L’ALGÉRIE SURVINVESTIT LE SYMBOLIQUE : 120.000 LOGEMENTS DISTRIBUÉS LE 1er NOVEMBRE
Abdelmadjid Tebboune a fait de la commémoration des référents de la guerre de libération l’un des marqueurs de son mandat. Ce lundi, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, Mohamed Tarik Belaribi en visite de travail sur le site de la nouvelle ville de Sidi Abdallah a annoncé la distribution de 120.000 logements toutes catégories confondues à l’occasion du 69ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération. Cette distribution englobe 68.000 logements de type social locatif (LSL), 29.700 relevant de l’Agence de l’amélioration du développement du logement (AADL) et 3.700 de type logement promotionnel aidé (LPA). On compte également 11.000 aides aux logements sociaux et 4.200 lotissements sociaux. En réalité, la remise des clés aura lieu le 15 novembre mais le gouvernement a tenu à faire de sorte que l’opération qui touche à un secteur sensible et chroniquement déficitaire soit connectée à cette date symbole.
On sait que le pouvoir algérien qui réinvestit puissamment les paramètres de la doxa de l’arabo-islamisme (voir éditorial d’adn-med du 23octobre) a veillé à ce que la tenue du sommet de la Ligue arabe prévue à Alger se tienne les 1er et 2 novembre. Par ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que l’agence de presse officielle, APS ne rapporte la célébration d’une bataille engagée par l’ALN contre l’armée française, la commémoration de l’anniversaire de la mort de l’un de ses héros, la disparition d’un ancien moudjahid ou l’organisation d’une rencontre dédiée à la guerre de libération. L’inclination à rapporter la vie nationale à l’insurrection armée qui a conduit à l’indépendance algérienne a poussé le pouvoir algérien à réhabiliter en 2021 le défilé militaire du 1er novembre alors que celui-ci était abandonné depuis 32 ans.
La permanence du retour du symbolique survient au moment où Alger et Paris s’emploient à traiter le passif de la guerre d’Algérie par, entre autres, une commission mixte dont le but est l’étude commune de la guerre d’Algérie décidée lors de la visite du président Macron à Alger au mois d’août dernier.
Pour rappel, une première tentative opérée autour du rapport Stora se solda par un échec, les Algériens n’ayant pas donné suite à la proposition française.