

Société
Diaspora. Rentrer au pays ou pas ?
C’est un sentiment partagé par de nombreux Algériens impliqués dans les activités politiques à l’étranger en ce début d’été : aller rendre visite aux proches ou s’abstenir. La volonté du pouvoir de faire taire la diaspora est une priorité ; d’où cet autoritarisme débridé pour dissuader ou empêcher les citoyens de voyager librement.
C’est en effet à l’aune de cette crainte qu’est mesuré le risque de partir ou ne pas partir. Les interpellations de Lazhar Zouimia et Hassina Bourzah résidant au Québec et largement médiatisées sont deux exemples d’intimidation destinés à faire peur à faire taire celles et ceux qui désirent rendre visite à leurs familles en Algérie. Le message est clair : chacun doit savoir qu’il risque de subir une interdiction de quitter le pays ou même être arrêté à l’arrivée.
Parce qu’ils sont solidaires avec leurs compatriotes vivants au pays, les Algériens de l’étranger se trouvent diabolisés ! La révolution citoyenne de février 2019 qui a ébranlé les appareils politiques de l’État a donné de vrais espoirs aussi bien aux nationaux qu’aux amis de l’Algérie. La diaspora s’est impliquée comme un acteur prégnant en faveur de ce soulèvement. Qu’elle se trouve au Canada, en France ou ailleurs, son adhésion a permis de mieux sensibiliser l’opinion mondiale qui voyait dans cette participation une solidarité pouvant faciliter la levée de l’enclavement du pays auquel travaille depuis toujours le pouvoir algérien.
Un engagement chèrement payé au vu du nombre d’émigrés détenus ou qui sont sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN).
Plongée parmi les compatriotes sommés de choisir entre la fidélité à leurs idées et leurs proches.
En cette période des vacances, ils sont nombreux à se poser la question de savoir s’il y a ou non un danger à rendre visite à la famille restée au pays. Et il faut le reconnaitre, cette opération terreur occupe bien des esprits. Est-ce que pour autant elle a un effet démobilisateur ? Rien n’est moins sur. Chacun sait qu’à tout moment il peut être accusé d’être un militant de telle organisation terroriste ou de fomenter un complot contre l’armée. C’est ce qui est arrivé à Lazhar Zouaimia, un ressortissant vivant au Canada. Le jour de son retour au Québec en février 2022, il est accusé d’être lié à des activités terroristes, appréhendé à l’aéroport d’Alger et incarcéré pendant 40 jours. Connu pour son engagement pacifique, une forte mobilisation s’est organisée pour le soutenir. C’est d’ailleurs grâce à cette solidarité qu’il a réussi à retrouver sa famille au Québec. Mais souhaite-t-il retourner à Sedrata, sa ville natale ? Lors d’une discussion que nous avons eue avec lui à l’occasion du rassemblement qui s’est déroulé le dimanche 3 juillet au parc François-Perreault à Montréal pour célébrer le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, il avoue : « Ce que je ne comprends toujours pas, c’est qu’une fois que la justice a statué sur mon cas et qu’aucune charge ne pesait contre moi et donc qu’en principe j’étais libre de quitter le pays, la police des frontières a trouvé quand même un moyen de me retenir en annonçant au service du département de la surveillance et de la sécurité, DSS, anciennement DRS, que je devais subir un interrogatoire. Je me trouvais pris en otage dans un imbroglio bureaucratique : des agents sont venus me voir pour faire des vérifications suivies de questions absurdes, aucune cohérence avec la décision de justice émise par le tribunal de Constantine qui a décidé que je n’étais plus sous contrôle judiciaire et donc libre de mes mouvements. J’ai évidemment raté mon avion pour Montréal. Il a fallu que ma femme me trouve un billet immédiatement pour aller en Espagne, l’essentiel étant de quitter mon propre pays pour enfin retrouver ma famille. »
Par la suite, Lazhar a raconté devant l’assistance avec force détails son empêchement de revenir au Canada, son incarcération dans les locaux du DSS et ensuite à la prison Abdelhamid Boussouf de Constantine. Malgré ses épreuves, l’homme avait l’air serein : « Je me suis retrouvé avec une douzaine de prisonniers qui ont à peine l’âge de mon fils Mehdi décédé il y a deux ans ; en les voyant dans une cellule avec moi, j’ai oublié mon sort. Wahid, 20 ans, est un passionné de la photographie, il est arrêté pour une publication sur Facebook. Il y avait là un enseignant en tamazight, un vendeur de drapeaux, etc. Tous des victimes à qui on a déjà passablement perturbé leur avenir. ».
