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MAROC. LAHCEN OULHAJ* : LA CONSTRUCTION RÉGIONALE NÉCESSITE…UNE VOLONTÉ POLITIQUE

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Les accords d’Abraham, outre le repositionnement géopolitique qu’ils ils impliquent, semblent définir un nouveau format du projet économique marocain. Si l’économiste que vous êtes partage cette perception, pourriez-vous nous dire de quoi est constituée cette nouvelle approche et, surtout, vers quoi tendrait-elle ?

Lahcen OULHAJ : Les accords d’Abraham, compris comme stratégie US de réconciliation et de rapprochement d’Israël avec ses voisins arabes, concernent davantage l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et Bahreïn. 

La coopération politique et économique entre Israël et le Maroc remonte aux années 1960-70. Les relations entre les deux pays ont été officielles entre 1994 et 2000. Aujourd’hui, il s’agit d’une reprise officielle de cette coopération qui ne s’était pas arrêtée. 

C’était Feu Hassan II qui évoquait assez souvent l’idée des fils d’Abraham (au sens religieux s’entend) et la nécessité de l’entente de ces fils et de l’alliance de l’argent (pétrolier) arabe avec l’intelligence et la technologie israéliennes ou juives de manière générale. 

Ces Accords d’Abraham n’impliquent donc pas de repositionnement géopolitique pour le Maroc. Notre pays s’est toujours défini et voulu comme faisant partie du bloc Ouest dirigé alors par les USA, et ce, depuis le débarquement des Américains à Casablanca, en 1942. Il y a eu des bases américaines sur le sol marocain, jusqu’aux années 1970. Il est vrai qu’après l’Indépendance (acquise en novembre 1955 et officialisée en mars 1956), il y a eu la tentation du mouvement des Non-Alignés et le progressisme ambiant de l’époque, surtout sous le gouvernement socialiste Abdallah Ibrahim (1959-1960). Les relations ont ainsi été établies avec la Chine Populaire, l’URSS, la Yougoslavie… Le renvoi de ce gouvernement ne s’était pas traduit par la remise en cause de ces relations, considérées comme purement économiques. Le Maroc est le seul pays africain à avoir signé un accord de libre-échange avec les USA, entré en vigueur en 2006. Cet accord a permis de multiplier par 5 le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, entre cette date et 2019. L’économie marocaine demeure libérale et ouverte sur le monde avec des accords de libre-échange avec 56 pays étrangers. Une coopération économique active existe entre le Maroc et le reste du monde : la Russie, l’Inde, la Chine, l’Europe, l’Afrique Subsaharienne, l’Amérique du Sud (Brésil surtout). Il n’y a pas de changement du positionnement géopolitique du Maroc. 

Toutefois, l’accord tripartite de décembre 2020, entre les USA, Israël et le Maroc, s’est traduit par la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur l’ensemble du Sahara (occidental), en contrepartie de la reprise des relations officielles entre Israël et le Maroc. Cela change radicalement la donne du conflit entre le Maroc et l’Algérie autour du Sahara. Cela a permis une coopération sans précédent en matière de défense entre Israël et le Maroc. Cela renforce considérablement les capacités militaires du Maroc. De même, l’accord se traduit par davantage d’investissements israéliens dans des domaines technologiques, au Maroc. Il y a également des promesses d’investissements américains et israéliens importants, surtout dans la région de Dakhla et en direction de l’Afrique subsaharienne. En somme, lorsque le quantitatif dépasse un seuil, il est perçu comme un changement qualitatif. Donc, si l’accord tripartite tient toutes ses promesses, on pourra parler de repositionnement géopolitique du Maroc. Mais, cela sera un résultat et non un choix nouveau. 

Il est vrai qu’avec la perte de poids économique et politique de l’Europe et des USA dans le monde pour la première et dans la région pour les seconds, le Maroc ne se sentait pas bien à l’aise dans ses relations traditionnelles avec ce bloc de l’Ouest, depuis surtout l’avènement du nouveau règne, en 1999. C’est ainsi qu’il a beaucoup renforcé ses relations économiques avec l’Afrique Subsaharienne, l’Amérique du Sud et l’Asie (Chine, Inde, Corée du Sud…) Le repositionnement géo- économique du Maroc date donc du début de ce siècle, bien que notre pays accordât, à cette époque, énormément d’importance à l’accord de libre-échange avec l’UE ; importance à tempérer, cependant, par le lancement des négociations de l’accord de libre-échange avec les USA, dès 2002, et du dialogue stratégique entre les deux pays.

