

Société
ACTER LA CONVERGENCE DES DIASPORAS NORD-AFRICAINES Par Yahia ARKAT
Dans ce reportage, le journaliste algérien Yahia Arkat établi au Canada confirme le contraste qui caractérise le bellicisme des pouvoirs et la fraternité des peuples symbolisée récemment par les comportements exemplaires affichés par les footballeurs algériens et marocains au Qatar. Au Québec aussi, les tensions qui opposent les dirigeants n’impactent pas les relations paisibles des diasporas.
L’image est saisissante : attablés autour d’un café, des émigrés algériens et marocains installés à Montréal commentent dans la convivialité le match qui a mis aux prises les équipes nationales des deux pays lors des quarts de finales de la Coupe arabe. Au-delà de la prestation de haute facture, les 22 sportifs qui ont fait montre d’un remarquable fair-play sur le terrain. L‘attitude contraste avec la surenchère, voire la guerre des tranchées, à laquelle s’adonnent Rabat et Alger. Le constat vaut aussi au Canada. La crispation des relations algéro-marocaines n’a pas déteint sur les deux diasporas. Cette fraternité se manifeste souvent à l’occasion de galas artistiques quand des stars comme le défunt Idir, Takfarinas, des chanteurs de châabi, de gnawa ou de raï se produisent sur la scène montréalaise.
La concorde sociale peut-elle se traduire par une convergence organisée à même de construire des passerelles entre les communautés pour mieux dessiner un devenir commun ? En tout cas, et c’est là une donnée qui peut sembler paradoxale, c’est à la faveur des déchirures apparues entre le Maroc et l’Algérie au cours du deuxième semestre 2021 que certains universitaires interviennent pour rappeler le vieux projet fédérateur annoncé par la conférence de Tanger en 1958.
Mais concrètement, quel est l’état de la relation entre les diasporas algérienne, marocaine et tunisienne au Canada ? Éléments de réponse.
L’histoire des migrations nord-africaines n’est pas un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Ces mouvements sont nés dans un contexte de contraintes et de souffrances, même s’ils n’étaient pas caractérisés par la même douleur que celle qui se donne à voir de nos jours en Méditerranée avec des jeunes qui risquent leur vie dans des chaloupes de fortune pour partir à l’assaut d’un hypothétique eldorado européen.
L’émigration nord-africaine en Amérique du Nord est relativement récente. Si pour les Marocains, les premiers contingents remontent au début des années soixante, il a fallu attendre les années quatre-vingt-dix pour voir une arrivée massive des émigrés algériens en sol canadien. Auparavant, quelques téméraires avaient quand même tenté l’aventure, en plus des boursiers envoyés pour des études universitaires.
La configuration sociologique de la diaspora nord-africaine est totalement différente de celle venue en Europe durant le 20e siècle. Entre le paysan kabyle ou rifain qui abandonnait sa terre natale pour aller chercher les moyens de subvenir aux besoins de la famille élargie, en attendant de revenir au pays et le jeune cadre universitaire qui s’installe définitivement en famille nucléaire en Amérique du Nord, il y a comme un changement de paradigmes, même si dans les deux cas de figure, l’exil demeure le plus souvent la conséquence d’une contrainte politique, économique ou sociale.
Ce rappel historique contextualisant le début des flux migratoires peut contribuer à nourrir un débat sur de possibles interactions avec les pays d’origine. Jusque-là, les tentatives de donner un prolongement à des projets d’échanges concrets ont connu des fortunes diverses.
Des échanges à encourager
Le rapprochement des diasporas nord-africaines en contexte de colonisation était plus évident, comme en témoigne la fondation de l’Association des étudiants musulmans nord-africains, (AEMNA), venue dans le sillage de la création en 1926 de l’Étoile nord-africaine (ENA) qui visait, dans un premier temps, à souder les trois communautés en exil. Mais qu’en est-il aujourd’hui de cette réalité outre-Atlantique ?
Au Canada, les échanges entre les communautés algérienne et marocaine manquent certes de densité, mais des passerelles sont érigées en marge des canaux officiels par des leaders originaires des deux pays. Avec les Tunisiens, numériquement moins nombreux, les contacts sont plutôt rares. Des statistiques non officielles font état de plus de 100 000 Algériens et d’autant de Marocains. Sans doute faudrait-il estimer à la hausse ces données.
Une étude sur la croissance démographique de la région métropolitaine de Montréal, du sociologue Djorb Gauthier Zadi* démontre une concentration des émigrés nord-africains dans des îlots géographiques rapprochés. On retrouve ainsi une importante communauté nord-africaine dans les arrondissements montréalais de Saint-Michel, Saint-Léonard, Montréal-Nord, Anjou, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, mais aussi dans les villes périphériques, comme Longueuil, Laval, Terrebonne, Repentigny, etc. Cette proximité a facilité le contact entre émigrés et permis de nouer des relations plus denses pour certains d’entre eux, à l’occasion notamment d’événements culturels, professionnels ou, plus prosaïquement, les soupers de familles.
