

Société
Le contre-courant de l’islamisme, c’est de militer en faveur de la laïcité par Mahfoudh MESSAOUDENE*
Dans un essai intitulé : Fenêtre sur l’islam, Ses musulmans, Ses islamistes, Ferid Racim Chikhi*, nous livre un travail de recherche et de réflexion large et audacieux. Des explications et des points de vue en réponse à des questionnements complexes concernant la religion musulmane. De l’Orient vers l’Occident en passant par l’Afrique du Nord, l’idéologie islamiste se propage, au fil des quarante dernières années, d’une façon aussi inquiétante que déroutante.
Afin de mieux éclairer un phénomène déstabilisant, souvent ambigu et mal compris, l’auteur a mis la focale sur les sources et les symptômes du problème. Il a exposé des faits historiques et des éléments analytiques pour orienter le lecteur sur une problématique qui suscite inquiétudes et perturbations dans les vies individuelles et collectives. La laïcité et la citoyenneté sont parmi les sujets essentiels qu’il s’est engagé à défendre dans sa société d’accueil le Québec après s’y être impliqué en Algérie pour éclairer un débat qui peine à s’installer dans la lucidité et la liberté.
Ferid Racim Chikhi a quitté l’Algérie depuis une vingtaine d’années pour s’installer au Québec avec sa famille. Il s’est mobilisé dans l’Association Québécoise des Nord-Africains pour la Laïcité (AQNAL) avec d’autres militants pour prévenir les Québécois sur le danger de l’islamisme, parcours qui a conduit à l’écriture de cet essai.
Dans le préambule, l’auteur précise que son livre est destiné particulièrement aux Québécois qu’il veut aider à faire une distinction entre les nombreuses confusions, informations erronées et autres fausses explications venant soit des médias occidentaux culpabilisés par la séquence coloniale soit des organisations internationales infiltrées par le lobbysme islamiste.
Son passage à l’Assemblée nationale du Québec d’abord à titre individuel ensuite comme représentant du Rassemblement pour la Laïcité et enfin en tant que membre d’AQNAL, où ses études sur la question des accommodements religieux ont été assumé comme un engagement citoyen. Se battre contre l’islamisme et soulever en même temps la problématique de l’appréhension de la religion musulmane dans la société est, en effet, un grand défi sociétal à la base de la construction d’une collectivité qui doit respecter, intégrer et se protéger. Par ses interventions lucides et sans complaisance, l’auteur a interpellé les élus sur les risques d’un amalgame qui a toujours joué en faveur d’activistes qui instrumentalisent les accommodements raisonnables à savoir les islamistes et les candidats au parlement qui se cherchent des votes d’obédience communautaire. Position délicate car il faut faire avancer le débat en dénonçant les intentions de ceux qui cultivent les conduites victimaires, en cassant les tabous négateurs d’échanges adultes et loyaux et, dans le même élan, en luttant contre la stigmatisation et en faisant la distinction entre l’islam et l’islamisme.
Cet essai est sans doute un cas d’école nécessitant une attention particulière. C’est un dictionnaire de bonne vulgarisation qui donne des définitions et explications de concepts galvaudés par les polémiques à travers une approche sociologique, philosophique, historique mais aussi religieuse pour chacune des thématiques et des points nodaux qui structurent et irriguent l’islam politique. En fait, cet ouvrage est un pare feu qui aide à soumettre au champ des débats libres les insinuations et autres pollutions par lesquels les courants religieux imposent des opinions en dehors de la bataille des idées sans laquelle aucun libre arbitre ne peut être construit en connaissance de cause.
La narration restitue quelques repères essentiels à la saine compréhension des processus constitutifs des diverses tendances qui s’emploient à répandre leur doxa dans le monde. Le wahhabisme, le salafisme et le khomeynisme sont trois doctrines apparues au milieu du XXième siècle et qui se disputent aujourd’hui les sociétés transformées en champ de bataille.
L’auteur relate comment, avec les années, ces trois courants extrémistes ont radicalement bouleversé les sociétés dans les États du sud avant d’atteindre des pans entiers des pays du nord pour des considérations, à la fois, politiques, économiques et géostratégiques mais dont, au fond, la finalité est de prendre revanche sur une histoire du monde à laquelle le radicalisme islamiste estime devoir infliger sa suprématie. Ferid Racim Chikhi qui analyse les dégâts provoqués par l’islamisme dans les pays d’origine explique qu’en empêchant les sociétés de progresser vers la voie démocratique, on creuse des écarts entre les communautés migrantes et la société d’accueil comme on peut le voir au Québec. On comprend alors qu’en étouffant la démocratie dans les terres d’islam, le fondamentalisme investit objectivement dans une stratégie qui aliène les sujets chez eux et les conditionnent à porter le fer contre le monde des Infidèles le jour où les circonstances les y conduiront.
Ne voulant pas s’extérioriser du champ d’études, Ferid Chikhi qui s’immerge dans l’humus théologique, rappelle : « Les prophètes ont été les premiers à s’indigner et les premiers à désobéir aux ordres établis ». Cette citation a une vocation évidente : désarmer les propagandes islamistes qui accusent d’’islamophobie tous ceux qui critiquent la religion. Au Québec, plus qu’ailleurs, cette ruse qui relève d’une forme de terrorisme intellectuel a mis les politiciens et une partie non négligeable de l’opinion dans une position de prudence, ce qui amène à éviter toute critique de l’islam et sa pratique alors que les autres cultes sont soumis au tamis de la raison. Cet interdit créé un climat dont l’impact est immédiat : l’islamisation, qui ne peut faire l’objet d’aucune remarque, est un sujet tabou, ce qui mécaniquement en facilite la propagation.
