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REPORTAGE. AVEC LES SANS-PAPIERS ALGÉRIENS À MONTRÉAL par Younes LAMRI

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L’homme se camoufle dans ses vêtements chauds et enveloppants comme pour se fondre dans la grisaille urbaine et conjurer les risques des contrôles policiers : Djamel, la trentaine bedonnante et l’œil morne, a gardé ce réflexe de bête traquée qui doit éviter de se faire remarquer par des patrouilleurs quand il était un des nombreux sans-papiers à Paris ; précaution qui ne lui a pas pour autant évité l’expulsion vers l’Algérie.

Ne voulant pas renoncer à son projet de vivre sous des cieux occidentaux plus cléments, le jeune homme a abandonné ses études en deuxième année de comptabilité car, dit-il, il ne se voyait pas « passer sa vie à servir dans un entrepôt des grossistes qui raflent toutes les marchandises pour dominer le marché de la distribution ». La rancœur est grosse chez cet aîné d’une famille de quatre enfants dont le père, agent d’état civil à la commune, a tenu à assurer une formation solide à ses enfants. Comme nombre de ses camarades, Djamel se consumait dans son village niché sur l’un des pitons de la chaîne de montagnes bordant la plaine de la Medjana qui s’étend au nord la ville de Bordj Bou Arreridj jusqu’au jour où il a finalement pu se faire délivrer le visa qui lui a ouvert les portes du Canada. Mal vie qui cherche à se dissoudre sous d’autres cieux. Les grossistes, c’est, en fait, un alibi. 

Pour lui, l’Europe ou l’Amérique du Nord, c’est kif-kif. « L’essentiel était de fuir l’enfer », confie le clandestin professionnel. « Dès que j’ai mis les pieds à l’aéroport de Montréal, ma décision fut prise : je ne retournerai plus au bled », assure l’ancien parisien, bien décidé à « griller » son visa de six mois et voir venir.

Son ami Karim dont le front dégarni donne un petit air de sérieux à sa voix suave est arrivé bien avant lui au pays de l’Érable. Lui fait figure d’ancien. Il tente de rassurer le nouvel arrivant en lui expliquant qu’au Québec, la police n’arrête pas systématiquement des citoyens pour vérifier leur statut ou leur identité. « Oui, tu peux toujours philosopher toi ; moi, mon avis est tranché », rétorque, sceptique, Djamel au privilégié qui bénéficie du statut de réfugié, puisqu’il a pu obtenir en 2012 le fameux document marron du ministère canadien de l’Immigration et des Réfugiés.

Depuis 2001, l’Algérie est considérée comme un pays sûr par Ottawa. Cela veut dire que les demandeurs d’asile algériens ont moins de chance de voir aboutir leur requête. Il n’en demeure pas moins que quelques rares chanceux parviennent à passer à travers les mailles du filet de sélection. La majorité des candidats à l’immigration arrive en fait avec un visa touristique et décide ne pas retourner au pays. 

Pour se faire accepter comme réfugié, il faut se préparer au parcours du combattant en acceptant les interminables attentes des appels qui, d’ailleurs n’arrivent pas toujours, ou végéter dans les dédales d’une administration rigoureuse après des convocations surprises ; sans compter l’éventualité d’une réponse négative au bout du parcours, car ce statut n’est pas octroyé au premier venu.

En dépit de ces difficultés et incertitudes, on sait que les immigrés sans statut administratif augmentent chaque année même si les chiffres officiels n’offrent pas de précisions sur le nombre de demandeurs algériens.

Sur la rue Jean-Talon, les cafés Sables d’or et Barbes sont devenus des sites quasi officiels où les sans-papiers, en quête de conseils, viennent découvrir la meilleure méthode à suivre afin de se donner le plus de chances possibles de parvenir à la régularisation de leurs situations. C’est là qu’ils procèdent à des échanges d’informations et décortiquent ensemble les failles qui peuvent se nicher dans des lois concernant les réfugiés. L’exercice est souvent vain, la loi canadienne laissant peu de place aux interprétations.

En attendant de trouver une hypothétique issue positive à leur sort, les sans-papiers aspirant à un statut légal tentent quand même de survivre en travaillant au noir. L’emploi non déclaré est si répandu à Montréal que le gouvernement du Québec a mis en branle sa machine de contrôle. Récemment, une société de placement de travailleurs a été soumise à l’amende pour n’avoir pas déclaré des salariés qu’elle a pourtant engagés.

Affable et compatissant, Karim est devenu une sorte d’institution parallèle, une bouée de sauvetage pour de nombreux sans-papiers qu’il se fait un devoir de rassurer et d’orienter du mieux qu’il le peut dans leurs démarches. C’est ce qu’il souhaite faire admettre à son ami Djamel. Mais, l’éphémère Parisien qui a connu douze métiers et treize misères dans l’Hexagone ne veut pas se faire repérer par l’administration avant d’avoir pris ses marques. « Pour le moment, je bosse et je suis en bonne santé, c’est l’essentiel. La paperasse viendra après », soutient-il.

20.000 $ pour un mariage arrangé.

Rachid, un autre trentenaire, vigoureux et obstiné est technicien en bâtiment. Lui aussi a connu un parcours sinueux. Arrivé en 2017, il a tenté d’intégrer le milieu de la construction qu’il croyait connaître le mieux. Mais il a vite déchanté. « On voulait m’exploiter car je n’avais pas le droit de travailler », raconte Rachid.

