

Économie
GAZODUC NIGÉRIA-AFRIQUE DU NORD : RABAT ET ALGER SUR LE PIED DE GUERRE
Voilà encore un dossier où Alger et Rabat se rendent coup pour coup.
Dimanche, le Roi du Maroc Mohamed VI s’adressant à la nation à l’occasion du 47ème anniversaire de la marche verte rappelait l’initiative prise « avec son excellence Muhammadu Bouhait, président de la République fédérale du Nigéria de lancer le projet Gazoduc Nigéria-Maroc » et se félicitait de « l’avancement de ce grand projet, conformément à l’accord signé en 2016 ».
Le même jour, le ministre des Affaires étrangères du Nigéria, Geoffrey Onyeama était reçu à Alger par son homologue algérien Ramtane Lamamra et le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune. Il déclarait que « les deux pays (L’Algérie et le Nigéria NDLR) ont procédé à la mise en place d’un Conseil d’affaires algéro-nigérian », insistant particulièrement sur « les projets structurants, notamment le gazoduc Alger-Lagos, la Transsaharienne et la dorsale à fibre optique ».
Ce Méga projet était déjà l’objet d’une sourde opposition diplomatique entre Alger et Rabat depuis plusieurs années (voir adn-med du 17 septembre). Il est devenu un terrain d’affrontement ouvert après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays survenue en août 2021, à l’initiative d’Alger.
Le Maroc qui a réussi à intéresser à sa démarche les pays de la CEDEAO fait valoir le développement dont profiteraient les 400 millions de personnes des treize pays que traverserait le gazoduc avec ce que cela implique comme stabilité des flux migratoires et garantie sécuritaire dans le Sahel et l’ouest africain. De son côté, l’Algérie met en avant un trajet plus court (4000 km au lieu des 6000 pour le tracé marocain) et son statut de pays producteur de gaz à même de contribuer à une meilleure potentialisation de l’offre sur le marché européen.
Pour l’instant, les financements des deux projets demeurent incertains. D’une part les sommes nécessaires à leur réalisation dépassent largement les capacités d’emprunt des pays concernés – ce qui appelle la mobilisation des capitaux des grandes entreprises multinationales voire des États – d’autres parts, et malgré la pression induite sur le marché des hydrocarbures par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’investissement à long terme dans les énergies fossiles reste sujet à controverse.
En attendant, Rabat et Alger ont trouvé matière à ouvrir un autre champ de bataille.
Économie
Accord de pêche Maroc-UE : l’impasse ?

La Cour de justice de l’Union Européenne risque de confirmer l’annulation de l’accord de pêche Maroc-UE décidée dans l’arrêt du 29 septembre 2021. Si cette décision devait être validée, la Commission européenne se retrouverait dans une situation bien embarrassante. Les pays membres de l’UE se verraient alors obligés d’interdire l’activité des130 bateaux qui évoluent dans ces eaux particulièrement poissonneuses contre une taxe de 50 millions d’euros. A noter que le poisson extrait de cette zone pourvoit à une bonne partie de la demande du marché européen.
Or, ladite commission de justice, basée au Luxembourg, risque encore d’être sensible à un puissant lobbying du Front Polisario qui exige d’être associé à l’exploitation des fonds marins relevant des eaux territoriales du Sahara occidental. Une éventualité à laquelle refuse de se résoudre le Maroc qui n’entend pas céder un pouce de son « intégrité territoriale. » D’ici que soit rendue cette décision de justice, tous les regards se tournent vers l’Espagne. En effet, l’ancienne puissance administrante du Sahara occidental doit prendre la présidence de l’UE. Sera-t-elle en mesure de sauver un accord décisif pour l’industrie de la pêche du Vieux continent dont une partie non négligeable est d’ailleurs constituée de la flotte espagnole ?
Économie
Minerais stratégiques et critiques : le CESE veut renforcer la souveraineté industrielle du Maroc

Le Conseil Économique Social et Environnemental, CESE, a rendu public ce mercredi 29 mars 2023 son avis portant sur « Les minerais stratégiques et critiques contributeurs à la souveraineté industrielle du Maroc ».
Intervenant à cette occasion à Rabat, le président de l’institution, Ahmed Réda Chami, a souligné que « le fait d’aborder ce sujet intervient au regard de l’importance critique que présentent les minerais stratégiques et critiques dans la promotion de la souveraineté industrielle et la réalisation du développement, et au vu du contexte international marqué par une forte demande de ces minerais ».
