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ENCORE UN CHANGEMENT ANTICONSTITUTIONNEL DE GOUVERNEMENT EN AFRIQUE ! Par Rafaâ BEN ACHOUR*

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La démocratie et l’État de droit en Afrique semblent mis à rude épreuve depuis quelques temps. Les évolutions démocratiques et constitutionnelles observées depuis les années 90, suite à la chute du mur de Berlin et l’adoption d’un certain nombre d’instruments régionaux sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance semblent en nette régression. Les coups de force, les coups d’État et les putschs militaires se multiplient. 

Le dernier en date, est celui arrivé au Burkina Faso ce 24 janvier 2022. Dans ce pays, les militaires, à leur tête, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, « président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration [MPSR] » ont renversé le Président Roch Marc Christian Kaboré (élu démocratiquement en novembre 2020). Le MPSR a dans la foulée annoncé les mesures habituelles : suspension de la Constitution, dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale et fermeture des frontières terrestres et aériennes du Burkina Faso. Il a promis que le MPSR présenterait « un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel », ce qui est une sorte de clause de sauvegarde pour éviter les sanctions de l’Union Africaine (UA). 

Comme d’habitude également, le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat déclare suivre « avec vive préoccupation la situation très grave au Burkina Faso. Il condamne fermement la tentative de coup d’État contre le président démocratiquement élu. Il appelle l’armée nationale et les forces de sécurité du pays à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à savoir la défense de la sécurité intérieure et extérieure du pays. Il les appelle à assurer l’intégrité physique du Président de la République ainsi que tous les membres de son Gouvernement. Il encourage le gouvernement et tous acteurs civiles et militaires à privilégier le dialogue politique comme voix de solution des problèmes du Burkina Faso ». 

Il s’agit du sixième coup d’État en Afrique depuis 2020, ce qui est exceptionnel, après une longue période d’accalmie. Le Mali a ouvert le bal en août 2020. Il y a eu ensuite, le Tchad en avril 2021, de nouveau le Mali en avril 2021, la Guinée en septembre 2021, le Soudan en octobre 2021et enfin le Burkina Faso en ce début de 2022.

Il s’agit du neuvième coup d’État au Burkina, un pays parmi les plus pauvres et les moins développés d’Afrique (IDH : 0,452 en 2019) décimé par le terrorisme des groupes jihadistes.

Le retour de ce phénomène, qu’on croyait en voie d’extinction est extrêmement préoccupant au regard du droit en vigueur en Afrique sur l’interdiction des « changements anticonstitutionnels de gouvernements ». En effet, les changements anticonstitutionnels de gouvernement sont expressément prohibés par l’Acte constitutif de l’organisation panafricaine adopté à Lomé (Togo) le 11 juillet 2000. L’article 4 (p) condamne et rejette cette forme d’accession au pouvoir. L’article 30 du même instrument va plus loin que la simple condamnation et prévoit la sanction de la privation de participation aux travaux de l’Organisation.

Plus tard, l’UA adoptera le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba, la Charte africaine pour la démocratie, les élections et la bonne gouvernance. Dans le préambule, les États membres de l’UA se déclarent «  Soucieux d’enraciner dans le continent une culture d’alternance politique fondée sur la tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes, conduites par des organes électoraux nationaux, indépendants, compétents et impartiaux » et « Préoccupés par les changements anticonstitutionnels de gouvernement qui constituent l’une des causes essentielles d’insécurité, d’instabilité, de crise et même de violents affrontements en Afrique ». Dans l’article 2 § 4 l’objectif d’« interdire, rejeter et condamner tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans tout État membre comme étant une menace grave à la stabilité, à la paix, à la sécurité et au développement » est proclamé. De son côté, l’article 4, énonce les principes suivants :

  • L’accès au pouvoir et son exercice, conformément à la Constitution de l’État partie et au principe de l’État de droit.
    • La promotion d’un système de gouvernement représentatif.
    • La tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes.
    • Le rejet et la condamnation des changements anticonstitutionnels de gouvernement.
    • Le renforcement du pluralisme politique, notamment par la reconnaissance du rôle, des droits et des obligations des partis politiques légalement constitués, y compris les partis politiques d’opposition qui doivent bénéficier d’un statut sous la loi nationale.