L’ouvrage remonte la stratégie islamiste en en situant les origines de façon pragmatique. Le rappel de la citation de Youssef El-Qardaoui, le prédicateur égyptien installé au Qatar, pose les enjeux : « Avec vos lois démocratiques (civiles), nous vous coloniserons. Avec nos lois islamiques (coraniques), nous vous dominerons ». L’islamisme n’est pas une tumeur bénigne alerte l’auteur. En se positionnant comme connaisseur de l’islam et victime de l’islamisme, il met en évidence une singularité tirée d’un vécu qui a laissé des stigmates toujours visibles sur la société algérienne dont il est originaire.
Les méthodes utilisées par les islamistes en occident sont identifiées en tant que déclinaisons de préceptes édictés par les tuteurs comme Al Qrardaoui. : « Cependant, la stratégie des islamistes, l’instrumentalisation de leurs femmes y compris, sait utiliser les insuffisances des législations et les lacunes des institutions ainsi qu’une certaine naïveté des agents de l’État et des employés du secteur parapublic », écrit Chikhi.
La femme voilée est devenue un objet de lutte, de polémique et de convoitise. Un atout majeur qu’on exhibe afin de mettre sur la défensive la société occidentale et ses dirigeants, tactique qui ouvre la voie à d’autres exigences communautaires.
Autre fait relevé dans l’essai et qui est en train de faire son apparition également au Québec : la relation contre nature des islamistes avec la gauche qui en devient un précieux relais politique et médiatique. En perte de vitesse dans un monde dont elle n’a pas anticipé les évolutions, la gauche québécoise tente de reconstituer une base sociale et électorale autour du fondamentalisme.
L’auteur qui a longtemps suivi les méandres institutionnels de son pays d’accueil dévoile une inclination autrement plus inquiétante puisque la dérive ne concerne plus un courant politique mais des institutions. Ferid Racim Chikhi signale une tentation qui gagne de plus en plus de terrain : des communautés étrangères auxquelles est proposée une intégration fondée sur la religion plutôt que la citoyenneté.
L’avertissement à un Québec dont la tolérance vire quelques fois au laxisme est clair : l’islam politique aura de beaux jours devant lui si on continue à le nier en tant que menace majeure pour l’ordre démocratique ou si l’on perpétue le déni en réduisant les dérives de ses promoteurs à des incartades folkloriques.
Ferid Chikhi parle au migrant comme au Québécois. Il rappelle les leçons d’autres acteurs tout en les liant pour leur donner le continuum nécessaire à la perception d’un péril qui se répand dans le temps et l’espace avec méthode et minutie. En citant deux érudits de réputation mondiale Soheib Bencheikh qui été la cible des islamistes et Mohamed Arkoun, l’Algérien qui a été chassé par l’Égyptien El-Kardaoui d’une conférence sur l’islam organisée à Alger en 1980, il en appelle à la mémoire pour nourrir l’espoir. Et d’autres esprits comme Ghaleb Bencheikh, Malek Chebel et Naïma Dib qui ont porté la parole de vérité sont également invoqués pour que leurs pensées soient additionnées comme des pierres qui construisent la maison de la raison. Un travail long qu’il faut entreprendre avec solidarité et patience car il s’agit de faire naitre la citoyenneté dans un espace musulman livré à la rancœur, au populisme et à la démagogie.
Ferid Racim Chikhi qui assume son engagement nous délivre un message : évitons d’être naïfs ou polémistes ; soyons clairs car on n’a pas trouvé mieux que la laïcité pour protéger l’homme des dégâts de la confiscation du culte.
*Mahfoudh Messaoudene, journaliste.
*Ferid Racim Chikhi, analyste senior, Groupe d’études et de réflexions Méditerranée Amérique du Nord ( GERMAN).
Fenêtres Sur l’islam Ses musulmans Ses Islamistes
Édité à compte d’auteur chez Bouquinbec
https://boutique.bouquinbec.ca/fenetres-sur-l-islam-ses-musulmans-ses-islamistes.html
269 pages = 29$Can
Entrevue avec l’auteur.
1) Cela fait vingt ans que vous êtes installé au Québec avec votre famille. Qu’est-ce qui vous amené à rejoindre AQNAL ?
Depuis que j’ai quitté l’Algérie, via l’Allemagne, j’avais pris la résolution de me tenir éloigné de la militance et du monde politique. Mais, comme on dit : Tu chasses le naturel il revient au Galop. En fait, l’association québécoise des Nord-africains pour la laïcité a été créée spontanément en 2012, en raison du vide face aux islamistes qui, dès 2008, se sont manifestés pour parler au nom de tous les musulmans du Québec. Ça m’a irrité au point que je suis revenu sur le terrain de la militance pour œuvrer en faveur de la laïcité.
En 2011, je suis intervenu, comme simple citoyen, à la commission des institutions de l’Assemblée nationale pour attirer l’attention des élus sur le phénomène islamiste qui germait dans la province et notamment à Montréal. Mais mis à part quelques-uns, les autres se sont montrés intéressés mais restés inactifs. En 2012, le gouvernement de Mme Marois a tenté de baliser les ‘’accommodements raisonnables’’ qui allaient vite devenir ‘’déraisonnables’’ le halal, le yajouz, le haram sont devenus des concepts utilisés ici et là, notamment dans les quartiers à forte concentration de musulmans.
Des débats, des conférences, des manifestations ont été organisés et c’était avec satisfaction que j’ai constaté que ce n’étaient pas tous les Québécois qui étaient favorables aux quelques islamistes qui, aidés de certains médias, faisaient dans la provocation. Les Québécois, savent que lorsque la religion prend trop de place des pans entiers de la population y perdent leur raison. Pendant plus d’un demi-siècle ils ont déconfessionnalisé l’éducation nationale et la politique sans que la tradition judéo-chrétienne ne perde ses repères mais voici que les islamistes font parler d’eux à grands coups de publicité victimaire culpabilisant au passage les Québécois et toute la société d’accueil.