La crise avec l’Algérie et la fermeture du Gazoduc Maghreb Europe (GME) donne à penser que le Maroc change les paradigmes de son marché énergétique : accélération des explorations des gisements de Guercif et Larache, sollicitation du géant israélien New med Energy pour les recherches, projet d’un port gazier à Mohammedia…C’est la fin du marché nord-africain ?

Lahcen OULHAJ : Il est vrai qu’il y a une certaine accélération dans ce domaine d’exploration et de traitement du gaz. Le Maroc a été forcé. Il doit trouver des solutions dans l’immédiat. A terme, il faudra bien un jour que tous les pays se passent du pétrole et du gaz comme sources d’énergie. Est-ce la fin du marché nord-africain ? Ce marché n’a jamais été autre chose qu’un souhait. Il n’a jamais été une réalité, sauf pour le gaz. Aujourd’hui, l’Algérie a choisi de fermer ce marché et de rompre toutes relations avec le Maroc. La géographie n’a pas été modifiée pour autant. Elle est toujours là. A long terme, même si nous serons tous morts, comme disait J.M. Keynes, les problèmes politiques disparaitront, les échanges et la coopération renaîtront et se développeront. 

Quand bien même le Maroc aurait-il amorcé un décollage économique viable, il reste que le développement n’est pas seulement une affaire comptable, même si cet aspect est important. L’environnement, la confiance, la stabilité conditionnent, en dernière instance l’émancipation durable d’un pays. 

Lahcen OULHAJ : Le Maroc a certainement réalisé des avancées socio-économiques ayant leur importance, au vu de la pauvreté de ses ressources naturelles. Mais, de là à parler de décollage économique réussi, il ne faut rien exagérer. Le pays a encore beaucoup de problèmes de sous-développement. Quant à la réussite dans un milieu hostile, elle est possible. Il n’y a qu’à considérer les exemples d’Israël, de la Corée du Sud… Au contraire. L’hostilité du milieu peut être un aiguillon. Évidemment, la confiance à l’intérieur du pays, la stabilité politique et sociale sont déterminantes pour la croissance et le développement. Je pense que la réforme constitutionnelle de 2011 et les politiques sociales adoptées ces dernières années ont beaucoup renforcé la stabilité politique et sociale du Maroc. Quant à la confiance des citoyens dans les gouvernants, elle passe par la bonne gouvernance dans tous les domaines – dont, surtout, la justice – impliquant la reddition des comptes. Les élections générales de septembre dernier ont été une sanction éclatante de l’incompétence pitoyable des islamistes à gérer la chose publique. Cela a dû renforcer la confiance des citoyens en eux-mêmes et en leur pouvoir de récompenser et de punir les politiques.

Le Maroc fait le choix de l’investissement massif de l’Afrique de l’ouest. On comprend la volonté de compenser la chimère nord-africaine par la projection vers d’autres espaces. Mais cette zone est aussi sujette à l’instabilité : Mali, Guinée, Burkina Faso viennent d’être des théâtres de coups d’état ? Renoncer au rêve nord-africain, malgré les échecs, n’est-ce pas lâcher la proie pour l’ombre ?

Lahcen OULHAJ : Il est vrai que beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne souffrent d’instabilité politique et sociale. Il est vrai qu’il y a des risques pour l’investissement. Seulement, les investissements marocains en Afrique Subsaharienne sont des investissements privés. Il n’y a pratiquement pas d’investissements publics, sauf pour des aides dans le domaine d’équipements culturels, religieux ou de santé. L’essentiel des investissements sont dans les secteurs financiers (banque et assurance), des télécommunications et de services (dont des activités liées au commerce des marchandises). Le capital privé est, de par sa nature, opportuniste. Il y va parce qu’il y a un profit à tirer, plus élevé qu’ailleurs. On peut donc imaginer que s’il y a des investissements privés marocains en Afrique Subsaharienne, c’est parce qu’il y a des marges bénéficiaires importantes et couvrant les risques encourus. Évidemment, l’État du Maroc a signé avec les pays récipiendaires un très grand nombre d’accords économiques et commerciaux visant, entre autres, la protection de ces investissements. Mais, le risque zéro n’est pas de ce monde. 