A l’occasion de ses conférences, l’UA examine régulièrement la question des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Lors de sa quatorzième session tenue à Addis-Abeba le 2 février 2010, la Conférence a adopté la décision sur la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement et le renforcement des capacités de l’UA à gérer de telles situations. A cet égard, la Conférence réaffirme l’importance des décisions d’Alger de juillet 1999, de la Déclaration sur le Cadre d’action sur les changements anticonstitutionnels de Gouvernement, adoptée par la 36ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA, tenue à Lomé du 10 au 12 juillet 2000, ainsi que des dispositions pertinentes de l’Acte constitutif de l’UA et du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité.

Le 27 juin 2014, lors de la 23ème session ordinaire de la Conférence tenue à Malabo – Guinée Équatoriale -, les États membres de l’Union adoptent un Protocole portant amendements au Protocole portant Statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme. L’annexe du Protocole portant Statut de la Cour africaine de justice, des droits de l’homme et des peuples prévoit, quant à lui, le champ de compétence matérielle de ladite Cour. Sous le titre « Compétence internationale pénale de la Cour », l’article 28 qualifie de « crime », le changement anticonstitutionnel de gouvernement. Mais avant, et pour pouvoir déterminer la responsabilité pénale internationale de l’individu, l’article 28 E intitulé « Crime relatif au changement anticonstitutionnel de gouvernement » définit pour la première fois les éléments dudit acte. 

D’un autre côté, le refus des changements anticonstitutionnels de gouvernement a également été clairement mis en exergue par les organisations sous régionales du continent africain notamment la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 

Dans cette partie de l’Afrique, les changements anticonstitutionnels sont « une pratique courante pour le maintien ou la prise du pouvoir spécialement par les coups d’État, liés à des situations conflictuelles internes et à d’autres fléaux transfrontaliers et transversaux qui compromettent la paix et la sécurité de la sous-région ». Entre 2010 et 2012, l’Afrique de l’Ouest a connu trois changements anticonstitutionnels parmi les plus graves. Il s’agit du conflit en Côte d’Ivoire à l’occasion des élections présidentielles de 2010, du conflit en Guinée Bissau où le coup d’État du 12 avril 2012, qui a renversé le Président Carlos Gomes Junior, est intervenu entre les deux tours des élections présidentielles, alors qu’il était arrivé en tête du premier tour et durant la même période, le 22 mars 2012, le Mali a basculé vers l’illégitimité constitutionnelle. De fait, le président Amadou Toumani Toure, élu démocratiquement en 2002 et réélu en 2007, a été renversé à quelques semaines de l’expiration de son mandat par la junte militaire qui s’est constituée en Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État dirigée par le lieutenant Sanogo. 

La CEDEAO, tout en réitérant le dispositif de l’Union Africaine en matière de changements anticonstitutionnels de gouvernement, de démocratie et d’État de droit, s’est doté d’un cadre normatif important en la matière. Il y a lieu de mentionner deux protocoles : le premier est le protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité du 10 décembre 1999 ; le second est le Protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité, du 21 décembre 2001. 

   Le premier protocole crée au sein de la CEDEAO un mécanisme destiné à assurer la sécurité et la paix collectives, dénommé « Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité ».  L’organe doté du pouvoir décisionnel le plus important est le Conseil de Médiation et de Sécurité, qui au même titre que le Conseil de sécurité des Nations Unies, « (a) Décide de toutes questions relatives à la paix et à la sécurité ; (c) Autorise toutes les formes d’intervention et décide notamment du déploiement des missions politiques et militaires ». Le protocole prévoit explicitement le rôle préventif de la CEDEAO dans son article 42, aux termes duquel « pour prévenir à temps les troubles sociaux et politiques, la CEDEAO doit s’impliquer dans la préparation, l’organisation et la supervision des élections programmées dans les États-membres. La CEDEAO doit également suivre et s’impliquer activement dans le soutien à la mise en place d’institutions démocratiques dans les États-membres».

Le deuxième protocole détermine les principes de convergence constitutionnelle, c’est-à-dire, les principes constitutionnels communs : séparation des pouvoirs ; élections en tant que seul moyen en vue d’accéder au pouvoir ; participation populaire aux prises de décision ; laïcité de l’État ; liberté partisane ; respect de droits de l’homme, etc.