Certes, le statut et le profil des membres des deux communautés a facilité le rapprochement. Selon l’universitaire, les émigrés nord-africains installés au Canada, en particulier au Québec, figurent essentiellement dans la catégorie « indépendants » visée par les objectifs de la politique d’immigration du Québec qui ciblent des recrutements qualifiés. Ces migrants sont catalogués parmi ceux ayant réussi à s’intégrer correctement dans le tissu socio-économique, même si la réalité est plus contrastée. On retrouve des Algériens et des Marocains professionnellement reconnus, notamment dans les secteurs techniques comme l’informatique et le génie-civil, mais aussi la santé et l’enseignement. « J’entretiens d’excellentes relations avec des collègues algériens », indique Rachid, un ingénieur information marocain originaire de Tiznit, petite ville côtière du sud du Royaume, foyer actif de production de bijoux d’argent. Rachid se souvient que c’est à l’occasion d’un souper chez son collègue Rabah qu’il a remarqué la similitude des fibules kabyles portées par la femme de son ami avec celles des artisans de sa cité natale.
Le statut social a sans doute joué dans la prise de conscience d’un nécessaire rapprochement communautaire. On a vu ainsi, lors d’événements artistiques, la présence d’Algériens et de Marocains, faisant écho à une fraternité millénaire assumée et même parfois ouvertement revendiquée. Peut-être que ces contacts gagneraient à être densifiés pour leur donner un caractère plus stable et plus pérenne, mais socialement, les relations diasporiques sont marquées par un bon voisinage. Les petits commerces communautaires illustrent bien ces convergences puisqu’on retrouve dans les épiceries nord-africaines des produits venant des trois pays. « Personnellement, même si je fréquente des cafés maures algériens, je fais souvent mes courses dans des supérettes tenues par nos frères marocains », dit Djamel un infirmier, croisé lors de notre enquête dans une boucherie marocaine, dont le patron acquiesce de la tête comme pour appuyer l’assertion de notre interlocuteur.
Dans les universités, les étudiants, garçons et filles des trois pays, ont tendance à se retrouver plus spontanément qu’avec d’autres pour travailler ensemble, s’échanger des documents ou s’inviter dans leurs familles. « Certaines de ces relations ont même vu naitre de belles idylles », s’amuse Hocine, un juriste installé à Ottawa depuis vingt-sept ans.
Il faut cependant noter que ces attractivités baissent au fur et à mesure que passent les générations. D’où l’importance « de donner des cadres qui rappellent les origines sans freiner l’intégration », précise Hocine.
On remarque aussi une certaine proximité entre les deux communautés dans les mosquées et lors des fêtes religieuses. « Dans la mosquée ou lors des fêtes de l’Aïd, il n’y a pas de différence entre nous », soutient le Marocain Abdeslam, comptable à la retraite. En revanche, les cafés maures, nombreux à Montréal, reflètent moins la diversité observée ailleurs. Il faut dire que ces établissements reçoivent des clientèles dont la région ou la ville constitue aujourd’hui encore le référent de base.
Plus immédiatement, les accolades échangées par les joueurs marocains et algériens à Doha dans un contexte de sévères tensions opposant Alger et Rabat viennent de réactiver la discussion autour du projet de la Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord (FAAN), un organisme à but non lucratif, longtemps demeuré sans traduction opérationnelle. Pourtant, l’initiative avait rassemblé l’essentiel de la militance berbère établie au Canada. Ce regroupement se voulait être une réplique diasporique transnationale du Printemps berbère d’Avril 80 qui constitue désormais un repère identitaire revendiqué dans toute l’Afrique du Nord.
Quid de la terre natale ?
La relation avec le pays natal présente des nuances substantielles pour les trois pays. Le régime marocain a encouragé des populations issues de régions récalcitrantes comme le Rif à migrer. À défaut de l’avoir captée par une Amicale des Algériens en Europe, l’AAE de triste mémoire, Alger qui a toujours tenu en suspicion son émigration a fini par en déclasser constitutionnellement les membres binationaux. Ces derniers se voient maintenant assigner un statut de citoyens de seconde zone.
Rabat enregistre un retour sur investissement avec des expatriés qui reviennent, définitivement ou épisodiquement, au pays natal pour créer une entreprise ou occuper des postes clés dans l’administration, l’enseignement ou le secteur économique public. Au Maroc, les investissements de binationaux installés au Canada connaissent depuis le début 2010 un essor conséquent.
En dépit des initiatives répétées de membres influents de la communauté algérienne au Québec pour lancer un débat sur des possibilités de coopération avec le pays natal, force est de constater que ces efforts n’ont pas rencontré de grands échos auprès des autorités de leur pays.
Pour les Tunisiens, les choses furent moins compliquées. L’ancien président Habib Bourguiba avait tracé à ses concitoyens une voie royale en misant sur le tourisme – dont la filière sanitaire s’avèrera plus tard florissante – et l’industrie légère. Cette démarche de séduction/réconciliation avec la diaspora a débouché sur des stratégies porteuses de projets de développement économique et scientifique conséquents en Tunisie.