Il parle aussi de Hadjira Belkacemi, originaire de Tidjelabine (Algérois), qui est bloquée en Algérie depuis janvier 2022 pratiquement pour les mêmes raisons que lui : « Je lui parle souvent, j’essaie du mieux que je peux de venir à son aide. Je ne comprends pas pourquoi elle a été empêchée de revenir au Canada. Ses enfants et son mari souffrent de cette injustice. On ne sait même pas quelle est la structure qui pourrait vraiment étudier son cas un jour pour la laisser rejoindre sa famille. C’est triste, ce qui arrive en Algérie, ce n’est pas une dictature, c’est pire. Je ne sais pas comment qualifier ce pouvoir, il n’y a aucune règle à suivre, même leurs propres lois, ils les piétinent ; c’est incompréhensible! », conclut-il.
Il n’est pas le seul à ne rien comprendre !
L’Histoire de Hamid venant d’Imchedalen ex- Maillot, région de Bouira, mérite aussi d’être relatée. Il a prévu d’arriver au Canada au mois de mai passé, mais il a été retenu et empêché de sortir à l’aéroport d’Alger alors que sa famille a pu passer malgré tout. Son voyage entrait dans le cadre de l’immigration. Le fait que sa femme et ses enfants ne soient pas accompagnés les a mis dans une situation très délicate, notamment quand il a fallu entreprendre les démarches administratives nécessaires à leur installation. Heureusement qu’un de ses cousins a pu s’occuper d’eux.
Il raconte : « La police des frontières m’a questionné sur mes activités politiques comme le fait de suivre Dr Sadi dans les réseaux sociaux et particulièrement sur Facebook. Je lui ai signifié que Saïd Sadi est un homme politique qui a dirigé un parti agréé depuis 1989, et ce sont des milliers si ce n’est des centaines de milliers d’Algériens qui le suivent et l’écoutent ».
Aucun élément légal pouvant justifier son interpellation n’a été retenu contre lui ; il n’a quand même pas pu quitter le pays. Ce n’est qu’après plusieurs semaines de désagréments, d’allusions et de menaces quant à son comportement une fois établi dans son pays d’accueil qu’il a été décidé de le laisser partir.
Suivant de loin notre échange, Kamel, exprime une opinion forte : « Lorsqu’on n’est pas dans un État de droit, l’exécutif se substitue au pouvoir judiciaire. Donc les décisions ne peuvent être qu’arbitraires. Je préfère m’abstenir de rentrer au pays pour voir ma famille, car je suis convaincu que ces méthodes propres aux régimes autoritaires ne vont pas tenir longtemps dans le contexte régional actuel. Le régime d’Alger est dans une phase de reconstitution voire de raffermissement du clan dominant. Malgré cela, il est condamné à arrêter la folie des arrestations de tous les activistes ou de simples citoyens qui ne s’inscrivent pas dans le soutien du pouvoir en place. Tout a une fin. »
Une autre activiste dénommée Alia, d’origine algéroise, également connue pour son engagement en faveur des détenus politiques et très impliquée dans la révolution de février au Canada témoigne. Elle s’est exprimée la gorge nouée et des larmes aux yeux : « Je ne regretterai jamais le fait d’être solidaire avec les détenus. En regardant les portraits de ces pauvres victimes, je pense directement aux mamans qui souffrent de cette injustice. J’en ai eu certaines au téléphone. J’avoue que c’est pénible de tenir une discussion sans être interrompue par des sanglots. ». Elle poursuit : « Ma mère était très malade et ma famille a tout fait pour me raisonner afin de ne pas me rendre en Algérie. Mon frère m’avait dit : si tu viens, ils vont t’arrêter et au lieu de nous occuper de notre maman, nous allons courir les commissariats et les prisons à ta recherche. Je les ai écoutés, mais malheureusement j’ai perdu ma mère en février 2022 sans l’avoir vue avant son départ. Et présentement j’en souffre ; je n’arrive pas à faire mon deuil ». Une autre histoire qui atteste que la répression peut atteindre tout le monde et de toute sortes de manières.
