organiquement son régime, même si ces phénomènes lui ont préexisté à des degrés divers[14]. Le populisme étant l’instance de régulation déjà bien établie dans la pratique politico-économique, Bouteflika l’a érigé en système de gouvernement depuis 2010 [15],  en consacrant jusqu’à 30% du PIB national aux subventions dont on sait qu’elles servent pour beaucoup à « entretenir » ses clientèles[16] qu’à soutenir le pouvoir d’achat des catégories sociales fragiles.  C’est dire que, tout compte fait, ce ne sont pas les choix économiques en eux-mêmes qui sont préjudiciables mais leurs effets pratiques sur le terrain. Et ces effets pratiques sont déterminés par l’état des rapports de force politique, les orientations idéologiques dominantes, les décisions effectives et l’état de la société en général.

En fait, les options économiques de Bouteflika qui préconisait de doter le pays d’infrastructures de base, à même de favoriser l’installation d’entreprises de production de biens et de services, n’est pas récusable en soi. De même que celles de ses prédécesseurs, l’industrie sidérurgique et mécanique lourde de Boumédiène, ou celle de Bendjedid aspirant à desserrer la mainmise de l’État en introduisant un peu de souplesse dans la gestion des entreprises publiques et en exerçant un peu moins de pression sur le capital privé et la consommation des ménages algériens. Ces choix sont discutables mais pas rédhibitoires par essence.

La critique fondamentale de ces options renvoie donc, beaucoup moins à leur teneur intrinsèque ou théorique qu’à leurs conditions de mise en œuvre qui s’inscrivent dans un environnement historique, politique et social inadéquat et peu préparé. Il n’y a eu ni étude sérieuse préalable, ni suivi et réajustement appropriés en cours de route, encore moins de remise en cause courageuse[17]. L’exemple le plus frappant de ce hiatus est le cheminement chaotique du projet industrialiste. Tous les discours des gouvernants depuis le premier plan de développement, 1967-1969 (dit plan triennal) ont pourtant insisté sur la nécessaire industrialisation du pays et l’ont priorisée sur tous les autres secteurs. Les velléités de réforme engagées en 1988-89 s’attachèrent plus à modifier les règles de fonctionnement d’une économie sclérosée par un monopole étatique étouffant qu’à remettre en cause les choix de politique économique. La facilité avec laquelle ces réformes ont été mises au placard en 1992-93 (retour de l’orthodoxie étatique) en dit long sur leur manque d’ancrage politique dans les rouages du pouvoir.  C’est la raison pour laquelle dès la sortie de la crise financière et budgétaire des années 1994-1999 (où l’Algérie a sollicité l’aide du FMI et des Clubs de Paris et de Londres en contrepartie d’un plan d’ajustement structurel), les vieux réflexes étatiques reprennent leurs droits. Sans surprise, le retour de l’aisance financière (remontée substantielle du prix des hydrocarbures sur le marché international) au début des années 2000, marque celui du dirigisme politico-bureaucratique. On a beau tablé sur la nécessaire réhabilitation du capital privé (discours d’inspiration libérale entre 2000 et 2007) pour relancer l’industrialisation, c’est la gestion administrée de l’économie qui s’est peu à peu renouvelée, s’étendant même au secteur privé[18].

« La panoplie de mesures prises par le gouvernement, notamment dans les années 2009 et 2010, participe de cette volonté (…) de remettre l’économie du pays dans le giron de l’État (…). La transition à l’économie de marché entamée à la fin des années 1980, n’a pourtant pas (…) anéanti le secteur public qui continue à avoir un poids considérable dans l’économie et la société algériennes, en dépit de ses faibles performances productives »[19].

En définitive, ce qu’il y’ a lieu de considérer en dernière analyse, en économie comme dans tous les domaines de la vie d’un pays, ce sont les résultats de sa politique et de sa gouvernance. De ce point de vue, on ne peut que déplorer à la suite de la plupart des économistes et des observateurs, le peu d’efficacité de l’investissement public en Algérie, en rapport avec un gaspillage de ressources exorbitant et ce, dans un système politico-administratif opaque et imprévisible. L’investissement privé national, même s’il a prouvé « sa réussite entrepreneuriale au bout de l’épreuve « [20]est encore loin d’avoir les coudées franches, tandis que celui international (les IDE) est tétanisé par les méandres de la bureaucratie algérienne et la complexité de sa législation en la matière. Peut-on alors  s’étonner  que le projet d’industrialisation mené tambour battant pendant plus de 40 ans se trouve aujourd’hui dans un état de déliquescence avancé (5% du PIB en 2020), que l’agriculture (8%du PIB) n’arrive point à atténuer la dépendance alimentaire du pays (1er importateur africain avec plus de 8 milliards de dollars par an), que les exportations hors hydrocarbures peinent à dépasser 2,5 milliards de dollars, que le taux de chômage officiel est de 15% (en réalité au moins le double) ?…

Baisse du prix du pétrole, Covid 19 et crise politique : une chance pour l’avenir ?

Des crises, économiques, politiques, sociales, l’Algérie en a connues : En 1963, 1965, 1978, 1980,1986, 1991-92, 1999, 2001, 2014, 2019-20, … Aucune n’a été perçue comme une occasion ou opportunité pour envisager un retour sur soi, entreprendre une autocritique et changer de méthode de gouvernance…afin de sortir de l’impasse. Pourtant, il y’eut mort d’hommes en 1963, 2001 et surtout durant la décennie 1990. Que faut-il de plus pour faire évoluer un système politique aussi claustré et imbu de lui-même ?