Il reste qu’une diaspora ne vaut que par son poids et son audience dans la société d’accueil. La visibilité et le volume de l’activité économique de la collectivité italienne, pourtant relativement récente, dans le paysage politique et économique au Canada, notamment au Québec, renseigne sur le travail qui reste encore à accomplir pour les émigrations d’origine nord-africaine. L’association des trois communautés, jusque-là prônée par des universitaires ou des acteurs de la scène artistique et culturelle, mériterait d’être portée par un débat plus large. L’effet serait double. L’écoute institutionnelle dont disposeraient les émigrés des trois pays au Canada serait plus efficace pour la prise en charge de leurs problèmes et l’impact politique et économique de ce regroupement sur les pays d’origine pourrait stimuler et accompagner positivement les mouvements qui militent pour une gestion plus transparente de leurs sociétés.
De ce point de vue, la mobilisation des membres de la communauté algérienne à Montréal en faveur de l’insurrection citoyenne de février 2019 fut remarquable. C’est cette solidarité qui a permis au mouvement du Hirak d’être évoqué au Parlement canadien et à l’Assemblée nationale du Québec, donnant une meilleure visibilité aux luttes démocratiques et citoyennes des Algériens.
Pour des raisons historiques connues de tous, la complémentarité des énergies diasporiques nord-américaines peut construire des passerelles plus fiables avec le pays d’accueil que celles qui pourraient voir le jour avec les émigrations installées en France. Pour l’instant, le cordon ombilical le plus problématique est celui qui est supposé relier les Algériens à leur pays. Un exemple pour se convaincre de ce handicap : l’écart entre les prix des billets d’avion entre Montréal-Alger, Montréal-Casablanca et Montréal-Tunis. Un aller-retour Montréal-Alger-Montréal est proposé entre 1500 $ et 1700 $ par Air Algérie, alors que pour rallier Casablanca à partir de la métropole québécoise, le voyageur peut trouver un billet à 900 $ ou 1000 $ chez Royal Air Maroc. « Avec Air Algérie, j’ai désappris à voyager », ironise Ahmed, un chauffeur de taxi, pressé de prendre un client.
*(« Les déterminants de la concentration ethnique résidentielle chez quatre groupes d’immigrants (Chinois, Italiens, Africains du Sud et du Nord », Université du Québec, 2017).
Société
Kabylie : une fille interdite de porter une robe kabyle dans un lycée

La vidéo est devenue virale en quelques heures. On y voit une mère de famille dénonçant les responsables du lycée d’El Kseur, dans la wilaya de Béjaïa (Kabylie), qui menacent d’exclure sa fille si elle revenait dans l’établissement avec la tenue traditionnelle kabyle.
La dame, qui se trouve être une enseignantes au département de langue culture amazighes à l’université de Béjaia, s’est rendue sur les lieux et s’est vue répondre par un surveillant que sa fille ne serait pas autorisée à suivre les cours si elle ne portait pas « une tenue officielle ». La maman explique que quand elle demanda qui définissait la tenue officielle et quelle en était la nature, l’agent de l’éducation bafouilla une réponse incompréhensible. Sur la vidéo, on entend la mère de famille poser la question de savoir si le hijab était une tenue officielle avant d’ajouter que ce n’était pas elle et sa fille qui avaient renié leurs origines mais ceux qui veulent interdire un habit qui signe la fidélité à la Kabylie. Elle avertit que son enfant comme ses deux autres filles continueront à porter le vêtement légué par leur histoire et dont elle était elle-même vêtue.
En réaction à cet abus, les filles scolarisées de la localité sont toutes sorties avec la robe kabyle, provoquant un élan de solidaire qui s’est étendu à l’ensemble de la région. La fille finira par être scolarisée mais le fait que pareil acte ait pu avoir lieu en Kabylie en dit long sur la régression politique et culturelle qui y sévit.
Pour l’instant, les structures supérieures de l’Éducation n’ont pas réagi au niveau national ou régional à cette décision, mais le chef de l’établissement a fait savoir qu’il s’agissait d’un acte isolé sans pour autant dire quelle suite serait donnée à ce qui est présenté comme un excès de zèle mais qui est vécu par la population comme une intimidation participant d’une stratégie plus globale. En effet, depuis que l’ancien chef d’état-major Ahmed Gaid Salah avait ciblé en 2019 les porteurs de l’emblème amazigh, les autorités exercent une pression continue et multiforme sur la Kabylie. Après la destitution illégale et l’emprisonnement du président du club emblématique la Jeunesse sportive de Kabylie, la JSK, ce furent les cafés littéraires, nombreux et très actifs, qui subirent les interdits abusifs de l’administration.
Fragilisée par une répression stratégique, la Kabylie est aussi la cible des islamistes. L’organisation Rachad consacre une émission quasi quotidienne à cette région, naguère considérée par la mouvance intégriste comme la source des hérésies menaçant « les constantes nationales » que sont la langue arabe et la religion islamique.
Société
Fondation Tiregwa d’Ottawa : des prix pour encourager la littérature amazighe

La Fondation Tiregwa, établie à Ottawa, au Canada, a dévoilé cette semaine la liste des lauréats des prix littéraires amazighes pour l’édition 2022/2023.