Concernant le rêve nord-africain, investir en Afrique Subsaharienne n’est pas incompatible avec le développement de relations économiques avec les pays de l’Afrique du Nord. Le Maroc avait signé l’accord d’Agadir avec la Tunisie, l’Égypte et d’autres pays du Moyen-Orient. Il y a donc des échanges avec ces pays, mais nos pays sont souvent concurrents, sur le plan commercial. Avec l’Algérie, il y a une complémentarité indéniable, mais ce n’est pas le Maroc qui a choisi de rompre. Les opportunités économiques sont réelles en Afrique Subsaharienne et loin d’être une ombre qui serait saisie au lieu de la proie. Malheureusement, la proie est pour le moment un mirage, dont il faut pour le Maroc se détourner. 

L’Afrique Subsaharienne est convoitée par toutes les puissances économiques mondiales. Ses atouts et ses potentiels contrebalancent, et de loin, ses servitudes. Même les USA qui avaient détourné leur regard vers l’Asie, semblent maintenant vouloir s’y faire une grande place. La Grande-Bretagne se retire progressivement de l’Europe et regarde vers de plus en plus vers l’Afrique…

Depuis la conférence du Caire de 1947, en passant par la conférence de Tanger, l’Union du Maghreb arabe ( UMA), l’Afrique du nord court derrière son destin. Ces échecs sont-ils le fait d’égoïsmes économiques latents ou explicites des États ou, au contraire, les échecs économiques sont-ils la conséquence logique d’une conception géopolitique erronée de la construction régionale ?

Lahcen OULHAJ : La construction régionale nécessite avant tout une volonté politique commune à tous les États de la région à construire. Les conférences du Caire et de Tanger n’ont pas été le fait d’États souverains, mais de mouvements politiques, plus ou moins isolés. La seule tentative des États a été la création de l’UMA à Marrakech, le 17/2/1989. Kadhafi a imposé l’épithète « arabe » à l’UM, que la constitution marocaine a d’ailleurs rejeté depuis 2011. Les conditions politiques (conflit du Sahara) et économiques d’une union n’étaient d’ailleurs pas réunies. En plus, 3 ans après cette création, Benjedid a été démis de ses fonctions et Taya de Maurétanie a été assez vite renversé. Aujourd’hui, tous les acteurs signataires de l’accord (sauf ce dernier) ne sont plus de ce monde. 

L’intégration régionale nécessite d’abord et avant tout une volonté politique de construire un ensemble économique intégré et fort. Ensuite, il faut libérer les forces économiques privées pour assurer cette intégration en l’encadrant sur les plans institutionnels et juridiques. L’exemple de l’UE est là. On peut s’en inspirer. Des adversaires sur le plan politique ne peuvent en aucun cas construire un projet économique commun. Au contraire, les égoïsmes économiques sont le moteur de la croissance et du développement. Il faut libérer les égoïsmes individuels. Les États ne doivent pas poursuivre des objectifs politiques dans le cadre d’un jeu à somme nulle : ce que je gagne tu le perds et ce que tu gagnes je le perds. Lorsque les États s’inscriront dans un jeu coopératif à somme positive (gain mutuel), la construction nord-africaine avancera. Elle pourra avancer rapidement étant donné la proximité non seulement géographique, mais aussi linguistique et culturelle.

Adn-med travaille à un sursaut des élites qui doivent assumer leur devoir de lucidité et de courage en transcendant les tensions conjoncturelles. Au bout de quelques mois des femmes et des hommes des trois pays commencent à échanger dans le respect des opinions de chacun malgré un climat officiel délétère.  Cet élan peut-il, à terme, dépasser les échanges intellectuels pour atteindre des acteurs économiques ?

Lahcen OULHAJ : L’économie ne se fait pas en l’air. Elle se fait nécessairement dans un cadre étatique. Il ne peut pas y avoir d’échanges et de coopération économique lorsque les États s’y opposent. La question politique est déterminante pour l’économique. Maintenant, les échanges intellectuels sont nécessaires, car ils peuvent à terme influencer les politiques. Il faudrait viser l’objectif de renversement de l’hégémonie mentale et culturelle chez les décideurs politiques en travaillant la jeunesse qui accédera tôt ou tard aux leviers de commande. Si les jeunes nord-africains sont convaincus que tous les peuples de la région devraient travailler ensemble pour se développer ensemble, lorsque ces jeunes arriveront aux centres de décisions, les choses changeront inéluctablement positivement. 

