

Société
TUNIS : LES FEMMES SOLIDAIRES DES IRANIENNES
Des femmes tunisiennes auxquelles se sont associés quelques rares hommes se sont rassemblées ce vendredi devant le centre culturel iranien pour exprimer leur soutien aux femmes iraniennes qui manifestent depuis plus de deux semaines dans plusieurs villes du pays contre le régime. Ces protestations, où l’on a vu des citoyennes brûler leur voile et se couper les cheveux en public, sont venues à la suite du décès d’une jeune femme, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs qui lui reprochait de ne pas avoir suffisamment couvert ses cheveux.
Les Tunisiennes ont scandé des slogans hostiles au régime iranien et d’autres dénonçant la répression qui a déjà fait plusieurs dizaines de victimes.
En réaction à ces manifestations, le pouvoir des mollahs a coupé l’accès à internet, isolant ainsi les contestataires des réseaux sociaux qui leur avaient permis de porter à la connaissance de l’opinion internationale des actions audacieuses qui gagnaient les plus grandes villes du pays.
Jusqu’à présent, la Tunisie reste le seul pays musulman où s’est exprimée la solidarité avec les Iraniennes.

Contrairement aux assurances des pouvoirs publics algériens qui garantissaient la disponibilité de la viande rouge importée, les étals des bouchers sont toujours aussi chichement garnis qu’avant la promesse.
Des bouchers dans l’expectative
En effet, les autorités avaient décidé d’importer plus de 15 000 têtes de bovins du Brésil destinées à l’abattage, afin de garantir « une stabilité » des prix de la viande rouge oscillant entre 1200 et 1500 DA, soit la moitié des prix locaux pour le même produit. A cet effet, l’Agence nationale des viandes ( Alviar), avait annoncé que plus de 1100 points de vente de cette viande seront répartis à travers tout le territoire. Or dans les faits, cette denrée « low cost » est quasiment introuvable et quand elle est disponible, elle l’est en quantité très insuffisante.
Ainsi dans la plupart des points de vente visités, les bouchers agréés attendent avec impatience et… de plus en plus de doute. « On nous a promis que cette marchandise arriverait avec le premier du mois de carême. Or, nous sommes au troisième jour et il n’y a aucune trace de cette fameuse viande », atteste un boucher de la commune de Dar El-Beïda (banlieue est de la capitale). Même son de cloche à Tizi Ouzou et plus précisément au niveau du point de vente de Draâ Ben-Kheda (ex-Mirabeau) où un boucher nous a fait part de son exaspération « Pas plus tard que ce matin ( dimanche, NDLR) j’ai eu les responsables de l’Avilar au téléphone. Ils m’ont assuré que je serai livré au plus tard ce midi. Il est 16 heures et toujours pas de viande. Mes clients attendent et je me retrouve à me justifier d’une désorganisation qui me dépasse », a-t-il fulminé. Au niveau de l’hypermarché Uno de Bouira (100 kilomètres à l’est d’Alger), le rayon boucherie était littéralement pris d’assaut à la nouvelle d’un arrivage de la viande brésilienne. Une queue interminable s’est formée devant les deux boucheries supposées être servies. Toutefois, la patience tourne vite au dépit puisque le client repart avec un petit kilo tant les quantités acheminées étaient dérisoires par rapport à la demande. « J’ai eu la nouvelle à travers les réseaux sociaux. Je me suis précipité pour acquérir ma provision, mais à ma grande surprise, la quantité livrée le matin, était déjà en rupture. On m’a préconisé de patienter en soirée ou revenir demain. C’est grotesque ! », dira un autre citoyen d’un ton désabusé.
