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UN DOCUMENT CONFIDENTIEL DÉVOILE LES DESSEINS DE POUTINE
Prévu pour être rendu public une fois achevée l’invasion de l’Ukraine, un document intitulé « Avènement de la Russie et du nouveau monde » traçant les ambitions de Poutine a été accidentellement mis en ligne le 26 février 2022 avant d’être aussitôt retiré de la toile.
L’éditorial de l’agence russe RIA Novosti signé par Piotr Akopov laisse peu de doutes sur les intentions du maître du Kremlin. Après le développement de la rhétorique de l’histoire de la grande Russie dont Kiev est l’une des sources premières, l’auteur précise les objectifs, la stratégie et la place que se réserve la Russie dans le nouveau monde. Il s’agit ni plus ni moins de travailler à la recomposition d’un « monde multipolaire » dont les Slaves, initiateurs, sont implicitement donnés comme des acteurs privilégiés sinon des parrains.
L’objectif immédiat est clairement annoncé : « la russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie, point de départ de la recomposition de l’ordre mondial ».
La stratégie consiste à diviser les Occidentaux car « les Anglo-saxons entrainent l’Europe dans une confrontation avec la Russie et privent ainsi les Européens de toute chance d’indépendance ».
Dans un troisième temps, il s’agit de stimuler tous les pays qui peuvent s’opposer aux Occidentaux pour les amener à se regrouper derrière l’initiative russe. « La Chine, l’Inde, l’Amérique latine, le monde islamique, l’Asie du sud-est, (qui ne croient plus) que l’Occident dirige l’ordre mondial » sont citées comme autant de puissances à même de rallier la cause russe.
Une fois provoqué le grand bigbang, la Grande Russie pourra jouer un rôle prépondérant voire dominant dans l’éternité des hommes.
Le texte a l’avantage de mettre un terme aux spéculations de ceux qui estimaient il y a encore quelques semaines que Poutine a lancé son offensive contre l’Ukraine contraint et forcé. L’opération procède bien d’une reconquête mondiale mûrement réfléchie. Et de longue date.
Par ailleurs, la réflexion qui a sa logique propre pèche par plusieurs aspects. Selon les besoins de sa démonstration, l’auteur cible en tant qu’adversaire tantôt l’Occident dans sa globalité, tantôt les Anglo-saxons que l’on souhaiterait isoler de l’Europe. De plus, cette confusion situe alternativement les Allemands (les Saxons) dans un camp ou dans un autre.
Autre limite de l’exercice ; tabler sur un monde multipolaire où la Russie orthodoxe jouerait une mission d’arbitre, de stabilisateur ou de chef d’orchestre dans les affaires du monde n’est pas un objectif facile à atteindre. Les tensions entre la Russie et la Chine, pourtant deux pays communistes, sont une récurrence de l’histoire. Promettre une acceptation facile d’un monde islamique, toujours tenté par la radicalité, face à une Russie structurée par son orthodoxie religieuse est un pari risqué. Le Khalifat ottoman a ferraillé contre cet empire pendant des siècles. En outre, les oppositions que rencontrent les choix poutiniens ne constituent pas encore une menace immédiate pour le régime mais les ignorer comme le fait l’éditorialiste revient à se laisser tenter par une légèreté volontariste qui peut avoir ses revers.
Enfin, jouer de l’implosion de l’Occident pour tirer profit de ses divisions se révèle déjà problématique. Le moins que l’on puisse constater est qu’en l’occurrence, Poutine a réussi une belle contre-performance. L’OTAN déclaré « en état de mort cérébrale » en novembre 2019 par le président français a repris force et cohésion à la faveur de la guerre du tsar.
Ce rapport est édifiant. Il dévoile les ambitions d’un homme qui veut rentrer dans l’histoire en léguant un empire slave dominateur sinon hégémonique aux générations futures. On sait comment s’est terminé le projet de l’homme qui a rêvé d’un empire racialisé de mille ans.
Voir ci-dessous l’éditorial de l’agence RIA Novosti.
« LA RUSSIE N’A PAS SEULEMENT DÉFIÉ L’OCCIDENT, ELLE A MONTRÉ QUE L’ÈRE DE LA DOMINATION OCCIDENTALE MONDIALE PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME COMPLÈTEMENT ET DÉFINITIVEMENT RÉVOLUE »
La Fondation pour l’innovation politique a traduit du russe au français la version complète d’un édito de l’agence russe RIA Novosti, signé du chroniqueur Pyotr Akopov et titré « L’avènement de la Russie et du nouveau monde ». Cet article a été accidentellement mis en ligne le 26 février 2022. Initialement, la publication de ce texte devait avoir lieu après l’occupation de l’Ukraine par la Russie. L’article a été rapidement effacé, mais le service Web d’Internet Archive a réussi à le sauver.