Aujourd’hui la donne semble avoir un peu (beaucoup ?)) changé. La conjonction de trois facteurs aussi défavorables (ressources en nette baisse, crise sanitaire doublée d’une crise politique aigue) est de nature, nous semble-t-il, à modifier sensiblement l’état des rapports sociopolitiques. Surtout dans le corps social ; car il faut bien admettre que « la mise en perspective d’un nouveau destin ne sera pas le fait du pouvoir. Il ne sait pas et ne voudra pas le faire. Il peut, dans le meilleur des cas être associé à une sortie honorable consacrant sa fin de vie »[21].

Ainsi, il semble bien que de nouveaux questionnements, en attendant un débat franc, soient en cours d’émergence dans la société. Bien des tabous sont tombés en désuétude : on parle désormais de pouvoir civil, de laïcité, de fédéralisme, d’égalité homme-femme, de refondation nationale, politique, économique, culturelle et linguistique… Il est bien probable que les trois crises en cours en accélèrent l’avènement. Dans le cadre restreint de cet article, dédié principalement à la perspective économique, notre propos portera sur les changements souhaitables dans l’architecture économique en vigueur jusqu’à présent. Sortir de l’économie étatique et centralisée pour inaugurer un processus de libération de forces productives latentes et enfouies à tous les niveaux du corps social algérien et de sa géographie. Que l’on appelle ce débat économie réelle, décentralisée, locale, régionale ou territoriale, le fond de la question revient à considérer le potentiel dans ce qu’il a de pérenne et de renouvelable.

Vers un renouveau du développement économique : l’émergence d’acteurs de terrain

De par sa durée, son étendue et l’impact sur la vie sociale tous secteurs confondus, la pandémie du coronavirus a révélé l’ampleur des fragilités algériennes. Quasiment tout est à reconstruire ou à tout le moins corriger et rectifier. De nombreux militants, spécialistes et observateurs avertis parlent de refondation nationale sur les principes énoncés par le Congrès de la Soummam de 1956. Dans ce cadre général de réflexion et de remise en perspective, la question du développement économique n’est pas le moindre des chantiers à prendre en charge tant il constitue la base matérielle nécessaire à la dynamique d’ensemble.

Les pages qui précèdent n’épuisent pas, loin s’en faut, la critique de la politique de développement algérienne ; de nombreux auteurs s’y sont appliqués, y compris des économistes appelés aux affaires gouvernementales (A. Benachenhou, H. Benissad, A. Benbitour…). Tous ont, chacun à leur façon, mis à nu les aberrations d’un processus de développement qui a réduit le potentiel multisectoriel d’un pays aussi diversifié que l’Algérie à une économie mono-exportatrice d’hydrocarbures. Leurs appréciations relèvent pour la plupart un constat largement partagé : au-delà des questions techniques, le problème de fond est inhérent au centralisme outrancier de la gouvernance algérienne qui prend sa source à la fois dans le jacobinisme français, le dirigisme soviétique et le pouvoir personnel de l’Égypte nassérienne.  Le système qui en est issu se caractérise par une forte rigidité qui a résisté à toutes les tentatives de réforme. La difficulté de passer d’une économie étatique moribonde à une économie libérale censée être plus efficace en est le signe évident.

En cherchant à adopter les modèles économiques européens, socialistes puis libéraux, une valse-hésitation de choix considérés comme de nature technique, les décideurs algériens ont pris l’ombre pour la proie. Ils ont oublié ou ignoré que ces modèles sont la résultante d’expériences historiques particulières. Les processus d’industrialisation de ces pays sont pourtant édifiants si l’on se donne la peine d’en étudier la genèse : ils ont tous pris racine dans leurs territoires, avec des ressources et des procédés techniques locaux ; les apports extérieurs et les innovations sont venus s’ajouter à ce potentiel de départ et non le remplacer. En périodes de crises ou de graves perturbations, ce sont les producteurs de proximité et les collectivités territoriales (petits paysans, entreprises familiales, institutions locales…) qui assurent un minimum de production de biens et de services, de présence solidaire et de cohésion sociale. De même que dans l’ex-Union Soviétique et les ex-pays socialistes marqués par les pénuries structurelles, ce sont souvent les petits agents économiques en marge des grands circuits étatiques qui ont mis à disposition des populations en manque des denrées de consommation de survie : produits alimentaires, petits outillages, services de transports…, de niveau artisanal. Et dans les pays en développement, surtout ceux dont l’État central contrôle les rouages essentiels de l’économie, il n’est pas anodin que ce soient les activités dites informelles ou non officielles qui suppléent aux défaillances de la production et de l’intervention des organismes publics ad hoc. C’est ce phénomène d’économie et de vie solidaires que l’on observe en ces temps de crise sanitaire en Algérie : petite production marchande, échanges de proximité, services informels, entraide familiale…C’est dire que les acteurs économiques, sociaux et culturels infra-étatiques s’avèrent souvent plus efficaces que les grands agents et instances de niveau central. Il y’a dans cet « underground » social et culturel des liens nécessaires qui s’établissent entre les individus et les groupes qui partagent un même lieu d’existence (village, terroir, commune, ville, région…) et des conditions de vie communes. Il s’agit d’un mode de vie vernaculaire (le pays, tamurt, leblad…) susceptible de révéler un potentiel de synergie, de solidarité, d’énergie, insoupçonné (coopération, complicité, émulation, jalousie…) à même de cristalliser un véritable levier de développement, à la condition que le pouvoir central ne le considère pas comme un reliquat de survivances anachroniques à réduire.  Dans ce cadre infra-étatique peut se déployer une gouvernance d’un type nouveau fondée sur l’interaction des acteurs locaux publics et privés, la mutualisation des ressources et des moyens et la concertation, l’objectif implicite ou affiché étant d’améliorer la « base de vie » commune. Les réseaux de producteurs-consommateurs de proximité sont, ainsi, mis en état   de veiller à la protection de leur environnement, de leurs ressources et de leur cadre de vie en général.

