1ER NOVEMBRE : MONTRÉAL SE SOUVIENT
Les membres de la diaspora algérienne au Canada ont organisé dimanche une caravane motorisée à travers les rues de Montréal au Québec, pour marquer le 68eme anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Rassemblés à la place Canada, centre-ville de Montréal, les véhicules arborant à l’occasion le drapeau national et l’emblème amazigh se sont ensuite ébranlés en direction de l’arrondissement de Saint-Michel.
Tout au long du parcours, les manifestants qui se réclament du groupe Hirak-Montréal, (mouvement populaire qui a menacé les fondements du système algérien en 2019), brandissaient les portraits des détenus d’opinion qui croupissent toujours dans les prisons algériennes et des pancartes appelant à leur libération.
« Libérons nos détenus », proclame une pancarte. « Halte à la répression ! » peut-on lire sur une autre. La caravane poursuivit son chemin jusqu’au centre culturel de Saint-Michel où les premiers véhicules bariolés furent accueillis avec des youyous mêlant gestes festifs et détermination politique.
Selon Farid l’un des organisateurs, la manifestation se veut, « un moment de recueillement et d’hommage à la mémoire des martyrs de la Révolution armée, mais aussi une invitation à l’introspection qui appelle à un bilan de ces années d’indépendance. On doit savoir pourquoi les libertés fondamentales ont été confisquées, pourquoi les héros de Novembre et de la Soummam sont ignorés alors que le régime célèbre leur sacrifice…C’est important que ces commémorations servent à regarder notre pays avec le recul nécessaire à l’établissement des vérités si on veut avancer. »
Dans l’après-midi, une conférence thématique animée par des juristes, des militants des droits de l’homme et du Hirak fut organisée pour retracer les origines de l’insurrection armée qui a conduit à la Libération du pays et les raisons ayant conduit à l’érosion des libertés qui font qu’aujourd’hui en Algérie « un citoyen peut être incarcéré sans aucune base juridique ».
Par ailleurs, une veillée silencieuse est prévue lundi soir devant le siège du consulat général d’Algérie à Montréal, une manière de rappeler que l’insurrection citoyenne du 19 Février 2019 est un continuum de l’idéal de liberté proclamé par Novembre traduit par la Soummam dans le projet d’un État de droit « démocratique et social » souligne une affiche.
La diaspora reste l’un des espaces où doivent se perpétuer les luttes démocratiques, constate Farid qui insiste pour que cette communauté « renoue avec ses traditions de soutien et de relais des combats progressistes menés au pays. »
De Montréal : Younes Lamri