En 2012, lors d’une conférence sur la laïcité, nous étions nombreux venus d’Algérie, du Maroc, d’Égypte, de Tunisie et de France (Franco-Algériens, Franco-Marocains, Franco-Tunisiens, etc…) à avoir exprimé nos inquiétudes contre les agissements des groupes islamistes. C’est là que l’idée d’une association regroupant au départ une centaine de personnes est mise en place et avec un petit groupe nous avons évoqué l’appellation de Nord-Africains pour nous démarquer de Maghrébins avec la connotation que nous lui connaissons. Très vite nous conquîmes des espaces d’échanges pour nous exprimer et faire part de nos expériences passées à lutter contre l’intégrisme. Nous sommes vite devenus, je dirais incontournables pour tout ce qui concerne la laïcité.
2) Avez-vous constaté des différences dans la façon d’intégration selon l’origine des citoyens issus des 3 pays d’Afrique du Nord.
Il faut juste préciser qu’au Québec, nous comptons quatre pays de l’Afrique du Nord : L’Algérie, l’Égypte, et le Maroc et la Tunisie. Les différences dans la façon de s’intégrer dépendent des individus et de leurs approches de la société d’accueil. Cela dépend aussi de leur propre communauté. Qu’ils soient Algériens, Marocains, Égyptiens ou Tunisiens ; il y a ceux qui se démarquent par leur éducation, leur instruction, leur sociabilité. Il est vrai que presque tous les Nord-Africains arrivés au Québec sont très instruits, ils ont une bonne culture, je dirais, ‘’internationale’’, d’autres diront, universelle. Ils ont étudié en français et maitrisent parfaitement l’arabe et un grand nombre maitrise aussi l’anglais. Il y a ceux qui sont venus au Canada et s’intègrent comme Canadiens ; il y a ceux qui sont venus au Québec, tout en étant citoyens Canadiens et préfèrent vivre en français. Cependant, ceux qui se sont regroupés dans ce qui est qualifié de Petit Maghreb, il est évident que le poids de leurs pays d’origine est prégnant. Ils vivent ‘’l’incertitude dans la certitude communautariste’’. Il faut juste savoir que presque tous les Nord-Africains ont l’esprit entrepreneurial; s’ils ne sont pas employés dans les entreprises québécoises et canadiennes, s’ils ne sont pas dans l’enseignement ou la santé, ils ont créé leurs commerces et leurs entreprises et ils en vivent bien. Toutefois, ils ne partagent pas toutes les valeurs québécoises. À mon humble avis cela relève de la crainte de perdre les leurs.
3) Depuis quand avez-vous pensé ce livre ?
Au départ, vers la fin des années 2000, je ne pensais qu’à rédiger quelques articles que je publiais, ici et là, sur des journaux électroniques comme le Huffington post Québec. Par la suite en 2016, quelques-unes de mes réflexions ont été reproduites partiellement par, à titre indicatif, ‘’Le Courrier International‘’, notamment celui intitulé : Pourquoi les musulmans ne parlent pas ?
Cet article a par la suite, été repris intégralement dans un livre collectif
https://boutique.courrierinternational.com/la-boutique/livre-l-islam-en-debat.html
C’est en 2017, que l’idée de me lancer dans l’écriture de cet essai a émergé et s’est très vite concrétisée.
4) En avez-vous des échos si oui quels en est la nature.
Absolument, au Québec, plusieurs de ceux qui l’ont lu m’ont fait part, par écrit, de leur satisfaction et presque tous m’ont dit ce qu’ils avaient appris comme différence entre Islam et Islamisme ou sur les pratiques des différents rites qui font la diversité au sein de l’Islam, les pratiques sociales de l’Islam de l’Asie et celui de l’Afrique du Nord.
5) Avez-vous noté une volonté de transmettre une mémoire des pays d’origine des parents vers les enfants ? Y a-t-il d’autres référents que le religieux dans cette mémoire ?
Lorsqu’il s’agit d’un écrit qui devient public, il y a forcément une histoire, une mémoire, un pan du patrimoine qui sont transférés à ceux qui lisent. Mais, il faut reconnaitre que contrairement aux Québécois, aux Canadiens, aux Nord-Américains et même aux Européens pour qui le livre fait partie des instruments de transfert du savoir et de la connaissance, les lecteurs Nord-Africains restent dans l’oralité. Quelques lecteurs algériens qui l’ont lu m’ont fait part de leurs impressions très positives mêmes s’ils en connaissent des pans entiers. Ils ont eu plaisir à lire quelques-unes de mes réflexions, surtout le chapitre sur Karn Arba’tache.
Et pour la seconde partie de votre question, il y a bien entendu d’autres référents que le religieux dans cette mémoire. Prenez note que pour la transmission de l’histoire et du patrimoine algérien, des parents vers les enfants, nous avons avec un groupe de compatriotes qui créé un Écomusée de l’Algérie. Il prend petit à petit forme. Nous le destinons d’abord à la communauté algérienne du Québec et bien entendu aux Québécois. Mais, il n’est pas exclu qu’une extension soit envisagée avec nos frères Tunisiens et Marocains, notamment en raison du partage civilisationnel de Tamazgha.
Merci pour cet échange.
Société
Maroc. Généralisation de l’anglais dans les collèges à la rentrée prochaine

La généralisation progressive de l’anglais dans les collèges sera lancée dès la rentrée prochaine. C’est ce que l’on peut lire dans la circulaire adressée par Chafik Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports et aux directeurs des établissements de l’enseignement collégial ainsi qu’aux enseignants d’anglais.
Approche progressive
Ce programme qui a vocation à être appliqué de façon progressive doit permettre d’atteindre pour la rentrée 2023-2024 un taux de couverture de 10 % pour parvenir à un taux de 50 % pendant l’année scolaire 2024-2025.