Azzedine très actif au sein de la diaspora du Canada, confie : « Si l’occasion se présente, je ne vais pas hésiter pour aller en Algérie. J’ai toujours milité pour le changement dans mon pays. Je n’ai insulté personne et je n’ai pas porté atteinte aux institutions de l’État algérien. Depuis, le début de la révolution, nous avons insisté sur le caractère pacifique du mouvement et évité toute forme de confrontation. J’assume mes positions politiques comme les millions autres Algériens qui ont dénoncé le pouvoir. Dans tous les cas, c’est une conjoncture qui ne pourra pas durer dans le temps. Sinon, tous les Algériens sont potentiellement suspects. Ces pratiques ont pour objectif de semer la peur dans nos esprits ».
Les témoignages poignants de Lazhar, Hamid, Alia, Kamel ou Azzedine, dévoilent une détermination intacte à continuer à lutter pour voir un jour l’Algérie libre et démocratique. Finalement, la peur de rentrer au pays a eu un effet contre-productif : exaspérer les émigrés qui, même s’ils prennent des précautions, savent que ces atteintes à leurs droits constituent une obligation de continuer le combat. La majorité des activistes que nous avons rencontrés éviteront de repartir dans l’immédiat en Algérie, mais aucun n’est décidé à renoncer à ses convictions.
Société
Diaspora algérienne : des billets d’avion et bateaux à moitié prix à partir d’aujourd’hui
Décision diversement appréciée

Bonne nouvelle pour les Algériens expatriés. Ils peuvent bénéficier, à partir d’aujourd’hui et, ceci jusqu’au 25 avril prochain, d’une réduction de 50% sur le prix des billets d’avion d’Air Algérie et des compagnies maritimes algériennes. Cette décision a été prise ce lundi par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune en personne au terme d’un conseil des ministres dédié aux préparatifs liés au mois de carême.
C’est un communiqué de la Présidence de la République qui a annoncé que les secteurs concernés ont été instruits pour « consentir une réduction exceptionnelle des prix du transport aérien et maritime durant le Ramadhan à hauteur de 50% au profit des membres de notre communauté nationale à l’étranger à l’effet de leur permettre, s’ils le souhaitent, de ( sic ) passer ce mois sacré au pays avec leurs familles, au vu des difficultés économiques dans leurs pays de résidence », lit-on dans ledit communiqué. Des observateurs ont relevé les « difficultés économiques des pays de résidence » auxquelles aurait échappé une Algérie où l’inflation et les pénuries empoisonnent le quotidien du citoyen.