Dans ce sens, le CESE propose plusieurs recommandations à même de contribuer à la réalisation des ambitions nationales affichées en matière de transition énergétique, d’industrialisation, de numérisation ainsi que dans d’autres projets stratégiques pour la transition vers un nouveau modèle de développement.
Dépendance globale
Présentant les conclusions de l’avis objet de cette rencontre, le rapporteur du thème et membre du CESE, Abdallah Mouttaqi, a indiqué que cette étude « traite, dans une perspective prospective, du système des minerais stratégiques et critiques et de son impact sur le processus d’industrialisation et sur la dynamique de développement au Maroc ».
Dans son avis d’une cinquantaine de pages, le CESE révèle un certain nombre d’obstacles entravant le développement d’un écosystème des minerais stratégiques et critiques, en particulier en matière d’importation et de valorisation.
Il s’agit en premier lieu de l’existence d’un modèle « essentiellement tourné vers l’export de concentrés et de produits bruts (hors phosphates et cobalt principalement) avec une faible synergie avec le secteur industriel ». L’avis signale ensuite une « forte dépendance aux importations pour la plupart des minerais », et une « concentration géographique des fournisseurs pour de nombreux minerais critiques notamment dans des pays connaissant des revirements politiques et géostratégiques ».
La liste des 24
Autre écueil au développement du secteur, « la faible part du recyclage et de la valorisation des déchets dans les secteurs minier et industriel », mais aussi des obstacles à caractère transverse à l’ensemble du secteur. Exemple, « la taille (moyenne et petite) des gisements à l’exception des phosphates, l’absence d’incitations fiscales spécifiques aux activités minières, la lourdeur et la complexité des procédures de gestion du patrimoine minier, ainsi que les difficultés liées à l’accès à un financement adapté notamment pour TPE et les PME opérant dans le secteur minier (sociétés juniors) », note le CESE.
Dernière observation sur les contraintes au développement recherché, « la non publication, de la part des autorités publiques, d’une liste officielle des minerais stratégiques et critiques pour notre pays », regrette le CESE.
Partant du diagnostic réalisé, le Conseil présidé par M. Chami propose une liste exploratoire (également appelée liste 1.0).
Cette liste comprend 24 minerais stratégiques et critiques pour le Maroc, « tenant en compte la conjoncture nationale, les capacités minières ainsi que les orientations et choix sectoriels qui seront faits par notre pays notamment dans le cadre du nouveau modèle de développement », justifie les auteurs de l’étude.
Feuille de route
Le CESE formule dans ce contexte un ensemble de recommandations permettant de relever cinq défis majeurs. Il s’agit, de prime abord, d’« encourager l’exploration minière ». Il est question ensuite de « sécuriser et diversifier les sources d’importation des minerais stratégiques et critiques et constituer des stocks stratégiques de sécurité minière en vue de répondre aux besoins de développement et de souveraineté », préconise l’avis.
Autre bonne pratique souhaitée : « renforcer la valorisation nationale de ces minerais à travers l’institutionnalisation systématique de la coordination et des synergies entre les acteurs du secteur minier et du secteur industriel ». Cette dernière recommandation reste tributaire de la mise en place des « mécanismes de financement et des incitations fiscales adaptés pour assurer un meilleur positionnement du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales y afférentes ».
Pour contourner un autre maillon faible relevé par l’avis, les auteurs du rapports invitent à « encourager la recherche et développement ainsi que les activités industrielles relatives au recyclage et la recherche d’alternatives aux minerais stratégiques, notamment à travers l’industrialisation de matériaux innovants », recommande le CESE qui insiste en fin sur le « respect des engagements sociaux et environnementaux » et « l’inclusion la population dans les projets d’exploitation minière ».
J.A.
Économie
Algérie : L’UE finance 16 projets oléicoles à hauteur de 6 millions d’euros

L’Union européenne via son Programme d’appui au secteur de l’agriculture (PASA), vient d’octroyer seize projets pilotes à trois wilayas algériennes, à savoir Bejaia, Tizi-Ouzou et Bouira, pour une enveloppe financière estimée à 6 millions d’euros, a appris adn-med.com auprès de du ministère de l’agriculture.