* Lahcen OULHAJ est Professeur de sciences économiques et Président de la commission permanente chargée de l’analyse de la conjoncture économique et sociale au CESE 

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Le G7 presse Tunis de conclure son accord avec le FMI

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Double sommation adressée à Tunis par les chefs du G7 réunis à Hiroshima au Japon. La Tunisie est appelée à conclure avec la FMI un accord qui traine depuis des mois et, dans la foulée, à répondre aux aspirations démocratiques du peuple tunisien. Et cela au moment où Kais Saïed embastille ses opposants dans des conditions judiciaires souvent frappées d’illégalité et qu’il déclare, au grand désespoir de sa cheffe du gouvernement Najla Bouden, que les conditionnalités du FMI ne seront pas acceptées.

Les termes du communiqué du G7 rend public le 20 mai sont pourtant d’une clarté qui ne laisse pas de place à des ambiguïtés.  « Nous réaffirmons notre soutien au maintien de la stabilité et de la prospérité dans les autres régions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (…) Nous encourageons le gouvernement tunisien à répondre aux aspirations démocratiques de sa population, à améliorer la situation économique du pays et à parvenir à un accord avec le FMI », préconise la déclaration finale du sommet.

Kaies Saied a longtemps spéculé sur des octrois avantageux venant des pays de la péninsule arabique. C’était du reste l’un des objectifs qu’espérait atteindre la délégation tunisienne à Djeddah lors du sommet arabe tenu dans cette ville ce vendredi.  Une attente déçue. Il est fini le temps où, pour peu qu’ils acceptent de diffuser la potion salafiste ou la doxa des Frères musulmans, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies du Golfe prêtaient sans compter « aux pays frères. »

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Algérie. L’usine de trituration des graines oléagineuses de Bejaia lancée le 26 mai

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Algérie. L’usine de trituration des graines oléagineuses de Bejaia lancée le 26 mai

Alors que le fondateur du groupe agroalimentaire Cevital, M.Issad Rabrab, a été placé sous contrôle judiciaire jeudi dernier ( voir adn-med.com du 19/05/2023), l’usine de trituration des graines oléagineuses appartenant au même conglomérat et qui a été bloquée du temps du régime de Bouteflika, devrait entamer sa production le 26 du moins en cours.

En effet et selon nos confrères du quotidien francophone El-Watan, c’est en présence du premier ministre et du ministre de l’industrie et la promotion pharmaceutique que cette usine sera inaugurée jeudi prochain.

D’après la même source, l’usine va triturer quotidiennement 11.000 tonnes de graines de soja, 6.000 tonnes de tournesol et 5.000 tonnes de colza pour produire de l’huile de table et de la farine pour aliments de bétail.

Le wali de Béjaïa, M. Kamel Eddine Kerbouche a assuré ce samedi à l’occasion d’une visite d’inspection sur le site que la cadence des travaux présage de la réception imminente du projet : « Les obstacles rencontrés à son lacement ont été levés. Les autorisations fournies pour raccorder le site aux réseaux d’eau et d’électricité ont encouragé les gestionnaires du projet à aller de l’avant » a-t-il déclaré. Le même responsable a estimé que cette unité va « contribuer à permettre à l’Algérie de stopper l’importation de la matière première oléagineuse » et au secteur agricole, de « se prendre en main et se développer dans ces créneaux ». Il a souligné, à cette occasion, que le colza « fait l’objet déjà d’un intérêt gouvernemental particulier ».

Cette mise en service met un terme à un blocage volontaire et assumé de la part de l’ancien régime qui aura duré plus de quatre ans sans qu’une explication n’ait jamais été donnée à une obstruction qui a privé l’Algérie d’un levier important à la promotion de sa souveraineté agro-alimentaire. 

R.B

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Algérie. Permis minier délivré pour l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour ( Bejaïa)

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Algérie : Permis minier délivré pour l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour ( Bejaïa)

Les choses s’accélèrent pour le projet de l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour, dans la wilaya de Bejaïa ( 200 kilomètres à l’Est d’Alger). En effet, l’opérateur australien, Terramin, vient de faire savoir qu’il a obtenu son permis minier. Cette société, a fait savoir sur son site internetÒÒ que l’Agence nationale des activités minière ( Anam), lui a octroyé son permis de miner ce vendredi 19 mai. « La délivrance du permis minier signifie que Tala Hamza satisfait à toutes les exigences réglementaires, financières et environnementales de la législation algérienne et peut désormais continuer son développement », indique le communiqué de Terramin.