Le local, le régional, le territoire, le pays… : des réalités anthropologiques

L’économiste A. Lewis, Prix Nobel d’économie (en économie du développement, 1979), disait qu’un État qui veut tout contrôler finit par ne rien contrôler. C’est le cas d’un certain nombre de pays très centralisés, dont l’Algérie qui, à force de vouloir tout régenter s’est retrouvé en porte-à-faux avec la société qui supporte l’administration étatique comme un corps hostile et étranger. D’où l’absence de confiance et de sérénité entre la population et les organes étatiques. Né dans le contexte de la décolonisation, l’État algérien s’est présenté d’emblée comme un appareil providentiel pour diriger une société amorphe et sans ressorts anthropologiques, historiques et culturels. C’est pourquoi le programme économique se posait- et s’imposait- de façon catégorique : apporter la rationalité économique en rompant avec les structures socio-économiques anciennes jugées anachroniques et, de surcroit, perverties par le système colonial. L’État-démiurge s’est alors mis en place.

Le bilan du développement économique de cet État est plus que contestable ; l’espoir caressé par Boumédiène d’atteindre le niveau de l’Espagne dès la décennie 1980 (en vérité, c’est le niveau de la puissance ex-colonisatrice, la France, qui est fantasmée !) n’a pas eu lieu. Les initiateurs du projet de développement, les techno-bureaucrates dont l’horizon mental est rivé à l’État-Nation ne pouvaient pas comprendre que le véritable potentiel économique et social à mobiliser se trouve dans les profondeurs de la société (les ressources diffuses, les petits capitaux familiaux, les réseaux d’échange entre territoires, les techniques assimilées…). En lieu et place de ce potentiel, ils ont érigé une énorme machine bureaucratique budgétivore, stérile et prédatrice. Le développement économique par le « haut » part du présupposé théorique que seul un État central fort est à même de promouvoir les investissements adéquats, les décisions et les plans nécessaires et d’en assurer la cohérence d’ensemble. La multitude d’agents économiques, d’entrepreneurs autonomes, de territoires hétérogènes, d’initiatives a priori disparates…, sont perçus l’État central comme un imbroglio anarchique néfaste au développement national.

Né dans le contexte de la décolonisation, l’État algérien s’est présenté d’emblée comme un appareil providentiel pour diriger une société amorphe et sans ressorts anthropologiques, historiques et culturels.

Depuis une trentaine d’années, les économistes (re)découvrent les vertus et l’efficacité des petits entrepreneurs « cachés », les dynamiques socio-économiques locales et situées qui ne procèdent pas des démembrements et de la sous-traitance de l’État central. Une dynamique autonome et plus ou moins improvisée d’acteurs vernaculaires dont l’émergence répond à des demandes latentes. Il s’agirait, selon certains théoriciens hétérodoxes[22] d’un processus de développement par » le bas », mis en œuvre quasi spontanément en marge de la programmation ou de la planification étatique. On admet de plus en plus l’existence de ces entrepreneurs de terrain mais on continue à leur refuser « une légitimité différente du pouvoir central »[23]. Ces acteurs locaux aspirent à une reconnaissance institutionnelle, voire même à des concessions substantielles du pouvoir central (administration de proximité, fiscalité locale, représentation politique et syndicale…) en vue de maîtriser les instruments de gestion de leurs activités. Ainsi, délestés des pesanteurs et des blocages des instances hiérarchiques et centralisées, ils veulent acquérir une plus grande marge de manœuvre pour se constituer en réseaux proches et lointains (entre villages, villes, régions, pays…), de façon à contourner les cloisonnements bureaucratiques institués par l’administration centrale. Dans cette perspective, l’État central, en s’appuyant judicieusement sur ses fonctions régaliennes peut devenir un partenaire de choix et même jouer un rôle économique dynamique en tant qu’instance de régulation et d’ajustement. Cette configuration organisationnelle, économique et politique est, selon les conditions historiques et culturelles propres à chaque pays, le mode en vigueur dans la plupart des sociétés avancées. Même la France, réputée pour son centralisme historique, s’efforce depuis les années 1980 de se libérer de ce tropisme qui a fait de Paris et sa région l’unique miroir civilisationnel de l’espace français. Les territoires et les régions de ces pays existent et se déploient en tant qu’entités politico-institutionnelles et socio-économiques reconnues et dotées d’instances de gouvernement et de gestion largement décentralisées, autonomes ou fédérées. Ils sont souvent le creuset dans lequel naissent et s’affirment des initiatives entrepreneuriales dont certaines atteignent des dimensions internationales. De nombreuses études économiques dans l’Europe des régions (Italie, Belgique, Suisse, Allemagne…) soulignent, en effet, que la réussite économique et technologique de contrées comme la Toscane, la Flandre, le canton de Genève, la Bavière…, est essentiellement due à leur dynamisme interne[24]« Aujourd’hui, dans l’économie globalisée, le nouveau système techno-industriel est organisé sur une base territoriale et constitue une agrégation de systèmes productifs locaux »[25]Et ces systèmes productifs locaux sont assez souvent le résultat d’initiatives et de synergies d’agents locaux échafaudant des petites et moyennes entreprises avec des moyens familiaux, en symbiose avec le marché, les relations humaines et les ressources endogènes. A l’inverse des grands projets et pôles industriels à la soviétique ou à l’algérienne crées avec des moyens d’État gigantesques, fonctionnant telles des enclaves sans véritables liens organiques avec les milieux d’accueil.

C’est dire, à la suite des économistes spécialisés dans les études des expériences de développement local, que l’entreprise viable et pérenne est rarement celle qui a été mise en place par l’État central mais celle qui est secrétée par des initiatives d’acteurs territoriaux en phase avec leur milieu. Être en phase ne veut dire être déconnecté de « l’extérieur » ; les acteurs locaux sont souvent très informés de ce qui se passe loin de « chez eux » : ils savent faire la part des choses en valorisant d’abord le potentiel humain et matériel de proximité.