À la rentrée, 2025-2026, l’anglais, en tant que langue étrangère, sera généralisé à tous les paliers du collège qui bénéficieront, selon la circulaire ministérielle, de deux heures d’enseignement de cette langue par semaine et pour chaque niveau, ce qui représente une charge de 24 heures par semaine pour l’enseignant, lequel aura à s’occuper de 12 classes. Cette projection est accompagnée d’autres décisions concernant aussi bien les matériaux pédagogiques et techniques que le suivi et l’évaluation des procédés mis en œuvre.
Eneffet, un kit pédagogique et une méthodologue de formation et de suivi des enseignants, notamment dans le domaine de la pédagogique de l’enseignement des langues, est prévu dès le début de ce chantier.
Par ailleurs, des bibliothèques seront ouvertes dans les collèges où des outils numériques seront fournis aux élèves.
Société
Intempéries en Algérie. Deux morts et plusieurs dégâts matériels enregistrés

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord de l’Algérie dans la nuit de mercredi à jeudi ont viré au drame à Guelma ( extrême est du pays) et Tipaza ( 40 kilomètres à l’ouest de la capitale). En effet, à Guelma, une fillette âgée de 12 ans, a été emportée par les eaux. Son corps, a été repêché ce jeudi après-midi par les agents de la Protection civile locale. À Tipaza, plus précisément dans la commune de Khemisti, un enfant de 10 ans, a succombé à ses blessures après qu’un mur de soutènement s’est effondré sur lui. Un bilan qui vient contredire la communication du ministre l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, dont les propos répercutés par l’agence officielle aps, annonçaient ce jeudi, « qu’aucune perte humaine n’est à déplorer suite à la montée des eaux de pluie après les dernières intempéries enregistrées dans certaines wilayas du pays », indiquant simplement que certains dégâts causés par ces intempéries ont été limités.
Les populations précaires affectées
Les services de la Protection civile de la wilaya de Guelma, fortement touchée par les intempéries de la nuit dernière, ont annoncé le sauvetage de 27 migrants subsahariens qui étaient encerclés par les eaux. Il s’agit de neuf femmes, treize enfants, dont des nourrissons et cinq hommes.
Dans d’autres région du pays, notamment Constantine, Alger, et M’sila, les pluies diluviennes de la nuit dernière, ont causé d’énormes dégâts matériels. En effet, à Bousmaïl, une commune située à la sortie est de la wilaya de Tipaza ( 40 kilomètres à l’Ouest d’Alger), une dizaine de familles ayant construit illicitement leurs baraques sur lit d’un oued, ont protesté jeudi devant siège de la wilaya pour demander une prise en charge. Ces familles sinistrées, affirment que leurs maisons de fortune ont été emportées par les eaux. Selon eux, seule la Protection civile a répondu à leur appel. « C’est vers 2h du matin que nous avons été surpris par la montée des eaux. Toutes les habitations ont été inondées. Nous avons fait appel aux autorités. Nous nous sommes déplacés à la wilaya, mais personne ne s’est soucié de notre sort », affirme un septuagénaire dont le dossier de demande de logement remonte, selon lui, à 1987.
Colère latente
Toujours dans le registre des manifestations, les citoyens de la commune d’Ali Mendjli, banlieue de la ville de Constantine ( 300 kilomètres à l’est de la capitale) ont fermé durant la même journée la route reliant Constantine à Mila, à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierres dans le but d’interpeller les pouvoirs publics quant à leur situation liée aux inondations. « Nos maisons ont été submergées par les eaux, on est à la rue et personne ne se soucie de nous ! C’est inadmissible », déclare un père de famille qui s’est dit à la rue depuis jeudi matin. « Nous sommes des sans domiciles fixes (SDF) à compter de ce jour ! » fulimera-t-il.
A 200 kilomètres plus au nord, certaines communes de Bejaïa, notamment Sidi Aïch, Aokas, Melbou et même quelques quartiers du chef-lieu de la wilaya ont été durement affectés par les récentes chutes de pluie qu’a connues la région. A Melbou, plusieurs endroits de la ville ont été inondés, donnant à cette municipalité des allures de piscine à ciel ouvert.
Pour ce qui est des éboulements, les services de la Protection civile, ont enregistré cet après-midi, trois affaissements de terrain au niveau de la wilaya de Bouira ( 100 km à l’est d’Alger ). Ainsi, à Saharidj, Selloum et Djebhaia, plusieurs blocs de pierres se sont effondrés sur la chaussée, sans provoquer de dégâts. L’alimentation en courant électrique a également été fortement perturbée, notamment dans les wilayas d’Alger, Tipaza et Blida, où des centaines de foyers se sont retrouvés dans le noir. Selon les services de Sonelgaz ( entreprise publique de gaz et électricité), le poste source de Boufarik ( Blida), appartenant à la filiale GRTE (Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport de l’électricité) desservant toute la région, a été inondé par les fortes pluies.
Ces intempéries qui mettent un terme à une longue et préoccupante période de sécheresse sont bienvenues pour l’agriculture. Elles sont cependant révélatrices de la dégradation générale des réseaux d’évacuation. Les autorités locales privées d’une part importante des ressources fiscales drainées par l’administration centrale peinent à entretenir les voieries de façon efficace ; une situation qui provoque chaque saison des inondations, y compris dans la capitale.
Société
Passeurs de migrants : deux Algériens arrêtés en Espagne

La Guardia civile a annoncé ce dimanche avoir arrêté dans la région de Murcie ( sud-est de l’Espagne ) deux Algériens âgés de 27 et 33 ans. Les deux présumés trafiquants sont soupçonnés de meurtre, de traite d’êtres humains et d’appartenance à une organisation criminelle. Codée sous le vocable « protection », l’enquête a commencé en décembre dernier à la suite du signalement de deux cadavres flottant sur l’eau par un couple naviguant sur voilier dans la région de Carthagène.