Sans perdre de temps, il se trouve un autre job, toujours sous la table, dans la distribution de publi-sacs. Travailleur acharné, il a pu mettre de côté un petit pactole durant son séjour de six mois. 

Rachid, une boule de « chemma » (tabac à chiquer) sous la lèvre supérieure, nous dit qu’il a passé beaucoup de temps au café pour glaner les informations qui lui permettraient de sortir de la clandestinité. Ne voulant pas déposer son dossier pour un statut de réfugié, en raison des chances qu’il sait minimes de se faire accepter, il se résolut à explorer autre chose, tout en continuant son travail au noir. Il a quand même trouvé le temps et le moyen de repartir au pays pour sept mois et d’en ressortir pour revenir à Montréal. Une affaire compliquée « d’héritage mal soldée », lâche-t-il sans s’attarder sur ses déboires familiaux. 

C’est dans une fabrique de manufacture de produits cosmétiques, à l’occasion d’une rencontre fortuite que la chance lui sourit. Une collègue de travail, au courant de son projet, lui met la puce à l’oreille. Elle lui propose un mariage arrangé avec une femme divorcée. L’opération devait couter 25.000 $ avec une clause de divorce. Pugnace, Rachid avait réussi à négocier un rabais de 5.000 $.

Ce genre de trafic n’est pas répandu au Québec, contrairement à la France où le commerce du mariage blanc a fait florès dans l’Hexagone particulièrement dans les années 1990-2000…avec son lot d’arnaques.

Le secret de Rachid n’a pas été gardé bien longtemps. À l’époque des « préliminaires » déjà le « vieux » Karim, devenu aussi par la force des choses le chroniqueur du café, avait tenté de l’avertir. Une connaissance commune, Samir pour ne pas le nommer, glissa-t-il malicieusement, avait dû débourser, lui aussi, la bagatelle de 25.000 euros pour « arranger » un mariage qui a failli virer au chantage glauque, puisque qu’une femme qui s’était mise de la partie avait voulu faire monter les enchères à trois reprises. C’était sa manière de dissuader les jeunes de ne pas céder à ce genre de tentations. 

Rachid, lui, a pu échapper à ces marchandages. Après l’entame des formalités administratives du mariage, il avait attendu 18 mois pour faire reconnaitre sa liaison factice. La pandémie de COVID-19 avait perturbé beaucoup de services publics, allongeant d’autant les délais des traitements définitifs des dossiers. « Au moins, avec cette inscription, j’avais pu travailler légalement », se convainc le futur ex marié qui avait recouru à l’aide juridique pour son divorce, issue tacite convenue d’un commun accord dès le départ dans ce genre d’alliances. Et c’est désormais chose faite.

Officiellement divorcé à 36 ans, il pense enfin à refaire sa vie comme résident permanent. « Pas sûr d’avoir les papiers si j’avais demandé le statut de réfugié », se persuade Rachid, avant de prendre congé de ses amis attablés au café, la carte de résident dans la main droite et la boîte de « chemma » dans la paume de l’autre.

Ces trois cas sont loin d’être isolés. Nous avons rencontré d’autres sans-papiers qui n’ont pas voulu témoigner. Les individus vivent des situations sociales et matérielles plus ou moins tendues, mais tous présentent un point commun : aucun ne veut repartir en Algérie. La majorité des jeunes Algériens quitte le pays dans des conditions de grande précarité et une fois à l’étranger, ils redoublent d’ingéniosité pour régulariser leur situation et s’établir légalement dans le pays d’accueil. « Notre pays n’a rien à nous offrir », déplore laconiquement Djamel, toujours réfugié dans sa doudoune, alors que la saison hivernale est déjà loin derrière. Son passage à Paris au cours duquel il s’est accoutumé à esquiver les contrôles policiers a laissé des traces au point de tressaillir à la vue de la moindre patrouille. 

Une tension qui s’accumulant au désespoir qui a rongé les vies dans les pays d’origine a constitué la trame de l’ouvrage remarquable de l’avocat Stéphan Handfield, spécialiste de l’immigration : un roman dense et tragique inspiré de faits réels, « Fatima, parcours d’une réfugiée » dont on trouvera la note de lecture ci-après.

Elle s’appelle Fatima et a fui son pays pour se réfugier au Canada. La vie de misère avec son ex-mari Omar l’a poussée à divorcer, mais en raison du poids des traditions et du conditionnement familial, elle finit par renouer avec son conjoint par le truchement d’un mariage religieux. Victime de violences conjugales, la mère de quatre filles n’entrevoit pas le bout du tunnel. « Il a même menacé de me verser de l’essence sur le corps et d’y mettre le feu », raconte la narratrice. 

Un jour, Omar est appelé en mission professionnelle à l’étranger. Avant de partir, il veut arranger le mariage de sa fille de 13 ans avec un richissime homme d’affaires, proche de la famille. « Moi j’étais prête à mourir, mais je devais sauver mes filles de ce sacrifice », avoue Fatima qui envisage alors de quitter son enfer à tout prix. Un visa au Canada pour rejoindre sa sœur permet à la mère de famille de sortir du pays…mais avec un sentiment quelque peu mitigé. « Vendredi 1er février 2019, je quittais l’Algérie, avec les quatre enfants et enceinte d’un cinquième, sachant pertinemment que je n’y remettrai probablement plus jamais les pieds », rapporte Fatima. 

