mardi, novembre 28, 2023
Politique

GAZODUC NIGÉRIA-EUROPE : LE MAROC NE DÉSARME PAS

Alors que le mémorandum d’entente pour la concrétisation du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) de plus de 4000 km paraphé à Alger le 28 juillet par les trois ministres de l’énergie du Nigéria, du Niger et d’Algérie laissait penser que le choix du tracé était définitivement clos (voir adn-med du 29 juillet), le Maroc, par la voix d’Amina Benkhedra, directrice générale de l’office nationale des hydrocarbures et des mines vient rappeler ce jeudi à Diamniadio, ville proche  de Dakar, qu’un autre projet devant passer par 13 pays de l’Afrique de l’ouest est en phase d’études d’ingénierie détaillée.

Intervenant lors de la deuxième rencontre de la Conférence des pays membres du bassin sédimentaire, la responsable marocaine, soucieuse d’emporter l’adhésion des pays de l’Afrique de l’ouest, explique que « ce projet d’envergure contribuera à l’émergence d’une zone nord-ouest africaine intégrée, à l’accélération de l’accès de l’Afrique de l’ouest à l’énergie et également à l’accélération des projets d’électrification au profit des populations ». Amina Benkhedra ajoute que cette opportunité offre « une nouvelle vision pour accélérer la production et l’investissement dans un contexte de transition énergétique ».

Pour l’heure, les pouvoirs institutionnels semblent privilégier le projet  TSGP traversant le Niger et l’Algérie, mais selon des sources proches du dossier, Rabat travaille à mobiliser les pays de la façade atlantique dont le développement peut profiter de la mise à disposition d’une source d’énergie faiblement carbonée et bon marché. Par ailleurs, les chancelleries du royaume ne manquent pas de faire valoir la garantie sécuritaire que représente le passage d’un gazoduc par l’ouest du continent dans la mesure où il permettra d’éviter le risque que ferait peser sur les conduites et autres équipements de la réalisation un terrorisme endémique qui infeste la zone du Sahel.  Enfin, et dans la mesure où le tracé Nigéria-Niger-Algérie venait malgré tout à être retenu, le Maroc ne désespère pas de pouvoir vendre l’idée de l’utilité d’un double gazoduc pour parer aux éventuels problèmes diplomatiques, militaires ou géopolitiques qui pourraient advenir dans un continent de plus en plus marqué par un clivage qui oppose des pays proches de l’Occident et d’autres qui préfèrent s’aligner sur l’axe Moscou-Pekin-Ankara-Téhéran.

Une autre concurrence qui voit Alger et Rabat prolonger la guerre qui a commencé à l’été 2021 et qui n’est pas prête de connaitre son épilogue.

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