Au-delà des effets plus ou moins désastreux, pas seulement économiques, générés par la pandémie du coronavirus, il est à espérer que, mises face à elles-mêmes et devant les déficiences structurelles-devenues criardes- des politiques étatiques monopolistiques, les populations prendront, là où elles vivent, des résolutions allant dans le sens de leur autonomisation. Toutes les régions, en Algérie, en Afrique du Nord et ailleurs, ont des expériences historiques à méditer.

* Saïd Doumane. Économiste, ancien vice-recteur de l’Université de Tizi-Ouzou.

Bibliographie :

  • BELLAL, Samir (2017) : La crise du régime rentier, essai sur une Algérie qui stagne.
  • BENHOURIA, Tahar (1980) : L’économie de l’Algérie, éditions François Maspéro, Paris.
  • BENKO, Georges (1995) : Les théories du développement local, Revue de Sciences Humaines n° 8, février-mars.
  • BOUDJEMA, Rachid (2011) : Économie du développement de l’Algérie 1962-2010, 3 volumes, éditions Dar El Khadouniya, Alger.
  • ECREMENT, Marc () : Indépendance politique et libération politique, un quart de siècle du développement de l’Algérie, éditions Enap/Opu, Pug, Alger-Grenoble.
  • GRIM, Nordine (2012) : Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie, éditions Casbah, Alger.
  • HACHEMAOUI, Mohamed (2015) : clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine, Revue Critique Internationale n°68.
  • JOLLY, Cécile (2001) : Les cercles vicieux de la corruption en Algérie, Revue Internationale et Stratégique n° 42.
  • LECLERC-OLIVE, Michèle (1995) : Décentraliser, enjeux théoriques et pratiques, Revue des Sciences Humaines n° 8.
  • MAILLAT, Denis (1995) : Les milieux innovateurs, revue des Sciences Humaines n° 8, février-mars.
  • MEZOUAGHI, Mihoub (2015) : chronique d’une crise permanente, Revue Politique Étrangère, 3ème trimestre.
  • SADI, Saïd (2019) : Révolution du 22 février, un miracle algérien, éditions Frantz FANON, Tizi-Ouzou. 

[1]  Avec un niveau de pib/ tête d’habitant d’environ 4300 $ us en 2020, l’Algérie se situe parmi les pays africains les plus riches (ou les moins pauvres !)  mais loin derrière les pays du monde méditerranée comme l’Espagne et l’Italie (33000 $), la Turquie (15000 $), la Grèce (16000 $) et même des pays émergents dont le pib moyen par tête d’habitant est estimé par la Banque mondiale à un peu plus de 8000 $. Elle est un peu mieux lotie que ses voisins d’Afrique du Nord (Maroc : 3300 $), Tunisie :3400 $, Mauritanie : 1200 $) …En 2014, le pib /tête d’hbt est évalué à environ 5500 $, ce qui dénote une perte de pouvoir d’achat de plus de 12% en 5-6 ans.

[2]  Cf  Samir Bellal ; Quel sort pour le secteur public en Algérie ? in Le Soir d’Algérie du 27-01-2018.

[3]  Nordine Grim : Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie, édition Casbah, Alger, 20212, p.171-172.

[4]  Cf.  Tahar Benhouria : l’économie de l’Algérie, édition François Maspéro, 1980.

[5]  Cf.  Marc Ecrement : indépendance politique et libération économique, un quart de siècle de développement de l’Algérie 1962-1985, ENap/Opu (Alger)/PUG(Grenoble) 1986.

[6]  Cf M. Ecrement, op cit

[7]  Ibid P.315

[8] Un discours d’un haut responsable du FLN (cf. Révolution Africaine du 19/25- 07- 1985 stipule : » le socialisme n’est pas un dogme, ni un enseignement achevé, définitif et immuable. Il est surtout une méthode dans la conduite de l’action… ».

[9]  De 1988 à 1999, pas moins de 07 gouvernements se sont succédé pour tenter de remettre sur selle un régime fortement ébranlé par une crise multidimensionnelle. Durant la période, 04 accords sont conclus avec le Fonds Monétaire International qui, conformément à sa doctrine libérale, suggère dans les 02 premiers accords, 1989 et 1991, quelques ajustements plutôt légers au fonctionnement de l’économie algérienne (amorce d’une libéralisation des prix, légère baisse du dinar et du déficit budgétaire…) et impose une plus grande intervention dans les 02 derniers accords, 1994 et 1995, où il est question d’opérer un ajustement structurel, c’est-à-dire de réformer l’économie nationale dans le sens d’une plus grande insertion dans l’économie de marché (privatisation, libéralisation du marché interne et insertion dans le marché international…). 

[10]  Cf.  K.S Naïr, revue Sou’al n° 1, cité par M. Ecrement, op.cit P.281.

[11]  Cf.  Rachid Boudjema : Économie du développement de l’Algérie 1962-2010, édition Dar El Khadouniya, Alger, 2011.

[12]  Cf.  Mihoub Mezouaghi : chronique d’une crise permanente, revue Politique Étrangère 2015/3.

[13]  Ibd, P. 1.

[14] Cf.  Cécile Jolly : les cercles vicieux de la corruption en Algérie, in Revue Internationale et Stratégique n°42, 2001/3.

[15]  La crainte de voir la révolte tunisienne et égyptienne se propager en Algérie à partir de 2010, a poussé les autorités algériennes à mettre en place un programme de subventions très importantes, dont l’objectif était de contenir la contestation sociale (acheter la paix sociale, disait-on). Devenues structurelles, le gouvernement actuel a le plus grand mal à les réaménager dans le sens d’une meilleure efficacité socio-économique.

[16]  Cf.  Mohamed Hachemaoui : clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine, in revue Critique internationale n° 68, 2015/3.

[17] Cf.  N.  Grim : Entrepreneurs, pouvoir et société en Algérie, Casbah Éditions, Alger, 2012. 