Alviar rassure sans convaincre
De leur côté, les responsables tentent de rassurer la population quant à la disponibilité du produit. En effet, Lamine Derradji, le PDG d’Alviar a indiqué sur les ondes de la radio publique la Chaine Une d’expression arabophone que « Les opérations d’abattage ont débuté jeudi à travers les différents abattoirs du pays », rappelant qu’une quantité de 20 000 tonnes de viande rouge sera également importée et mise progressivement sur le marché par des opérateurs agréés dont l’Algérienne des viandes. Toujours selon le même responsable, 1100 points de ventes ont été inaugurés à travers les quatre coins du pays et un suivi rigoureux est assuré par les services compétents pour l’application et le respect du prix fixé préalablement. Au sujet de la diversification des origines de cette viande, l’intervenant fera savoir que l’Algérie a opté pour plusieurs opérateurs étrangers.
« Nous avons opté pour la diversification de nos fournisseurs. Des conventions sanitaires ont été signées, pour la première fois avec le Brésil, l’Argentine, l’Inde, la Pologne et le Soudan », relève-t-il. À en croire le PDG d’Avilar, cette stratégie a payé, puisque, dira-t-il, « nous avons réussi, dans une période courte, à trouver des marchés pour nous approvisionner. Les équipes de nos vétérinaires sont sur place pour assurer le contrôle et le suivi des différentes étapes de qui vont de l’abattage à l’acheminement. Un de nos bateaux est déjà dans la Méditerranée. Donc, nous serons au rendez-vous et le marché sera approvisionné progressivement ».
Pourtant, ces assurances sont démenties sur le terrain. Rien de bien étonnant en somme, car cette opération a été décidée à la hâte par les autorités concernées afin de parer à l’augmentation de la demande pendant le mois de Ramadhan. Une échéance qui, par définition, est prévisible.
R.B
Société
Razika Adnani : recherche stimulante

La chercheuse Razika Adnani* a investi le champ de la relation philosophie et religion avec une approche rigoureuse et atypique, en ce sens que la dimension académique de ses travaux n’empêche pas leur connexion permanente avec les problématiques de l’heure.
Porter la science dans l’agora
Ceux qui travaillent à la conceptualisation des enjeux, qu’ils soient économiques, géopolitiques ou sociétaux savent combien il est ardu de faire partager au plus grand nombre une réflexion qui invite tout un chacun à participer à la lecture du monde.
Si le champ du travail de Razika Adnani, concernant le culte et la philosophie, est aussi vieux que l’histoire de l’Homme, il n’en est pas moins actuel avec ce qu’il a de délicat, complexe voire inflammable. Pour autant, la chercheuse ne se réfugie pas dans le confort des respectabilités distantes et opaques que peuvent conférer les titres et notoriétés scientifiques. La jeune femme met la maitrise des dossiers qu’elle appréhende au service du débat public. Dans son ouvrage « Pour ne pas céder, textes et pensées », un recueil de contributions publiées entre 2010 et 2020, on découvre un engament intellectuel et sociétal assumé qui conjugue la cohérence universitaire et le nécessaire combat citoyen. « La nécessaire réconciliation » publié en Algérie en 2013 puis en France en 2014 est un plaidoyer invitant à une introspection qui pointe le culte de la violence érigé en norme sinon devoir national. Le constat a conduit la philosophe à élaborer le concept de « moralisation de la violence », un engourdissement de la pensée qui refuse le regard sur soi et celui de l’autre, préférant la paresse spirituelle simplificatrice des dogmes et archaïsmes qui figent les vies dans le réflexe et l’instinct.
Audace convaincante
En survolant la bibliographie déjà conséquente de cette jeune universitaire, on observe que ses travaux ne se limitent pas aux constats. La prospective sans complaisance qui sait éviter la provocation traverse nombre de ses ouvrages. Dans « Islam : quels problèmes ? Les défis de la réforme », Razika Adnani, rejetant les facilités qui évacuent les débats de fond, investit de front les sujets esquivés ou escamotés par les censures, les commodités ou les tabous. Dire que ceci ou cela n’est pas l’islam parce que la thématique dérange ou se contenter de répéter que cette religion est paix pendant que « certains tuent, maintiennent les femmes en situation d’infériorité, refusent l’égalité pour tous les citoyens et rejettent l’autre au nom de l’islam » est une posture qui stérilise la culture pouvant libérer l’homme de ses démons. La lecture fine, méthodique et rationnelle du corpus religieux doit précéder la réforme de l’islam qui ne peut et ne doit être différée.