Cet article décrit le projet impérialiste conçu par Poutine. La russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie est présentée comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial. Le texte a été traduit du russe par Inna Uryvskaya.
Un nouveau monde naît sous nos yeux. L’opération militaire russe en Ukraine a inauguré une nouvelle ère, et ce en trois dimensions 1 à la fois. Sans oublier la quatrième, la dimension interne à la Russie. Une nouvelle période commence aujourd’hui, à la fois d’un point de vue idéologique et socioéconomique ; mais ce sujet mérite d’être abordé plus tard.
La Russie restaure son unité. En effet, la tragédie de 1991, cette terrible catastrophe de notre histoire, cette dislocation contre nature, est enfin surmontée. Cette restauration exige de grands sacrifices, par les événements tragiques d’une quasi-guerre civile, où des frères, séparés par leur appartenance aux armées russe et ukrainienne, se tirent encore dessus, mais il n’y aura plus d’Ukraine antirusse. La Russie est rétablie dans son intégralité historique, rassemblant le monde russe, le peuple russe : les Grands-Russes 2, les Biélorusses et les Petits-Russes3.
Abandonner l’idée de cette réunification, laisser cette division temporaire s’installer pendant des siècles, c’est trahir la mémoire de nos ancêtres et se faire maudire par nos descendants pour avoir laissé la terre russe se désintégrer.
Vladimir Poutine a assumé, sans exagération aucune, une responsabilité historique en prenant la décision de ne pas laisser la question ukrainienne aux générations futures. En effet, la nécessité de régler le problème de l’Ukraine ne pouvait que demeurer la priorité de la Russie et ce pour deux raisons essentielles. Et la question de la sécurité nationale de la Russie, c’est-à-dire laisser l’Ukraine devenir une anti-Russie, n’est pas la raison la plus importante.
La raison principale est un éternel complexe des peuples divisés, un complexe d’humiliation nationale dû au fait que le foyer russe a d’abord perdu une partie de ses fondations (Kiev), et doit supporter l’idée de l’existence de deux États, de deux peuples. Continuer à vivre ainsi serait renoncer à notre histoire, soit en acceptant l’idée insensée que « seule l’Ukraine est la vraie Russie » ou en se rappelant, impuissants et en grinçant des dents, l’époque où « nous avons perdu l’Ukraine ». Au fil des décennies, la réunification de la Russie avec l’Ukraine, deviendrait de plus en plus difficile : le changement des codes, la dérussification des Russes vivant en Ukraine et la propagande antirusse parmi les Petits-Russes ukrainiens auraient pris de l’ampleur. Aussi, si l’Occident avait consolidé le contrôle géopolitique et militaire en Ukraine, le retour à la Russie serait devenu totalement impossible, puisque les Russes auraient dû affronter tout le bloc atlantique.
À présent, ce problème n’existe plus : l’Ukraine est revenue à la Russie. Ce retour ne signifie pas que l’Ukraine perdra son statut d’État. Simplement, elle sera transformée, réorganisée et rendue à son état originel en tant que partie intégrante du monde russe. Sous quelles frontières ? Sous quelle forme ? Une alliance avec la Russie sera-t-elle établie, par l’intermédiaire de l’OTSC et de l’Union économique eurasienne ou en tant qu’un État faisant partie de l’Union de Russie et de Biélorussie ? Cela sera décidé une fois que l’Ukraine antirusse n’existera plus. Quoi qu’il en soit, la période de division du peuple russe touche à sa fin.
C’est ici que commence la deuxième dimension de la nouvelle ère qui s’annonce : elle concerne les relations de la Russie avec l’Occident, et non seulement de la Russie, mais du monde russe, c’est-à-dire, des trois États : la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine, agissant comme une seule entité géopolitique.
Ces relations sont entrées dans une nouvelle phase, et l’Occident voit la Russie revenir à ses frontières historiques en Europe. Il s’en indigne bruyamment, bien qu’au plus profond de son âme, il doit admettre qu’il ne pouvait en être autrement.