Les lauréats ont été récompensés dans cinq catégories, à savoir le prix Rachid Alliche du meilleur roman, le prix Belaïd At Ali de la meilleure nouvelle, le prix Taos Amrouche de la littérature jeunesse, le prix Fouroulou de la littérature biographique et le prix Mohya de la traduction-adaptation.
Pour la 9e édition du prix Rachid Alliche, c’est le chercheur universitaire Mohand-Akli Salhi qui a eu les faveurs du jury pour son roman « Tiṭ d Yelliḍ : Ayen i d-qarrent tewriqin » (L’œil et l’orgelet, ce qui disent les feuillets). Titulaire d’un doctorat en langue et culture amazighes et d’une habilitation universitaire, M. Salhi enseigne au département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. En plus de son travail académique, le lauréat est co-directeur avec l’écrivain Salem Zenia de la collection « Aru, Études et textes amazighes » chez les éditions L’Odyssée.
Dans la catégorie des nouvelles, le prix Belaïd At Ali, qui est à sa 10e édition, a distingué trois œuvres. Il s’agit de « Taɛekkazt n lqaḍi » de Lyes Belaïdi pour le 1er prix, de « Ababaɣayuu ilelli » de Nassima Khoukhi pour le 2e prix et de Taqinṭuct n yibekwa » de Toufik Ghilas pour le 3e prix.
Pour intéresser et encourager les enfants à l’écriture amazighe, la Fondation Tiregwa a institué depuis 2020 le prix Taos Amrouche de la littérature jeunesse. Ainsi, pour les moins de 5 ans, c’est Louiza Kaneb qui s’est distinguée pour son texte « Ɣerduduc », tandis que Massa Mezache a triomphé chez les 6 à 10 ans pour son histoire « Aqcic bu tebɣest ». Chez les adolescents, le prix est revenu à Amar Rabah pour son œuvre « Nnig u kanun ». Pour sa part, le caricaturiste Kamel Bentaha s’est distingué sans surprise dans la catégorie bandes dessinées pour sa BD « Tinhinan temmuger tafsut ».
Steinbeck en kabyle
Le prix de la littérature biographie et autobiographique a été raflé par l’artiste engagé Ali Belhot pour son roman « Ajeǧǧig n ugudu » (Les roses au pied du bousier). L’œuvre de ce natif de Tizi Ghennif, en Kabylie, qui avait troqué son statut de banquier pour verser dans l’enseignement de la langue amazighe depuis 1995, complète une trilogie entamée depuis 2020 qui raconte le combat identitaire pour la cause amazighe sous toutes ses formes.
Enfin, dans la catégorie de la traduction et de l’adaptation, le prix est revenu à Arezki Boudif pour « Tameɣwant seg Yillel », une traduction du roman « La Perle », une œuvre populaire de l’écrivain américain John Steinbeck.
Après des études à l’université de Tizi Ouzou, il s’inscrit pour un cursus de chimie à l’université de Picardie, avant de cheminer avec un doctorat en chimie organique à l’université Paris-XI. Plus tard, M. Boudif s’exile aux États-Unis où, après un intermède académique à l’Université d’Iowa, verse dans le secteur privé pour s’investir dans l’industrie biotechnologique.
Pour autant, son profil professionnel ne l’empêche pas de s’impliquer corps et âme dans le mouvement associatif amazigh. Il rejoint ainsi l’Association culturelle amazigh en Amérique du Nord (ACAA) et sa revue bilingue « The Amazigh Voice – Taɣect Tamaziɣt ». Outre « La Perle », le lauréat originaire de Tigzirt sur mer a également traduit en 2022 un autre roman de Steinbeck « Des souris et des hommes » sous le titre « Uḥdiq d Wungif ».
De Montréal : Nadir B.
Société
Tempête Daniel : Kais Saied fustige les aliénés du sionisme

Plus de 10 000 morts, des disparus qu’il est toujours difficile de dénombrer. La ville de Derna ravagée à cause de l’imprévoyance de ses dirigeants anciens et actuels. Le président tunisien ne semble ni ému ni heurté par autant d’incurie. Ce qui l’indispose, c’est le nom donné à la tempête qui a endeuillé la Libye. « Daniel » est un nom judéo-chrétien. C’est là et essentiellement là qu’il faut identifier le mal. Le fait que les citoyens du Sud, notamment ceux de confession musulmane, aient accepté cette appellation serait, pour l’insondable locataire de Carthage du suivisme au sionisme.
Où s’arrêtera la déchéance du pays de Bourguiba, naguère exception musulmane, qui avait résisté contre vents et marées à la pression xénophobe du panarabisme, quitte à déserter les rangs de la Ligue arabe ?
Société
Maroc : la vie reprend laborieusement son cours

Un peu plus d’une semaine après la catastrophe qui a frappé la région d’Al Haouz dans le Haut Atlas, les habitants commencent à se réorganiser pour animer une vie sociale permettant de pourvoir à leurs besoins essentiels.