Une précipitation qui nourrit les inquiétudes

 Plus tôt dans la semaine, plus précisément mercredi dernier, le ministère de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, avait annoncé que « toutes les démarches administratives liées au projet ont été achevées, et des travaux sont en cours pour compléter le reste des exigences de ce projet liées au transport, à l’eau, à l’avitaillement, à la préparation du poste d’amarrage au port de Béjaïa, etc. »

En conséquence, ajoute la même source « le secteur de l’énergie et des mines a réuni toutes les conditions nécessaires au lancement effectif du projet (exploitation de la mine et construction de l’usine) au mois de juillet prochain, à condition qu’il démarre avec une production effective au cours du mois de décembre 2025 ».

Assurances peu audibles par les populations

Pour rappel,ce projet est sur une assiette d’une superficie estimée à 234 hectares, en réserve exploitable estimée à 34 millions de tonnes. Monsieur Arkab, avait également réaffirmé que « le démarrage de l’exploitation minière se fera conformément à l’étude de faisabilité du projet, qui est approuvée conformément aux règles stipulées dans les exigences liées à la protection de l’environnement, qui sont compatibles avec les exigences environnementales et la spécificité de la mine, sans négliger l’impact positif sur l’exploitation de ce projet structuré et stratégique pour le pays et le développement économique de la région en particulier, en plus d’ouvrir de nombreuses opportunités d’emploi pour les titulaires de diplômés universitaires et diplômés des centres de formation professionnelle et des jeunes de la région en créant environ 780 emplois directs et 4000 emplois indirects. »

L’insistance sur les retombées sociales et économiques bénéfiques sur la région vise manifestement à rassurer les populations locales qui ont de tout temps exprimer leur réserve sur l’éventuel impact de cette exploitation, essentiellement sur  les nappes phréatiques de la rivière Soummam qui fut de temps l’artère vitale de cette vallée.

Le ministre met également en avant «  les formations dans ce domaine et en les intégrant dans le projet plus tard, avec une priorité donnée aux jeunes de la région, des rencontres et de préparation de séminaires seront également tenus par les cadres du secteur minier et par la société mixte algéro-australienne (Western Mediterranean Zinc WMZ) en charge de la mise en œuvre et de l’exploitation du projet, avec toutes les personnes intéressées, notamment les représentants de la société civile, professeurs d’université, chercheurs et économistes », conclut le communiqué.

Paradoxalement, les répétitions des autorités sur les garanties environnementales du projet ne calment pas l’inquiétude des citoyens. « Sans le climat général de répression qui prévaut dans le pays, ce chantier n’aurait jamais vu le jour, en tout cas pas dans ces conditions. On n’associe pas les riverains et plus généralement la société civile après mais avant le début des travaux. » s’indigne un des animateurs du mouvement qui avait longtemps contesté l’exploitation de cde gisement.   

R.B

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Manque de devise en Tunisie : le syndicat des imams préconise l’annulation du hadj

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Manque de devise en Tunisie : le syndicat des imams préconise l’annulation du hadj

Le syndicat des imams a demandé au président de la République ce mercredi 17 mai 2023 de prononcer l’annulation du grand pèlerinage à la Mecque que s’apprêtent à effectuer les pèlerins cette année. Raison invoquée : le manque de devises étrangères.  

Le secrétaire général du syndicat des imams, Fadhel Achour qui intervenait sur les ondes de Diwan Fm a cependant tenu à expliquer que cette démarche n’était pas consécutive à la décision du ministère des affaires religieuses qui a fixé le cout du pèlerinage à de 19400 dinars tunisiens mais au manque de devises étrangères. « Notre société et notre économie souffrent de la rareté des devises étrangères (…) Les pèlerins devraient se montrer solidaires avec l’État », ajoutant que cet acte ne participe pas d’un moment de festivité mais d’un geste qui doit être accompli selon les conjonctures et l’environnement dans lesquels vivent les communautés :  « Ce n’est pas une saison touristique. Il s’agit d’un rite. L’argent doit donc être affecté à ceux qui en ont besoin ».

Fadhel Achour a saisi cette occasion pour relancer explicitement le débat sur la répartition des bénéfices générés par le Haj en arguant que le pèlerinage pouvait être une opportunité de voir des pays musulmans manifester leur solidarité les uns avec les autres avant d’inviter l’Arabie Saoudite à envisager une redistribution des profits tirés du pèlerinage au profit de pays dont les ressources sont les plus modestes. 

Pour rappel, le Hadj a rapporté à l’Arabie Saoudite en 2022 plus de onze milliards de dollars.  