Très vite, une demande de réfugiée est déposée, ce qui lui permet de rester légalement au Canada, le temps que sa demande soit étudiée par un tribunal de l’immigration. Après des péripéties et une multitude de procédures bureaucratiques, elle finit par avoir le fameux sésame ; un document marron à huit chiffres : réfugiée. 

Mais le malheur la poursuit toujours. Son époux arrive au Canada et propose à Fatima de le parrainer, alors qu’elle a déposé en bonne et due forme une plainte pour violences conjugales contre lui. Elle hésite mais finit par se résigner à le parrainer. Or, elle a plaidé devant le commissaire en immigration être victime de ses abus, ce qui l’a aidée dans sa cause. Avec cette nouvelle requête, c’est le début d’une descente aux enfers à rebondissements. Son statut de réfugiée est révoqué et elle doit quitter le sol canadien où se trouve toujours son époux en situation irrégulière.

Un matin, il sort de l’appartement menotté encadré par une escouade de policiers. L’irréparable va se produire. 

Écrit dans un style dépouillé avec des références juridiques précises mais qui n’égarent pas l’attention du lecteur, « Fatima, le parcours d’une réfugiée » de Stéphane Handfield est un roman d’une densité émouvante et captivante. 

Me Handfield restitue dans ce récit romancé le calvaire, la fuite et les péripéties du parcours tragique d’une femme de 40 ans. Le récit est centré sur le sort des réfugiés ballottés entre l’attente du sésame marron et la menace de se faire expulser à tout moment, une angoisse qui donne une saveur et un poids étranges au quotidien de personnes qui, après avoir renié leur pays, doivent sortir de leur vie pour tenter d’en habiter une autre. Est-ce possible et à quel prix ? 

« Fatima, le parcours d’une réfugiée », Stéphane Handfield, éditions Wilson & Lafleur,

Montréal, janvier 2022, Prix 17,95 $.

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Maroc. Généralisation de l’anglais dans les collèges à la rentrée prochaine

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La généralisation progressive de l’anglais dans les collèges sera lancée dès la rentrée prochaine. C’est ce que l’on peut lire dans la circulaire adressée par Chafik Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports et aux directeurs des établissements de l’enseignement collégial ainsi qu’aux enseignants d’anglais. 

Approche progressive

Ce programme qui a vocation à être appliqué de façon progressive doit permettre d’atteindre pour la rentrée 2023-2024 un taux de couverture de 10 % pour parvenir à un taux de 50 % pendant l’année scolaire 2024-2025.

À la rentrée, 2025-2026, l’anglais, en tant que langue étrangère, sera généralisé à tous les paliers du collège qui bénéficieront, selon la circulaire ministérielle, de deux heures d’enseignement de cette langue par semaine et pour chaque niveau, ce qui représente une charge de 24 heures par semaine pour l’enseignant, lequel aura à s’occuper de 12 classes. Cette projection est accompagnée d’autres décisions concernant aussi bien les matériaux pédagogiques et techniques que le suivi et l’évaluation des procédés mis en œuvre. 

Eneffet, un kit pédagogique et une méthodologue de formation et de suivi des enseignants, notamment dans le domaine de la pédagogique de l’enseignement des langues, est prévu dès le début de ce chantier.

Par ailleurs, des bibliothèques seront ouvertes dans les collèges où des outils numériques seront fournis aux élèves.

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Intempéries en Algérie. Deux morts et plusieurs dégâts matériels enregistrés

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Intempéries en Algérie. Deux morts et plusieurs dégâts matériels enregistrés

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord de l’Algérie dans la nuit de mercredi à jeudi ont viré au drame à Guelma ( extrême est du pays) et Tipaza ( 40 kilomètres à l’ouest de la capitale). En effet, à Guelma, une fillette âgée de 12 ans, a été emportée par les eaux. Son corps, a été repêché ce jeudi après-midi par les agents de la Protection civile locale. À Tipaza, plus précisément dans la commune de Khemisti, un enfant de 10 ans, a succombé à ses blessures après qu’un mur de soutènement s’est effondré sur lui.  Un bilan qui vient contredire la communication du ministre l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, dont les propos répercutés par l’agence officielle aps, annonçaient ce jeudi, « qu’aucune perte humaine n’est à déplorer suite à la montée des eaux de pluie après les dernières intempéries enregistrées dans certaines wilayas du pays », indiquant simplement que certains dégâts causés par ces intempéries ont été limités.

Les populations précaires affectées

Les services de la Protection civile de la wilaya de Guelma, fortement touchée par les intempéries de la nuit dernière, ont annoncé le sauvetage de 27 migrants subsahariens qui étaient encerclés par les eaux. Il s’agit de neuf femmes, treize enfants, dont des nourrissons et cinq hommes.

Dans d’autres région du pays, notamment Constantine, Alger, et M’sila, les pluies diluviennes de la nuit dernière, ont causé d’énormes dégâts matériels. En effet, à Bousmaïl, une commune située à la sortie est de la wilaya de Tipaza ( 40 kilomètres à l’Ouest d’Alger), une dizaine de familles ayant construit illicitement leurs baraques sur lit d’un oued, ont protesté jeudi devant siège de la wilaya pour demander une prise en charge. Ces familles sinistrées, affirment que leurs maisons de fortune ont été emportées par les eaux. Selon eux, seule la Protection civile a répondu à leur appel. « C’est vers 2h du matin que nous avons été surpris par la montée des eaux. Toutes les habitations ont été inondées. Nous avons fait appel aux autorités. Nous nous sommes déplacés à la wilaya, mais personne ne s’est soucié de notre sort », affirme un septuagénaire dont le dossier de demande de logement remonte, selon lui, à 1987.

