ALGÉRIE. NOUVELLE POLÉMIQUE INTERNATIONALE, L’UNICEF CIBLÉE
Après la charge lancée par l’agence officielle APS, suivie par le président du conseil de la Nation (Sénat), contre la banque mondiale au mois de décembre, c’est au tour de l’UNICEF de subir l’ire de la même agence et pour les mêmes raisons : la publication de son rapport d’évaluation. Et la charge qui n’est pas moins violente que la précédente renvoie au même coupable : le Makhzen marocain qui aurait corrompu le responsable de la représentation onusienne à Alger. Le rapport titré « La transition des 15-24 ans vers la vie adulte » donne une vision péjorative de l’état dans lequel se trouve ces jeunes : “Rudement touchés par le chômage et la précarité, les jeunes algériens sont également confrontés à une faible scolarisation et une exclusion économique”, argue l’UNIEF.
L’APS réplique en rappelant que « La logique veut que l’UNICEF mette en exergue la place importante qu’occupe les enfants dans la politique de l’État. Rien que pour cette rentrée scolaire, plus de 12 millions d’enfants ont rejoint le banc des écoles aux frais de l’Etat » et de préciser que : « L’Algérie qui est le premier pays hors Europe à instaurer une allocation chômage, le premier dans la sécurité alimentaire en Afrique, est un modèle à suivre, ce que ce rapport a, hélas, occulté, en préférant faire dans les fake-news sur le décrochage scolaire, le chômage des jeunes, l’accès des femmes à l’emploi ou encore les accidents de la route ! Où et pourquoi cette organisation est-elle allée chercher ça ? Si ce n’est pour absolument noircir l’image de l’Algérie ».
Visiblement cette réaction ne suffit pas à calmer la colère des centres décisionnaires algériens puisque l’agence de presse dénonce un « énième rapport mensonger sur Algérie, qui porte la signature du représentant de l’UNICEF en Algérie, ce personnage qui émarge au Makhzen marocain, où il a obtenu son doctorat de médecine ».
La susceptibilité exacerbée des autorités algériennes vis-à-vis des constats élaborés par les institutions internationales est d’autant plus surprenante que dans le même temps, le pouvoir semble peu soucieux de l’image qu’il donne de lui-même sur la scène mondiale. Des centaines d’arrestations sont régulièrement opérées en dehors de toute norme judiciaire.