ALGÉRIE. TEBBOUNE ASPIRÉ PAR LE QUOTIDIEN
Il y a déjà plusieurs mois, des hauts cadres de l’État relevaient le caractère technique et besogneux des travaux des conseils des ministres. Le chef de l’État s’occupe « de vérifier les exécutions des dossiers mineurs et de donner des instructions sur des sujets accessoires relevant d’une sous-direction de ministère », constatait au mois de septembre un membre du secrétariat du gouvernement.
Le communiqué du conseil des ministres de ce dimanche confirme et amplifie cette tendance où les délibérations sont réduites à l’énumération par le menu détail des activités dévolues à l’exécutant que les ministres sont chargés de noter méticuleusement pour les transmettre à leurs collaborateurs. Outre des généralités comme « repenser les ressources humaines et changer les mentalités pour…réaliser la sécurité alimentaire », Abdelmadjid Tebboune a énoncé une série d’actions réparties en quatre chapitres afin « de valoriser la production de l’arganier…lancer de suite une usine de production de lait…encourager la transformation de déchets ménagers…acquérir des drones pour évaluer avec précision les capacités agricoles…». Aucune mise en perspective d’ensemble, aucune vision stratégique ne viennent inscrire ces listings dans un projet de développement global indiquant les ressources à mobiliser, les priorités à définir ou les agendas à respecter.
À la présidence, les fonctionnaires ont souvent entendu Tebboune déplorer la faiblesse de la qualification de la ressource humaine qui affecte sévèrement les rendements du travail des ministères dans la conception, la programmation, l’évaluation et le suivi des chantiers.
« Et si au lieu d’essayer de se substituer personnellement à cette défaillance, le chef de l’État s’employait à concevoir une nouvelle politique de formation par une rigoureuse réforme de l’éducation nationale » s’interroge un wali à la retraite qui dit « bien connaitre les résultats de ces écuelles qui veulent remplir le tonneau des danaïdes ».