L’oléiculture une filière à restructurer
Ce programme financé par l’Union européenne et lancé en 2016 par l’Office national des filières agricoles et agroalimentaires (ONFAA), concerne les filières maraichères pour le Tell, les dattes pour la zone sud du pays et l’oléiculture. C’est sur ce dernier point que sont concernées les wilayas précitées du fait de leur haut potentiel oléicole. En effet, et selon M Neil Fourati, consultant en agriculture et Développement rural et représentant de l’Agence française de coopération technique internationale, la wilaya de Bouira, une région à forte vocation oléicole qui, seulement en sa partie Est, comporte plus 7.800 hectares d’oliviers en extensif et 82 huileries mérite attention et assistance. Pour cet expert, les aides de l’UE à la filière oléicole se font en coopération avec le ministère de l’Agriculture et du développement rural. D’après M. Fourati, le PASA est axé sur deux objectifs principaux : la compétitivité et la gestion de la filière oléicole, en premier lieu et ensuite l’amélioration de la performance des acteurs de la filière oléicole. Ces projets portent, notamment, sur la valorisation des grignons d’olive en biocombustible, le traitement et la valorisation des coproduits d’olives et d’huile d’olive (grignons, margines) par, entre autres, la création d’unité de production de charbon, de fertilisant et de bio-compost pour la nutrition animale.
L’huile kabyle, un produit à affiner
De leur côté, les services de la Direction des services agricoles ( DSA) de Bouira, ont indiqué que ce projet a été initié par l’introduction des délégués du projet auprès des services de la DSA, des professionnels de la filière oléicole et d’autres secteurs interactifs, dont l’environnement, l’industrie et les mines et d’autres organismes en rapport avec l’oléiculture. Certains organismes, tels que le Conseil interprofessionnel de la filière oléicole, l’association nationale de la production et du développement de l’olive, des chercheurs et chefs de projets de l’institut national de la recherche agronomique d’Algérie (INRA) et des consultants nationaux et internationaux, ont été associés à ce programme. Pour M. Adel Ourabah, expert et consultant dans le secteur de l’oléiculture, le lancement de ce programme à Bouira est « en bonne voie », puisque selon lui, « la première étape consiste à présenter et identifier l’ensemble des acteurs et leurs dynamiques », a-t-il tenu à souligner avant de poursuivre : « Dans un deuxième temps, nous travaillerons plus spécifiquement dans la filière oléicole. Cependant, là nous sommes au stade de la présentation avec un atelier de travail pour distinguer les contradictions que traversent cette filière ». Et d’ajouter « la filière oléicole est la porte d’entrée de ce projet, et celle-ci se base sur d’autres débouchés. Il y a plein de facteurs qui interviennent dans cette filière sans qu’ils soient directement liés » a déploré M. Ourabah. Longtemps porté par une réputation populaire ; le label « huile kabyle » a dû faire progressivement évoluer ses conditions de ceuillette et de conservations, lesquelles impactent ses standards diététiques et nutritionnels avant de prétendre au marché de l’exportation.
Pour le DSA de Bouira, M. Guenoun Djoudi, la concrétisation du PASA, passe obligatoirement par un investissement réfléchi des ressources financières accordées. « Il s’agit de penser comment utiliser de l’argent intelligemment, tout en tenant compte de la particularité de chaque région, nous avons un plan d’action, mais il faudra d’abord cadrer la filière ; l’important est de discuter avec les acteurs ».
A titre indicatif, la wilaya de Bouira, possède un parc oléicole estimé à 37.000 hectares, dont 27.000 sont en production.
R.B
Économie
Maroc. Vive tension entre Akhannouch et Jouahri sur l’inflation

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhanouch ne partage pas la vision du Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahri sur la politique monétaire à mener dans un contexte d’inflation qui déborde à deux chiffres.
Le courant passe de moins en moins entre le gouvernement et Bank Al-Maghrib (BAM). La banque centrale du Royaume a décidé de relever le taux directeur de 50 points, à 3%. C’est la troisième décision du genre en deux trimestres après les relèvements opérés successivement en septembre et décembre 2022. Objectif déclaré dans le communiqué du Conseil réuni le 21 mars : « prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes ».
En matière de politique économique, l’équation s’avère dure à résoudre. Surtout lorsque la politique budgétaire, apanage du gouvernement, y trouve des inconvénients de court-terme – la durée d’un mandat-. Pourtant, la conjoncture internationale s’y prête : les cours des matières premières sont revenus à leurs niveaux d’avant-guerre russo-ukrainienne.