Selon le communiqué de la Guardia civile, les investigations ont conduit aux deux hommes accusés par ailleurs d’être responsables de la mort de plusieurs autres migrants qui quittaient l’Algérie essentiellement à partir des côtes oranaises après avoir déboursé entre 6 et 7000 euros.
Selon les autorités régionales espagnoles, 73% des migrants irréguliers qui arrivent sur les rivages ibériques sont des Algériens. Une tendance à l’exil qui touche essentiellement des jeunes et qui vient d’être vérifiée en Algérie même par une vidéo qui a fait le tour de la toile. On y voit des foules massées devant le site dédié à l’étude des dossiers de l’immigration de l’ambassade du Canada dans l’espoir d’obtenir un visa.
Société
Attentat de Djerba : la Tunisie parle de tourisme, la France de terrorisme

Depuis la fusillade mardi soir à proximité de la synagogue de la Ghriba, à Djerba (Est de la Tunisie), dont le bilan provisoire est de cinq morts et huit blessés, les autorités tunisiennes se veulent rassurantes. Premier et seul ministre dépêché sur place dès le lendemain matin, le ministre du Tourisme Moez Belhassine y a présidé une cellule de crise avant d’évoquer une situation touristique sous contrôle.
Plus tard dans la journée, le président tunisien Kaïs Saïed a qualifié cette attaque d' »opération criminelle », et l’affaire a été déférée devant le tribunal de première instance de Médenine où une enquête criminelle préliminaire a été ouverte. « Ils ont cherché à perturber la saison touristique, à fragiliser l’État », a-t-il affirmé lors d’une réunion du conseil de sécurité en présence des ministres de son gouvernement et de responsables des forces armées. Mais le chef de l’État ne s’est pas déplacé sur le lieu de l’attaque et a préféré ne pas modifier son agenda. Il s’est ainsi entretenu avec la ministre des Affaires étrangères belge, Hadja Lahbib, et son homologue portugais, João Gomes Cravinho, en mission d’évaluation en Tunisie pour l’Union européenne, principalement au sujet de la situation économique et du prêt du Fonds monétaire international (FMI) qui n’a toujours pas été validé.
Le ministère de l’Intérieur qui s’est limité à un communiqué le soir de l’attaque, donnant quelques informations sur le déroulé des faits, ainsi qu’un bilan provisoire, avait annulé la conférence de presse prévue mercredi soir, alors que plusieurs zones d’ombre entourent les circonstances de la fusillade. Le ministre Kamel Fekih s’est finalement exprimé jeudi après-midi sans apporter plus d’informations sur les antécédents de l’assaillant – qui est membre de la garde nationale – ni expliqué ses motivations. Il a globalement salué le travail des forces de sécurité près de la synagogue qui auraient, selon lui, évité un carnage et agi très rapidement. S’il a affirmé que l’assaillant abattu à quelques centaines de mètres de la Ghriba, avait pour intention d’accéder à ce lieu de pèlerinage et de tuer le plus grand nombre de personnes, il a cependant évoqué une opération criminelle plutôt que terroriste.
L’agent en question a d’abord abattu son collègue de la garde maritime au port d’Aghir, une localité de l’île de Djerba à une vingtaine de kilomètres de la Ghriba, qu’il a délesté de son arme automatique et de ses munitions. Il s’est ensuite dirigé vers le lieu de culte à bord d’un quad appartenant également à la garde nationale. Arrivé à proximité de la synagogue où se trouvaient plusieurs unités des forces de l’ordre chargées de la sécurité des lieux en plus de quelques pèlerins et passants, il a ouvert le feu et abattu trois agents, un citoyen juif tuniso-israélien de Djerba Aviel Haddad et son cousin franco-tunisien Benjamin Haddad. Du fait de la nationalité française de l’une des victimes, le Parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Plus tôt, le président français Emmanuel Macron a assuré vouloir lutter « sans relâche », « contre la haine antisémite », alors que les autorités tunisiennes refusent toujours de qualifier l’attaque.
Plusieurs organisateurs du pèlerinage de la Ghriba ont en outre critiqué la présence policière jugée insuffisante et réduite par rapport aux années précédentes, indiquant qu’il n’y avait que très peu d’agents postés près de la synagogue. Selon eux, quelques minutes avant l’attaque, des dizaines de bus étaient sortis du parking où la fusillade s’est produite, échappant, à quelques instants près, à un bilan qui aurait pu être bien plus lourd. Sans informations sur les motivations de l’assaillant, rien n’indique pour le moment s’il a agi seul ou s’il a été soutenu par une organisation. Aucun élément sur une éventuelle radicalisation religieuse n’a été présenté.
Pour rappel, le 11 avril 2002, un camion-citerne de gaz naturel bourré d’explosifs sautait à 9h35 devant la même synagogue tuant 19 personnes et faisant 30 blessés. Présenté dans un premier temps comme un accident, l’enquête révéla rapidement qu’il s’agissait d’un attentat kamikaze. La fusillade du 9 mai 2023 est cependant le premier attentat à proximité de la Ghriba perpétré pendant le pèlerinage annuel, à l’occasion de la fête de Lag Ba’omer, après Pessah, depuis 1985.
Société
Tunisie. Fusillade à la synagogue de Djerba

Au moins quatre personnes ont été tuées après une fusillade ce mardi soir à proximité de la synagogue de la Ghriba de l’île de Djerba ( Est de la Tunisie) où avait afflué des centaines de pèlerins.
Selon le ministère de l’intérieur tunisien, deux agents de sécurité et deux fidèles ont été tués et quatre autres personnes ont été blessées par un gendarme. Ce dernier a d’abord tué un de ses collègues qu’il a délesté de ses munitions pour ensuite ouvrir le feu sur les agents chargé de la sécurité des lieux et la foule avant d’être abattu.
