dimanche, décembre 3, 2023
Politique

SISSI-TEBBOUNE : SOUTIEN À KAÏS

Si l’Algérie a tenu à rester discrète sur la teneur des échanges qu’a eus ce lundi son ministre des Affaires étrangères avec le maréchal al Sissi, l’Égypte, pour sa part, ne fait pas mystère du contenu de l’entretien. En effet, le porte-parole de la présidence égyptienne a déclaré ce mardi que les discussions ont porté sur la situation dans la région, notamment en Tunisie et en Libye. Alger et le Caire n’ont d’ailleurs pas manqué de réaffirmer leur soutien à la démarche de Kaïs Saïed qui entend soumettre le système judiciaire tunisien aux conceptions populistes et autoritaires qui guident de plus en plus la démarche du chef de l’État tunisien.

Les approches sécuritaires en interne à l’origine des tentatives de rapprochement de l’Algérie, de l’Égypte et de la Tunisie apparaissent plus comme des opérations tactiques dictées par l’urgence de conjonctures nationales sous tension que de perspectives relevant de stratégies qui auraient quelque chance de peser sur la scène régionale ou, plus largement, mondiale. Les divergences géopolitiques entre l’Algérie et l’Égypte sont profondes. Alger qui opère ces derniers mois un glissement continu vers la Russie et la Turquie se trouve en en complète opposition avec l‘Égypte dont les relations avec les USA et Israël n’ont jamais été aussi denses. Le même constat peut être établi sur le dossier libyen où l’Égypte est partie prenante avec les Émirats arabes Unis d’un soutien assumé au maréchal Haftar qui vient d’effectuer une visite en Israël alors que l’Algérie, campant sur les positions du défunt Front du refus, prône une non-ingérence dans les affaires intérieures de son voisin. 

« Pour briser son isolement et tenter de mettre la pression sur Rabat, Alger semble lancée dans une entreprise de contacts tous azimuts, quand bien même seraient-ils sans lendemain » confie une ancienne source diplomatique européenne qui a longtemps exercé à Alger.

Á noter que la déclaration de la présidence égyptienne n’a pas tardé à faire réagir le mouvement islamiste tunisien Ennahdha. Son député Maher Madhioub a vertement interpelé le président égyptien tout en prenant soin de ne pas citer l’Algérie où les militaires recommandent à Kaïs de ménager le parti de Ghannouchi : 

« Depuis le départ du président Béji Caïd Essebsi (…) vous n’avez cessé de mettre dans nos affaires votre nez et celui de vos organes intérieurs et bras médiatiques et diplomatiques ‘arabes’ (…) Ne sous-estimez point la force du peuple tunisien fier car celui qui a renversé le général Ben Ali ne peut craindre ‘ses élèves’. » a-t-il écrit sur sa page facebook.

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