Qui, dans les vieilles capitales européennes, à Paris ou à Berlin, pouvait réellement croire que Moscou renoncerait à Kiev ? Que les Russes seraient à jamais un peuple divisé ? Et ce, au moment même où l’Europe s’unit, où les élites allemandes et françaises tentent de reprendre le contrôle de l’intégration européenne aux Anglo-Saxons et de bâtir une Europe unie ! En oubliant que l’unification de l’Europe n’a été rendue possible que par l’unification de l’Allemagne, qui s’est faite grâce à la bonne – bien que pas très intelligente – volonté russe. Toute prétention aux terres russes est plus que le comble de l’ingratitude, c’est de la bêtise géopolitique. L’Occident dans son ensemble, et l’Europe en particulier, n’avait pas le pouvoir de maintenir l’Ukraine dans sa sphère d’influence, et encore moins celui de s’emparer de l’Ukraine. Pour ne pas le comprendre, il fallait être un imbécile en géopolitique.
Pour être plus précis, il n’y avait qu’une seule option : parier sur la poursuite de l’effondrement de la Russie, c’est-à-dire de la Fédération de Russie. Mais le fait que cette option n’a pas fonctionné aurait dû être clair il y a déjà vingt ans. Il y a quinze ans, après le discours de Poutine à Munich, même les sourds auraient pu entendre que la Russie était de retour.
Aujourd’hui, l’Occident essaie de punir la Russie d’être revenue, d’avoir empêché les Occidentaux de s’enrichir à ses dépens, d’avoir arrêté l’expansion occidentale vers l’est. Cherchant à nous punir, l’Occident croit que nos relations avec lui sont d’une importance vitale. Mais ce n’est plus le cas depuis déjà bien longtemps. Le monde a changé, et les Européens, aussi bien que les Anglo- Saxons qui gouvernent l’Occident le comprennent. Toute pression occidentale sur la Russie sera vaine. Les dégâts dus à l’escalade de la confrontation seront bilatéraux, mais la Russie y est moralement et géopolitiquement préparée, quand une aggravation de l’opposition entraînera pour l’Occident des coûts importants, dont les principaux ne seront pas forcément économiques.
L’Europe, en tant qu’Occident, voulait l’autonomie. En effet, le projet allemand d’une grande Europe intégrée est un non-sens stratégique si les Anglo-Saxons maintiennent un contrôle idéologique, militaire et géopolitique sur l’Ancien Monde. De plus, ce projet ne peut pas aboutir puisque les Anglo-Saxons ont besoin d’une Europe qu’ils contrôlent. Cependant l’Europe doit chercher l’autonomie pour une autre raison : au cas où les États-Unis s’isoleraient (en raison de leurs conflits internes grandissants et de leurs controverses), ou se concentreraient sur la région Pacifique, où le centre de gravité géopolitique se déplace aujourd’hui.
Les Anglo-Saxons entraînent l’Europe dans une confrontation avec la Russie et privent ainsi les Européens de toute chance d’indépendance. De la même manière, l’Europe tente d’imposer une rupture avec la Chine. Si les atlantistes se réjouissent aujourd’hui que la « menace russe » unifie le bloc occidental, Berlin et Paris doivent comprendre qu’ayant perdu tout espoir d’autonomie, le projet européen s’effondrera à moyen terme. C’est pourquoi les Européens indépendants d’esprit ne sont pas du tout intéressés par la construction d’un nouveau rideau de fer à leurs frontières orientales, réalisant qu’il se transformera en enclos pour l’Europe. L’époque du leadership mondial de l’Ancien Monde (plus précisément, un demi-millénaire) est de toute façon révolue. Cependant, diverses options sont encore possibles pour son avenir.
La troisième dimension des événements actuels est l’accélération de la construction d’un nouvel ordre mondial, dont les contours sont de plus en plus clairement dus au fait que la mondialisation anglo-saxonne est aussi répandue. Un monde multipolaire est enfin devenu une réalité. Dans cette opération en Ukraine, seul l’Occident s’oppose à la Russie, parce que le reste du monde le comprend parfaitement : c’est un conflit entre la Russie et l’Occident, c’est une réponse à l’expansion géopolitique des atlantistes, c’est le retour de la Russie à son espace historique et à sa place dans le monde.
La Chine, l’Inde, l’Amérique latine, l’Afrique, le monde islamique et l’Asie du Sud-Est, plus personne ne croit que l’Occident dirige l’ordre mondial, et encore moins qu’il en fixe les règles du jeu. La Russie n’a pas seulement défié l’Occident, elle a montré que l’ère de la domination occidentale mondiale peut être considérée comme complètement et définitivement révolue. Le nouveau monde sera construit par toutes les civilisations et tous les centres de pouvoir, et ce, évidemment, en collaboration avec l’Occident (uni ou non), mais celui-ci ne pourra plus imposer ni ses termes ni ses règles.