Survivre avant de revivre
Dans le chef-lieu de la commune rurale d’Ijoukak, situé à une quinzaine de kilomètres de l’épicentre qui s’est produit à Ighil, les rares boutiques ayant échappé au séisme sortent des marchandises autour desquelles ne se presse pas grand monde, les gens attendant plutôt des secouristes les produits dont ils ont besoin. Quand une ou deux personnes se retrouvent devant une boutique lézardée, c’est pour évoquer les affres subies ou pour s’enquérir du sort de voisins survivants mais qui n’ont pas donné signe de vie depuis un ou deux jours.
Un secouriste qui aide à porter à dos de mulet les vivres vers les villages accrochés aux flancs des montagnes relativise le ralentissement de la reprise économique et commerciale : « Peu importe le volume des échanges, l’essentiel est que ceux qui le peuvent reprennent leur activité ; qu’ils sortent, qu’ils communiquent pour ne pas rester dans la solitude. Il faut d’abord survivre, la vie viendra après. »
Dans les grandes villes comme Marrakech et Agadir, les hôtels ont rouvert mais les touristes se font rares. Des réservations ont été massivement annulées, ce qui oblige à brader les nuitées à vingt ou trente euros. « Il faut que les établissements continuent à tourner pour être prêts à accueillir les clients dès que la peur se sera dissipée. La saison n’est pas terminée », argumente un employé du secteur de la santé, élu municipal d’Agadir. Là encore, il faut maintenir les entreprises en vie artificielle et attendre de voir venir.
Ressentiment sourd
Des associations se mettent en place pour anticiper les reconstructions avec déjà des recommandations concernant la sauvegarde de l’architecture de montagne. « Le respect de normes sismiques ne doit pas dégrader un style d’habitat qui fait partie de l’âme du Haut Atlas », plaide ce jeune officier pompier originaire de Tahanoute, centre administratif de la province d’Al Haouz.
« Nous essayons d’offrir des maisonnettes modulaires aux sinistrés ; c’est un bon compromis dans la mesure où c’est une solution provisoire rapide qui permet de voir comment reconstruire durablement tout en respectant notre environnement. Mais la demande est bien plus importante que l’offre et l’hiver qui va vite arriver ici est très rigoureux », soutient un membre des forces auxiliaires, lui aussi originaire de la localité.
Globalement, les secours commencent à se mettre en place et les dons collectés dans le pays ou ceux arrivés de l’étranger trouvent des circuits où l’armée marocaine prend une place importante. Il y a moins de groupes qui errent sur les sentiers, et quand on sollicite des avis, la colère est moins éruptive en comparaison à celle que l’on observait les jours qui suivi le séisme. Les polémiques soulevées suite au refus des aides étrangères pour des raisons politiques se sont subitement estompées. Les prises en charge commencent à apaiser les esprits. La peur peut-être aussi.
Car dans cette région berbère le ressentiment est ancien. Les contreforts du Haut Atlas ont été les grands oubliés des plans de développement marocains.
« Il a fallu ce terrible désastre pour que les Marocains et le monde découvrent le dénuement dans lequel vivaient ces paysans montagnards. Peut-être que ce malheur qui nous a remis sous la lumière servira à construire un monde rural digne et prospère », se surprend à espérer le jeune officier de la protection civile.
Société
Incendies en Kabylie : spéculations, incivismes, criminalités et… constats de terrain ?

Des incendies poussés par de puissants vents se sont déclarés dans la nuit de samedi à dimanche dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaia. Arrivés après les catastrophes de Marrakech et de Derna en Libye, ces feux n’ont que partiellement accaparé l’opinion nationale. Même s’ils n’ont pas été meurtriers, ces évènements méritent pourtant d’être analysés. Des véhicules garés à l’ombre des massifs boisés ont brûlé. Cependant, les demeures protégées par des défrichements opérés en temps opportun ont été épargnées. Autre soulagement : cette fois, aucune perte de vie humaine n’a été enregistrée. Les renforts venus de Boumerdès, d’Alger ou de Blida ont soulagé les services de la protection civile locale et évité le pire. Mais, comme à chaque fois que se déclenchent des feux en Kabylie, les spéculations sur les identités et les motivations des auteurs, réels ou supposés, de ces sinistres repartent de plus belle. Avec toujours les mêmes arguments et les mêmes réponses suggestives.
Mêmes causes, mêmes effets
La simultanéité des départs de feu est présentée comme une preuve irréfutable de l’intentionnalité, voire de la programmation des drames. Si les indications pointant des opérations décidées et exécutées par des dirigeants officiels sont moins péremptoires, les allusions accusant un régime décidé à dévaster une région rebelle restent prégnantes et rencontrent encore des oreilles complaisantes.
Le rejet du pouvoir et un passif, souvent sanglant, ayant marqué les relations entre le système FLN et la Kabylie constituent un inépuisable gisement pour alimenter les rancœurs et les interprétations les plus caricaturales.