De son côté, le ministère des affaires étrangères a précisé que « les victimes parmi les visiteurs sont de nationalité tunisienne ( 30 ans ) et française 42 ans ».
La synagogue de Djerba qui est la plus ancienne d’Afrique est un haut lieu du culte judaique en Afrique du nord.
Pour rappel le 11 avril 2020, un camion-citerne de gaz naturel bourré d’explosifs sautait à 9 h 35 devant la même synagogue tuant 19 personnes et faisant 30 blessés. Présenté dans un premier temps comme un accident, l’enquête révéla rapidement qu’il s’agissait d’un attentat kamikaze.
Société
Algérie. Cas de tuberculose au sein des camps de réfugiés subsahariens
Cacophonie institutionnelle

Décidément, la communication transparente n’a jamais été le fort des autorités algériennes.
Soit, elles se murent dans un silence assourdissant, soit elles se produisent une information spontanée qui a vite fait devirer à la cacophonie après des remontrances de la tutelle quand un sujet sensible est porté sur la place publique.
L’affaire de l’apparition de cas de tuberculose au niveau de certains camps de réfugiés subsahariens, ne déroge pas à la règle. C’est une énième preuve de cette gestion consternante. En effet et comme indiqué par adn-med.com le 06/05/2023, les services de la wilaya d’Alger, avaient officiellement fait état, vendredi dernier, de foyers de tuberculose dans les camps de Blida et Alger. Des structures de la santé nous apprenaient même que des cas contaminants refusaient les soins et les traitements proposés. 72h plus tard, soit ce lundi, ce sont les services du ministère de la Santé et de la population, qui viennent apporter un démenti catégorique aux services sanitaires de la wilaya d’Alger. « Nos services ( ministère de la santé, NDLR), affirment et assurent qu’aucun cas de tuberculose n’a été répertorié », est-il précisé. « La wilaya Alger n’a détecté aucun cas de tuberculose parmi les migrants ».
Le ministère de la santé, rappelle dans ce sens, que les derniers cas enregistrés remontent à 2022, où selon la même source, cinq cas avérés ont été diagnostiqués à Meftah et Bouinan, deux localités relevant de la wilaya de Blida ( 50 kilomètres à l’ouest d’Alger). Cette cacophonie en matière de communication institutionnelle n’est pas la première du genre, loin s’en faut. Durant la pandémie du Covid-19, les services du ministère de la Santé, se sont tristement illustrés par des communiqués hasardeux, à la limite de l’amateurisme d’Etat, tentant vainement de minimiser l’ampleur des infections. En 2018, les mêmes services, lors de l’épidémie de choléra qui avait touché la régions de Bouira et Tipaza, avaient également tenté de démentir les autorités sanitaires locales. Il aura fallu l’intervention des services de l’Institut Pasteur d’Alger ( IPA), pour confirmer les faits et amener le ministère de la Santé à opter pour le mutisme.
R.B
Société
Un jeune homme mortellement touché par un tir de carabine à Biskra ( vidéo)

Un drame effroyable s’est produit ce samedi matin dans la wilaya de Biskra ( 460 kilomètres au sud-est d’Alger). Un jeune homme âgé de 28 ans, répondant aux initiales A.S, a été mortellement touché par une balle de fusil de chasse, au cours de d’une fête de mariage.
Ainsi, et comme le montre la vidéo amateur tournée au moment des faits, une personne était en train de charger les cartouches de sa carabine pour tirer en l’air. Le premier coup, a été tiré sans conséquences mais le second a mortellement touché au visage la victime.
Suite à ce drame, les services de sécurité ont immédiatement ouvert une information judiciaire et placé le porteur de fusil en détention provisoire, indiquent des sources locales.
Aux cours de cérémonies festives, ces genres de manipulations, aux cours desquels il n’est pas rare d’enregistrer des accidents dramatiques, participent d’une pratique sociale qui valorise celui qui exhibe l’arme la plus puissante et qui tirer le plus de coups de feu, y compris comme c’est le cas ici à balles réelles.
R.B
Société
Maroc : le drame des abandons scolaires

Le bilan rendu public jeudi 4 mai, par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports donne un aperçu global satisfaisant pour ce qui est du préscolaire qui connait une progression appréciable. Les indicateurs de performance de l’école qui permettent d’évaluer l’aspect qualitatif du secteur évoluent positivement mais l’abandon scolaire stagne.
Un fléau social
L’abandon scolaire est l’un des problèmes que redoutent tous les gouvernements. C’est aussi le plus délicat qu’ait à gérer le ministre marocain Chakib Benmoussa qui a élaboré une ambitieuse feuille de route pour la période 2022-2026 en vue d’atteindre une école performante et de qualité.
En effet, ce phénomène, quand il perdure et/ou se massifie, est un handicap à plusieurs impacts. Il prive le jeune de compétences pouvant assurer son insertion sociale, provoquant ainsi un déficit économique à la collectivité. Il peut générer des déviances sociales préjudiciables au concerné et à la communauté ; le jeune perdu de vue par le système éducatif sortant des radars des instances d’évaluation et de programmation des politiques publiques devient une inconnue sociale difficilement intégrable dans un mise en perspective du pays.
Sur un total de 8.863.234 élèves inscrits dans le Royaume, les abandons, toutes catégories confondues, sont de 334.664 pour l’année scolaire 2021/2022, un chiffre quasiment identique que ceux de 2019/2020 (331.558 ). Le ministère assure vouloir réduire d’un tiers ces échecs en 2026. Un vrai défi si l’on observe la stagnation du nombre de ces cas depuis plusieurs années.
La généralisation de l’enseignement progresse
Domaine positif : la généralisation de l’enseignement qui avance dans les cycles primaire et secondaire (collége.).