Par ailleurs, le protocole procède à trois interdictions : 

  • Tout changement anticonstitutionnel est interdit de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir.
  • Tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif.
  • La formation et les activités des partis ne doivent avoir pour fondement aucune considération raciale, ethnique, religieuse, ou régionale.

En dépit de ce cadre normatif et répressif assez important, la menace de condamnation et de sanction des changements anticonstitutionnels de gouvernement ne semble plus efficace. Les réactions de l’UA et de la CEDEAO se caractérisent depuis quelque temps par la mollesse et les condamnations strictement verbales. Une reprise en main s’impose pour stopper cette nouvelle vague de coups de force. 

* Rafaâ Ben Achour : Professeur émérite à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis 

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Explosion du barrage de Kharkova : dernière opération avant le pire ?

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L’explosion du barrage hydro-électrique sur le  Kharkova situé sur le Dniepr ( sud de l’Ukraine ) survenue dans la nuit du 5 au 6 juin est une catastrophe environnementale et économique dont tout le monde voit déjà les conséquences. Même si pour l’heure le refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia ne semble pas constituer une menace directe, l’éventualité d’un tel scénario demeure une source de sérieuse inquiétude. 40 000 personnes voient leur vies affectées et 17 000 sont déjà déplacées. La faune et la flore subiront des dommages irréversibles et les inondations vont durablement redessiner les univers urbanistiques et agricoles sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Des villes entières alimentées en eau potables par ce barrage dépendent de camions citernes qui doivent évoluer entre des salves d’obus qui peuvent les atteindre à tout instant et en tout lieu.

Ces terribles effets ne doivent cependant pas faire oublier les motivations de celui qui a provoqué ce désastre parce qu’il peut en annoncer d’autres.

Pour l’instant, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement. La vidéo montrant une explosion sur le mur de retenue du complexe hydro-électrique et qui a été vue plus d’un million de fois s’est avérée être une fake news. Ces images datent du mois de novembre et nul ne peut dire de façon certaine qui en est l’auteur.

Kiev, par la voix du président Zelinski demande « au monde de réagir » face aux actes « d’un état terroriste qui démontre le sort qu’il réserve aux populations qu’il occupe », pendant que Moscou qui occupe le site dément toute implication dans ce drame.

Militairement, la contre-offensive ukrainienne dont les premiers prémices sont signalés sur le territoire russe de Belgorod depuis deux semaines peut connaitre un sérieux coup d’arrêt. En effet, l’étendue des surfaces d’eau à traverser pour passer de la rive ouest à l’orientale est, du fait des millions de mètres cubes d’eau qui se répandent jusqu’à la mer en passant par la région de Kherson, largement augmentée. Par ailleurs, les terres inondées sont des terrains d’enlisement pour les chars qui deviennent des cibles idéales pour l’ennemi…

Pour des experts militaires qui ne disposent toujours pas de preuves tangibles impliquant la Russie, cette explosion handicape sérieusement la contre-offensive de Kiev qui doit en plus occuper une partie de ses personnels et matériels pour évacuer et sécuriser les populations touches par ces inondations. Certains n’hésitant pas à évoquer l’incendie volontaire de Moscou qui fut à l’origine de la débâcle de Napoléon en Russie.

Comme pour l’explosion du gazoduc Nord Stream il faudra du temps pour établir de façon documentée les auteurs et les objectifs de l’opération qui a visé une telle infrastructure et qui a déjà provoqué des réactions de condamnations en chaine dans le monde entier.

Mais si de tels crimes sont commis ; c’est que le recours aux bombes sales, aux armes nucléaires tactiques ou autres ne sont plus des  hypothèses d’école. 

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Manifestations sur les retraites en France : « le match est en train de se terminer »

