MAROC. LES CARBURANTS, POUDRIÈRE SOCIALE
La flambée des prix des hydrocarbures nourrit les chaînes inflammables de contestations sans fin au Maroc. Après divers secteurs des transports qui ont déjà dû recourir à des grèves pour faire entendre leurs voix, (Voir adn-med du 9 mars. Maroc : grève renouvelable des transporteurs routiers), c’est au tour de la fédération des propriétaires et gérants des pompes à essence de tirer la sonnette d’alarme.
Dans un communiqué réquisitoire, la Fédération a interpellé le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, pour lui demander de sortir de son mutisme.
Ce département est en effet resté de marbre après une demande de réunion qui lui a été adressée pour faire le point sur la situation des pompistes. Les membres de la fédération exigent des mesures de soutien urgentes en matière d’allègement fiscal comme l’exemption de la cotisation minimale applicable au chiffre d’affaires. Les protestataires rappellent que leur marge bénéficiaire est fixe et cela indépendamment du prix de vente du litre de carburant, alors que les autres paramètres de gestion de leur activité sont lourdement impactés par les surcouts induits par les perturbations du marché mondial.
Le silence du ministère de tutelle résulte en partie du fait que le gouvernement qui a déjà libéré des sommes conséquentes afin de réduire et de stabiliser les coûts des transports voit ses marges de manœuvre financières considérablement limitées par une situation budgétaire déjà contrainte. D’autres secteurs comme les chauffeurs de taxis, les pêcheurs ou les agriculteurs qui ont déjà alerté sur leur précarité risquent d’ajouter leurs voix pour demander des mesures atténuant les coûts d’exploitation de leur matériels motorisés, révélant un mécontentement qui s’étale comme un feu de brousse.
Ces tensions qui affectent les secteurs professionnels grand consommateurs de carburant s’ajoutent à une fausse constante des prix des produits de consommation courante qui durent depuis plusieurs mois.
Source d’apaisement relatif pour le Royaume : les dernières pluies ont permis d’assurer un taux de remplissage d’environ 40% des barrages qui étaient encore au début mars quasiment à sec.