Colère latente

Toujours dans le registre des manifestations, les citoyens de la commune d’Ali Mendjli, banlieue de la ville de Constantine ( 300 kilomètres à l’est de la capitale) ont fermé durant la même journée la route reliant Constantine à Mila, à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierres dans le but d’interpeller les pouvoirs publics quant à leur situation liée aux inondations. « Nos maisons ont été submergées par les eaux, on est à la rue et personne ne se soucie de nous ! C’est inadmissible », déclare un père de famille qui s’est dit à la rue depuis jeudi matin. « Nous sommes des sans domiciles fixes (SDF) à compter de ce jour ! » fulimera-t-il. 

A 200 kilomètres plus au nord, certaines communes de Bejaïa, notamment Sidi Aïch, Aokas, Melbou et même quelques quartiers du chef-lieu de la wilaya ont été durement affectés par les récentes chutes de pluie qu’a connues la région. A Melbou, plusieurs endroits de la ville ont été inondés, donnant à cette municipalité des allures de piscine à ciel ouvert.

Pour ce qui est des éboulements, les services de la Protection civile, ont enregistré cet après-midi, trois affaissements de terrain au niveau de la wilaya de Bouira ( 100 km à l’est d’Alger ). Ainsi, à Saharidj, Selloum et Djebhaia, plusieurs blocs de pierres se sont effondrés sur la chaussée, sans provoquer de dégâts. L’alimentation en courant électrique a également été fortement perturbée, notamment dans les wilayas d’Alger, Tipaza et Blida, où des centaines de foyers se sont retrouvés dans le noir.  Selon les services de Sonelgaz ( entreprise publique de gaz et électricité), le poste source de Boufarik ( Blida), appartenant à la filiale GRTE (Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport de l’électricité) desservant toute la région, a été inondé par les fortes pluies.

Ces intempéries qui mettent un terme à une longue et préoccupante période de sécheresse sont bienvenues pour l’agriculture. Elles sont cependant révélatrices de la dégradation générale des réseaux d’évacuation. Les autorités locales privées d’une part importante des ressources fiscales drainées par l’administration centrale peinent à entretenir les voieries de façon efficace ; une situation qui provoque chaque saison des inondations, y compris dans la capitale. 

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Passeurs de migrants : deux Algériens arrêtés en Espagne

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La Guardia civile a annoncé ce dimanche avoir arrêté dans la région de Murcie ( sud-est de l’Espagne )  deux Algériens âgés de 27 et 33 ans. Les deux présumés trafiquants sont soupçonnés de meurtre, de traite d’êtres humains et d’appartenance à une organisation criminelle. Codée sous le vocable «  protection », l’enquête a commencé en décembre dernier à la suite du signalement de deux cadavres flottant sur l’eau par un couple naviguant sur voilier dans la région de Carthagène.

Selon le communiqué de la Guardia civile, les investigations ont conduit aux deux hommes accusés par ailleurs d’être responsables de la mort de plusieurs autres migrants qui  quittaient l’Algérie essentiellement à partir des côtes oranaises après avoir déboursé entre 6 et 7000 euros.

Selon les autorités régionales espagnoles, 73% des migrants irréguliers qui arrivent sur les rivages ibériques sont des Algériens. Une tendance à l’exil qui touche essentiellement des jeunes et qui vient d’être vérifiée en Algérie même par une vidéo qui a fait le tour de la toile. On y voit des foules massées devant le site dédié à l’étude des dossiers de l’immigration de l’ambassade du Canada dans l’espoir d’obtenir un visa.

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Attentat de Djerba : la Tunisie parle de tourisme, la France de terrorisme

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Tunisie. Fusillade à la synagogue de Djerba

Depuis la fusillade mardi soir à proximité de la synagogue de la Ghriba, à Djerba (Est de la Tunisie), dont le bilan provisoire est de cinq morts et huit blessés, les autorités tunisiennes se veulent rassurantes. Premier et seul ministre dépêché sur place dès le lendemain matin, le ministre du Tourisme Moez Belhassine y a présidé une cellule de crise avant d’évoquer une situation touristique sous contrôle. 

Plus tard dans la journée, le président tunisien Kaïs Saïed a qualifié cette attaque d' »opération criminelle », et l’affaire a été déférée devant le tribunal de première instance de Médenine où une enquête criminelle préliminaire a été ouverte. « Ils ont cherché à perturber la saison touristique, à fragiliser l’État », a-t-il affirmé lors d’une réunion du conseil de sécurité en présence des ministres de son gouvernement et de responsables des forces armées. Mais le chef de l’État ne s’est pas déplacé sur le lieu de l’attaque et a préféré ne pas modifier son agenda. Il s’est ainsi entretenu avec la ministre des Affaires étrangères belge, Hadja Lahbib, et son homologue portugais, João Gomes Cravinho, en mission d’évaluation en Tunisie pour l’Union européenne, principalement au sujet de la situation économique et du prêt du Fonds monétaire international (FMI) qui n’a toujours pas été validé. 

