CHINE-MAROC : PÉKIN RENFORCE SES LIENS AVEC RABAT
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, Nasser Bourita, et le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe ont procédé ce mercredi à la signature, par visio-conférence, de la Convention destinée à faciliter l’accès aux financements chinois prévus par l’Initiative de la Ceinture et de la Route (Belt and Road Initiative –BRI). La BRI est en fait un recalibrage géostratégique de l’ancienne Route de la soie qui concerne déjà 55 pays et ambitionne d’en associer 70 autres, ce qui représentera alors plus de 60% du PIB mondial.
Le gouvernement chinois s’engage, selon les termes de cette convention, à inciter les grandes entreprises chinoises à s’installer au Maroc dans les secteurs de l’industrie automobile, l’aéronautique, la high-tech, l’e-commerce, l’industrie agricole et textile, la coopération technologique et technique ainsi que la formation professionnelle.
Pour assurer une efficacité opérationnelle à ce plan, Ning Jizhe recommande de maintenir un contact permanent entre les acteurs impliqués dans ces projets : « Nous devons avoir une communication plus étroite…pour communiquer les difficultés, les obstacles et les goulots d’étranglement que nous rencontrons dans la mise en œuvre de ce plan ».
De son côté, Nasser Bourita a déclaré : « L’accord que nous signons aujourd’hui prévoit explicitement une coopération triangulaire au profit de l’Afrique », indiquant ainsi la volonté du Royaume de mettre en avant le climat des affaires favorable qui prévaut au Maroc pour faire de ce dernier un passage privilégié pour accéder au marché continental.
La Chine est très réactive au Maroc où le projet de mise en seringue du vaccin anti-Covid 19 est déjà bien avancé.
Pour rappel, la Chine, comme la plupart des membres du conseil de sécurité, a voté le 29 octobre la résolution prorogeant le mandat de la Minurso, dénoncée par l’Algérie comme étant trop favorable au Maroc, alors que la Russie et la Tunisie s’étaient abstenues. Bien que la Chine soit le premier partenaire économique de l’Algérie devant la France, le choix chinois au conseil de sécurité avait été interprété par nombre d’observateurs comme un message de Pékin donnant implicitement au Maroc un statut économique préférentiel en Afrique du Nord, ce qui, espère Rabat, ferait du Royaume le HUB des transports de marchandises et de transit des capitaux chinois vers un continent qui comptera 2,5 milliards d’habitants en 2050.