1. L’auteur fait ici référence à trois dimensions : la volonté que l’Ukraine redevienne un territoire russe, la redéfinition des relations entre la Russie et l’Occident, l’accélération de la construction d’un nouvel ordre mondial.
2. Référence à la Grande Russie, le nom historique des territoires de la Russie centrale européenne, et plus tard, de toute la Russie.
3. Référence à la Petite Russie, nom historique en usage sous l’Empire russe de la majorité de l’actuelle Ukraine.
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Présidentielle turque : L’ultranationaliste Sinan Oğan rallie Erogan

Sinan Oğan, candidat ultranationaliste qui a obtenu 5,2% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle a annoncé, lundi, son soutien au président sortant Recep Tayyip Erdoğan, au second tour qui doit avoir lieu dimanche. Un soutien en vérité attendu tant les positions sur la question kurde, celle du renvoi des réfugiés syriens et du culte du nationalisme turc sont partagés par les deux hommes. Sur les déplacés syriens, Erdogan a préféré monnayer leur accueil par d’importantes compensations financières consenties par l’Union européenne.
« J’invite nos électeurs qui ont voté pour nous à soutenir M. Erdoğan au second tour« , a demandé, lors d’une conférence de presse organisée à Ankara, Sinan Ogan qui explique son ralliement par le fait que le social-démocrate Kamel Kiloçdaruglu et ses alliés « n’ont pas pu convaincre les électeurs par leurs projets d’avenir. »
Sans surprise, il a informé avoir conduit son soutien autour de la nécessité de : « lutter contre le terrorisme, établir un calendrier pour renvoyer les réfugiés et renforcer les institutions étatiques turques.«
Pour rappel, lors du premier tour, Erdoğan avait obtenu 49,5% des suffrages alors que le Kemal Kiliçdaroglu en recueillait 44,9%, ce qui fait un écart de 2,5 millions de voix entre les deux hommes. Pour sa part, Sinan Oğan, arrivé troisième, a engrangé environ 2,8 millions des voix. Un score qui fait de lui le faiseur de roi. Pour l’instant donc, la situation économique et sociale particulièrement difficile dans laquelle Erdogan a plongé son pays ne semble pas avoir trop affecté son autorité même si, à l’inverse des deux précédents scrutins remportés au premier tour, il a, cette fois, du concéder un second tour. Lors de cette élection qui cumule l’élection présidentielle et les législatives, l’AKP, le parti d’Erdogan, s’est d’ores et déjà assuré une majorité absolue au parlement.
Le cocktail islamo-nationaliste sur lequel surfe Erdogan apparait toujours opérant en Turquie. Verdict le 28 mai.
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Le neveu du président de la RASD intercepté au Panama

Tahar Ould Akeik, neveu d’Ibrahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique, RASD et secrétaire général du Polisario, mouvement politco-militaire qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, a été intercepté à l’aéroport international de Tacumen ( Panama ) pour avoir introduit dans le pays une somme de 65.000 dollars qu’il n’a pas déclarée. Arrêté et mis en garde à vue, il est interdit de quitter le territoire panaméen sur décision du Parquet et attend son procès programmé pour le 9 juin 2024.
Selon le forum FORSATIN, une site critique envers le Polisario, l’Ambassade d’Algérie au Panama, aurait tenté d’intercéder en faveur du Sahraoui pour, notamment, tenter d’éviter une trop grande publicité médiatique au dossier ; initiative jusque-là demeurée vaine puisque Tahar Akeik est toujours interdit de sortie du territoire panaméen. Le même forum a même fait savoir que le neveu de monsieur Ghali serait propriétaire d’une société d’import qui activerait entre la Chine, Cuba et le Panama.
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La Russie envisage de supprimer les visas pour des pays musulmans

« Un travail est en cours. Globalement, notre intention est de supprimer le régime des visas. C’est très important à la fois pour le tourisme et pour les affaires« , a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères et envoyé spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov qui s’exprimait devant les journalistes ce jeudi en marge des travaux du 14éme Forum économique international Russie-Monde islamique à Kazan (capitale du Tatarstan située à 700 kilomètres à l’est de Moscou). Un évènement dedeux jours qui rassemble plus de 7000 participants venus de 85 pays et qui est donné comme le premier site d’échange économique entre la fédération de Russie et le monde musulman.