Le ministère de l’Intérieur qui s’est limité à un communiqué le soir de l’attaque, donnant quelques informations sur le déroulé des faits, ainsi qu’un bilan provisoire, avait annulé la conférence de presse prévue mercredi soir, alors que plusieurs zones d’ombre entourent les circonstances de la fusillade. Le ministre Kamel Fekih s’est finalement exprimé jeudi après-midi sans apporter plus d’informations sur les antécédents de l’assaillant – qui est membre de la garde nationale – ni expliqué ses motivations. Il a globalement salué le travail des forces de sécurité près de la synagogue qui auraient, selon lui, évité un carnage et agi très rapidement. S’il a affirmé que l’assaillant abattu à quelques centaines de mètres de la Ghriba, avait pour intention d’accéder à ce lieu de pèlerinage et de tuer le plus grand nombre de personnes, il a cependant évoqué une opération criminelle plutôt que terroriste. 

L’agent en question a d’abord abattu son collègue de la garde maritime au port d’Aghir, une localité de l’île de Djerba à une vingtaine de kilomètres de la Ghriba, qu’il a délesté de son arme automatique et de ses munitions. Il s’est ensuite dirigé vers le lieu de culte à bord d’un quad appartenant également à la garde nationale. Arrivé à proximité de la synagogue où se trouvaient plusieurs unités des forces de l’ordre chargées de la sécurité des lieux en plus de quelques pèlerins et passants, il a ouvert le feu et abattu trois agents, un citoyen juif tuniso-israélien de Djerba Aviel Haddad et son cousin franco-tunisien Benjamin Haddad. Du fait de la nationalité française de l’une des victimes, le Parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Plus tôt, le président français Emmanuel Macron a assuré vouloir lutter « sans relâche », « contre la haine antisémite », alors que les autorités tunisiennes refusent toujours de qualifier l’attaque. 

Plusieurs organisateurs du pèlerinage de la Ghriba ont en outre critiqué la présence policière jugée insuffisante et réduite par rapport aux années précédentes, indiquant qu’il n’y avait que très peu d’agents postés près de la synagogue. Selon eux, quelques minutes avant l’attaque, des dizaines de bus étaient sortis du parking où la fusillade s’est produite, échappant, à quelques instants près, à un bilan qui aurait pu être bien plus lourd. Sans informations sur les motivations de l’assaillant, rien n’indique pour le moment s’il a agi seul ou s’il a été soutenu par une organisation. Aucun élément sur une éventuelle radicalisation religieuse n’a été présenté. 

Pour rappel, le 11 avril 2002, un camion-citerne de gaz naturel bourré d’explosifs sautait à 9h35 devant la même synagogue tuant 19 personnes et faisant 30 blessés. Présenté dans un premier temps comme un accident, l’enquête révéla rapidement qu’il s’agissait d’un attentat kamikaze. La fusillade du 9 mai 2023 est cependant le premier attentat à proximité de la Ghriba perpétré pendant le pèlerinage annuel, à l’occasion de la fête de Lag Ba’omer, après Pessah, depuis 1985.

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Tunisie. Fusillade à la synagogue de Djerba

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Tunisie. Fusillade à la synagogue de Djerba

Au moins quatre personnes ont été tuées après une fusillade ce mardi soir à proximité de la synagogue de la Ghriba de l’île de Djerba ( Est de la Tunisie) où avait afflué des centaines de pèlerins.

Selon le ministère de l’intérieur  tunisien, deux agents de sécurité et deux fidèles ont été tués et quatre autres personnes ont été blessées par un gendarme. Ce dernier a d’abord tué un de ses collègues qu’il a délesté de ses munitions pour ensuite ouvrir le feu sur les agents chargé de la sécurité des lieux et la foule avant d’être abattu.

De son côté, le ministère des affaires étrangères a précisé que « les victimes parmi les visiteurs sont de nationalité tunisienne ( 30 ans ) et française 42 ans ».

La synagogue de Djerba qui est la plus ancienne d’Afrique est un haut lieu du culte judaique en Afrique du nord.

Pour rappel le 11 avril 2020, un camion-citerne de gaz naturel bourré d’explosifs sautait à 9 h 35 devant la même synagogue tuant 19 personnes et faisant 30 blessés. Présenté dans un premier temps comme un accident, l’enquête révéla rapidement qu’il s’agissait d’un attentat kamikaze.

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Algérie. Cas de tuberculose au sein des camps de réfugiés subsahariens

Cacophonie institutionnelle

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Algérie. La tuberculose flambe dans les camps de migrants subsahariens

Décidément, la communication transparente n’a jamais été le fort des autorités algériennes.

Soit, elles se murent dans un silence assourdissant, soit elles se produisent une information spontanée qui a vite fait devirer à la cacophonie après des remontrances de la tutelle quand un sujet sensible est porté sur la place publique.

L’affaire de l’apparition de cas de tuberculose au niveau de certains camps de réfugiés subsahariens, ne déroge pas à la règle. C’est une énième preuve de cette gestion consternante. En effet et comme indiqué par adn-med.com le 06/05/2023, les services de la wilaya d’Alger, avaient officiellement fait état, vendredi dernier, de foyers de tuberculose dans les camps de Blida et Alger. Des structures de la santé nous apprenaient même que des cas contaminants refusaient les soins et les traitements proposés. 72h plus tard, soit ce lundi, ce sont les services du ministère de la Santé et de la population, qui viennent apporter un démenti catégorique aux services sanitaires de la wilaya d’Alger. « Nos services ( ministère de la santé, NDLR), affirment et assurent qu’aucun cas de tuberculose n’a été répertorié », est-il précisé. « La wilaya Alger n’a détecté aucun cas de tuberculose parmi les migrants ».

