dimanche, décembre 3, 2023
International

UNION AFRICAINE : LE DÉBAT SUR LE STATUT D’OBSERVATEUR D’ISRAËL SUSPENDU. 

Comme prévu, l’ordre du jour de cette 35ème session qui était pourtant bien chargé – récents coups d’État, pandémie, terrorisme…- a été polarisée par la question du maintien du statut d’observateur d’Israël au sein de l’Union Africaine (UA) accordé en juillet dernier par le président de la commission Moussa Faki Mahmat (voir adn-med. Sommet de l’UA : Alger et Rabat changent de terrain d’affrontement). 

Prévu pour ce dimanche après-midi, le débat a été suspendu. Prenant la parole quelques instants avant son discours d ‘ouverture, Moussa Faki Mahmat a appelé à « un débat serein ».  

Un comité chargé d’étudier le dossier a donc été mis en place, il comprend notamment les chefs de l’État du Sénégal qui assure la présidence tournante de l’Union, de l’Algérie, de l’Afrique du sud, du Nigéria…Si l’affaire avait été mise au vote, l’Union aurait connu probablement l’une de ses plus graves secousses depuis sa création il y a vingt ans.  

Lors de cette cession, le premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh, s’appuyant sur un rapport d’Amnesty international a déclaré : “Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien“.

Dans les faits, 44 pays africains entretiennent des relations diplomatiques avec Israël. Pour autant, ces mêmes pays ne sont pas tous d’accord pour accorder le statut d’observateur à l’État hébreu. 

La question que devra trancher le comité mis en place n’est pas simple. D’une part, il y a dans cet organe autant de partisans que d’adversaires à la demande d’Israël ; d’autres parts, il y a un problème dans le problème puisque des États comme l’Algérie sont, par principe, hostiles à la présence d’Israël à Addis-Abeba alors que d’autres, comme le Sénégal ou même l’Afrique du Sud qui, elle aussi, abrite une ambassade israélienne à Pretoria, se mobilisent plutôt pour dénoncer et, si possible, limiter les abus commis par Israël qui continue à installer des colonies, étendre son autorité dans Jérusalem et réagir sans discernement contre Gaza face aux obus lancés par l’organisation Hamas.

Les motivations du rejet du statut d’observateur octroyé par le président de la commission de l’Union ne sont donc pas de même nature. Ce sont probablement ces différences d’approches qui ont conduit à suspendre le débat. Le relationnel du ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamara, particulièrement entreprenant dans les travées de l’UA, qu’il connait bien pour y avoir longtemps exercé comme expert et diplomate, n’est pas étranger à ce sursis qui est, au fond, une manière de ne pas prendre position. 

Partager avec

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Advertisment ad adsense adlogger