Selon la note du Haut-commissariat au plan (HCP) sur les prix à la consommation, datée du 21 mars, le taux d’inflation a atteint la barre symbolique de 10,1% en février dernier. Indicateur clé de cette montée en flèche, les produits alimentaires ont augmenté de 20,8% par rapport à 2022. Des taux comparables à ceux connus au début des années 1980, lorsque l’économie marocaine eut à subir un Programme d’ajustement structurel avec l’appui du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale.
Les non-dits d’un agacement
Le jour même où la Banque centrale a pris sa décision de rehausser le taux directeur, la ministre de l’Economie et des Finances déclarait face aux députés de la Commission des finances de la Chambre des représentants que « les prix des denrées alimentaires de base reviendront à la stabilité dans les prochains jours », et que l’Exécutif « continuera de prendre des mesures pour faire baisser les prix de certains produits de base ».
Interrogé sur ce sujet à l’issue du Conseil du gouvernement, jeudi 23 mars, le porte-parole Mustapha Baïtass a formellement démenti toute forme d’inquiétude du gouvernement suite à la décision de BAM.
Coup de théâtre le lendemain, vendredi 24 mars. Sous couvert d’anonymat, une source gouvernementale lâche une bombe dans les colonnes de l’hebdomadaire arabophone Al Ayam. C’est que le chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, « a fait part au Palais de ses préoccupations sur la décision de BAM de relever le taux d’intérêt à 3% et de son impact sur le rendement de [son] gouvernement ».
Clash au sommet de l’Etat
« Le dossier est désormais entre les mains du roi », a révélé cette source, membre du gouvernement, à Al Ayam. Contrairement au Wali de BAM qui est le maître d’ouvrage de la politique monétaire du Royaume, Aziz Akhannouch estime que la tendance inflationniste « est principalement importée », a rapporté la même source. Autrement dit, l’inflation galopante que connait l’économie marocaine et son impact sur l’indice des prix à la consommation serait surtout due à des chocs extérieurs, la guerre russo-ukrainienne en premier lieu.
Expert dans le domaine, le Haut-commissaire au plan Ahmed Lahlimi désavoue le Chef du gouvernement dans une interview accordée à Medias24.
Tout en étant persuadé que le levier monétaire, « ne résoudra pas le problème », le haut-fonctionnaire va plus loin que la BAM en affirmant que « l’inflation est devenue une donnée structurelle » dans l’économie marocaine. Elle est causée, selon l’analyse de Lahlimi, par « une insuffisance de l’offre sur le marché local et non par une augmentation de la demande qui pousserait les prix à la hausse ». L’inflation comme horizon ? « On doit s’habituer à vivre avec », estime le patron du HCP. Son origine ? une « insuffisance de l’offre, notamment agricole ». En filigrane, l’interviewé insinue que cette donne n’est pas reconnue par le décideur politique. Pour s’attaquer à la racine du problème, « il faut que l’on se rende compte que l’on est dans une situation ou l’agriculture doit faire sa révolution pour changer le système de production », prescrit Lahlimi. Indéboulonnable ministre de l’Agriculture sous trois gouvernements différents de 2007 à 2021, Aziz Akhannouch appréciera le sous-entendu…

Face à la faible pluviométrie de plus en plus fréquente avec la sécheresse qui s’ensuit et qui affecte les pays d’Afrique du Nord, notamment le Maroc (voir adn-med du 29 mars), l’Algérie mise résolument sur le développement des stations de dessalement d’eau de mer.
Objectifs ambitieux
Pour ce faire, les autorités du pays mettent les bouchées double afin de faire passer le taux de l’alimentation en eau potable issue du dessalement d’eau de mer de 18% actuellement à 42% en 2024 et 60% des besoins nationaux à l’horizon 2030. C’est du moins ce qu’a révélé le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures, Lakhdar Rekhroukh lors de sa visite effectuée ce mercredi au niveau de la future station de Cap Djinet ( à 60 kilomètres à l’est d’Alger). À cet effet, l’Algerian Energy Company (AEC) relevant du groupe Sonatrach, se chargera de la supervision des cinq stations de dessalement d’eau de mer « au cours du second semestre 2023, avant le lancement du projet de la station de Fouka 2, d’une capacité de production de 300.000 m3, au cours de la première semaine de mai prochain », a indiqué à la presse le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Quant aux réalisation des stations de dessalement d’eau de mer de Béjaïa et El Tarf ( est du pays ), elles ont été confiées par le groupe Sonatrach à la société saoudienne Wetico (Water and Environment Technologies Company), spécialisée dans ce genre de travaux. À titre indicatif, l’Algérie compte actuellement quatorze stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, dont le nombre sera porté à dix-neuf après l’entrée en exploitation des projets programmés, à partir de 2024. En outre, ce nombre est appelé à augmenter après la concrétisation du second programme des six autres stations, dont la mise en service future va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et des nappes phréatiques.