Dire que les centaines de milliers de bouteilles jetées dans les maquis et les forêts ont déjà provoqué et provoqueront encore de multiples foyers dès lors que le culot est orienté vers le zénith un jour de grande chaleur est inaudible et peut valoir à celui qui profère ce genre d’évidence quelques désagréments. Expliquer que ces contenants de verre se trouvant en grand nombre et partout sont la cause de la concomitance des feux – les mêmes facteurs engendrant les mêmes phénomènes – relève d’une atteinte à la bien-pensance. Un internaute qui a écrit avoir vu au mois de mai des fumeroles sortir de l’une des décharges sauvages, qui se comptent par centaines et qui polluent routes et sentiers, du fait des gaz issus de la décomposition des matières organiques a été submergé d’insultes. Il était vilipendé en tant qu’affidé du pouvoir chargé d’attenter à la grandeur kabyle.
Tendre un miroir au déni
La Kabylie est devenue une poubelle à ciel ouvert. Les comités de village, désormais peu adaptés pour gérer les problèmes de localités devenues bourgades avec des milliers d’habitants, au lieu de quelques dizaines ou centaines qui les peuplaient au lendemain de la guerre, doivent être repensés pour rétablir le consensus social et faire admettre des décisions déterminantes pour le quotidien et l’avenir des populations.
Pour l’instant, quelques rares esprits allant contre le flot dominant de la déresponsabilisation individuelle et collective invitent courageusement à mettre en débat un incivisme endogène qui est le premier facteur de destruction de la région. Ces citoyens sont, jusque-là, peu entendus. Convenir de ses propres turpitudes est bien plus ardu que de reporter ses travers sur l’ennemi extérieur.
Comme partout ailleurs, il y aura toujours, occasionnellement, un pyromane en Kabylie. Mais ce n’est pas ce genre d’accident qui emporte des centaines de vies humaines, dévaste des agglomérations ou détruit des milliers d’hectares de couvert végétal. La réorganisation et l’adaptation des structures de médiation sociale, l’information citoyenne qui met chacun face à ses responsabilités et, éventuellement, ses actes sont des urgences en Kabylie.
Si responsabilité du pouvoir il y a, elle est dans la déstructuration des sources de construction civique qui avaient fait de cette région un espace de résilience et de proposition citoyenne. Il fut un temps où les manœuvres du régime furent contrées par les élites qui surent sensibiliser et mobiliser leur société autour de valeurs fécondes et structurantes. La dissolution programmée de ces valeurs a favorisé la dégradation d’un écosystème préservé des siècles durant.
Société
Tunisie : l’accord migratoire divise le Parlement européen

Deux mois après sa signature, l’accord migratoire scellé à grands renforts de publicité par l’Union européenne et la Tunisie à l’instigation de Georgia Meloni, présidente du Conseil italien, pose déjà question dans tous les groupes. Et c’est là un euphémisme !
Marchandage des droits de l’homme
Le débat au Parlement européen fut houleux. La cause ? Les premières évaluations donnent à voir que l’accord migratoire n’a pas eu les effets escomptés sur les flux des migrants clandestins qui non seulement n’ont pas baissé mais ont augmenté. A cela, s’ajoutent les abus du chef de l’Etat tunisien qui continue de violer allègrement les lois de son pays.
« L’accord n’a conduit qu’à plus de répression, plus de morts et encore plus de migrations », s’indigne Tineke Strik du parti les Verts qui stigmatise le double langage de la présidente Ursula van der Layen qui dit « défendre farouchement la démocratie contre l’autocratie (…) mais, dans le même temps, elle présentera avec fierté des sales accords avec un dictateur impitoyable. »
De son côté, Sophie In’t Veld de Renew Europe (centre droit) rappelle les images censées ne plus hanter les consciences : « Nous nous souvenons tous de l’image du cadavre d’une mère et de sa fille dans le désert payé par l’argent européen. »
Une dénonciation à laquelle fait écho Marlin Björk de GUE (gauche) : « L’UE qui agit de la sorte est une UE perdue. C’est une UE décadente…. »
D’un point de vue stratégique, Brando Benifei de S et D (socialiste) dénonce la vision qui consiste à vouloir faire gérer la problématique migratoire par l’externalisation des frontières : « C’est inquiétant parce que c’est l’une des tentatives inutiles d’externaliser les frontières européennes, avec des risques importants pour les droits de l’homme. »
Pari incertain
Il existe néanmoins certains députés qui défendent cet accord : « Nous devons travailler de manière décisive pour le long terme et sur tous les fronts (…) Nous devons approfondir la coopération avec la Tunisie », estime Sara Skyttedal du PPE (droite).
L’accord signé en juillet prévoit l’octroi de 105 millions d’euros pour la contention de l’immigration irrégulière avec un démantèlement des réseaux de passeurs. Il contient en outre un apport budgétaire de 600 millions d’euros et, à terme, des investissements stratégiques à injecter dans l’économie tunisienne.
Pour Jeroen Lanaers (PPE) : « Deux mois après la cérémonie de signature, nous ne voyons pas grand-chose de concret (…) les arrivées continuent d’augmenter. »
L’idée d’associer les pays du Sud à une stratégie qui couple la lutte contre les mouvements migratoires et l’assistance au développement en vue d’inciter la jeunesse à s’investir dans son pays d’origine est déjà ancienne. Le choix de la Tunisie, pays proche de l’Europe et point de départ de vagues migratoires, était pertinente pour tester ce plan, d’autant que le pays avait un tissu économique varié et performant. L’arrivée de Kais Saied au pouvoir a aggravé le marasme qu’il se proposait de résorber. Avec en plus des atteintes graves et récurrentes aux droits de l’homme. Du coup, l’option de la Tunisie comme pays expérimental fait débat. Le Parlement européen est le théâtre d’un doute que les experts soulèvent depuis que le président tunisien a amendé la constitution par voie référendaire en juillet 2022 pour accaparer les pleins pouvoirs.