M. Bogdanov a révélé que cette approche dont l’objectif est de supprimer les visas était également préconisée pour l’Indonésie, la Malaisie, les pays du Golfe et « des partenaires traditionnels comme la Syrie, l’Irak et l’Egypte. »
Le responsable russe n’a pas avancé d’agenda quant à la mise en œuvre de cette projection mais il a tenu a préciser : « globalement, c’est dans cette direction que nous irons, nous avons déjà beaucoup avancé« .
La tenaille chinoise et occidentale
Isolé sur le plan diplomatique et confronté à des difficultés de plus en plus complexes sur le terrain ukrainien, Vladimir Poutine semble jouer son va-tout dans la construction d’un bloc géopolitique dont le noyau dur seraient les pays du BRICS mais qui aspireraient d’autres nations du sud pour faire contre-poids au monde occidental.
Reste à savoir si les pays musulmans aux intérêts et au positions diverses voire antagoniques vont adopter une position commune durable face une proposition qui suppose réciprocité. Autre écueil, la Chine, dont la relation avec la Russie est considérée par certains observateurs comme une mise sous tutelle, va-t-elle accepter que Moscou joue un rôle dépassant l’autonomie économique et stratégique qu’elle a assignée à un allié dont elle ne supporte les initiatives intempestives que dans la mesure où elles ne contrarient pas trop son hégémonie commerciale, financière et économique.
Entre les pressions de plus en plus manifestes de l’occident et les marges de manœuvres concédées par le puissant allié chinois, le Kremlin est appelé à jouer un délicat numéro d’équilibrisme dont nul ne peut prédire, pour l’instant, les impacts sur son économie et un potentiel militaire déjà bien dégradé.
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France. Un ancien président de la Républiques condamné : une première

L’ancien président de la république Française, Nicolas Sarkozy, a été condamné ce mercredi 17 mai en appel à Paris à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire des écoutes. Son avocate a aussitôt annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation. La cour d’appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre l’ancien président de la République, âgé aujourd’hui de 68 ans.
Les avocats de l’ancien président ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. Ce recours suspend les effets de la condamnation. Son avocat, Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat, Gilbert Azibert, ont été reconnus coupables d’avoir noué un « pacte de corruption » avec Nicolas Sarkozy, en 2014, et condamnés à la même peine.
Nicolas Sarkozy reste libre de ses mouvements, jusqu’à ce que la juridiction suprême (chambre criminelle) ait statué.
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La tension entre les USA et la Chine fait plonger le baril

Les prix du pétrole ont chuté aujourd’hui, lundi, 16 mai à travers les différents marchés pétroliers. Les diverses sortes de Brent, ont connu une baisse de 2 à 6 dollars le baril, passant à 75 et 69 dollars. Cette chute est une conséquence directe des inquiétudes concernant la demande de carburant aux États-Unis et en Chine, les plus grands consommateurs mondiaux. Cette inquiétude quant aux tensions entre ces deux puissances l’a l’emporté sur l’optimisme concernant les approvisionnements serrés en raison des réductions de la production du groupe OPEP +, et les États-Unis ont repris acheter pour ses réserves. Ainsi et selon plusieurs médias, dont CNN et l’Agence Reuters, à 04h06 GMT, les contrats à terme sur le brut Brent ont chuté de 6 dollars pour se fixer à 73,54 $ le baril. Les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate ont chuté de 4 dollars, cède qui porte le baril à 69,46 $.
La semaine écoulée, les deux indices de référence ont chuté pour la quatrième semaine consécutive, soit la plus longue période de baisse continue sur une base hebdomadaire depuis septembre 2022, en raison des craintes que les États-Unis n’entrent en récession en raison de l’existence d’un « possibilité élevée » d’un défaut historique de remboursement de la dette des USA, qui approchent dangereusement du défaut de paiement au cours des deux premières semaines de juin.
Les investisseurs ont recherché des valeurs refuges telles que le dollar américain, ce qui a stimulé le billet vert et rendu les matières premières libellées dans cette monnaie plus chère pour les détenteurs d’autres devises. Par ailleurs, l’OPEP+ a annoncé en avril des réductions de production supplémentaires d’environ 1,16 million de barils par jour, portant la réduction totale des volumes à 3,66 millions barils par jour.
