FOOT AFRICAIN : ENTRE CORRUPTION ET INSTRUSION POLITIQUE
La professionnalisation du football dans le continent est trop souvent rythmée par des scandales financiers marquant les transferts et les finances des clubs dont les comptabilités échappent souvent aux normes de transparence les plus élémentaires. À cela s’ajoutent les arbitrages fantasques qui n’ont pas épargné la dernière CAN qui s’est déroulée au Cameroun.
L’écosystème du football est si pollué que récemment encore ce sont deux fédérations, celle du Kenya et du Zimbabwe qui viennent d’être suspendues par la FIFA. Motif : les présidents des fédérations ont été destitués par les pouvoirs politiques. Ces changements ont été pris sans consultation de la FIFA dont l’aval est pourtant requis pour toute décision concernant les mouvements impliquant les responsables des instances footballistiques nationales. La légalité nécessaire à la reconnaissance de ces structures exige la mise en place de comités de normalisation proposés par la FIFA pour diriger provisoirement les deux fédérations avant la stabilisation définitive qui passe obligatoirement par une élection supervisée par l’instance internationale.
Auparavant, les mêmes sanctions ont été infligées aux fédérations de la Côte d’Ivoire, du Tchad et de la Guinée.
Beaucoup d’observateurs lient ces instabilités aux tensions politiques qui gagnent le continent. Le football, plus qu’ailleurs, étant un levier de sensibilisation et de mobilisation politiques dont n’hésitent pas à abuser des pouvoirs en manque de crédibilité et/ou de légitimité.