Société
Pourquoi la tempête Daniel a dévasté la Libye ?

La Libye est en deuil après le passage dévastateur de la tempête Daniel qui a frappé la côte orientale du pays, notamment la ville de Derna et ses environs. Le bilan provisoire est déjà effroyable : plus de 2300 vies ont été emportées et le nombre de disparus dépasse les 5000. Les autorités, débordées, tentent de coordonner les secours dans une situation où les besoins dépassent largement les moyens disponibles.
Un pouvoir éclaté
Le dimanche 10 septembre 2023, après avoir touché la Bulgarie, la Turquie et la Grèce, la tempête Daniel, surnommée « Medicane » – en référence à la Méditerranée et aux ouragans – a atteint la côte libyenne, provoquant des pluies torrentielles et des inondations catastrophiques. La ville de Derna, avec ses 100 000 habitants, a été la plus sévèrement touchée.
Le nombre de victimes dans les trois premiers pays est de quelques dizaines alors qu’il est 100 fois supérieur en Libye qui a pourtant eu plus de temps pour anticiper la tempête et donc, en principe, se préparer.
Outre la désorganisation de ce qui tient lieu d’autorités publiques, dont l’essentiel des moyens est affecté à la guerre qui déchire le pays depuis douze ans, l’absence de pouvoir à même de suivre les actions des groupes plus ou moins forts et plus ou moins identifiés engendre une anarchie architecturale qui a largement contribué au bilan dramatique qui frappe le pays. Des barrages mal conçus ou peu entretenus ont cédé, des immeubles réalisés sans le moindre contrôle ont été entraînés par les flots comme des fétus de paille. S’ajoute à cela l’incapacité à réagir de façon coordonnée, faute de pratiques et de règles permettant de programmer le déploiement des moyens de façon cohérente et efficace.
Le bilan libyen est d’abord celui d’une guerre tribale sur laquelle surfent des acteurs étrangers au gré des pouvoirs des clans à contrôler tel ou tel champ pétrolier. Avec un tel environnement, le désastre était annoncé. Les ruptures des barrages sur le fleuve côtier Wadi Derna ont provoqué une déferlante destructrice qui a emporté ponts, quartiers entiers et habitants, laissant derrière elle un paysage apocalyptique.
Des secouristes improvisés, submergés, tentent désespérément d’atteindre les victimes, mais les routes coupées et les glissements de terrain entravent leurs efforts. Derna et d’autres villes demeurent isolées et les communications sont toujours difficiles.
Le bilan actuel fait état de 2300 morts, mais les autorités redoutent que ce chiffre ne grimpe au-delà de 10 000. Face à cette tragédie, la communauté internationale se mobilise, envoyant des équipes de secouristes et des aides humanitaires.
Mobilisation internationale
Des pays du monde entier se sont mobilisés pour apporter leur soutien. L’Algérie a mis en place un pont aérien de huit avions-cargos militaires, acheminant des aides humanitaires en urgence. L’Égypte a envoyé trois avions d’aide ainsi que des équipes de recherche et de sauvetage. Le Qatar a dépêché un avion avec un hôpital de campagne et des aides médicales et alimentaires. La France a déployé un hôpital de campagne avec une équipe de cinquante professionnels, capables de traiter 500 personnes par jour. Les États-Unis ont débloqué des fonds d’urgence pour les organisations de secours et coordonnent leur action avec les autorités libyennes et l’ONU pour fournir un soutien supplémentaire. La Russie s’est également engagée à fournir l’assistance nécessaire. L’Union européenne suit de près la situation et est prête à intervenir selon les demandes..
La Cyrénaïque, province orientale de la Libye, n’avait pas connu une telle catastrophe naturelle depuis le tremblement de terre qui a secoué la ville d’al-Marj en 1963. L’heure est à la solidarité pour aider la Libye à surmonter cette épreuve inimaginable.
En une semaine, l’Afrique du Nord est durement frappée sur ses extrémités occidentale et orientale. En filtrant l’aide pour des raisons peu avouables, la Maroc a ralenti les secours et donc aggravé les souffrances des populations des zones frappées par le séisme. L’impossibilité de trouver une entente entre des régions artificiellement agrégées par Kadafi a provoqué une incurie institutionnelle qui a paralysé les initiatives de formation et de prévention. Dans les deux cas, l’absence de gouvernance démocratique a amplifié les coûts humains et matériels des catastrophes naturelles.
Société
Maroc : la sélection de l’aide humanitaire fait débat

Après avoir temporisé pendant près de 48 heures, le Maroc a finalement accepté l’aide humanitaire de l’Espagne, de la Grande Bretagne, du Qatar et des Emirats arabes Unis. La France, dont le président a immédiatement déclaré la disponibilité de son pays, n’est, pour l’instant, pas retenue. Les ONG de la métropole qui avaient mobilisé leurs équipes expriment des positions allant du dépit à la colère.