Femme de son temps et actrice des mouvements d’idées qui agitent son environnement, Razika Adnani assume sa part dans les luttes qui aspirent à la réhabilitation d’une Afrique du nord que, faute de mieux, elle continue d’appeler Maghreb, pour la proposer comme une matrice originale où le rapport au culte peut enfin devenir un choix consenti et non une aliénation qui dissout le libre arbitre du citoyen.
Dans « Maghreb, l’impact de l’islam sur l’évolution sociale et politique » publié en décembre 2022 par Fondapol, l’auteure analyse le complexe d’infériorité qui fait que le Nord-africain a intériorisé le statut de musulman de seconde zone dont l’horizon indépassable est de ressembler aux croyants de l’Orient au prix du reniement du génie de son histoire singulière. Un miroir qui peut aider à mieux situer les enjeux culturels et politiques dans cette phase historique qui voient les jeunes de tous les pays de Tamazgha se réapproprier une histoire niée ou mutilée par les systèmes éducatifs officiels.
Puissent les intellectuels et, plus généralement, les relais d’opinion nord-africains se saisir des travaux de cette chercheuse pour les mettre à la disposition de la jeunesse en attendant que les institutions étatiques soient restituées à leur vocation d’outils devant servir l’émancipation de la cité démocratique.
*Philosophe, islamologue et écrivaine. Présidente fondatrice des journées internationales de philosophie d’Alger et membre de la fondation de l’islam de France.
Liste des ouvrages de Razika Adnani :https://www.razika-adnani.com/publications/

La Tunisie a inauguré 63 mosquées à l’occasion du début du ramadhan 2023. Longtemps protégés des dérives religieuses par les valeurs ayant porté les combats qui les ont conduit à l’indépendance et dans lesquels les conservateurs ne jouèrent qu’un rôle tardif et marginal, les pouvoirs d’Afrique du nord sont désormais, eux aussi, otages de l’hégémonie théocratique.
Exception tunisienne en péril
Le surinvestissement de la religion par les régimes nord-africains ne déroge plus à une règle qui a prévalu depuis longtemps dans nombre de nations du monde arabo-musulman. La Tunisie dont le président avait, entre autres arguments avancés, justifié son coup de force de juillet 2021 par sa volonté de réduire l’impact de l’islamisme dans le champ politique n’est pas restée longtemps à l’écart de cette tendance générale. Une norme qui veut que tout pouvoir qui prétend à durer – ce qui est une tentation partagée par la majorité des responsables musulmans – se doit de courir derrière un mouvement qui fait que la seule légitimité qui vaille est celle qui démontre que l’on inscrit son propos et son action dans le cadre du culte. Est-ce que le pays de Bourguiba est désormais assimilable à tous les autres. Pas tout à fait. Ou plus exactement, pas encore. Des voix se sont élevées un peu partout dans le pays contre les dépenses occasionnées par ces constructions dans un moment de crise financière aigue sans que quiconque, du moins jusqu’au moment où nous mettons en ligne, ne soit inquiété.
Sur les réseaux sociaux les internautes rivalisent de messages qui mêlent ironie ou propos plus incisifs. Le site électronique Business news s’est même autorisé une interpellation sans équivoque. Dans son édition de mercredi il écrit : « L’État peine à trouver des fonds pour son budget et se surendette auprès des banques, mais comme par miracle, il y a eu des ressources pour 64 nouvelles mosquées. Certes, ces mosquées sont érigées par des dons privés, sauf que c’est l’État qui les gère ensuite et doit assumer leurs dépenses, notamment les salaires des imams et les factures d’eau et d’électricité. » Une apostrophe que l’on serait bien en peine de trouver dans un média algérien ou marocain où les Grande mosquée d’Alger et celle de Casablanca qui ont englouti des milliards d’euros devront aussi pourvoir à des budgets de fonctionnement abyssaux.