Le ministère de la santé, rappelle dans ce sens, que les derniers cas enregistrés remontent à 2022, où selon la même source, cinq cas avérés ont été diagnostiqués à Meftah et Bouinan, deux localités relevant de la wilaya de Blida ( 50 kilomètres à l’ouest d’Alger). Cette cacophonie en matière de communication institutionnelle n’est pas la première du genre, loin s’en faut. Durant la pandémie du Covid-19, les services du ministère de la Santé, se sont tristement illustrés par des communiqués hasardeux, à la limite de l’amateurisme d’Etat, tentant vainement de minimiser l’ampleur des infections. En 2018, les mêmes services, lors de l’épidémie de choléra qui avait touché la régions de Bouira et Tipaza, avaient également tenté de démentir les autorités sanitaires locales. Il aura fallu l’intervention des services de l’Institut Pasteur d’Alger ( IPA), pour confirmer les faits et amener le ministère de la Santé à opter pour le mutisme. 

R.B

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Un jeune homme mortellement touché par un tir de carabine à Biskra ( vidéo)

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Un jeune homme mortellement touché par un tir de carabine à Biskra ( vidéo)

Un drame effroyable s’est produit ce samedi matin dans la wilaya de Biskra ( 460 kilomètres au sud-est d’Alger). Un jeune homme âgé de 28 ans, répondant aux initiales A.S, a été mortellement touché par une balle de fusil de chasse, au cours de d’une fête de mariage.

Ainsi, et comme le montre la vidéo amateur tournée au moment des faits, une personne était en train de charger les cartouches de sa carabine pour tirer en l’air. Le premier coup, a été tiré sans conséquences mais le second a mortellement touché au visage la victime.

Suite à ce drame, les services de sécurité ont immédiatement ouvert une information judiciaire et placé le porteur de fusil en détention provisoire, indiquent des sources locales. 

Aux cours de cérémonies festives, ces genres de manipulations, aux cours desquels il n’est pas rare d’enregistrer des accidents dramatiques, participent d’une pratique sociale qui valorise celui qui exhibe l’arme la plus puissante et qui tirer le plus de coups de feu, y compris comme c’est le cas ici à balles réelles. 

R.B

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Maroc : le drame des abandons scolaires

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Maroc : le drame des abandons scolaires

Le bilan rendu public jeudi 4 mai, par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports donne un aperçu global satisfaisant pour ce qui est du préscolaire qui connait une progression appréciable. Les indicateurs de performance de l’école qui permettent d’évaluer l’aspect qualitatif du secteur évoluent positivement mais l’abandon scolaire stagne.

Un fléau social

L’abandon scolaire est l’un des problèmes que redoutent tous les gouvernements. C’est aussi le plus délicat qu’ait à gérer le ministre marocain Chakib Benmoussa qui a élaboré une ambitieuse feuille de route pour la période 2022-2026 en vue d’atteindre une école performante et de qualité.
En effet, ce phénomène, quand il perdure et/ou se massifie, est un handicap à plusieurs impacts. Il prive le jeune de compétences pouvant assurer son insertion sociale, provoquant ainsi un déficit économique à la collectivité. Il peut générer des déviances sociales préjudiciables au concerné et à la communauté ; le jeune perdu de vue par le système éducatif sortant des radars des instances d’évaluation et de programmation des politiques publiques devient une inconnue sociale difficilement intégrable dans un mise en perspective du pays.

Sur un total de 8.863.234 élèves inscrits dans le Royaume, les abandons, toutes catégories confondues, sont de 334.664 pour l’année scolaire 2021/2022, un chiffre quasiment identique que ceux de 2019/2020 (331.558 ). Le ministère assure vouloir réduire d’un tiers ces échecs en 2026. Un vrai défi si l’on observe la stagnation du nombre de ces cas depuis plusieurs années.

La généralisation de l’enseignement progresse

Domaine positif : la généralisation de l’enseignement qui avance dans les cycles primaire et secondaire (collége.).

Une évolution identique a été relevée dans le cycle secondaire qualifiant qui a vu le taux de scolarisation atteindre 76.9 % en 2022/2023 contre 75.7 % l’année précédente. Cette courbe ascendante est également constatée pour l’enseignement préscolaire. La préscolarisation des 4-5 ans est de 76.2 % en 2022/2023 contre 72 % en 2021/2022, soit une progression de près de 4%, ce qui est considérable.
Selon le ministre, cette amélioration est essentiellement due à l’augmentation de l’offre scolaire en milieu rural qui a bénéficié du soutien de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) et de la gestion déléguée qui permet de décentraliser les centres de décisions sur un certain nombre de dossiers.
Il demeure que le spectre de l’abandon scolaire pèse toujours sur la jeunesse marocaine et, du même coup, sur les politiques de développement national qui souffrent du manque de statistiques précises quant à la situation effective de ces sujets. Or l’identification des statuts des différentes catégories d’âge est la seule manière d’ajuster les mobilisations des moyens de l’Etat à la réalité de la composante sociologique de la nation.