Sur la toile, cette sélection soulève incompréhensions, surprises et polémiques, dont quelques-unes sont particulièrement acerbes. Bien que des avis demandent retenue et respect pour le deuil du royaume, certains internautes relèvent que les nations autorisées à intervenir sont celles qui ont plus ou moins reconnue la marocanité du Sahara occidental. Si beaucoup se contentent de déplorer le refus d’une assistance destinée à répondre aux immenses besoins sanitaires mais aussi alimentaires, vestimentaires ou d’hébergement, d’autres n’hésitent pas à condamner une politisation d’une détresse qui affecte des victimes dont beaucoup n’ont toujours pas reçu de visites, isolées qu’elles sont à cause de l’enclavement de leurs villages, aggravé par la détérioration des réseaux routiers qui, lorsqu’ils existent, n’ont pas été épargnés par le séisme.
Le cas du refus français est celui qui soulève le plus de commentaires du fait d’une présence marocaine importante dans la diaspora mais aussi à cause des offres répétées du président Macron, toujours restées sans réponse. La lettre de soutien adressée au souverain marocain n’a suscité aucune réaction côté marocain. Il est vrai que les relations entre Paris et Rabat se sont sérieusement détériorées depuis que le président français a manifesté sa volonté de développer des relations privilégiées avec Alger.
Sur place, les citoyens dénoncent l’absence de soutien. La zone touchée, longtemps marginalisée, est essentiellement composée de villages berbères du Haut Atlas. L’habitat est constitué de bâtisses construites selon les procédés traditionnels, ce qui a provoqué des destructions massives des maisons.
Le Roi qui se trouvait en visite privée en France au moment du drame est rentré dans son pays. Un communiqué du cabinet royal a annoncé une réunion d’urgence tenue sous l’autorité du souverain. On ne sait pas encore si – et éventuellement quand – le monarque compte se rendre sur les lieux de la catastrophe.
Société
Séisme au Maroc : l’Algérie ouvre son espace aérien pour acheminer l’aide humanitaire

L’Algérie a décidé d’ouvrir son espace aérien afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et les transferts des blessés du séisme qui a frappé la zone d’Al Haouz (sud de Marrakech), faisant déjà plus de 1000 morts et 1200 blessés, un bilan qui peut malheureusement être encore revu à la hausse.
C’est la première fois que des aéronefs allant ou venant du Maroc sont autorisés à survoler l’Algérie depuis la rupture des relations diplomatiques décidée par Alger en août 2021.
La présidence de la République algérienne a publié, ce samedi, un communiqué où il est affirmé qu’Alger est prêt à mobiliser toutes ses ressources humaines et matérielles pour venir en aide au peuple marocain « en cas de demande du Royaume du Maroc ».
Se son côté, le ministère des Affaires étrangères, qui a également réagi officiellement, déclare qu’il « suit avec une profonde tristesse et chagrin les conséquences du violent séisme qui a touché plusieurs régions du Maroc », ajoutant que « l’Algérie présente ses sincères condoléances et sa solidarité aux familles des victimes ainsi qu’au peuple marocain frère… »
Une empathie qui relègue au second plan les récentes polémiques nées du meurtre des deux ressortissants marocains égarés dans les eaux territoriales algériennes et tués le 29 août par les garde-côtes.
Répartition provisoire établie ce samedi du nombre de victimes par ville
Villes | Nombre de décès |
Al Haouz | 600 |
Marrakech | 13 |
Chichaoua | 96 |
Youssoufia | 1 |
Essaouira | 1 |
Taroudante | 305 |
Ouarzazate | 30 |
Agadir | 6 |
Azilal | 11 |
Total | 1063 |
Société
Séisme à Marrakech : le bilan s’alourdit

Le ministère de l’Intérieur marocain a annoncé en début d’après-midi que le tremblement de terre a fait, selon un bilan qui reste toujours provisoire, 876 morts et 62O blessés dont presque de la moitié se trouve dans un état grave. Le nombre de victimes pourrait malheureusement encore augmenter, car une bonne partie des zones touchées concerne les bourgs et villages de l’Atlas situés au nord de Taroudant et au sud de Marrakech, d’autant plus difficilement accessibles que les routes ont été endommagées par la violence de la secousse.
La ville de Marrakech a subi des dommages, mais elle a globalement tenu. L’aéroport est resté ouvert, ce qui facilitera l’acheminement des aides.
L’armée est mobilisée pour s’associer aux secours.
Le séisme est classé au niveau 7 sur l’échelle de Richter, ce qui, selon les experts, donne une puissance 30 fois supérieure à celui qui avait frappé Agadir, en février 1960, de niveau 6 et qui avait fait plus de 12000 morts.
L’aide internationale s’organise. La France, les USA, la Chine, l’Inde, l’Allemagne, l’Espagne, la Grande-Bretagne ont déjà manifesté leurs disponibilités à aider le Maroc.
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