La lente abdication des dirigeants
Tunis n’a pas participé à la concurrence de l’érection des monuments cultuels que se sont livrée Rabat et Alger. Il est vrai que la mosquée de Kairouan, première du genre en Afrique du nord, représente un patrimoine historique difficile à surclasser. Mais avec l’avènement de la révolution iranienne, la compétition s’est déplacée du champ proprement historique pour gagner les sphères idéologique et politique. C’est ainsi que la mosquée Hassan II réalisée par le géant du bâtiment français Bouygues a fait naitre une rivale en Algérie confiée aux Allemands puis aux Chinois. Une façon de perpétuer le conflit algéro-marocain dans le domaine religieux.
L’Afrique du nord fut longtemps épargnée par l’emprise de la religion sur les institutions, ce qui distinguait ses dirigeants des autres leaders des pays musulmans au lendemain des indépendances où, malgré les concessions faites aux conservateurs sur la place de l’islam dans l’Etat, la vie publique s’exerçait dans une relative sécularisation. La chose paraitrait aujourd’hui iconoclaste mais ni Ben Bella, ni Boumediene, ni a fortiori Bourguiba ne commençaient leur discours par la bismalla qui est devenue aujourd’hui le label de la parole officielle.
Les pouvoirs menacés par les insurrections intégristes sont obligés de courir derrière les postures, propos et pratiques décidés par les islamistes. Une surenchère qui, à un moment où un autre, ne manque jamais de dégénérer dans le radicalisme. Grâce à Bourguiba la Tunisie avait échappé à la concurrence qui sacralise la mort. Jusqu’à quand ?
Société
Diaspora algérienne : des billets d’avion et bateaux à moitié prix à partir d’aujourd’hui
Décision diversement appréciée

Bonne nouvelle pour les Algériens expatriés. Ils peuvent bénéficier, à partir d’aujourd’hui et, ceci jusqu’au 25 avril prochain, d’une réduction de 50% sur le prix des billets d’avion d’Air Algérie et des compagnies maritimes algériennes. Cette décision a été prise ce lundi par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune en personne au terme d’un conseil des ministres dédié aux préparatifs liés au mois de carême.
C’est un communiqué de la Présidence de la République qui a annoncé que les secteurs concernés ont été instruits pour « consentir une réduction exceptionnelle des prix du transport aérien et maritime durant le Ramadhan à hauteur de 50% au profit des membres de notre communauté nationale à l’étranger à l’effet de leur permettre, s’ils le souhaitent, de ( sic ) passer ce mois sacré au pays avec leurs familles, au vu des difficultés économiques dans leurs pays de résidence », lit-on dans ledit communiqué. Des observateurs ont relevé les « difficultés économiques des pays de résidence » auxquelles aurait échappé une Algérie où l’inflation et les pénuries empoisonnent le quotidien du citoyen.
Si la nouvelle est applaudie par certains dans la diaspora, elle n’en suscite pas moins des commentaires dubitatifs voire franchement acerbes d’autres. Kamel, un expatrié établi à Roubaix ( Nord de la France), contacté par adn-med.com, s’est dit « très heureux » de cette annonce. « Je voulais vraiment venir au pays passer le Ramadhan. Cette annonce vient à point nommé », s’est-il réjoui. Pour sa part cet avocat qui travaille dans un cabinet de groupe parisien intervenant en Algérie se désole : « C’est le suzerain qui répand ses bienfaits sur ses sujets. Une telle décision devrait relever des directions des entreprises concernées qui agissent en fonction de leurs résultats, des clientèles qu’elles ciblent ou des destinations et périodes qu’elles souhaitent promouvoir. Tout ça sent le deuxième mandat. » déplore l’auxiliaire de justice. Nassim, vieux restaurateur de la rue de la Huchette, donne une autre explication : « Depuis l’arrivée de Hafiz à la tête de la mosquée de Paris, cette institution est devenue la vraie représentation des autorités algériennes. C’est une espèce ambassade bis qui dit ce qui doit être fait pour sensibiliser la communauté algérienne. »
R.B

Le réseau autoroutier algérien qui conditionne le développement du pays est au cœur de scandales financiers, techniques et sécuritaires à rebondissements. Reportage édifiant d’adn-med sur la pénétrante devant désenclaver Bejaia et son port qui dessert une grande partie de la région centre du pays.