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La 14éme journée de mobilisation organisée ce mardi par l’intersyndicale deux jours après la publication du décret d’application de la réforme portant l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans aura vu le reflux du nombre de manifestants se confirmer. 900 000, dont 300 000 dans la capitale annonce la CGT, contre 281 000 sur tout le territoire national, selon le ministère de l’intérieur. Reflux et désaccords syndicaux Au-delà des traditionnels écarts qui opposent la CGT à la place Bauveau, ces chiffres sont sensiblement inférieurs à ceux du 1er mai, lesquels étaient déjà en nette diminution par rapport à ceux qui furent enregistrés dans les précédentes actions. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui doit quitter son poste dans une quinzaine de jours manifestait avec un gilet orange sur les épaules. Ses camarades l’accompagnèrent avec des chants saluant un engagement réformiste qui contribua à faire de leur centrale le premier syndicat du pays. « Qu’on le veuille ou non le match est en train de se terminer » constate le futur ex-dirigeant qui explique que, sans oublier les retraites, il faudra désormais se concentrer sur d’autres sujets comme la création et les conditions du travail, les formations, les politiques des prix ...Une déclaration qui fut reprise à la volée par l’irascible Mélanchon qui répliqua en pleine manifestation qu’il « ne s’agit pas d’un match et qu’un combat n’est pas jamais terminé ». Un page se tourne Le leader de fait de la France insoumise et néanmoins patriarche de la nébuleuse NUPES ne désespère pas de voir la proposition du groupe LIOTE, centre-droit, soutenue par toute l’opposition constituer une nouvelle opportunité pour abroger la loi adoptée par le recours au fameux 49-3. Une perspective que les observateurs ne voient pas aboutir, le soutien d’une majorité des voix des députés du groupe LR risquant de faire défaut comme lors de la première joute législative engagée sur ce même dossier. C’est cette probable issue négative qui a conduit Mélanchon a profiter de l’interpellation adressée à Laurent Berger pour demander aux syndicats d’associer les partis politiques à leurs diverses initiatives ; un appel qui a peu de chance d’être entendu quand on sait les réticences de la CFDT à suivre les postures radicales de l’extrême gauche. Certes, les sondages donnent encore plus de 70% des citoyens défavorables à la réforme des retraites mais l’inflexibilité du gouvernement, l’absence de réponse cohérente et crédible à un régime des retraites obsolète et déficitaire, les irruptions des groupes de casseurs d’extrême gauche dans les manifestations et les évolutions du marché du travail en Europe ont eu raison d’un mouvement où s’affrontaient un exécutif rigide et une opposition hétéroclite allant du Rassemblement national à la France Insoumise. Le 2 juin, l’agence de notation Standard and poor’s maintenait le double AA de la note française, une décision qui n’était pas sans rapport avec la détermination du gouvernement français et qui signifie que cette réforme, loin d’être populaire, n’en était pas moins nécessaire. L’épilogue de ce mardi pose une autre question : le devenir d’une intersyndicale qui a pu garder une cohésion malgré de profondes divergences doctrinales et programmatiques.

La 14éme journée de mobilisation organisée ce mardi par l’intersyndicale deux jours après la publication du décret d’application de la réforme portant l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans aura vu le reflux du nombre de manifestants se confirmer. 900 000, dont 300 000 dans la capitale annonce la CGT, contre 281 000 sur tout le territoire national, selon le ministère de l’intérieur.

Reflux et désaccords syndicaux

Au-delà des traditionnels écarts qui opposent la CGT à la place Bauveau, ces chiffres sont sensiblement inférieurs à ceux du 1er mai, lesquels étaient déjà en nette diminution par rapport à ceux qui furent enregistrés dans les précédentes actions.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui doit quitter son poste dans une quinzaine de jours manifestait avec un gilet orange sur les épaules. Ses camarades l’accompagnèrent avec des chants saluant un engagement réformiste qui contribua à faire de leur centrale le premier syndicat du pays. « Qu’on le veuille ou non le match est en train de se terminer » constate le futur ex-dirigeant qui explique que, sans oublier les retraites, il faudra désormais se concentrer sur d’autres sujets comme la création et les conditions du travail, les formations, les politiques des prix …Une déclaration qui fut reprise à la volée par l’irascible Mélanchon qui répliqua en pleine manifestation qu’il « ne s’agit pas d’un match et qu’un combat n’est pas jamais terminé ».

Un page se tourne

Le leader de fait de la France insoumise et néanmoins patriarche de la nébuleuse NUPES ne désespère pas de voir la proposition du groupe LIOTE, centre-droit, soutenue par toute l’opposition constituer une nouvelle opportunité pour abroger la loi adoptée par le recours au fameux 49-3. Une perspective que les observateurs ne voient pas aboutir, le soutien d’une majorité des voix des députés du groupe LR risquant de faire défaut comme lors de la première joute législative engagée sur ce même dossier. C’est cette probable issue négative  qui a conduit  Mélanchon a profiter de l’interpellation adressée à Laurent Berger pour demander aux syndicats d’associer les partis politiques à leurs diverses initiatives ; un appel qui a peu de chance d’être entendu quand on sait les réticences de la CFDT à suivre les postures radicales de l’extrême gauche.