Si la nouvelle est applaudie par certains dans la diaspora, elle n’en suscite pas moins des commentaires dubitatifs voire franchement acerbes d’autres. Kamel, un expatrié établi à Roubaix ( Nord de la France), contacté par adn-med.com, s’est dit « très heureux » de cette annonce. « Je voulais vraiment venir au pays passer le Ramadhan. Cette annonce vient à point nommé », s’est-il réjoui. Pour sa part cet avocat qui travaille dans un cabinet de groupe parisien intervenant en Algérie se désole : « C’est le suzerain qui répand ses bienfaits sur ses sujets. Une telle décision devrait relever des directions des entreprises concernées qui agissent en fonction de leurs résultats, des clientèles qu’elles ciblent ou des destinations et périodes qu’elles souhaitent promouvoir. Tout ça sent le deuxième mandat. » déplore l’auxiliaire de justice. Nassim, vieux restaurateur de la rue de la Huchette, donne une autre explication : « Depuis l’arrivée de Hafiz à la tête de la mosquée de Paris, cette institution est devenue la vraie représentation des autorités algériennes. C’est une espèce ambassade bis qui dit ce qui doit être fait pour sensibiliser la communauté algérienne. »
R.B

Le réseau autoroutier algérien qui conditionne le développement du pays est au cœur de scandales financiers, techniques et sécuritaires à rebondissements. Reportage édifiant d’adn-med sur la pénétrante devant désenclaver Bejaia et son port qui dessert une grande partie de la région centre du pays.
Trois heures pour parcourir dix kilomètres !
Après l’ouverture partielle de la pénétrante d’Ahnif, reliant Bouira à Akbou ( wilaya de Bejaïa), nombreux furent les usagers qui avaient cru être délivrés des interminables bouchons de la RN26. Cependant, malgré cette inauguration, le calvaire dure toujours. Dans les faits, la mise en service de ce tronçon n’a fait que déplacer les embouteillages vers les localités de Tikrit et Sidi Aïch qui sont devenues un cauchemar pour tous ceux qui se rendent de Bejaïa vers Alger ou inversement.
En effet, sitôt quitté le carrefour d’Akhaq, des milliers d’automobilistes se retrouvent pris au piège à mi-chemin entre Tikrit et Seddouk. Dès la sortie de l’autoroute, les premiers bouchons commencent. Les conducteurs sont contraints de rouler pare-choc contre pare-choc sur une distance d’au moins cinq kilomètres. Un peu plus loin, et avant d’arriver à Tikrit, un immense embouteillage est déjà formé. Les nerfs sont mis à rude épreuve. Il faut 35 voire 45 minutes pour parcourir 5 petits kilomètres. Les habitués du trajet prennent leur mal en patience, tout en sachant pertinemment que le problème est permanent. Ainsi, dès le petit matin, des convois saturent les différentes artères de cette petite bourgade dont les habitants doivent en plus endurer les klaxons de chauffeurs excédés. « Il y a trop de voitures, beaucoup trop ! Je suis à l’arrêt depuis près de 20 minutes et je suis déjà en retard pour mon rendez-vous. C’est infernal !», peste ce jeune pharmacien qui se morfond dans un SUV rouge bloqué à notre niveau. La notion d’heure de pointe n’a plus grande signification, tant la densité du trafic routier est constante.
Ces embouteillages, auront eu raison de la patience de quelques voyageurs, à l’image de Mohand qui a trouvé la parade à son mal quotidien : « Il est devenu impossible de se déplacer en voiture, j’ai donc décidé de rouler en moto. Certes, c’est moins confortable, mais ça permet de se faufiler entre les véhicules et de gagner du temps ». Pour traverser le centre-ville de Tikrit, il faut compter une heure en moyenne. Une fois sorti de cette localité, la circulation se libère enfin et on peut espérer pouvoir avancer plus rapidement. Mais quelques kilomètres plus loin, un autre embouteillage, et non des moindres, contraint à nouveau la circulation. C’est celui de la ville de Sidi Aïch. Il faut 45 minutes pour traverser une cité de six kilomètres. Il est vrai qu’au niveau de cette ville, la route est passablement délabrée. Les nids-de-poule et autres crevasses sont partout et chacun tente de les éviter, ce qui entraine des débordements qui ralentissent davantage le trafic, avec les incartades qui peuvent dégénérer dans de fougueuses empoignades.
Pour tenter de rattraper le temps perdu, les conducteurs accélèrent et beaucoup se font flasher par les radars de la gendarmerie nationale posés entre R’mila et El-Kseur.