Trois heures pour parcourir dix kilomètres !
Après l’ouverture partielle de la pénétrante d’Ahnif, reliant Bouira à Akbou ( wilaya de Bejaïa), nombreux furent les usagers qui avaient cru être délivrés des interminables bouchons de la RN26. Cependant, malgré cette inauguration, le calvaire dure toujours. Dans les faits, la mise en service de ce tronçon n’a fait que déplacer les embouteillages vers les localités de Tikrit et Sidi Aïch qui sont devenues un cauchemar pour tous ceux qui se rendent de Bejaïa vers Alger ou inversement.
En effet, sitôt quitté le carrefour d’Akhaq, des milliers d’automobilistes se retrouvent pris au piège à mi-chemin entre Tikrit et Seddouk. Dès la sortie de l’autoroute, les premiers bouchons commencent. Les conducteurs sont contraints de rouler pare-choc contre pare-choc sur une distance d’au moins cinq kilomètres. Un peu plus loin, et avant d’arriver à Tikrit, un immense embouteillage est déjà formé. Les nerfs sont mis à rude épreuve. Il faut 35 voire 45 minutes pour parcourir 5 petits kilomètres. Les habitués du trajet prennent leur mal en patience, tout en sachant pertinemment que le problème est permanent. Ainsi, dès le petit matin, des convois saturent les différentes artères de cette petite bourgade dont les habitants doivent en plus endurer les klaxons de chauffeurs excédés. « Il y a trop de voitures, beaucoup trop ! Je suis à l’arrêt depuis près de 20 minutes et je suis déjà en retard pour mon rendez-vous. C’est infernal !», peste ce jeune pharmacien qui se morfond dans un SUV rouge bloqué à notre niveau. La notion d’heure de pointe n’a plus grande signification, tant la densité du trafic routier est constante.
Ces embouteillages, auront eu raison de la patience de quelques voyageurs, à l’image de Mohand qui a trouvé la parade à son mal quotidien : « Il est devenu impossible de se déplacer en voiture, j’ai donc décidé de rouler en moto. Certes, c’est moins confortable, mais ça permet de se faufiler entre les véhicules et de gagner du temps ». Pour traverser le centre-ville de Tikrit, il faut compter une heure en moyenne. Une fois sorti de cette localité, la circulation se libère enfin et on peut espérer pouvoir avancer plus rapidement. Mais quelques kilomètres plus loin, un autre embouteillage, et non des moindres, contraint à nouveau la circulation. C’est celui de la ville de Sidi Aïch. Il faut 45 minutes pour traverser une cité de six kilomètres. Il est vrai qu’au niveau de cette ville, la route est passablement délabrée. Les nids-de-poule et autres crevasses sont partout et chacun tente de les éviter, ce qui entraine des débordements qui ralentissent davantage le trafic, avec les incartades qui peuvent dégénérer dans de fougueuses empoignades.
Pour tenter de rattraper le temps perdu, les conducteurs accélèrent et beaucoup se font flasher par les radars de la gendarmerie nationale posés entre R’mila et El-Kseur.
Au total, il aura fallu plus de trois heures pour parcourir les 10 kilomètres séparant l’échangeur d’Akhnaq et la commune de Sidi Aïch. Autrement dit, le gain de temps généré par le choix d’emprunter la pénétrante d’Ahnif est largement dilapidé par les trois goulets d’étranglement constituant la traversée des localités que pour des raisons incompréhensibles, les concepteurs n’ont pas pu ou su éviter.
Le 30 juin, date de la délivrance ?