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Le Maroc présente sa première marque automobile

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Le Maroc présente sa première marque automobile

C’est au Palais Royal de Rabat qu’a eu lieu ce lundi la présentation de la voiture du premier constructeur marocain. C’est le prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain.

Le véhicule présenté au Roi est un produit de la société Néo-Motors  qui a installé une usine dans la localité d’Ain Aouda située dans la zone de Rabat-Salé. Le prototype a reçu l’homologation de l’Agence nationale de la Sécurité routière au début de l’année 2023.  

Selon les indications fournies par le producteur, le moteur sera alimenté en hydrogène avec un réservoir qui permet d’assurer une autonomie donnée comme appréciable mais non précisée. Les mêmes sources assurent que la recharge peut se faire en quelques minutes. Quant à la carrosserie , elle a été réalisée avec l’assistance du célèbre designer italien Pinifarina. 

La production est destinée autant au marché intérieur qu’à l’exportation. Les promoteurs tablent sur une capacité annuelle de 27.000 voitures avec un taux d’intégration de 65%. L’entreprise prévoit l’ouverture de son usine pour juin 2023 et la commercialisation devrait suivre dans la foulée. 

Ce projet a mobilisé un capital initial de 156 millions de dirhams ( 14,1 millions d’euros) et devrait parvenir à créer 580 emplois. Pour rappel, le site de production de voitures de marque Dacia  de Tanger est déjà un exportateur important de voitures vers l’Europe.    

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Le GPL algérien s’exporte en Chine

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Le GPL algérien s’exporte en Chine

Outre le pétrole et le gaz, l’Algérie exporte désormais son gaz propane liquéfié (GPL) en Chine. C’est suite à un contrat, dont le montant n’a pas été divulgué que la société publique des hydrocarbures, Sonatrach, vient d’annoncer la signature d’un accord avec la société chinoise Wanhua Chemical. « Le contrat en question porte sur un approvisionnement régulier du marché asiatique en GPL algérien, marquant ainsi un tournant significatif pour les exportations algériennes de GPL, permettant également, l’introduction de la référence algérienne de prix des GPL sur le plus grand marché régional au monde », peut-on lire dans un communiqué rendu public par Sonatrach ce mardi. 

Ledit communiqué met en exergue « la volonté » des deux pays à renforcer leur coopération dans le domaine des hydrocarbures et la pétrochimie. « A travers cet accord, les deux compagnies confirment ainsi leur volonté d’établir une relation commerciale durable et fructueuse dans le domaine des GPL en particulier et de la pétrochimie en général », est-il en outre mentionné. 

Selon un rapport de l’Organisation arabe du pétrole, les marchés européens ont été jusque-là destinataires de toutes les exportations de gaz liquéfié de l’Algérie. Cette dernière, a pu conquérir le marché asiatique, car elle a pratiquement doublé sa production, passant en 2021 de 10.2 millions de tonnes, à 18.7 millions de tonnes en fin 2022. En outre, l’Algérie est devenue premier exportateur de GNL ( Gaz naturel liquifié), en Afrique, détrônant le Nigeria.

Une analyse des données de flux de Refinitiv Eikon, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de données en temps réel, a montré que les exportations de GNL du Nigeria ont diminué en janvier dernier, rapportent plusieurs médias.

R.B

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Auchan s’implante en Algérie

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Après l’enseigne française de grande distribution, Carrefour, c’est au tour d’Auchan de s’implanter en Algérie. En effet et selon un communiqué rendu public, lundi, la franchise détenue par la famille Mulliez, signale : «  Après le Sénégal et la Côte d’Ivoire, Auchan Retail, poursuit son développement sur le continent africain. L’enseigne annonce, ce jour, la mise en œuvre d’un partenariat global avec le Groupe Great Way et la signature d’un accord en Algérie où le Groupe Great Way est un acteur majeur de la distribution. Un premier magasin ouvrira à Alger au 4ème trimestre 2023 », précise le document. 

Selon ce groupe déjà implanté dans 13 pays dans le monde, ses investissements en Algérie, iront crescendo, puisqu’il indique qu’un « développement ultérieur à travers le pays est d’ores et déjà envisagé ». Ce partenariat sera élargi également à « la création de filières agricoles et la production agroalimentaire locale », lit-on dans le communiqué. 

Dans ce sens, les deux parties se fixent un objectif commun à atteindre et des ambitions dans le développement du secteur de l’agriculture à travers la création de « filières agricoles locales et responsables, gages d’une alimentation saine et créatrices d’emplois et de valeur pour le pays », lit-on dans le communiqué. 