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Société

Algérie. La tuberculose flambe dans les camps de migrants subsahariens

Les autorités sonnent l’alerte !

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Algérie. La tuberculose flambe dans les camps de migrants subsahariens

Officiellement, l’Algérie est considérée comme étant une « zone de transit » pour les migrants subsahariens ou d’autres réfugiés comme les syriens. De ce fait, les pouvoirs publics, et ce, de l’aveu même des services du ministère de l’intérieur et des Collectivités locales, n’ont pas entrepris des démarches efficaces pour prendre en charge ces réfugiés ou bien décider s’il fallait organiser leur raccompagnement aux frontières dans des conditions décentes. 

Plusieurs cas détectés à Alger et Blida 

Ce laxisme des autorités, s’est traduit par un essaimage incontrôlé des migrants qui vivent dans des conditions qui les exposent aux risques pathologiques ou dégradent davantage leur santé souvent chancelante. Quand des regroupements sont opérés, ils sont exécutés de manière improvisée quand ils ne sont pas le fait de migrants eux-mêmes.

Dans de telles circonstances, l’apparition de la tuberculose dans des camps de réfugiés disséminés un peu partout à travers le territoire national n’est pas vraiment une surprise. Ainsi un communiqué des services de la santé de la wilaya d’Alger, signale plusieurs foyers de cette maladie détectés au niveau de ces camps de fortunes. Des cas suspectsou avérésde tuberculose ont été signalés parmi des Subsahariens au niveau de l’établissement de santé de proximité de Larbaâ, dans la wilaya de Blida (50 kilomètres au sud-ouest de la capitale). La même note précise que certains migrants infectés, « ont refusé de se plier aux examens médicaux ». D’après ledit document, ces sujets ont également émis un refus catégorique d’être transférés au niveau d’un établissement spécialisé. Jusqu’à présent, on ignore l’ampleur des cas de tuberculose existants dans ces regroupements. Cependant, le ministère de l’Intérieur algérien, vient de donner l’alerte à travers les 48 wilayas du pays, dans le but de renforcer la vigilance et la prise en charge des cas contaminés. Une information qui ne manque de réveiller des réactions de xénophobie latentes. A la fin des années 70, la tuberculose avait été éradiquée en Algérie qui avait été alors rattachée à la zone Europe par l’OMS. La maladie a commencé à réapparaitre en même temps que certaines pathologies épidémiques au milieu des années 2000.

Les migrants se sédentarisent dans la misère 

« Je le dis devant vous et défie quiconque de me prouver le contraire, l’Etat algérien n’a lésiné sur aucun moyen afin de prendre en charge d’une manière royale, les réfugiés présents sur notre sur notre sol », a assuré récemment la présidente du Croissant rouge algérien ( CRA), Mme Ibtissem Hamlaoui. Sauf que ces déclarations péremptoires, contrastent avec la réalité du terrain. En effet, Blida qui compte l’un des plus importants camps de réfugiés du centre du pays, donne un spectacle sensiblement différent de la « manière royale » que décrit madame Hamlaoui. Et contrairement à ce qu’avancent les autorités locales, Blida, s’est au fil des années, muée de zone transit en lieu d’implantation ou plutôt de sédentarisation des réfugiés maliens ou nigériens. Ce phénomène est aisément vérifiable du côté de la région est de la wilaya où des camps se sont constitués de façon aléatoire. Et faute de prise en charge sérieuse et rapide, ces transplantés, n’ont d’autres choix que de s’adonner à la mendicité pour subsister. Il n’est pas rare que ces réfugiés, notamment des femmes et enfants, fassent, du porte à porte pour demander des denrées de première nécessité ou de l’argent afin de pouvoir s’acheter du pain et un sachet de lait quand il est disponible.  

Concurrence féroce à la mendicité 

Dans la localité de Haï Drioueche ( centre de Blida), les migrants s’entassent dans des recoins plus ou moins discrets pour échapper aux interpella            tions de citoyens perturbés par ces présences. Nous avons pu assister à une scène assez étonnante : une femme d’une trentaine d’années, qui se dit originaire du Mali, vêtue de haillons, était allongée sous un arbre, avec à ses côtés un bébé recouvert d’une couche de crasse et qui était dans un état de santé plutôt inquiétant. A côté d’elle, une mendiante « locale », la fixait du regard. Devant l’attitude manifestement hostile de la seconde, la première, a dû rapidement changer de place. Il faut dire que les mendiants s’attribuent un territoire qu’ils défendent contre d’éventuels intrus. Et dans ces appropriations, la misère autochtone fait valoir sa préférence nationale.

D’autres réfugiés, selon toute vraisemblance de nationalité syrienne, occupent, toujours avec femmes et enfants, le milieu de la chaussée sur les routes à grande circulation en brandissant des pancartes où il est mentionné « Aidez-nous, nous sommes des réfugiés syriens ».  Ces familles, installées à l’entrée ou à la sortie des localités voisines de Blida, prennent des risques inconsidérés en s’exposant au danger que représentent les véhicules de gros tonnage qui peuvent les frôler au passage sous le regard souvent réprobateur, quelques fois compatissant, des usagers de la route. Outre la misère dans laquelle survivent ces migrants, un autre danger les guette : la traite humaine. 