Une évolution identique a été relevée dans le cycle secondaire qualifiant qui a vu le taux de scolarisation atteindre 76.9 % en 2022/2023 contre 75.7 % l’année précédente. Cette courbe ascendante est également constatée pour l’enseignement préscolaire. La préscolarisation des 4-5 ans est de 76.2 % en 2022/2023 contre 72 % en 2021/2022, soit une progression de près de 4%, ce qui est considérable.
Selon le ministre, cette amélioration est essentiellement due à l’augmentation de l’offre scolaire en milieu rural qui a bénéficié du soutien de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) et de la gestion déléguée qui permet de décentraliser les centres de décisions sur un certain nombre de dossiers.
Il demeure que le spectre de l’abandon scolaire pèse toujours sur la jeunesse marocaine et, du même coup, sur les politiques de développement national qui souffrent du manque de statistiques précises quant à la situation effective de ces sujets. Or l’identification des statuts des différentes catégories d’âge est la seule manière d’ajuster les mobilisations des moyens de l’Etat à la réalité de la composante sociologique de la nation.
Société
Algérie. La tuberculose flambe dans les camps de migrants subsahariens
Les autorités sonnent l’alerte !

Officiellement, l’Algérie est considérée comme étant une « zone de transit » pour les migrants subsahariens ou d’autres réfugiés comme les syriens. De ce fait, les pouvoirs publics, et ce, de l’aveu même des services du ministère de l’intérieur et des Collectivités locales, n’ont pas entrepris des démarches efficaces pour prendre en charge ces réfugiés ou bien décider s’il fallait organiser leur raccompagnement aux frontières dans des conditions décentes.
Plusieurs cas détectés à Alger et Blida
Ce laxisme des autorités, s’est traduit par un essaimage incontrôlé des migrants qui vivent dans des conditions qui les exposent aux risques pathologiques ou dégradent davantage leur santé souvent chancelante. Quand des regroupements sont opérés, ils sont exécutés de manière improvisée quand ils ne sont pas le fait de migrants eux-mêmes.
Dans de telles circonstances, l’apparition de la tuberculose dans des camps de réfugiés disséminés un peu partout à travers le territoire national n’est pas vraiment une surprise. Ainsi un communiqué des services de la santé de la wilaya d’Alger, signale plusieurs foyers de cette maladie détectés au niveau de ces camps de fortunes. Des cas suspectsou avérésde tuberculose ont été signalés parmi des Subsahariens au niveau de l’établissement de santé de proximité de Larbaâ, dans la wilaya de Blida (50 kilomètres au sud-ouest de la capitale). La même note précise que certains migrants infectés, « ont refusé de se plier aux examens médicaux ». D’après ledit document, ces sujets ont également émis un refus catégorique d’être transférés au niveau d’un établissement spécialisé. Jusqu’à présent, on ignore l’ampleur des cas de tuberculose existants dans ces regroupements. Cependant, le ministère de l’Intérieur algérien, vient de donner l’alerte à travers les 48 wilayas du pays, dans le but de renforcer la vigilance et la prise en charge des cas contaminés. Une information qui ne manque de réveiller des réactions de xénophobie latentes. A la fin des années 70, la tuberculose avait été éradiquée en Algérie qui avait été alors rattachée à la zone Europe par l’OMS. La maladie a commencé à réapparaitre en même temps que certaines pathologies épidémiques au milieu des années 2000.
Les migrants se sédentarisent dans la misère
« Je le dis devant vous et défie quiconque de me prouver le contraire, l’Etat algérien n’a lésiné sur aucun moyen afin de prendre en charge d’une manière royale, les réfugiés présents sur notre sur notre sol », a assuré récemment la présidente du Croissant rouge algérien ( CRA), Mme Ibtissem Hamlaoui. Sauf que ces déclarations péremptoires, contrastent avec la réalité du terrain. En effet, Blida qui compte l’un des plus importants camps de réfugiés du centre du pays, donne un spectacle sensiblement différent de la « manière royale » que décrit madame Hamlaoui. Et contrairement à ce qu’avancent les autorités locales, Blida, s’est au fil des années, muée de zone transit en lieu d’implantation ou plutôt de sédentarisation des réfugiés maliens ou nigériens. Ce phénomène est aisément vérifiable du côté de la région est de la wilaya où des camps se sont constitués de façon aléatoire. Et faute de prise en charge sérieuse et rapide, ces transplantés, n’ont d’autres choix que de s’adonner à la mendicité pour subsister. Il n’est pas rare que ces réfugiés, notamment des femmes et enfants, fassent, du porte à porte pour demander des denrées de première nécessité ou de l’argent afin de pouvoir s’acheter du pain et un sachet de lait quand il est disponible.
Concurrence féroce à la mendicité
Dans la localité de Haï Drioueche ( centre de Blida), les migrants s’entassent dans des recoins plus ou moins discrets pour échapper aux interpella tions de citoyens perturbés par ces présences. Nous avons pu assister à une scène assez étonnante : une femme d’une trentaine d’années, qui se dit originaire du Mali, vêtue de haillons, était allongée sous un arbre, avec à ses côtés un bébé recouvert d’une couche de crasse et qui était dans un état de santé plutôt inquiétant. A côté d’elle, une mendiante « locale », la fixait du regard. Devant l’attitude manifestement hostile de la seconde, la première, a dû rapidement changer de place. Il faut dire que les mendiants s’attribuent un territoire qu’ils défendent contre d’éventuels intrus. Et dans ces appropriations, la misère autochtone fait valoir sa préférence nationale.