L’enseigne ne donne pas l’emplacement de sa future grande surface. Il est cependant fort probable qu’elle soit implantée à la sortie est d’Alger, en lieu et place d’Ardis, propriété du groupe Arcofina, qui faut-il le rappeler, a plié bagage en automne dernier, après des difficultés financières.

L’implantation de l’enseigne française est, pour l’instant, l’undes  premiers signes de la concrétisation d’une coopération algéro-française toujours fluctuante. 

R.B

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Algérie. Le gisement de zinc et plomb d’Amizour ( Bejaïa) sera exploité

Des années de tergiversations gouvernementales

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Algérie. Le gisement de zinc et plomb d’Amizour ( Bejaïa) sera exploité

Le gouvernement algérien vient de donner son feu vert pour l’exploitation du gisement de zinc et plomb d’Amizour  (  wilaya de Bejaia, 200 kilomètres à l’Est de la capitale). En effet, le Conseil du gouvernement qui s’est réuni ce mercredi soir a émis un avis favorable concernant les enquêtes diligentées pour les études de faisabilité. « les études de faisabilité relatives à ce projet ont montré qu’il s’agit d’un projet économiquement rentable, avec des retombées certaines pour la région et pour le pays », indique le communiqué du gouvernement. De ce fait, la commission chargée de l’évaluation de ce méga projet, a  émis son approbation quant à l’accélération de la mise en œuvre pour l’exploitation de cette mine. « le gouvernement a examiné et validé la feuille de route pour la réalisation de ce projet dans les meilleures conditions et délais », est-il en outre souligné. 

L’impact écologique inquiète toujours 

Le projet en question, dont l’exploitation a été confiée en février dernier, à la joint-venture algérois-australienne (Western Mediteranean Zinc (WMZ), s’étale sur 70 km2, englobant les communes de Tala-Hamza et d’Amizour, notamment pour l’identification des terres à exproprier et leurs indemnisations. En avril 2021, l’étude a été validée par les ministères de l’Intérieur, des Collectivités  locales et de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et des Energies renouvelables. Au-delà de l’aspect économique de ce projet, c’est son impact sur l’écologie et la biosphère locale qui avait provoqué l’ire des riverains. Ces derniers, avaient tout fait pour imposer un « moratoire » sur son exploitation, jusqu’à ce que des études « sérieuses », attestent de la « non nocivité » de ce projet. En avril 2022, les riverains de ces deux localités,  lesquelles avaient protesté contre son exploitation.  «Il est urgent d’instaurer immédiatement un moratoire à ce projet, manifestement porteur de gros risques, afin d’épargner à Oued Amizour et à la région une éventuelle tragédie», avait suggéré le Dr Abderrezak Bouchama, chercheur, dans une contribution publiée dans le quotidien algérien El-Watan. Dans sa missive, M. Bouchama, avait estimé, tout comme les villageois, qu’« il est objectivement nécessaire de donner une information réelle, complète et transparente sur tous les aspects de ce projet et de demander l’avis des habitants, avant de poursuivre ce qui pourrait devenir une catastrophe humaine et environnementale nationale sans précédent». 

Un potentiel de 34 millions de tonnes 

Après moult tergiversations quant à la délivrance des garanties sur l’impact écologique et économique sur la région, la direction de la WMZ, avait tenu à rassurer tout un chacun sur la concrétisation et la mise en œuvre du projet. « A tout point de vue, il sera un projet minier modèle », avait assuré la directrice, Mériem Touati. Il y a lieu de noter que ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour l’Algérie de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Energie et des Mines en mars 2023. Ces chiffres confirment, selon le ministère, l’importance du projet qui va permettre de réduire la facture d’importation pour la satisfaction du besoin national et l’augmentation des recettes en devises grâce à l’exportation de l’excédent de la production. Il reste à connaitre les réactions des populations locales de temps opposées au lancement de chantier dont les territoires d’exploitation dominent la fameuse c-vallée du fleuve Soummam,la seule artère hydrolysée qui traverse toute la partie occidentale de la wilaya.