La mise à disposition du tronçon Takrit-Timezrit (16 km) devait intervenir le 30 mars. Or, on a appris lors de la dernière visite effectuée par le ministre des Travaux publics à Béjaia que cette ouverture est finalement reportée au 30 juin prochain. « On a annoncé le mois de juin et je pense que c’est réalisable. Je veillerai à ce que le délai soit tenu et que ce tronçon soit bien livré à cette période », a affirmé le ministre sur les ondes de la radio locale. Selon la même source, sur les 100 kilomètres du projet, 68 ont été ouverts à la circulation jusqu’à présent. Le taux d’avancement des travaux est donc de 85% et au niveau des deux tunnels de Sidi-Aich, ce taux est de 95% .
Lancée en 2013, la pénétrante autoroutière reliant Bejaïa à l’autoroute est-ouest s’est avérée être le serpent des mers d’un réseau autoroutier algérien qui a défrayé la chronique par des malfaçons et des malversations dépassant tout entendement. Les retards enregistrés par la réalisation de ce projet sont tels que le chef de l’Etat s’en est personnellement mêlé. Tebboune a ordonné de terminer les travaux « dans les plus brefs délais » lit-on dans un communiqué de la Présidence. Les approximationsdu texte n’ont pas manqué de provoquer dérision et scepticisme dans la région. On apprend dans le même communiqué que le président de la république a décidé de l’octroi de fonds nécessaires pour l’achèvement de cet interminable infrastructure sans en préciser la somme.
Les péripéties de ce chantier sont nombreuses. En 2017 deux tronçons distincts ont été livrés ; à savoir celui d’Ahnif à Akbou puis celui qui prolonge le réseau jusqu’à Akhnak (Seddouk). Décidés en 2005 ; les travaux n’ont commencé qu’en 2013, soit 8 ans plus tard. Ils ont été confiés au consortium algéro-chinois Sapta-CRCC pour un coût évalué à 1.5 milliard de dollars et un délai de réalisation de 30 mois. Désormais, le projet cumule plus de quatre ans de retard et a déjà englouti 3.8 milliards de dollars, soit le double du budget initialement alloué !
R.B
Société
LE CONSULAT D’ALGERIE DE MONTREAL POURSUIVI POUR 450 000 $

Deux femmes employées en entretien ménager ont intenté une poursuite contre le consulat général d’Algérie de Montréal à qui elles réclament 450 000 $ dedédommagement.
Marisa Amaya, 65 ans, et Elida Rivera Lopez, 69 ans, auraient été victimes deharcèlement psychologique, d’abus de pouvoir, d’insultes et d’humiliation de la part duconsul général et de son épouse.
Les deux poursuites visent l’administration consulaire et le ministère algérien desAffaires étrangères pour un total de 452 452 $ en salaire impayé, perte de salaire,dommages et intérêts, selon ce qu’a rapporté « Le Journal de Montréal » qui a consultéle dossier, précisant que le consul lui n’est pas visé en personne.
Yasmina Boukossa, avocate des deux plaignantes, des travailleuses autonomes qui ontété recrutées au consulat depuis 2008 et 2014 respectivement, avait saisi en2021 le consul algérien pour l’aviser que ses clientes, « en plus d’être littéralementexploitées, n’avaient droit à aucune pause et que leurs arrêts de maladie furent ni plus nimoins rejetés ».
C’est en 2019, à l’arrivée du consul Nourredine Meriem, que la situation des deuxemployées aurait commencé à se détériorer au point de devenir « insupportable » avecune charge de travail sans cesse à la hausse, comprenant même l’entretien de larésidence du consul, selon la même source.
En plus de ces abus que plaignantes disent répétitives, Mmes Marisa Amaya et Rivera Lopezauraient fait l’objet d’un licenciement déguisé après avoir vécu un véritable cauchemar,selon les requêtes introductives.