Certes, les sondages donnent encore plus de 70% des citoyens défavorables à la réforme des retraites mais l’inflexibilité du gouvernement, l’absence de réponse cohérente et crédible à un régime des retraites obsolète et déficitaire, les irruptions des groupes de casseurs d’extrême gauche dans les manifestations et les évolutions du marché du travail en Europe ont eu raison d’un mouvement où s’affrontaient un exécutif rigide et une opposition hétéroclite allant du Rassemblement national à la France Insoumise.

Le 2 juin, l’agence de notation Standard and poor’s maintenait le double AA de la note française, une décision qui n’était pas sans rapport avec la détermination du gouvernement français et qui signifie que cette réforme, loin d’être populaire, n’en était pas moins nécessaire.

L’épilogue de ce mardi pose une autre question : le devenir d’une intersyndicale qui a pu garder une cohésion malgré de profondes divergences doctrinales et programmatiques.   

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Présidentielle turque : L’ultranationaliste Sinan Oğan rallie Erogan

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Sinan Oğan, candidat ultranationaliste qui a obtenu 5,2% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle a annoncé, lundi, son soutien au président sortant Recep Tayyip Erdoğan, au second tour qui doit avoir lieu dimanche. Un soutien en vérité attendu tant les positions sur la question kurde, celle du renvoi des réfugiés syriens et du culte du nationalisme turc sont partagés par les deux hommes. Sur les déplacés syriens, Erdogan a préféré monnayer leur accueil par d’importantes compensations financières consenties par l’Union européenne.

   
« J’invite nos électeurs qui ont voté pour nous à soutenir M. Erdoğan au second tour« , a demandé, lors d’une conférence de presse organisée à Ankara, Sinan Ogan qui explique son ralliement par le fait que le social-démocrate Kamel Kiloçdaruglu et ses alliés « n’ont pas pu convaincre les électeurs par leurs projets d’avenir. » 

 Sans surprise, il a informé avoir conduit son soutien autour de la nécessité de : « lutter contre le terrorisme, établir un calendrier pour renvoyer les réfugiés et renforcer les institutions étatiques turques.« 

Pour rappel, lors du premier tour, Erdoğan avait obtenu 49,5% des suffrages alors que le Kemal Kiliçdaroglu en recueillait 44,9%, ce qui fait un écart de 2,5 millions de voix entre les deux hommes. Pour sa part, Sinan Oğan, arrivé troisième, a engrangé environ 2,8 millions des voix. Un score qui fait de lui le faiseur de roi. Pour l’instant donc, la situation économique et sociale particulièrement difficile dans laquelle Erdogan a plongé son pays ne semble pas avoir trop affecté son autorité même si, à l’inverse des deux précédents scrutins remportés au premier tour, il a, cette fois, du concéder un second tour. Lors de cette élection qui cumule l’élection présidentielle et les législatives, l’AKP, le parti d’Erdogan, s’est d’ores et déjà assuré une majorité absolue au parlement.

Le cocktail islamo-nationaliste sur lequel surfe Erdogan apparait toujours opérant en Turquie. Verdict le 28 mai.

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Le neveu du président de la RASD intercepté au Panama

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Tahar Ould Akeik, neveu d’Ibrahim Ghali, responsable du Polisario, mouvement politco-militaire qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, a été intercepté à l’aéroport international de Tacumen ( Panama ) pour avoir introduit dans le pays une somme de 65.000 dollars qu’il n’a pas déclarée. Arrêté et mis en garde à vue, il est interdit de quitter le territoire panaméen sur décision du Parquet et attend son procès programmé pour le 9 juin 2024. Selon le forum FORSATIN, une site critique envers le Polisario, l’Ambassade d’Algérie au Panama, aurait tenté d’intercéder en faveur du Sahraoui pour, notamment, tenter d’éviter une trop grande publicité médiatique au dossier ; initiative jusque-là demeurée vaine puisque Tahar Akeik est toujours interdit de sortie du territoire panaméen. Le même forum a même fait savoir que le neveu de monsieur Ghali serait propriétaire d’une société d’import qui activerait entre la Chine, Cuba et le Panama.