R.B

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Algérie. Le tronçon autoroutier reliant Takrit-Sidi Aïch ( Bejaia ) enfin livré

La date de la mise en service fixée

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Algérie. Le tronçon autoroutier reliant Takrit-Sidi Aïch ( Bejaia ) enfin livré

La mise en service du tronçon reliant Takrit-Sidi Aïch, relevant de la wilaya de Bejaïa ( 200 kilomètres à l’Est d’Alger), sera effectuée le 30 juin prochain, assurent les responsables de l’entreprise chinoise CRCC, chargée de la réalisation de la pénétrante autoroutière reliant Bejaïa à l’autoroute Est-Ouest. En effet et suite à une réunion regroupant les services de la wilaya de Bejaïa, l’Agence des autoroutes ( ADA), le commission du ministère des Travaux publics; l’entreprise chinoise a affirmé que la « cadence des travaux est en H24 afin de livrer ce tronçon à la date du 30 juin », a-t-on appris sur les ondes de la radio locale ( station Soummam).


De son côté, le directeur général de l’ADA, M. Moussa Khider, s’est exprimé que le même média ( voir vidéo), pour abonder dans le même sens « la date prévue pour mise en service de la section Takerietz-Timezrit de la pénétrante autoroutière sera maintenue pour le 30 juin ». Et de préciser : « la cadence des travaux est satisfaisante pour respecter les délais avancés ».

En 2017 deux tronçons distincts ont été livrés, à savoir celui d’Ahnif à Akbou qui fut ensuite prolongé jusqu’à Akhnak (Seddouk). L’ouverture de cette pénétrante sera un vrai soulagement pour les populations et les opérateurs économiques qui mettent en saison estivale plus de quatre heures pour parcourir moins de cent kilomètres. Le port de Bejaia qui dessert la Kabylie et une bonne partie des Hauts plateaux du centre voit son activité considérablement réduite par un accès routier soumis à un flux continu de camions qui plus est dans une région touristique particulièrement prisée.

Pour rappel, le projet a été décidé en 2005 mais la pose de la première pierre n’a eu lieu qu’en 2013. Il a été confié au consortium algéro-chinois Sapta-CRCC pour un coût initial de 1.5 milliard de dollars et un délai de réalisation de 30 mois. Désormais, il cumule plus de trois ans de retard sur le délai initial et a déjà englouti 3 milliards de dollars, soit le double du budget alloué initialement.
« Ce tronçon ne pouvait pas échapper à la gabegie qui a marqué le financement abyssal de l’autoroute est-ouest qui est probablement, avec celui de la mosquée d’Alger, l’un des plus grands scandales financiers que la pays ait connu depuis l’indépendance », souffle devant nous un des participants à l’émission radio Soummam.

R.B

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Économie

PIB des pays d’Afrique du nord. Le Maroc résiste mieux

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PIB des pays d’Afrique du nord. Le Maroc résiste mieux

Selon le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé : « Destins bouleversés : effets à long terme de la hausse des prix de l’insécurité alimentaire dans la région MENA », la Tunisie, l’Algérie comme le Maroc résistent assez bien à un contexte international lourdement impacté par la crise du Covid et les tensions géopolitiques consécutives à la guerre engendrée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis février 2024. Il demeure que ces estimations a priori rassurantes doivent être appréhendées avec prudence car les chiffres qui peuvent apparaitre comme appréciables sont à analyser en fonction de ceux des années précédentes marquées par une atonie économie globale.

Selon ce document, l’économie marocaine connaitra une croissance de 3,1% pour l’année 2023 et 3,3% en 2024, sachant que la moyenne de la région MENA s’établit autour de 3%. Pour ce qui est de l’Algérie le PIB devrait augmenter de 2,3% en 2023 mais en 2024 la croissance devrait se situer autour de 1,8%. Pour la Tunisie les chiffres sont moins bons. Le PIB qui avait augmenté de 2,5% en 2022 tombera à 2,2% en 2023 pour repartir à 2,6% en 2024.

Le Maroc bénéficie du redémarrage du secteur primaire mais la sécheresse persistante pèse toujours sur l’agriculture irriguée, un secteur qui représente un volume important des exportations du royaume.

L’économie algérienne est portée par le surenchérissement des hydrocarbures mais aussi une augmentation sensible des productions en dehors de ce secteur qui progressent de 3,1%. Le PIB algérien serait de 197,9 milliards de dollars en 2023 pour se tasser à 193,2 milliards de dollars en 2024.

Bien qu’ayant adopté des stratégies différentes, les trois pays d’Afrique du nord voient, pour l’instant, leur PIB évoluer dans des marges assez proches avec un léger avantage pour le Maroc et des perspectives plutôt sombre pour la Tunisie où un président dédaignant les aspects économiques bride, par des injonctions imprévisibles, le gouvernement qui ne sait plus quoi dire à des partenaires exigeant cohérence et transparence dans la gestion du pays.  

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