Au total, il aura fallu plus de trois heures pour parcourir les 10 kilomètres séparant l’échangeur d’Akhnaq et la commune de Sidi Aïch. Autrement dit, le gain de temps généré par le choix d’emprunter la pénétrante d’Ahnif est largement dilapidé par les trois goulets d’étranglement constituant la traversée des localités que pour des raisons incompréhensibles, les concepteurs n’ont pas pu ou su éviter.
Le 30 juin, date de la délivrance ?
La mise à disposition du tronçon Takrit-Timezrit (16 km) devait intervenir le 30 mars. Or, on a appris lors de la dernière visite effectuée par le ministre des Travaux publics à Béjaia que cette ouverture est finalement reportée au 30 juin prochain. « On a annoncé le mois de juin et je pense que c’est réalisable. Je veillerai à ce que le délai soit tenu et que ce tronçon soit bien livré à cette période », a affirmé le ministre sur les ondes de la radio locale. Selon la même source, sur les 100 kilomètres du projet, 68 ont été ouverts à la circulation jusqu’à présent. Le taux d’avancement des travaux est donc de 85% et au niveau des deux tunnels de Sidi-Aich, ce taux est de 95% .
Lancée en 2013, la pénétrante autoroutière reliant Bejaïa à l’autoroute est-ouest s’est avérée être le serpent des mers d’un réseau autoroutier algérien qui a défrayé la chronique par des malfaçons et des malversations dépassant tout entendement. Les retards enregistrés par la réalisation de ce projet sont tels que le chef de l’Etat s’en est personnellement mêlé. Tebboune a ordonné de terminer les travaux « dans les plus brefs délais » lit-on dans un communiqué de la Présidence. Les approximationsdu texte n’ont pas manqué de provoquer dérision et scepticisme dans la région. On apprend dans le même communiqué que le président de la république a décidé de l’octroi de fonds nécessaires pour l’achèvement de cet interminable infrastructure sans en préciser la somme.
Les péripéties de ce chantier sont nombreuses. En 2017 deux tronçons distincts ont été livrés ; à savoir celui d’Ahnif à Akbou puis celui qui prolonge le réseau jusqu’à Akhnak (Seddouk). Décidés en 2005 ; les travaux n’ont commencé qu’en 2013, soit 8 ans plus tard. Ils ont été confiés au consortium algéro-chinois Sapta-CRCC pour un coût évalué à 1.5 milliard de dollars et un délai de réalisation de 30 mois. Désormais, le projet cumule plus de quatre ans de retard et a déjà englouti 3.8 milliards de dollars, soit le double du budget initialement alloué !
R.B
Société
LE CONSULAT D’ALGERIE DE MONTREAL POURSUIVI POUR 450 000 $

Deux femmes employées en entretien ménager ont intenté une poursuite contre le consulat général d’Algérie de Montréal à qui elles réclament 450 000 $ dedédommagement.
Marisa Amaya, 65 ans, et Elida Rivera Lopez, 69 ans, auraient été victimes deharcèlement psychologique, d’abus de pouvoir, d’insultes et d’humiliation de la part duconsul général et de son épouse.
Les deux poursuites visent l’administration consulaire et le ministère algérien desAffaires étrangères pour un total de 452 452 $ en salaire impayé, perte de salaire,dommages et intérêts, selon ce qu’a rapporté « Le Journal de Montréal » qui a consultéle dossier, précisant que le consul lui n’est pas visé en personne.
Yasmina Boukossa, avocate des deux plaignantes, des travailleuses autonomes qui ontété recrutées au consulat depuis 2008 et 2014 respectivement, avait saisi en2021 le consul algérien pour l’aviser que ses clientes, « en plus d’être littéralementexploitées, n’avaient droit à aucune pause et que leurs arrêts de maladie furent ni plus nimoins rejetés ».
C’est en 2019, à l’arrivée du consul Nourredine Meriem, que la situation des deuxemployées aurait commencé à se détériorer au point de devenir « insupportable » avecune charge de travail sans cesse à la hausse, comprenant même l’entretien de larésidence du consul, selon la même source.