Cependant, le ministre irakien du Pétrole Hayan Abdul-Ghani a déclaré que l’Irak ne devrait pas participer à de nouvelles réductions de la production pétrolière dans le cadre du groupe “OPEP +” lors de la prochaine réunion de ce groupe en juin. La secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, a déclaré samedi dernier, aux membres de la Chambre des représentants que les États-Unis pourraient commencer à racheter du pétrole pour la réserve stratégique de pétrole après avoir conclu une vente approuvée par le Congrès en juin.
R.B/Agences
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Élections en Turquie : Recep Tayyip Erdogan contraint à aller au second tour

Les Turcs doivent patienter une semaine de plus, pour connaître le nom de leur prochain président. En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan islamo-conservateur a été contraint à second tour, face à son adversaire politique Kemal Kiliçdaroglu, leader de l’opposition laïque. Ainsi et selon les estimations de ce lundi matin (10h30 heure de Paris), et alors que 99,38% des bulletins ont été dépouillés, le Président en exercice, Recep Tayyip Erdogan, qui brigue un troisième mandat, a obtenu, 49.42% des voix, alors que le candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a eu 44.95%. L’élection a enregistré un taux de participation important de 87.21%, une tradition pour les élections présidentielles en Turquie.
Les deux autres candidats, Sinan Oğan et Muharrem İnce, ont jusque-là obtenu respectivement, 5,20% et 0,43%. Muharrem İnce avait annoncé son retrait de la course quatre jours avant la date du scrutin. Il avait cédé à la pression de sa base qui veut apparemment renforcer la candidature de Kiliçdaroglu. Néanmoins, administrativement son nom a été maintenu puisque le processus avait déjà été lancé.
Pour ce qui est des législatives (les deux élections sont organisées le même jour), c’est la « coalition du Peuple », menée par le parti de la justice et du développement, d’Erdogan, qui arrive en tête (99,27% des voix ont été dépouillées jusqu’à lundi 15 mai à 10h30), avec 321 sièges sur 600. Le parti de la justice et du développement, à lui seul, a décroché 266 sièges. Cette coalition est donc majoritaire à l’Assemblée turque. La « Coalition de la Nation » (opposition) a quant à elle obtenu 213 sièges. Le parti « Gauche verte » a obtenu, pour sa part, 62 sièges.
R.B/ Agences
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Raids aériens de Tsahal sur la bande de Gaza : 13 civils, dont 4 femmes et 4 enfants tués

Cette fois, la dangereuse escalade qui prévaut dans les territoires occupés en Palestine a fait 13 morts, dont 4 enfants et 4 femmes et plus de 120 blessés palestiniens. Ces victimes civiles ont été enregistrées ce mardi à l’aube, lorsque l’armée israélienne a effectué une opération dans la bande de Gaza, baptisée « La flèche préventive. » Une attaque qui visait à éliminer trois dirigeants des « Brigades al-Qods », la branche armée du Mouvement du Jihad islamique contre laquelle l’aviation israélienne a lancé plusieurs frappes aériennes. Une action qui a fait réagir le Conseil de sécurité de l’ONU qui a convoqué une réunion extraordinaire ce mardi matin dans le but de tenter de trouver une issue favorable à cette spirale meurtrière généralement engendrée par des tirs de roquettes du mouvement islamiste palestinien auxquels font souvent suite des répliques sanglantes israéliennes.
Toutefois, à cause du veto des Etats-Unis, les membres dudit Conseil, se sont contentés, pour le moment, d’un communiqué laconique. En effet, et selon le document obtenu par l’AFP, le Conseil de sécurité de l’IONU, a fait part de « sa grave préoccupation face aux tensions et violences croissantes dans la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est » et aux exactions commises par l’armée israélienne à l’encontre des Palestiniens.
Ces derniers sont empêchés depuis jeudi par des colons épaulés par Tsahal de rejoindre l’esplanade des Mosquées ; ce qui a donné lieu à de violents heurts.
Dans la nuit de lundi à mardi, des roquettes tirées depuis la Bande De Gaza, ont été interceptées par la DCA israélienne, rapporte l’agence Reuters. Certains de ces projectiles ayant échappé à la défende anti aérienne ont endommagé plusieurs habitations de Jérusalem-Ouest.