[18]  Cf.  M. Mézouaghi, op cit.

[19]  Cf N. Grim op.cit, P. 78-79

[20]  Ibid, P.126.

[21]  Cf.  Saïd Sadi : Révolution du 22 février, un miracle algérien, Éditions Frantz Fanon, Tizi-Ouzou, 2019.

[22] Cf.  Georges Benko : les théories du développement local, in revue Science Humaines n° 8, fév.-mars, 1995

[23]  Cf.  Michèle Leclerc-Olive : Décentraliser, enjeux théoriques et politiques, in Cahiers du GMDEV n° 27, octobre 2001, Paris.

[24]  Cf G. Benko, op cit.

[25]  Cf.  Denis. Maillat : les milieux innovateurs, in revue des Sciences humaines, n° 8, février-mars 1995

Partager avec

Économie

Le G7 presse Tunis de conclure son accord avec le FMI

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Double sommation adressée à Tunis par les chefs du G7 réunis à Hiroshima au Japon. La Tunisie est appelée à conclure avec la FMI un accord qui traine depuis des mois et, dans la foulée, à répondre aux aspirations démocratiques du peuple tunisien. Et cela au moment où Kais Saïed embastille ses opposants dans des conditions judiciaires souvent frappées d’illégalité et qu’il déclare, au grand désespoir de sa cheffe du gouvernement Najla Bouden, que les conditionnalités du FMI ne seront pas acceptées.

Les termes du communiqué du G7 rend public le 20 mai sont pourtant d’une clarté qui ne laisse pas de place à des ambiguïtés.  « Nous réaffirmons notre soutien au maintien de la stabilité et de la prospérité dans les autres régions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (…) Nous encourageons le gouvernement tunisien à répondre aux aspirations démocratiques de sa population, à améliorer la situation économique du pays et à parvenir à un accord avec le FMI », préconise la déclaration finale du sommet.

Kaies Saied a longtemps spéculé sur des octrois avantageux venant des pays de la péninsule arabique. C’était du reste l’un des objectifs qu’espérait atteindre la délégation tunisienne à Djeddah lors du sommet arabe tenu dans cette ville ce vendredi.  Une attente déçue. Il est fini le temps où, pour peu qu’ils acceptent de diffuser la potion salafiste ou la doxa des Frères musulmans, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies du Golfe prêtaient sans compter « aux pays frères. »

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Algérie. L’usine de trituration des graines oléagineuses de Bejaia lancée le 26 mai

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Algérie. L’usine de trituration des graines oléagineuses de Bejaia lancée le 26 mai

Alors que le fondateur du groupe agroalimentaire Cevital, M.Issad Rabrab, a été placé sous contrôle judiciaire jeudi dernier ( voir adn-med.com du 19/05/2023), l’usine de trituration des graines oléagineuses appartenant au même conglomérat et qui a été bloquée du temps du régime de Bouteflika, devrait entamer sa production le 26 du moins en cours.

En effet et selon nos confrères du quotidien francophone El-Watan, c’est en présence du premier ministre et du ministre de l’industrie et la promotion pharmaceutique que cette usine sera inaugurée jeudi prochain.

D’après la même source, l’usine va triturer quotidiennement 11.000 tonnes de graines de soja, 6.000 tonnes de tournesol et 5.000 tonnes de colza pour produire de l’huile de table et de la farine pour aliments de bétail.

Le wali de Béjaïa, M. Kamel Eddine Kerbouche a assuré ce samedi à l’occasion d’une visite d’inspection sur le site que la cadence des travaux présage de la réception imminente du projet : « Les obstacles rencontrés à son lacement ont été levés. Les autorisations fournies pour raccorder le site aux réseaux d’eau et d’électricité ont encouragé les gestionnaires du projet à aller de l’avant » a-t-il déclaré. Le même responsable a estimé que cette unité va « contribuer à permettre à l’Algérie de stopper l’importation de la matière première oléagineuse » et au secteur agricole, de « se prendre en main et se développer dans ces créneaux ». Il a souligné, à cette occasion, que le colza « fait l’objet déjà d’un intérêt gouvernemental particulier ».

Cette mise en service met un terme à un blocage volontaire et assumé de la part de l’ancien régime qui aura duré plus de quatre ans sans qu’une explication n’ait jamais été donnée à une obstruction qui a privé l’Algérie d’un levier important à la promotion de sa souveraineté agro-alimentaire. 

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Algérie. Permis minier délivré pour l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour ( Bejaïa)

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Algérie : Permis minier délivré pour l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour ( Bejaïa)

Les choses s’accélèrent pour le projet de l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour, dans la wilaya de Bejaïa ( 200 kilomètres à l’Est d’Alger). En effet, l’opérateur australien, Terramin, vient de faire savoir qu’il a obtenu son permis minier. Cette société, a fait savoir sur son site internetÒÒ que l’Agence nationale des activités minière ( Anam), lui a octroyé son permis de miner ce vendredi 19 mai. « La délivrance du permis minier signifie que Tala Hamza satisfait à toutes les exigences réglementaires, financières et environnementales de la législation algérienne et peut désormais continuer son développement », indique le communiqué de Terramin.

Une précipitation qui nourrit les inquiétudes

 Plus tôt dans la semaine, plus précisément mercredi dernier, le ministère de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, avait annoncé que « toutes les démarches administratives liées au projet ont été achevées, et des travaux sont en cours pour compléter le reste des exigences de ce projet liées au transport, à l’eau, à l’avitaillement, à la préparation du poste d’amarrage au port de Béjaïa, etc. »

En conséquence, ajoute la même source « le secteur de l’énergie et des mines a réuni toutes les conditions nécessaires au lancement effectif du projet (exploitation de la mine et construction de l’usine) au mois de juillet prochain, à condition qu’il démarre avec une production effective au cours du mois de décembre 2025 ».