Les « négriers » des temps modernes 

Dans certains cas, les migrants sont les victimes de personnes malintentionnées qui les font travailler pour un salaire de misère et dans des conditions insupportables. Pour rappel, en décembre 2021, les services de sécurité d’Alger, ont réussi à démanteler un vaste réseau qui exploitait leurs proies. Ce groupe de « négriers » des temps modernes, était composé de six individus.  Son mode opératoire était assez simple : faire venir des dizaines de migrants africains ou quelques fois marocains, de la périphérie d’Alger, de Béjaïa ou d’ailleurs. Ils sont accueillis ensuite au niveau de la gare routière de Kharouba avant d’être enfin acheminés vers les divers chantiers du pays où ils sont employés pour une bouchée de pain et surtout dans la plus parfaite clandestinité. Ce coup de filet avait mis un terme à un trafic qui aurait rapporté à ses instigateurs plus de 100.000 euros, selon des sources policières. L’exploitation avait duré plus d’une année.

Cette situation vient rappeler que les mesures prises par l’Union européenne pour enrayer ou du moins contenir les flux migratoires et qui sont appelés à se renforcer font et feront de l’Algérie, non plus une zone de transit mais un réceptacle de l’immigration clandestine. Avec tout ce que cela implique comme problèmes sanitaires, désordres sociaux et réaction de rejet que l’Algérien est prompt à dénoncer…quand ils sont constatés ailleurs.

R.B

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En Tunisie, des livres censurés au Salon du livre rappellent les méthodes de Ben Ali

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En Tunisie, des livres censurés au Salon du livre rappellent les méthodes de Ben Ali

Les versions se suivent et se contredisent depuis l’inauguration de la Foire internationale du livre de Tunis, malgré un précédent inquiétant. Peu de temps après la visite du président tunisien Kaïs Saïed vendredi 28 avril, la stupéfaction et la colère se sont propagées dans les rangs des éditeurs et libraires venus exposer leurs livres à l’occasion d’un rendez-vous annuel d’une grande importance pour les professionnels du secteur. Les responsables de la maison d’édition Dar Al Kitab (La Maison du livre) ont été sommés de fermer leur stand. 

Le livre nouvelle victime de Kais Saied

En cause ? La présence d’un essai politique, Le Frankenstein tunisien, de l’écrivain Kamel Riahi. La couverture verte du livre représente une caricature de Kaïs Saïed dépeint comme le monstre créé par le Docteur Frankenstein dans le roman célèbre de Mary Shelley. L’auteur y critique le coup d’État du 25 juillet 2021 opéré par Kaïs Saïed, une créature née des déceptions du peuple tunisien depuis la révolution. “Pour la première fois en 37 ans de Foires du Livre de Tunis, un stand est fermé par les autorités. C’est une première”, écrit Karim Ben Smaïl, propriétaire des éditions Cérès. Pour exprimer leur solidarité, plusieurs exposants ont décidé de fermer leur stand à leur tour, le jour-même. 

Le lendemain, samedi 29 avril, au moins deux autres livres manquent à l’appel : Kaïs 1er, président d’un bateau ivre, un essai politique en langue arabe du journaliste Nizar Bahloul ainsi que Le chiisme en Tunisie, de Slaheddine Amri. Ces livres ont pu être exposés de nouveau peu de temps après. Face aux journalistes, et après avoir pu rouvrir son stand sans le premier livre incriminé, Habib Zoghbi, directeur de Dar Al Kitab, tente d’arrondir les angles et invoque des délais administratifs.

Censure honteuse

Qui a pris la décision de fermer le stand de l’éditeur et de saisir les copies de ces publications ? Jusqu’au lundi 1er mai, les versions de Dar Al Kitab comme de la direction de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT) se contredisent. Les dernières informations font état d’une décision prise par des agents chargés par le ministère de la Culture d’assurer la sécurité des lieux. La direction de la FILT avance des problèmes administratifs et de listes complémentaires arrivées trop tard.

Lors d’un point presse tenu le dimanche 30 avril, la directrice de la FILT, entourée des membres de son comité d’organisation, a fustigé une polémique qui a “touché à l’image de la Tunisie dans les médias internationaux” et accusé ses détracteurs d’avoir “trompé” l’opinion et de s’être rendus coupables de propos “diffamatoires”. Pour autant, et sans donner plus d’explications, elle indique que les livres ayant été saisis le 29 avril seront de nouveau exposés. Karim Ben Smaïl a salué de son côté une “déclaration courageuse” estimant que “la présidente du comité d’organisation de la Foire remet sa ministre au pas”, évoquant ainsi un différend ayant opposé le ministère de la Culture au comité d’organisation. “Au moins un des livres saisis a été remis en vente, un titre qui a plus de trois ans… et qui s’est vendu en un jour! Merci qui ?”, a-t-il ironisé. 

Sauf que la polémique ne s’est pas arrêtée là et Habib Zoghbi dénonce une nouvelle manipulation. En effet, Le Frankenstein tunisien a été confisqué le 28 avril et ne serait pas inclus dans la liste des livres pour lesquels l’interdiction a été levée. “Jusqu’à quel point essaie-t-on de manipuler les gens ? Je vous informe que le livre est encore saisi jusqu’à présent, sans document officiel ni décision de justice”

“Cette dernière édition de la FILT n’a pas fini de nous surprendre”, a prédit plus tôt Karim Ben Smail, dénonçant les “cafouillages, marche arrière, et amateurismes”. 

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