Selon un responsable palestinien cité par l’AFP, les Brigades Al-Qassam ont lancé des roquettes contre les positions israéliennes à Jérusalem « en réponse à ses crimes et à son agression contre la Ville sainte et à ses abus contre notre peuple à Cheikh Jarrah et à la mosquée Al-Aqsa », a-t-il fait savoir. La riposte de l’aviation israélienne a été de bombarder des positions « stratégiques » du Hamas, précise l’agence Reuters. « Deux sites dans la ville de Beit Lahia au nord de la bande de Ghaza et la ville de Rafah dans le sud de l’enclave palestinienne ont essuyé des bombardements », précise Reuters.
R.B/Agences
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La Syrie réintègre la Ligue arabe

Douze ans après son exclusion, la Syrie réintègre son siège au sein de la Ligue arabe, a annoncé ce dimanche cette institution qui regroupe vingt-deux nations. « Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siégeront de nouveau à la Ligue arabe », indique le texte voté par l’ensemble des ministres affaires étrangères dans une réunion tenue à huis clos au siège de la Ligue arabe dans la capitale égyptienne.
C’est une véritable victoire pour le régime de Bachar Al-Assad, qui au fil des années, a su renouer et renforcer ses liens avec certains pays membres, dont l’Algérie. Le chef d’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, n’a jamais caché son soutien « indéfectible » à la Syrie et a pesé de tout son poids pour son retour dans le concert des nations arabes.
Récemment encore, lors d’un entretien accordé aux différents organes de la presse nationale, le chef de l’Etat a affirmé que ce que fait l’Algérie envers la Syrie part du principe qu’il s’agit d’un membre fondateur de la Ligue arabe et que « ce pays frère ne saurait être privé de ses droits ».
Au cours de la même rencontre, Tebboune a souligné que la position de l’Algérie à l’égard de la Syrie « n’a jamais changé ». Il ajoutera sibyllin « l’isoler ou non ne veut pas dire la priver de ses droits ».
Pour rappel, Le régime de Bachar Al Assad avait été banni après l’utilisation de gaz toxiques contre les civils. Un crime qui n’avait pas empêché Poutine de garder à son protégé syrien sa confiance.
Il demeure que la levée de l’exclusion arabe n’a, pour l’instant, pas induit un changement de poosition de l’Union Européenne qui maintient sa rupture politique et diplomatique avec Damas.
R.B
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Poutine indésirable en Afrique du sud

Si le président russe Vladimir Poutine se rendait au mois d’aout en Afrique du sud pour participer à la réunion des Brics qui regroupent la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, il risquerait d’être arrêté par les autorités sud-africaines. Comme tous les signataires de l’Acte de Rome qui a présidé à la naissance de la Cour Pénale internationale, la CPI, Pretoria n’a, en principe, pas d’autres choix que de livrer Poutine à cette institution qui a émis contre lui un mandat d’arrêt pour « déportation d’enfants ukrainiens ».
L’affaire est délicate car l’Afrique du sud a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine. Le pays vient d’ailleurs d’acceuillir des manœuvres maritimes russo-chinoises au mois de février passé.
Pourtant, dans un premier temps, Cyril Ramaphosa, le président sud-africain avait tenté de ménager son alliance avec Moscou en affirmant sa volonté de voir son pays se retirer de la CPI. En effet, le 25 avril il déclarait : « Le parti au pouvoir a décidé qu’il était prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI, en grande partie à cause de la manière dont la CPI a été perçue comme traitant ce type de problèmes. » Une déclaration manifestement précipitée puisque des sources gouvernementales qui se sont référées à la commission installée par le président sud-africain lui-même afin d’analyser le mandat d’arrêt lancé contre Poutine ont averti : « Nous n’avons pas le choix de ne pas arrêter Poutine (…) S’il vient ici, nous serons obligés de le détenir. »
Un précédent s’était déjà posé avec le cas du soudanais Omar El Bachir, lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de La Cour pénal internationale. Il s’était retrouvé à Prétoria sans pour autant avoir été extradé. Pour l’instant, des tractations en coulisse sont menées pour convaincre Poutine de renoncer à son déplacement et de lui demander d’accepter de participer à la rencontre des Brics par visio-conférence. Une présence au rabais à laquelle le tsar peut ne pas se plier de bonne grâce
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Présidentielle en Turquie : un scrutin aux enjeux multiples

Le 14 mai, la Turquie s’apprête à vivre un scrutin dans lequel le président sortant Tayyip Recep Erdogan est au coude à coude avec son concurrent le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu soutenu par une coalition composée de six partis.