Assurances peu audibles par les populations

Pour rappel,ce projet est sur une assiette d’une superficie estimée à 234 hectares, en réserve exploitable estimée à 34 millions de tonnes. Monsieur Arkab, avait également réaffirmé que « le démarrage de l’exploitation minière se fera conformément à l’étude de faisabilité du projet, qui est approuvée conformément aux règles stipulées dans les exigences liées à la protection de l’environnement, qui sont compatibles avec les exigences environnementales et la spécificité de la mine, sans négliger l’impact positif sur l’exploitation de ce projet structuré et stratégique pour le pays et le développement économique de la région en particulier, en plus d’ouvrir de nombreuses opportunités d’emploi pour les titulaires de diplômés universitaires et diplômés des centres de formation professionnelle et des jeunes de la région en créant environ 780 emplois directs et 4000 emplois indirects. »

L’insistance sur les retombées sociales et économiques bénéfiques sur la région vise manifestement à rassurer les populations locales qui ont de tout temps exprimer leur réserve sur l’éventuel impact de cette exploitation, essentiellement sur  les nappes phréatiques de la rivière Soummam qui fut de temps l’artère vitale de cette vallée.

Le ministre met également en avant «  les formations dans ce domaine et en les intégrant dans le projet plus tard, avec une priorité donnée aux jeunes de la région, des rencontres et de préparation de séminaires seront également tenus par les cadres du secteur minier et par la société mixte algéro-australienne (Western Mediterranean Zinc WMZ) en charge de la mise en œuvre et de l’exploitation du projet, avec toutes les personnes intéressées, notamment les représentants de la société civile, professeurs d’université, chercheurs et économistes », conclut le communiqué.

Paradoxalement, les répétitions des autorités sur les garanties environnementales du projet ne calment pas l’inquiétude des citoyens. « Sans le climat général de répression qui prévaut dans le pays, ce chantier n’aurait jamais vu le jour, en tout cas pas dans ces conditions. On n’associe pas les riverains et plus généralement la société civile après mais avant le début des travaux. » s’indigne un des animateurs du mouvement qui avait longtemps contesté l’exploitation de cde gisement.   

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Manque de devise en Tunisie : le syndicat des imams préconise l’annulation du hadj

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Manque de devise en Tunisie : le syndicat des imams préconise l’annulation du hadj

Le syndicat des imams a demandé au président de la République ce mercredi 17 mai 2023 de prononcer l’annulation du grand pèlerinage à la Mecque que s’apprêtent à effectuer les pèlerins cette année. Raison invoquée : le manque de devises étrangères.  

Le secrétaire général du syndicat des imams, Fadhel Achour qui intervenait sur les ondes de Diwan Fm a cependant tenu à expliquer que cette démarche n’était pas consécutive à la décision du ministère des affaires religieuses qui a fixé le cout du pèlerinage à de 19400 dinars tunisiens mais au manque de devises étrangères. « Notre société et notre économie souffrent de la rareté des devises étrangères (…) Les pèlerins devraient se montrer solidaires avec l’État », ajoutant que cet acte ne participe pas d’un moment de festivité mais d’un geste qui doit être accompli selon les conjonctures et l’environnement dans lesquels vivent les communautés :  « Ce n’est pas une saison touristique. Il s’agit d’un rite. L’argent doit donc être affecté à ceux qui en ont besoin ».

Fadhel Achour a saisi cette occasion pour relancer explicitement le débat sur la répartition des bénéfices générés par le Haj en arguant que le pèlerinage pouvait être une opportunité de voir des pays musulmans manifester leur solidarité les uns avec les autres avant d’inviter l’Arabie Saoudite à envisager une redistribution des profits tirés du pèlerinage au profit de pays dont les ressources sont les plus modestes. 

Pour rappel, le Hadj a rapporté à l’Arabie Saoudite en 2022 plus de onze milliards de dollars.  

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Le Maroc présente sa première marque automobile

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Le Maroc présente sa première marque automobile

C’est au Palais Royal de Rabat qu’a eu lieu ce lundi la présentation de la voiture du premier constructeur marocain. C’est le prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain.

Le véhicule présenté au Roi est un produit de la société Néo-Motors  qui a installé une usine dans la localité d’Ain Aouda située dans la zone de Rabat-Salé. Le prototype a reçu l’homologation de l’Agence nationale de la Sécurité routière au début de l’année 2023.  

Selon les indications fournies par le producteur, le moteur sera alimenté en hydrogène avec un réservoir qui permet d’assurer une autonomie donnée comme appréciable mais non précisée. Les mêmes sources assurent que la recharge peut se faire en quelques minutes. Quant à la carrosserie , elle a été réalisée avec l’assistance du célèbre designer italien Pinifarina. 

La production est destinée autant au marché intérieur qu’à l’exportation. Les promoteurs tablent sur une capacité annuelle de 27.000 voitures avec un taux d’intégration de 65%. L’entreprise prévoit l’ouverture de son usine pour juin 2023 et la commercialisation devrait suivre dans la foulée. 

Ce projet a mobilisé un capital initial de 156 millions de dirhams ( 14,1 millions d’euros) et devrait parvenir à créer 580 emplois. Pour rappel, le site de production de voitures de marque Dacia  de Tanger est déjà un exportateur important de voitures vers l’Europe.    

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Le GPL algérien s’exporte en Chine

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Le GPL algérien s’exporte en Chine

Outre le pétrole et le gaz, l’Algérie exporte désormais son gaz propane liquéfié (GPL) en Chine. C’est suite à un contrat, dont le montant n’a pas été divulgué que la société publique des hydrocarbures, Sonatrach, vient d’annoncer la signature d’un accord avec la société chinoise Wanhua Chemical. « Le contrat en question porte sur un approvisionnement régulier du marché asiatique en GPL algérien, marquant ainsi un tournant significatif pour les exportations algériennes de GPL, permettant également, l’introduction de la référence algérienne de prix des GPL sur le plus grand marché régional au monde », peut-on lire dans un communiqué rendu public par Sonatrach ce mardi. 

