ALGER-RABAT : APRÈS L’ARMÉE DIPLOMATIQUE, LA GUERRE DE L’INFORMATION
Ce mercredi, les ministres des affaires étrangères du Maroc, des USA et d’Israël, Bourita, Blinken et Lapid ont échangé par visio-conférence à l’occasion du premier anniversaire de l’accord signé par les trois pays il y a une année de cela. Anthony Blinken a salué une « réussite diplomatique » qui doit « montrer la voix pour discuter ouvertement » car ces accords, a-t-il ajouté, ne concernent pas seulement les deux pays mais toute la région.
Le même jour, le Maroc qui préside le sous-comité des représentants permanents de l’Union africaine appelle les partenaires du continent à dynamiser le sous-comité pour mettre « à profit les moyens et le génie des peuples africains » afin de concrétiser « les projets économiques et sociaux » qui nécessitent l’appui de tous.
Face à cette offensive, on observe une activité diplomatique d’égale intensité du côté algérien. Ramtane Lamamra a mis à profit la rencontre Turquie-Afrique qui s’est tenue les 17 et 18 décembre derniers à Istanbul pour s’entretenir avec plusieurs de ses homologues africains et les sensibiliser aux positions algériennes. Par ailleurs, Alger qui s’emploie à resserrer ses liens avec Tunis afin de s’assurer un rapport de force régional en sa faveur travaille également à densifier ses relations avec Moscou et Ankara.
Pour l’instant, l’Algérie qui dénonce l’accord liant Le Maroc, Israël et les USA comme une attaque dirigée directement contre elle se garde d’inclure Washington dans ses récriminations. Les médias proches du pouvoir ne manquent d’ailleurs pas une occasion pour trouver un propos ou un geste américain pouvant servir à une réinterprétation voire une remise en cause de la position de Trump qui a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Les dernières déclarations du secrétaire d’État Anthony Blinken viennent mettre – au moins provisoirement – un terme à ces spéculations. Ces propos risquent d’avoir comme conséquence immédiate d’accélérer le rapprochement d’Alger envers la Russie et la Turquie, deux puissances qui s’installent plus directement dans la région à la faveur d’une tension algéro-marocaine qui n’est pas prête de retomber.