Le lent crépuscule d’Erdogan
Accroché au bras de ses fidèles, Erdogan, qui a dû arrêter sa campagne pendant trois jours suite, dit son entourage, à une virose intestinale avance péniblement dans la foule. L’homme est à l’image du pays sur lequel il règne depuis 20 ans : malade. L’économie est en berne, la livre dégringole et l’inflation érode le pouvoir d’achat de classes moyennes. La gestion calamiteuse du dernier séisme n’arrange pas les affaires du dirigeant turc. Enfin, la répression, déjà rude, se durcit contre les opposants pour les empêcher de développer des critiques offensives contre un bilan social et économique décrié par des couches de la population qui avaient accordé leur suffrage à deux reprises à l’homme qui se traine aujourd’hui péniblement dans ses brèves sorties électorales . Erdogan sait bien que sa candidature risque de ne pas se remettre d’un débat qui tournerait autour de son bilan économique et politique. Aussi a-t-il décidé de faire diversion en invoquant le thème éculé mais toujours apprécié des despotes : la dénonciation de l’ennemi extérieur et de ses relais internes. Faisant le parallèle avec le putsch manqué de 2016, le ministre de l’intérieur a déclaré : « c’est net : le 14 mai 2023 est une tentative de coup d’État politique de l’Occident. Une tentative de coup d’État où tous les préparatifs sont en place pour éliminer la Turquie. » Des propos qui ont aussitôt provoqué une indignation générale dans l’opposition qui demande la démission dudit ministre. En Turquie, la répression atteint ses limites car malgré les pressions et les menaces qui pèsent sur les militants partisans et ceux de la société civile, la formation du reïs, l’AKP a perdu des villes comme Ankara.
La dérive islamiste
Quand il est arrivé au pouvoir, Erdogan avait séduit. Beaucoup d’observateurs voyaient en lui un musulman pratiquant modéré qui allait pacifier la société. Ses résultats économiques prometteurs et une relative ouverture envers les Kurdes confortaient dans leur jugement celles et ceux qui percevaient dans l’AKP un modèle de conservatisme démocratique duquel beaucoup espéraient voir émerger un équivalent musulman de la démocratie chrétienne.
L’autoritarisme qui s’accompagna d’une radicalité islamique allait rapidement faire déchanter observateurs et partenaires de la Turquie. La tentative de coup d’Etat lancée par les affidés de son ancien allié Fethullah Gulen allait précipiter un despotisme latent. Erdogan est rattrapé par les vieux démons du nationalise turc mixé désormais avec un islamisme décomplexé. Celui que l’on appelle le sultan d’Ankara ne cache plus sa volonté de restaurer la Khalifat ottoman dont il sera l’incarnation. Les emprisonnements arbitraires se succèdent et les libertés d’expression sont mises à rude épreuve. A l’étranger, la Turquie joue le rôle de chef de file du mouvement des Frères musulmans. En Asie centrale, Ankara se pose comme le pivot de la renaissance musulmane. Une stratégie qui se traduit, entre autres, par un soutien sans réserve à l’Azerbaidjan qui encercle les Chrétiens du Haut Karabach. Dans les eaux territoriales grecques, Erdogan multiplie les provocations. La politique est dispendieuse. Elle porte le budget de l’armée à près de 10% du PIB, ce qui se ressent sur les investissements et les acquis sociaux.
La campagne présidentielle s’annonce d’autant plus incertaine pour Erdogan que son concurrent rassemble autour de sa candidature un large éventail politique. L’homme est crédible et respecté. Récemment, il publie une vidéo où il annonce qu’il appartient à la communauté alévie. Une minorité religieuse de 5 millions de fidèles d’obédience chiite qui prône un islam de réflexion et dans laquelle femmes et hommes prient ensemble. L’existence de ce culte est à peine tolérée ; les sunnites les plus conservateurs voyant dans cette confession une hérésie. Saluée par l’ensemble de l’opposition comme « un acte de courage et de sincérité », la vidéo est vue par plus de 110 millions d’internautes dans un pays qui compte 80 millions d’habitants. Fatigué par un sectarisme sunnite poussé à son paroxysme par l’AKP, les Turcs veulent en finir avec l’emprise de l’hégémonie religieuse sur la scène politique et son corollaire : la corruption.
Lorsque l’on demande aux diverses formations comment elles pourraient dégager un consensus pour élaborer un programme de gouvernement commun, une réponse fuse : « pour sauver la Turquie il faut d’abord que l’autocrate tombe. »
L’enjeu de l’élection du 14 mai a des implications géopolitiques qui dépassent largement les questions domestiques turques.
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