Tahar Ould Akeik, neveu d’Ibrahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique, RASD et secrétaire général du Polisario, mouvement politco-militaire qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, a été intercepté à l’aéroport international de Tacumen ( Panama ) pour avoir introduit dans le pays une somme de 65.000 dollars qu’il n’a pas déclarée. Arrêté et mis en garde à vue, il est interdit de quitter le territoire panaméen sur décision du Parquet et attend son procès programmé pour le 9 juin 2024.

Selon le forum FORSATIN, une site critique envers le Polisario, l’Ambassade d’Algérie au Panama, aurait tenté d’intercéder en faveur du Sahraoui pour, notamment, tenter d’éviter une trop grande publicité médiatique au dossier ; initiative jusque-là demeurée vaine puisque Tahar Akeik est toujours interdit de sortie du territoire panaméen.  Le même forum a même fait savoir que le neveu de monsieur Ghali serait propriétaire d’une société d’import qui activerait entre la Chine, Cuba et le Panama.  

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La Russie envisage de supprimer les visas pour des pays musulmans

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La Russie envisage de supprimer les visas pour des pays musulmans

« Un travail est en cours. Globalement, notre intention est de supprimer le régime des visas. C’est très important à la fois pour le tourisme et pour les affaires« , a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères et envoyé spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov qui s’exprimait devant les journalistes ce jeudi en marge des travaux du 14éme Forum économique international Russie-Monde islamique à Kazan (capitale du Tatarstan située à 700 kilomètres à l’est de Moscou). Un évènement dedeux jours qui rassemble plus de 7000 participants venus de 85 pays et qui est donné comme le premier site d’échange économique entre la fédération de Russie et le monde musulman.

M. Bogdanov a révélé que cette approche dont l’objectif est de supprimer les visas était également préconisée pour l’Indonésie, la Malaisie, les pays du Golfe et « des partenaires traditionnels comme la Syrie, l’Irak et l’Egypte. »

Le responsable russe n’a pas avancé d’agenda quant à la mise en œuvre de cette projection mais il a tenu a préciser :  « globalement, c’est dans cette direction que nous irons, nous avons déjà beaucoup avancé« .

La tenaille chinoise et occidentale

Isolé sur le plan diplomatique et confronté à des difficultés de plus en plus complexes sur le terrain ukrainien, Vladimir Poutine semble jouer son va-tout dans la construction d’un bloc géopolitique dont le noyau dur seraient les pays du BRICS mais qui aspireraient d’autres nations du sud pour faire contre-poids au monde occidental.

Reste à savoir si les pays musulmans aux intérêts et au positions diverses voire antagoniques vont adopter une position commune durable face une proposition qui suppose réciprocité.  Autre écueil, la Chine, dont la relation avec la Russie est considérée par certains observateurs comme une mise sous tutelle, va-t-elle accepter que Moscou joue un rôle dépassant l’autonomie économique et stratégique qu’elle a assignée à un allié dont elle ne supporte les initiatives intempestives que dans la mesure où elles ne contrarient pas trop son hégémonie commerciale, financière et économique. 

Entre les pressions de plus en plus manifestes de l’occident et les marges de manœuvres concédées par le puissant allié chinois, le Kremlin est appelé à jouer un délicat numéro d’équilibrisme dont nul ne peut prédire, pour l’instant, les impacts sur son économie et un potentiel militaire déjà bien dégradé.        

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France. Un ancien président de la Républiques condamné : une première

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Un ancien président de la Républiques condamné : Une première

L’ancien président de la république Française, Nicolas Sarkozy, a été condamné ce mercredi 17 mai en appel à Paris à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire des écoutes. Son avocate a aussitôt annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation. La cour d’appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre l’ancien président de la République, âgé aujourd’hui de 68 ans.


Les avocats de l’ancien président ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. Ce recours suspend les effets de la condamnation. Son avocat, Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat, Gilbert Azibert, ont été reconnus coupables d’avoir noué un « pacte de corruption » avec Nicolas Sarkozy, en 2014, et condamnés à la même peine.


Nicolas Sarkozy reste libre de ses mouvements, jusqu’à ce que la juridiction suprême (chambre criminelle) ait statué.