Le gouvernement algérien, par l’entremise de l’administration consulaire, a récemmentdéposé à la Cour un document judicaire pour évoquer la loi sur l’immunité des États,manière de se mettre hors de portée de ces poursuites. Une procédure qui ne semble pas dissuader Maitre Yasmina Boukossa, conseil des deux femmes, de maintenir la plainte engagée ; l’argument de l’immunité diplomatique ne constituant pas un paratonnerre contre tous les dépassements de droits communs.
De Montréal : Younes Lamri

Le célèbre arrière droit marocain Ashraf Hahimi évoluant au PSG vient d’être accusé de viol. L’information a été rendue publique par la quotidien français le Parisien le soir où le footballeur se voyait confirmé dans la meilleure équipe 2022. Venue juste après la condamnation pour viol aggravé à six ans de prison et 375000 euros d’amende d’un autre marocain, le chanteur Saad Lemjared, l’affaire Ashrah Hakimi suscite au Maroc des réactions médiatiques qui n’hésitent pas à suggérer un « rapprochement entre ces faits scabreux et les péripéties malencontreuses que traversent les relations maroco-françaises à plus d’un niveau » ; c’estdu moins ce que déplore ce mardi le quotidien l’Opinion, proche du Palais royal.
L’affaire Hakimi remonte au 16 janvier quand le joueur, marié et père de deux enfants, ayant échangé sur instagram avec une jeune française de 23 ans a pris un Uber pour la rejoindre pour, déclare la victime, s’adonner à des agressions sexuelles.
La jeune femme se serait rendue ce week-end au commissariat sans pour autant avoir porté plainte ; c’est le parquet qui s’est auto-saisi du dossier.
Icône dans son pays d’origine, Ashraf Hakimi bénéfice d’un solidarité populaire et médiatique inconditionnelle. Il reste que l’embarras gagne ses plus fidèles soutiens.
Du coup, la politisation apparait comme la piste la plus commode pour dévier le débat sur un sujet délicat et qui met la star du football dans une situation difficilement défendable bien qu’elle soit présumée innocente.
Le climat trouble et tendu dans lequel évoluent les relations franco-marocaines depuis plusieurs mois est propice aux spéculations. Et les medias ne s’en privent pas.
Il n’est pas rare que les rapports entre les pays d’Afrique du nord et la France soient pollués par des affaires de droit commun. Récemment, c’est la sortie illégale du territoire algérien d’Amira Bouraoui, une binationale franco-algérienne qui a provoqué une crise diplomatique entre Paris et Alger.
Société
TROIS NORD-AFRICAINES SUR LE KILIMANDJARO
Un pied de nez aux trois régimes qui cultivent les animosités entre les peuples.

C’est ce dimanche à 6h56 que trois jeunes femmes d’origine tunisienne, algérienne et marocaine ont attient le somment du mont Kilimandjaro qui culmine à 5895 mètres. Sitôt leur exploit accompli, elles l’ont posté sur la toile, arborant fièrement les drapeaux de leurs pays respectifs. Un acte fort et généreux salue l’internaute Tahar qui voit dans cette ascension un pied de nez aux régimes politiques « qui ne savent que cultiver les animosités entre les peuples. »
Sur le net, d’autres donnent à ce challenge un message lié à la douloureuse actualité. Ils relèvent qu’au moment où trois femmes de la famille Bouraoui subissent des arrestations illégales ou l’exil, trois autres réalisent un évènement qui vient donner une belle visibilité à la citoyenne libre, compétitive et solidaire en Afrique du nord pendant que les pouvoirs en place s’emploient « à nier ou réduire le rôle de la moitié du peuple dans la cité.» Tout un symbole.
Société
ALGÉRIE : 49 CONDAMNATIONS À MORT PRONONCÉES DANS L’AFFAIRE BENSMAÏL

49 condamnations à mort et quinze autres allant de 3 à 10 ans de prison assorties d’amendes ont été prononcées ce jeudi en première instance par le tribunal de Dar El Beida (banlieue est d’Alger) dans le procès concernant la mort de l’artiste Djamal Bensmaïl lynché à Larba Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou, alors qu’il venait prêter main forte à la population en proie à des incendies meurtriers pendant l’été 2021. 102 inculpés avaient été jugés dans un procès qui a duré du 15 au 19 novembre.