D’autres réfugiés, selon toute vraisemblance de nationalité syrienne, occupent, toujours avec femmes et enfants, le milieu de la chaussée sur les routes à grande circulation en brandissant des pancartes où il est mentionné « Aidez-nous, nous sommes des réfugiés syriens ». Ces familles, installées à l’entrée ou à la sortie des localités voisines de Blida, prennent des risques inconsidérés en s’exposant au danger que représentent les véhicules de gros tonnage qui peuvent les frôler au passage sous le regard souvent réprobateur, quelques fois compatissant, des usagers de la route. Outre la misère dans laquelle survivent ces migrants, un autre danger les guette : la traite humaine.
Les « négriers » des temps modernes
Dans certains cas, les migrants sont les victimes de personnes malintentionnées qui les font travailler pour un salaire de misère et dans des conditions insupportables. Pour rappel, en décembre 2021, les services de sécurité d’Alger, ont réussi à démanteler un vaste réseau qui exploitait leurs proies. Ce groupe de « négriers » des temps modernes, était composé de six individus. Son mode opératoire était assez simple : faire venir des dizaines de migrants africains ou quelques fois marocains, de la périphérie d’Alger, de Béjaïa ou d’ailleurs. Ils sont accueillis ensuite au niveau de la gare routière de Kharouba avant d’être enfin acheminés vers les divers chantiers du pays où ils sont employés pour une bouchée de pain et surtout dans la plus parfaite clandestinité. Ce coup de filet avait mis un terme à un trafic qui aurait rapporté à ses instigateurs plus de 100.000 euros, selon des sources policières. L’exploitation avait duré plus d’une année.
Cette situation vient rappeler que les mesures prises par l’Union européenne pour enrayer ou du moins contenir les flux migratoires et qui sont appelés à se renforcer font et feront de l’Algérie, non plus une zone de transit mais un réceptacle de l’immigration clandestine. Avec tout ce que cela implique comme problèmes sanitaires, désordres sociaux et réaction de rejet que l’Algérien est prompt à dénoncer…quand ils sont constatés ailleurs.
R.B
Société
En Tunisie, des livres censurés au Salon du livre rappellent les méthodes de Ben Ali

Les versions se suivent et se contredisent depuis l’inauguration de la Foire internationale du livre de Tunis, malgré un précédent inquiétant. Peu de temps après la visite du président tunisien Kaïs Saïed vendredi 28 avril, la stupéfaction et la colère se sont propagées dans les rangs des éditeurs et libraires venus exposer leurs livres à l’occasion d’un rendez-vous annuel d’une grande importance pour les professionnels du secteur. Les responsables de la maison d’édition Dar Al Kitab (La Maison du livre) ont été sommés de fermer leur stand.
Le livre nouvelle victime de Kais Saied
En cause ? La présence d’un essai politique, Le Frankenstein tunisien, de l’écrivain Kamel Riahi. La couverture verte du livre représente une caricature de Kaïs Saïed dépeint comme le monstre créé par le Docteur Frankenstein dans le roman célèbre de Mary Shelley. L’auteur y critique le coup d’État du 25 juillet 2021 opéré par Kaïs Saïed, une créature née des déceptions du peuple tunisien depuis la révolution. “Pour la première fois en 37 ans de Foires du Livre de Tunis, un stand est fermé par les autorités. C’est une première”, écrit Karim Ben Smaïl, propriétaire des éditions Cérès. Pour exprimer leur solidarité, plusieurs exposants ont décidé de fermer leur stand à leur tour, le jour-même.
Le lendemain, samedi 29 avril, au moins deux autres livres manquent à l’appel : Kaïs 1er, président d’un bateau ivre, un essai politique en langue arabe du journaliste Nizar Bahloul ainsi que Le chiisme en Tunisie, de Slaheddine Amri. Ces livres ont pu être exposés de nouveau peu de temps après. Face aux journalistes, et après avoir pu rouvrir son stand sans le premier livre incriminé, Habib Zoghbi, directeur de Dar Al Kitab, tente d’arrondir les angles et invoque des délais administratifs.
Censure honteuse
Qui a pris la décision de fermer le stand de l’éditeur et de saisir les copies de ces publications ? Jusqu’au lundi 1er mai, les versions de Dar Al Kitab comme de la direction de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT) se contredisent. Les dernières informations font état d’une décision prise par des agents chargés par le ministère de la Culture d’assurer la sécurité des lieux. La direction de la FILT avance des problèmes administratifs et de listes complémentaires arrivées trop tard.
Lors d’un point presse tenu le dimanche 30 avril, la directrice de la FILT, entourée des membres de son comité d’organisation, a fustigé une polémique qui a “touché à l’image de la Tunisie dans les médias internationaux” et accusé ses détracteurs d’avoir “trompé” l’opinion et de s’être rendus coupables de propos “diffamatoires”. Pour autant, et sans donner plus d’explications, elle indique que les livres ayant été saisis le 29 avril seront de nouveau exposés. Karim Ben Smaïl a salué de son côté une “déclaration courageuse” estimant que “la présidente du comité d’organisation de la Foire remet sa ministre au pas”, évoquant ainsi un différend ayant opposé le ministère de la Culture au comité d’organisation. “Au moins un des livres saisis a été remis en vente, un titre qui a plus de trois ans… et qui s’est vendu en un jour! Merci qui ?”, a-t-il ironisé.
Sauf que la polémique ne s’est pas arrêtée là et Habib Zoghbi dénonce une nouvelle manipulation. En effet, Le Frankenstein tunisien a été confisqué le 28 avril et ne serait pas inclus dans la liste des livres pour lesquels l’interdiction a été levée. “Jusqu’à quel point essaie-t-on de manipuler les gens ? Je vous informe que le livre est encore saisi jusqu’à présent, sans document officiel ni décision de justice”.
“Cette dernière édition de la FILT n’a pas fini de nous surprendre”, a prédit plus tôt Karim Ben Smail, dénonçant les “cafouillages, marche arrière, et amateurismes”.
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