Ledit communiqué met en exergue « la volonté » des deux pays à renforcer leur coopération dans le domaine des hydrocarbures et la pétrochimie. « A travers cet accord, les deux compagnies confirment ainsi leur volonté d’établir une relation commerciale durable et fructueuse dans le domaine des GPL en particulier et de la pétrochimie en général », est-il en outre mentionné. 

Selon un rapport de l’Organisation arabe du pétrole, les marchés européens ont été jusque-là destinataires de toutes les exportations de gaz liquéfié de l’Algérie. Cette dernière, a pu conquérir le marché asiatique, car elle a pratiquement doublé sa production, passant en 2021 de 10.2 millions de tonnes, à 18.7 millions de tonnes en fin 2022. En outre, l’Algérie est devenue premier exportateur de GNL ( Gaz naturel liquifié), en Afrique, détrônant le Nigeria.

Une analyse des données de flux de Refinitiv Eikon, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de données en temps réel, a montré que les exportations de GNL du Nigeria ont diminué en janvier dernier, rapportent plusieurs médias.

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Auchan s’implante en Algérie

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Après l’enseigne française de grande distribution, Carrefour, c’est au tour d’Auchan de s’implanter en Algérie. En effet et selon un communiqué rendu public, lundi, la franchise détenue par la famille Mulliez, signale : «  Après le Sénégal et la Côte d’Ivoire, Auchan Retail, poursuit son développement sur le continent africain. L’enseigne annonce, ce jour, la mise en œuvre d’un partenariat global avec le Groupe Great Way et la signature d’un accord en Algérie où le Groupe Great Way est un acteur majeur de la distribution. Un premier magasin ouvrira à Alger au 4ème trimestre 2023 », précise le document. 

Selon ce groupe déjà implanté dans 13 pays dans le monde, ses investissements en Algérie, iront crescendo, puisqu’il indique qu’un « développement ultérieur à travers le pays est d’ores et déjà envisagé ». Ce partenariat sera élargi également à « la création de filières agricoles et la production agroalimentaire locale », lit-on dans le communiqué. 

Dans ce sens, les deux parties se fixent un objectif commun à atteindre et des ambitions dans le développement du secteur de l’agriculture à travers la création de « filières agricoles locales et responsables, gages d’une alimentation saine et créatrices d’emplois et de valeur pour le pays », lit-on dans le communiqué. 

L’enseigne ne donne pas l’emplacement de sa future grande surface. Il est cependant fort probable qu’elle soit implantée à la sortie est d’Alger, en lieu et place d’Ardis, propriété du groupe Arcofina, qui faut-il le rappeler, a plié bagage en automne dernier, après des difficultés financières.

L’implantation de l’enseigne française est, pour l’instant, l’undes  premiers signes de la concrétisation d’une coopération algéro-française toujours fluctuante. 

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Algérie. Le gisement de zinc et plomb d’Amizour ( Bejaïa) sera exploité

Des années de tergiversations gouvernementales

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Algérie. Le gisement de zinc et plomb d’Amizour ( Bejaïa) sera exploité

Le gouvernement algérien vient de donner son feu vert pour l’exploitation du gisement de zinc et plomb d’Amizour  (  wilaya de Bejaia, 200 kilomètres à l’Est de la capitale). En effet, le Conseil du gouvernement qui s’est réuni ce mercredi soir a émis un avis favorable concernant les enquêtes diligentées pour les études de faisabilité. « les études de faisabilité relatives à ce projet ont montré qu’il s’agit d’un projet économiquement rentable, avec des retombées certaines pour la région et pour le pays », indique le communiqué du gouvernement. De ce fait, la commission chargée de l’évaluation de ce méga projet, a  émis son approbation quant à l’accélération de la mise en œuvre pour l’exploitation de cette mine. « le gouvernement a examiné et validé la feuille de route pour la réalisation de ce projet dans les meilleures conditions et délais », est-il en outre souligné. 

L’impact écologique inquiète toujours 

Le projet en question, dont l’exploitation a été confiée en février dernier, à la joint-venture algérois-australienne (Western Mediteranean Zinc (WMZ), s’étale sur 70 km2, englobant les communes de Tala-Hamza et d’Amizour, notamment pour l’identification des terres à exproprier et leurs indemnisations. En avril 2021, l’étude a été validée par les ministères de l’Intérieur, des Collectivités  locales et de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et des Energies renouvelables. Au-delà de l’aspect économique de ce projet, c’est son impact sur l’écologie et la biosphère locale qui avait provoqué l’ire des riverains. Ces derniers, avaient tout fait pour imposer un « moratoire » sur son exploitation, jusqu’à ce que des études « sérieuses », attestent de la « non nocivité » de ce projet. En avril 2022, les riverains de ces deux localités,  lesquelles avaient protesté contre son exploitation.  «Il est urgent d’instaurer immédiatement un moratoire à ce projet, manifestement porteur de gros risques, afin d’épargner à Oued Amizour et à la région une éventuelle tragédie», avait suggéré le Dr Abderrezak Bouchama, chercheur, dans une contribution publiée dans le quotidien algérien El-Watan. Dans sa missive, M. Bouchama, avait estimé, tout comme les villageois, qu’« il est objectivement nécessaire de donner une information réelle, complète et transparente sur tous les aspects de ce projet et de demander l’avis des habitants, avant de poursuivre ce qui pourrait devenir une catastrophe humaine et environnementale nationale sans précédent». 