En plus de ces abus que plaignantes disent répétitives, Mmes Marisa Amaya et Rivera Lopezauraient fait l’objet d’un licenciement déguisé après avoir vécu un véritable cauchemar,selon les requêtes introductives.
Le gouvernement algérien, par l’entremise de l’administration consulaire, a récemmentdéposé à la Cour un document judicaire pour évoquer la loi sur l’immunité des États,manière de se mettre hors de portée de ces poursuites. Une procédure qui ne semble pas dissuader Maitre Yasmina Boukossa, conseil des deux femmes, de maintenir la plainte engagée ; l’argument de l’immunité diplomatique ne constituant pas un paratonnerre contre tous les dépassements de droits communs.
De Montréal : Younes Lamri

Le célèbre arrière droit marocain Ashraf Hahimi évoluant au PSG vient d’être accusé de viol. L’information a été rendue publique par la quotidien français le Parisien le soir où le footballeur se voyait confirmé dans la meilleure équipe 2022. Venue juste après la condamnation pour viol aggravé à six ans de prison et 375000 euros d’amende d’un autre marocain, le chanteur Saad Lemjared, l’affaire Ashrah Hakimi suscite au Maroc des réactions médiatiques qui n’hésitent pas à suggérer un « rapprochement entre ces faits scabreux et les péripéties malencontreuses que traversent les relations maroco-françaises à plus d’un niveau » ; c’estdu moins ce que déplore ce mardi le quotidien l’Opinion, proche du Palais royal.
L’affaire Hakimi remonte au 16 janvier quand le joueur, marié et père de deux enfants, ayant échangé sur instagram avec une jeune française de 23 ans a pris un Uber pour la rejoindre pour, déclare la victime, s’adonner à des agressions sexuelles.
La jeune femme se serait rendue ce week-end au commissariat sans pour autant avoir porté plainte ; c’est le parquet qui s’est auto-saisi du dossier.
Icône dans son pays d’origine, Ashraf Hakimi bénéfice d’un solidarité populaire et médiatique inconditionnelle. Il reste que l’embarras gagne ses plus fidèles soutiens.
Du coup, la politisation apparait comme la piste la plus commode pour dévier le débat sur un sujet délicat et qui met la star du football dans une situation difficilement défendable bien qu’elle soit présumée innocente.
Le climat trouble et tendu dans lequel évoluent les relations franco-marocaines depuis plusieurs mois est propice aux spéculations. Et les medias ne s’en privent pas.
Il n’est pas rare que les rapports entre les pays d’Afrique du nord et la France soient pollués par des affaires de droit commun. Récemment, c’est la sortie illégale du territoire algérien d’Amira Bouraoui, une binationale franco-algérienne qui a provoqué une crise diplomatique entre Paris et Alger.
Société
TROIS NORD-AFRICAINES SUR LE KILIMANDJARO
Un pied de nez aux trois régimes qui cultivent les animosités entre les peuples.

C’est ce dimanche à 6h56 que trois jeunes femmes d’origine tunisienne, algérienne et marocaine ont attient le somment du mont Kilimandjaro qui culmine à 5895 mètres. Sitôt leur exploit accompli, elles l’ont posté sur la toile, arborant fièrement les drapeaux de leurs pays respectifs. Un acte fort et généreux salue l’internaute Tahar qui voit dans cette ascension un pied de nez aux régimes politiques « qui ne savent que cultiver les animosités entre les peuples. »
Sur le net, d’autres donnent à ce challenge un message lié à la douloureuse actualité. Ils relèvent qu’au moment où trois femmes de la famille Bouraoui subissent des arrestations illégales ou l’exil, trois autres réalisent un évènement qui vient donner une belle visibilité à la citoyenne libre, compétitive et solidaire en Afrique du nord pendant que les pouvoirs en place s’emploient « à nier ou réduire le rôle de la moitié du peuple dans la cité.» Tout un symbole.