Étranger à la région, Djamal Bensmaïl fut pris pour un pyromane avant d’être sauvagement assassiné par une foule en furie qui finit par brûler son cadavre.
La scène avait provoqué une immense indignation dans le pays sur laquelle certaines sources soufflèrent pour stigmatiser la région de Kabylie où avait eu lieu le drame. Il fallut la dignité et le courage du père éploré qui refusa de voir le sacrifice de son fils servir de sombres desseins politiques pour éviter le pire. La communauté kabyle compte en effet des centaines de milliers des siens dans toutes les villes algériennes et les commentaires et autres jugements expéditifs lancés sur les réseaux sociaux auraient pu provoquer l’irréparable.
Des zones d’ombre avaient marqué cet évènement. Des images montrant l’artiste vivant dans un fourgon de police circulèrent sur le net. À ce jour, les autorités peinent à fournir des explications convaincantes quant à savoir pourquoi la victime s’est retrouvée livrée à la foule.
Pour rappel, les condamnations à mort ne sont pas mises à exécution en Algérie depuis 1993 même si elles continuent à être prononcées notamment contre les auteurs d’actions terroristes .
Société
MAROC : UNE INTERNAUTE CONDAMNÉE POUR ATTEINTE À L’ISLAM

Âgée de 39 ans, Fatima Karima a été condamnée à deux ans de prison ferme pour « atteinte à la religion islamique par voie électronique ». La jeune femme « a entamé une grève de la faim il y a 13 jours pour protester contre son sévère jugement », a révélé mardi 1er novembre à l’AFP un de ses proches qui avoue que sa famille redoute « une détérioration de son état de santé ». Fatima Karima qui fut condamnée le 15 août par le tribunal de Oued Zem (banlieue est de Casablanca) a vu sa peine confirmée en appel le 14 septembre. En première instance, la prévenue qui avait présenté ses excuses à toute personne qui se serait « sentie offensée » par ses posts a tenu néanmoins à faire valoir son droit à la liberté d’expression qui est garanti par la Constitution marocaine.
C’est le parquet qui a déclenché les poursuites en actionnant l’article 267-5 du Code pénal marocain qui punit de six mois à deux ans de prison ferme toute personne qui « porte atteinte à la religion musulmane ».La sanction peut être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’incriminé s’est exprimé en public.
Ce n’est pas la première fois que ce genre de condamnation est prononcé par la justice marocaine. Il y a un an, une autre jeune femme italo-marocaine fut également condamnée à trois ans et demi de prison pour « atteinte à la religion musulmane » pour avoir ironisé sur Facebook sur des versets coraniques. Après une campagne de protestation menée par les militants des droits humains, la prisonnière qui a vu sa peine réduite en appel à deux mois de prison avec sursis, a retrouvé la liberté.
Au Maroc, les organisations des droits humains interviennent régulièrement pour dénoncer cette loi qui contrevient à la liberté d’expression, d’autant, soulignent-elles, que ce texte de loi « ne spécifie pas concrètement les faits qui pourraient constituer une atteinte ».
Signe d’un regain de conservatisme général, depuis deux à trois ans, les justices des trois pays d’Afrique du nord multiplient les procès – jusque-là rares sinon exceptionnels – pour des infractions concernant des sujets sociétaux. Après l’extinction des manifestations qui avaient secoué les pays en 2019, les tribunaux algériens ont condamné des internautes, souvent jeunes, pour offense à l’islam. L’affaire la plus retentissante fut néanmoins celle de l’universitaire et islamologue Saïd Djabelkheir qui fut, lui aussi, poursuivi pour atteinte à la religion à la suite d’un dépôt de plainte venant de militants islamistes. Ce mardi, c’est un membre de la Ligue Tunisienne des droits de l’homme, LTDH qui, invoquant la chariâ, a justifié la polygamie sur les ondes de radio Mosaïque alors que celle-ci est interdite dans le pays.
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