Un potentiel de 34 millions de tonnes 

Après moult tergiversations quant à la délivrance des garanties sur l’impact écologique et économique sur la région, la direction de la WMZ, avait tenu à rassurer tout un chacun sur la concrétisation et la mise en œuvre du projet. « A tout point de vue, il sera un projet minier modèle », avait assuré la directrice, Mériem Touati. Il y a lieu de noter que ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour l’Algérie de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Energie et des Mines en mars 2023. Ces chiffres confirment, selon le ministère, l’importance du projet qui va permettre de réduire la facture d’importation pour la satisfaction du besoin national et l’augmentation des recettes en devises grâce à l’exportation de l’excédent de la production. Il reste à connaitre les réactions des populations locales de temps opposées au lancement de chantier dont les territoires d’exploitation dominent la fameuse c-vallée du fleuve Soummam,la seule artère hydrolysée qui traverse toute la partie occidentale de la wilaya.

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

Algérie. Le tronçon autoroutier reliant Takrit-Sidi Aïch ( Bejaia ) enfin livré

La date de la mise en service fixée

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

Algérie. Le tronçon autoroutier reliant Takrit-Sidi Aïch ( Bejaia ) enfin livré

La mise en service du tronçon reliant Takrit-Sidi Aïch, relevant de la wilaya de Bejaïa ( 200 kilomètres à l’Est d’Alger), sera effectuée le 30 juin prochain, assurent les responsables de l’entreprise chinoise CRCC, chargée de la réalisation de la pénétrante autoroutière reliant Bejaïa à l’autoroute Est-Ouest. En effet et suite à une réunion regroupant les services de la wilaya de Bejaïa, l’Agence des autoroutes ( ADA), le commission du ministère des Travaux publics; l’entreprise chinoise a affirmé que la « cadence des travaux est en H24 afin de livrer ce tronçon à la date du 30 juin », a-t-on appris sur les ondes de la radio locale ( station Soummam).


De son côté, le directeur général de l’ADA, M. Moussa Khider, s’est exprimé que le même média ( voir vidéo), pour abonder dans le même sens « la date prévue pour mise en service de la section Takerietz-Timezrit de la pénétrante autoroutière sera maintenue pour le 30 juin ». Et de préciser : « la cadence des travaux est satisfaisante pour respecter les délais avancés ».

En 2017 deux tronçons distincts ont été livrés, à savoir celui d’Ahnif à Akbou qui fut ensuite prolongé jusqu’à Akhnak (Seddouk). L’ouverture de cette pénétrante sera un vrai soulagement pour les populations et les opérateurs économiques qui mettent en saison estivale plus de quatre heures pour parcourir moins de cent kilomètres. Le port de Bejaia qui dessert la Kabylie et une bonne partie des Hauts plateaux du centre voit son activité considérablement réduite par un accès routier soumis à un flux continu de camions qui plus est dans une région touristique particulièrement prisée.

Pour rappel, le projet a été décidé en 2005 mais la pose de la première pierre n’a eu lieu qu’en 2013. Il a été confié au consortium algéro-chinois Sapta-CRCC pour un coût initial de 1.5 milliard de dollars et un délai de réalisation de 30 mois. Désormais, il cumule plus de trois ans de retard sur le délai initial et a déjà englouti 3 milliards de dollars, soit le double du budget alloué initialement.
« Ce tronçon ne pouvait pas échapper à la gabegie qui a marqué le financement abyssal de l’autoroute est-ouest qui est probablement, avec celui de la mosquée d’Alger, l’un des plus grands scandales financiers que la pays ait connu depuis l’indépendance », souffle devant nous un des participants à l’émission radio Soummam.

R.B

Partager avec
Continuer la lecture

Économie

PIB des pays d’Afrique du nord. Le Maroc résiste mieux

Avatar photo

Publié il y a

le

Par

PIB des pays d’Afrique du nord. Le Maroc résiste mieux

Selon le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé : « Destins bouleversés : effets à long terme de la hausse des prix de l’insécurité alimentaire dans la région MENA », la Tunisie, l’Algérie comme le Maroc résistent assez bien à un contexte international lourdement impacté par la crise du Covid et les tensions géopolitiques consécutives à la guerre engendrée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis février 2024. Il demeure que ces estimations a priori rassurantes doivent être appréhendées avec prudence car les chiffres qui peuvent apparaitre comme appréciables sont à analyser en fonction de ceux des années précédentes marquées par une atonie économie globale.

Selon ce document, l’économie marocaine connaitra une croissance de 3,1% pour l’année 2023 et 3,3% en 2024, sachant que la moyenne de la région MENA s’établit autour de 3%. Pour ce qui est de l’Algérie le PIB devrait augmenter de 2,3% en 2023 mais en 2024 la croissance devrait se situer autour de 1,8%. Pour la Tunisie les chiffres sont moins bons. Le PIB qui avait augmenté de 2,5% en 2022 tombera à 2,2% en 2023 pour repartir à 2,6% en 2024.

Le Maroc bénéficie du redémarrage du secteur primaire mais la sécheresse persistante pèse toujours sur l’agriculture irriguée, un secteur qui représente un volume important des exportations du royaume.

L’économie algérienne est portée par le surenchérissement des hydrocarbures mais aussi une augmentation sensible des productions en dehors de ce secteur qui progressent de 3,1%. Le PIB algérien serait de 197,9 milliards de dollars en 2023 pour se tasser à 193,2 milliards de dollars en 2024.

Bien qu’ayant adopté des stratégies différentes, les trois pays d’Afrique du nord voient, pour l’instant, leur PIB évoluer dans des marges assez proches avec un léger avantage pour le Maroc et des perspectives plutôt sombre pour la Tunisie où un président dédaignant les aspects économiques bride, par des injonctions imprévisibles, le gouvernement qui ne sait plus quoi dire à des partenaires exigeant cohérence et transparence dans la gestion du pays.  

Partager avec
Continuer la lecture

Les plus vus de la semaine

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com
Advertisment ad adsense adlogger