Société
ALGÉRIE : 49 CONDAMNATIONS À MORT PRONONCÉES DANS L’AFFAIRE BENSMAÏL

49 condamnations à mort et quinze autres allant de 3 à 10 ans de prison assorties d’amendes ont été prononcées ce jeudi en première instance par le tribunal de Dar El Beida (banlieue est d’Alger) dans le procès concernant la mort de l’artiste Djamal Bensmaïl lynché à Larba Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou, alors qu’il venait prêter main forte à la population en proie à des incendies meurtriers pendant l’été 2021. 102 inculpés avaient été jugés dans un procès qui a duré du 15 au 19 novembre.
Étranger à la région, Djamal Bensmaïl fut pris pour un pyromane avant d’être sauvagement assassiné par une foule en furie qui finit par brûler son cadavre.
La scène avait provoqué une immense indignation dans le pays sur laquelle certaines sources soufflèrent pour stigmatiser la région de Kabylie où avait eu lieu le drame. Il fallut la dignité et le courage du père éploré qui refusa de voir le sacrifice de son fils servir de sombres desseins politiques pour éviter le pire. La communauté kabyle compte en effet des centaines de milliers des siens dans toutes les villes algériennes et les commentaires et autres jugements expéditifs lancés sur les réseaux sociaux auraient pu provoquer l’irréparable.
Des zones d’ombre avaient marqué cet évènement. Des images montrant l’artiste vivant dans un fourgon de police circulèrent sur le net. À ce jour, les autorités peinent à fournir des explications convaincantes quant à savoir pourquoi la victime s’est retrouvée livrée à la foule.
Pour rappel, les condamnations à mort ne sont pas mises à exécution en Algérie depuis 1993 même si elles continuent à être prononcées notamment contre les auteurs d’actions terroristes .
Société
MAROC : UNE INTERNAUTE CONDAMNÉE POUR ATTEINTE À L’ISLAM

Âgée de 39 ans, Fatima Karima a été condamnée à deux ans de prison ferme pour « atteinte à la religion islamique par voie électronique ». La jeune femme « a entamé une grève de la faim il y a 13 jours pour protester contre son sévère jugement », a révélé mardi 1er novembre à l’AFP un de ses proches qui avoue que sa famille redoute « une détérioration de son état de santé ». Fatima Karima qui fut condamnée le 15 août par le tribunal de Oued Zem (banlieue est de Casablanca) a vu sa peine confirmée en appel le 14 septembre. En première instance, la prévenue qui avait présenté ses excuses à toute personne qui se serait « sentie offensée » par ses posts a tenu néanmoins à faire valoir son droit à la liberté d’expression qui est garanti par la Constitution marocaine.
C’est le parquet qui a déclenché les poursuites en actionnant l’article 267-5 du Code pénal marocain qui punit de six mois à deux ans de prison ferme toute personne qui « porte atteinte à la religion musulmane ».La sanction peut être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’incriminé s’est exprimé en public.
Ce n’est pas la première fois que ce genre de condamnation est prononcé par la justice marocaine. Il y a un an, une autre jeune femme italo-marocaine fut également condamnée à trois ans et demi de prison pour « atteinte à la religion musulmane » pour avoir ironisé sur Facebook sur des versets coraniques. Après une campagne de protestation menée par les militants des droits humains, la prisonnière qui a vu sa peine réduite en appel à deux mois de prison avec sursis, a retrouvé la liberté.
Au Maroc, les organisations des droits humains interviennent régulièrement pour dénoncer cette loi qui contrevient à la liberté d’expression, d’autant, soulignent-elles, que ce texte de loi « ne spécifie pas concrètement les faits qui pourraient constituer une atteinte ».
