dimanche, décembre 3, 2023
Économie

GAZODUC NIGÉRIA-MAROC : LA CEDEAO S’IMPLIQUE

3 ou 4 ans pour débloquer les financements, 5 ans de travaux et une inauguration prévue pour 2032. Ce sont les délais nécessaires à la réalisation du Gazoduc Nigéria-Maroc dont les études de pré-faisabilité et de faisabilité sont bouclées, si l’on en croit Sediko Douka, le commissaire chargé des Infrastructure, de l’énergie et de la digitalisation au sein de la CEDEAO (communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest)  qui s’exprimait ce 15 septembre à Rabat après la signature d’un mémorandum entre le Maroc et la CEDEAO portant sur cet autre méga-projet qui ambitionne de desservir les pays de l’Afrique de l’ouest et l’Europe. (Voir adn-med du 4 septembre).

Pour Sediko Douka, le TSGP (Trans saharian gas pipeline) l’autre gazoduc qui doit traverser le Niger et se terminer en Algérie n’est pas concurrent mais complémentaire du second tracé qui doit desservir 13 pays ouest-africains. « Avec les énormes potentialités gazières du Nigéria, les 2 gazoducs trouveront leur place et seront même complémentaires (…) Sachant que le Gazoduc Nigéria-Maroc va se raccorder à d’autres pays producteurs comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire. Il y a de la place pour les 2 infrastructures » a plaidé le commissaire de la CEDEAO.

Longtemps perçus comme exclusifs l’un de l’autre, en raison notamment de la rupture des relations algéro-marocaines qui a considérablement perturbé le marché gazier en Afrique du Nord, le tracé traversant le Niger et l’Algérie et celui qui passe par la côte atlantique sont présentés désormais comme des équipements d’égale importance. 

Il reste à mobiliser des financements qui s’élèvent à plusieurs milliards de dollars pour chaque projet. Trouvera-t-on des investisseurs pour les 2 réalisations ? Oui, répondent d’une même voix les partisans du gazoduc Nigéria-Maroc. Il y va de l’accès à l’énergie, c’est-à-dire du droit au développement de 400 millions de personnes ; ce qui n’est pas sans incidence sur la stabilité et la sécurité de la région ouest-africaine qui menace de s’embraser par un effet domino à partir des foyers sahéliens qui ont déjà contaminé le Nigeria à travers des organisations comme Boko Haram. La réduction de la pauvreté, source des flux migratoires incessants est aussi, pour partie, tributaire de l’aboutissement de ce méga-projet qui pourra également pourvoir aux besoins de l’Europe de l’Ouest, ajoutent les mêmes promoteurs qui se projettent déjà dans la phase marketing du chantier.   

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