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La tension entre les USA et la Chine fait plonger le baril

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Les prix du pétrole ont chuté aujourd’hui, lundi, 16 mai à travers les différents marchés pétroliers. Les diverses sortes de Brent, ont connu une baisse de 2 à 6 dollars le baril, passant à 75 et 69 dollars. Cette chute est une conséquence directe des inquiétudes concernant la demande de carburant aux États-Unis et en Chine, les plus grands consommateurs mondiaux. Cette inquiétude quant aux tensions entre ces deux puissances l’a l’emporté sur l’optimisme concernant les approvisionnements serrés en raison des réductions de la production du groupe OPEP +, et les États-Unis ont repris acheter pour ses réserves. Ainsi et selon plusieurs médias, dont CNN et l’Agence Reuters, à 04h06 GMT, les contrats à terme sur le brut Brent ont chuté de 6 dollars pour se fixer à 73,54 $ le baril. Les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate ont chuté de 4 dollars, cède qui porte le baril à 69,46 $. 

La semaine écoulée, les deux indices de référence ont chuté pour la quatrième semaine consécutive, soit la plus longue période de baisse continue sur une base hebdomadaire depuis septembre 2022, en raison des craintes que les États-Unis n’entrent en récession en raison de l’existence d’un « possibilité élevée » d’un défaut historique de remboursement de la dette des USA, qui approchent dangereusement du défaut de paiement au cours des deux premières semaines de juin. 

Les investisseurs ont recherché des valeurs refuges telles que le dollar américain, ce qui a stimulé le billet vert et rendu les matières premières libellées dans cette monnaie plus chère pour les détenteurs d’autres devises. Par ailleurs, l’OPEP+ a annoncé en avril des réductions de production supplémentaires d’environ 1,16 million de barils par jour, portant la réduction totale des volumes à 3,66 millions barils par jour.

Cependant, le ministre irakien du Pétrole Hayan Abdul-Ghani a déclaré que l’Irak ne devrait pas participer à de nouvelles réductions de la production pétrolière dans le cadre du groupe “OPEP +” lors de la prochaine réunion de ce groupe en juin. La secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, a déclaré samedi dernier, aux membres de la Chambre des représentants que les États-Unis pourraient commencer à racheter du pétrole pour la réserve stratégique de pétrole après avoir conclu une vente approuvée par le Congrès en juin.

R.B/Agences 

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Élections en Turquie : Recep Tayyip Erdogan contraint à aller au second tour

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Les Turcs doivent patienter une semaine de plus, pour connaître le nom de leur prochain président. En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan islamo-conservateur a été contraint à second tour, face à son adversaire politique Kemal Kiliçdaroglu, leader de l’opposition laïque. Ainsi et selon les estimations de ce lundi matin (10h30 heure de Paris), et alors que 99,38% des bulletins ont été dépouillés, le Président en exercice, Recep Tayyip Erdogan, qui brigue un troisième mandat, a obtenu, 49.42% des voix, alors que le candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a eu 44.95%. L’élection a enregistré un taux de participation important de 87.21%, une tradition pour les élections présidentielles en Turquie.

Les deux autres candidats, Sinan Oğan et Muharrem İnce, ont jusque-là obtenu respectivement, 5,20% et 0,43%. Muharrem İnce avait annoncé son retrait de la course quatre jours avant la date du scrutin. Il avait cédé à la pression de sa base qui veut apparemment renforcer la candidature de Kiliçdaroglu. Néanmoins, administrativement son nom a été maintenu puisque le processus avait déjà été lancé.

Pour ce qui est des législatives (les deux élections sont organisées le même jour), c’est la « coalition du Peuple », menée par le parti de la justice et du développement, d’Erdogan, qui arrive en tête (99,27% des voix ont été dépouillées jusqu’à lundi 15 mai à 10h30), avec 321 sièges sur 600. Le parti de la justice et du développement, à lui seul, a décroché 266 sièges. Cette coalition est donc majoritaire à l’Assemblée turque. La « Coalition de la Nation » (opposition) a quant à elle obtenu 213 sièges. Le parti « Gauche verte » a obtenu, pour sa part, 62 sièges.