Signe d’un regain de conservatisme général, depuis deux à trois ans, les justices des trois pays d’Afrique du nord multiplient les procès – jusque-là rares sinon exceptionnels – pour des infractions concernant des sujets sociétaux. Après l’extinction des manifestations qui avaient secoué les pays en 2019, les tribunaux algériens ont condamné des internautes, souvent jeunes, pour offense à l’islam. L’affaire la plus retentissante fut néanmoins celle de l’universitaire et islamologue Saïd Djabelkheir qui fut, lui aussi, poursuivi pour atteinte à la religion à la suite d’un dépôt de plainte venant de militants islamistes. Ce mardi, c’est un membre de la Ligue Tunisienne des droits de l’homme, LTDH qui, invoquant la chariâ, a justifié la polygamie sur les ondes de radio Mosaïque alors que celle-ci est interdite dans le pays.
Société
AFFAIRE OMAR RADDAD : LA JUSTICE REJETTE LA REQUETE EN RÉVISION

La deuxième requête en révision introduite par le jardinier marocain Omar Raddad vient d’être à nouveau rejetée. Vingt-huit ans après avoir été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle avant d’être gracié par le président Jacques Chirac, Omar Raddad est donc libre mais n’est pas innocenté dans l’un des procès qui aura défrayé la chronique depuis bientôt un quart de siècle. Il avait été accusé d’avoir tué Ghislaine Marchal chez laquelle il travaillait. Les enquêteurs ont trouvé écrit par le sang de la victime la fameuse phrase « Omar m’a tuer » sur laquelle les expertises furent opérées sans parvenir à établir un avis définitif.
On se souvient que l’avocat Jacques Vergès s’était saisi de l’affaire et qu’aujourd’hui encore l’académicien Jean Marie Rouart se tient toujours au côté du condamné. Son avocate Me Sylvie Noachovitch qui a déclaré « être scandalisée » par cette décision n’exclut pas d’en appeler la Cour européenne des droits de l’homme.
Société
TUNIS : LES FEMMES SOLIDAIRES DES IRANIENNES

Des femmes tunisiennes auxquelles se sont associés quelques rares hommes se sont rassemblées ce vendredi devant le centre culturel iranien pour exprimer leur soutien aux femmes iraniennes qui manifestent depuis plus de deux semaines dans plusieurs villes du pays contre le régime. Ces protestations, où l’on a vu des citoyennes brûler leur voile et se couper les cheveux en public, sont venues à la suite du décès d’une jeune femme, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs qui lui reprochait de ne pas avoir suffisamment couvert ses cheveux.
Les Tunisiennes ont scandé des slogans hostiles au régime iranien et d’autres dénonçant la répression qui a déjà fait plusieurs dizaines de victimes.
En réaction à ces manifestations, le pouvoir des mollahs a coupé l’accès à internet, isolant ainsi les contestataires des réseaux sociaux qui leur avaient permis de porter à la connaissance de l’opinion internationale des actions audacieuses qui gagnaient les plus grandes villes du pays.
Jusqu’à présent, la Tunisie reste le seul pays musulman où s’est exprimée la solidarité avec les Iraniennes.
Société
ALGER FERME « CARITAS ALGÉRIE »

« Caritas Algérie » est une organisation caritative qui a soixante ans d’existence. Elle vient de se voir signifier son arrêt définitif. C’est ce que l’on apprend à travers le communiqué de l’archevêché d’Alger en date du 25 septembre.
« L’Église Catholique en Algérie, (Association diocésaine d’Algérie) a le regret d’annoncer la fermeture définitive de son service appelé « Caritas Algérie » à partir du 1er octobre 2022 et ce conformément à la demande des pouvoir publics ».
L’archevêque d’Alger Monseigneur Jean-Paul Vesco a tenté en vain de défendre cette structure qui, selon lui n’est pas une ONG, argument que ne veulent pas entendre les autorités algériennes.
La traditionnelle frilosité du pouvoir à l’encontre des organisations internationales activant sur le sol algérien s’est considérablement accentuée depuis l’insurrection de février 2019. Des militants bénéficiant de financements destinés au lancement de divers programmes à caractère social ou éducatif ont vu leurs activités interdites, certains ont même été interpellés.
Ce jeudi, un décret exécutif réduisant sévèrement les conditions d’accès des artistes étrangers sur le territoire algérien vient d’être publié au journal officiel.
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