R.B/ Agences 

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International

Raids aériens de Tsahal sur la bande de Gaza : 13 civils, dont 4 femmes et 4 enfants tués

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Raids aériens de Tsahal sur la bande de Gaza : 13 civils, dont 4 femmes et 4 enfants

Cette fois, la dangereuse escalade qui prévaut dans les territoires occupés en Palestine a fait 13 morts, dont 4 enfants et 4 femmes et plus de 120 blessés palestiniens. Ces victimes civiles ont été enregistrées ce mardi à l’aube, lorsque l’armée israélienne a effectué une opération dans la bande de Gaza, baptisée « La flèche préventive. » Une attaque qui visait à éliminer trois dirigeants des « Brigades al-Qods », la branche armée du Mouvement du Jihad islamique contre laquelle l’aviation israélienne a lancé plusieurs frappes aériennes. Une action qui a fait réagir le Conseil de sécurité de l’ONU qui a convoqué une réunion extraordinaire ce mardi matin dans le but de tenter de trouver une issue favorable à cette spirale meurtrière généralement engendrée par des tirs de roquettes du mouvement islamiste palestinien auxquels font souvent suite des répliques sanglantes israéliennes.

Toutefois, à cause du veto des Etats-Unis, les membres dudit Conseil, se sont contentés, pour le moment, d’un communiqué laconique. En effet, et selon le document obtenu par l’AFP, le Conseil de sécurité de l’IONU, a fait part de « sa grave préoccupation face aux tensions et violences croissantes dans la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est » et aux exactions commises par l’armée israélienne à l’encontre des Palestiniens.

Ces derniers sont empêchés depuis jeudi par des colons épaulés par Tsahal de rejoindre l’esplanade des Mosquées ; ce qui a donné lieu à de violents heurts.

Dans la nuit de lundi à mardi, des roquettes tirées depuis la Bande De Gaza, ont été interceptées par la DCA israélienne, rapporte l’agence Reuters. Certains de ces projectiles ayant échappé à la défende anti aérienne ont endommagé plusieurs habitations de Jérusalem-Ouest.  

Selon un responsable palestinien cité par l’AFP, les Brigades Al-Qassam ont lancé des roquettes contre les positions israéliennes à Jérusalem « en réponse à ses crimes et à son agression contre la Ville sainte et à ses abus contre notre peuple à Cheikh Jarrah et à la mosquée Al-Aqsa », a-t-il fait savoir. La riposte de l’aviation israélienne a été de bombarder des positions « stratégiques » du Hamas, précise l’agence Reuters. «  Deux sites dans la ville de Beit Lahia au nord de la bande de Ghaza et la ville de Rafah dans le sud de l’enclave palestinienne ont essuyé des bombardements », précise Reuters.

R.B/Agences

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La Syrie réintègre la Ligue arabe

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La Syrie réintègre la Ligue arabe

Douze ans après son exclusion, la Syrie réintègre son siège au sein de la Ligue arabe, a annoncé ce dimanche cette institution qui regroupe vingt-deux nations. « Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siégeront de nouveau à la Ligue arabe », indique le texte voté par l’ensemble des ministres affaires étrangères dans une réunion tenue à huis clos au siège de la Ligue arabe dans la capitale égyptienne.

C’est une véritable victoire pour le régime de Bachar Al-Assad, qui au fil des années, a su renouer et renforcer ses liens avec certains pays membres, dont l’Algérie. Le chef d’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, n’a jamais caché son soutien « indéfectible » à la Syrie et a pesé de tout son poids pour son retour dans le concert des nations arabes.  

Récemment encore, lors d’un entretien accordé aux différents organes de la presse nationale, le chef de l’Etat a affirmé que ce que fait l’Algérie envers la Syrie part du principe qu’il s’agit d’un membre fondateur de la Ligue arabe et que « ce pays frère ne saurait être privé de ses droits ».

Au cours de la même rencontre, Tebboune a souligné que la position de l’Algérie à l’égard de la Syrie « n’a jamais changé ». Il ajoutera sibyllin  « l’isoler ou non ne veut pas dire la priver de ses droits ». 

Pour rappel, Le régime de Bachar Al Assad avait été banni après l’utilisation de gaz toxiques contre les civils. Un crime qui n’avait pas empêché Poutine de garder à son protégé syrien sa confiance. 

Il demeure que la levée de l’exclusion arabe n’a, pour l’instant, pas induit un changement  de poosition de l’Union Européenne qui maintient sa rupture politique et diplomatique avec Damas.  

R.B

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