De son côté, M. Rekhroukh a affirmé que l’Algérie a « adopté une stratégie pour la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie grâce aux eaux des barrages », a-t-il précisé. Pour le ministre, l’« autonomie » escomptée passe par la conjugaison des eaux provenant des stations de dessalement et celles des barrages déjà existant.
Il est en effet illusoire de penser que les besoins en eau du pays peuvent être satisfaits par une seule source d’approvisionement. C’est la complémentarité et la gestion efficiente des divers potentiels qu’il faut savoir agréger dans la durée. Or, cest là que la bât blesse.
Vision parcellaire
A l’inverse du Maroc qui a eu une politique volontariste de réalisation soutenue de barrages depuis les toutes premières années de son indépendance, l’Algérie accuse un retard considérable dans ce domaine.
Dans les faits, le plan d’investissement tracé par le secteur de l’hydraulique exige, selon le chef du projet, le renforcement des capacités de mobilisation des ressources en eau superficielles à travers la programmation de la réalisation de nombre de nouveaux projets en vue du renforcement du réseau de barrages exploité actuellement et qui sont au nombre de 81 structures. Selon les chiffres présentés lors de cette visite, l’Algérie compte près de 600 structures de stockage, dont des barrages et des petites retenues d’eau, 13 systèmes de transfert des eaux, 23 stations de dessalement, 211 stations de traitement et épuration des eaux usées (STEP) d’une capacité de traitement d’un milliard m3/an et près de 280.000 forages. Toujours d’après la même source, l’Algérie exploite annuellement près de 11,3 milliards de m3 d’eau de différentes sources (eaux souterraines, barrages, forages, stations de dessalement, STEP). L’objectif étant d’atteindre, à l’horizon 2030, une capacité de stockage nationale des barrages de 12 milliards de m3.
Mais quand bien même ces objectifs seraient-ils atteints dans les délais ; ils resterait l’essentiel. Selon les experts, la construction d’un barrage ne peut être une finalité en soi. Chaque entité doit être inscrite dans un écosystème qui intègre le boisement des berges pour éviter les érosions qui favorisent l’envasement, la surveillance avec un personnel qualifiée pour veiller à réduire les risques d’incendies, préserver la qualité de l’eau et détetcter les fuites qui sont à l’origine de pertes de volumes substantiels. Or ces pratiques élémentaires font défaut.
C’est la première fois que le gouvernement dévoile une stratégie globale de sa politique de l’eau. Il faudra suivre la programmation d’ensemble, la mise en œuvre, le suivi, l’évaluation et la finalisation de cette politique. Jusque-là, les actions relevait de décisions ponctuelles voire d’improvisations aléatoires. Ce fut notamment le cas de la réalisation de la station de dessalement du Hamma « offerte » par l’homme d’affaire Khalifa qui l’aurait obtenue à l’état d’occasion dans des conditions troubles et dont le bloc construit dans des conditions techniques et urbanistiques qui ont pris de court l’ensemble des instances administratives s’est concrétisé par l’érection d’une structure qui abîme la zone destinée à accueillir la coulée verte de l’entrée est de la capitale. Sans compter le prix exorbitant du mètre cube rendu au robinet.
R.B

Une vague de chaleur vient d’affecter plusieurs régions du Royaume et en milieu de semaine des températures oscillant entre 36 et 41 degré celcius peuvent être enregistrées dans certaines provinces du pays. Ces températures, assez rares en pareille saison, sont d’autant surprenantes que depuis le début de l’année, la pluviométrie a été plutôt généreuse. Cette séquence est particulièrement préoccupante car elle survient dans une période où le plant a encore besoin de fraicheur et de pluie pour permettre au grain d’atteindre une taille satisfaisante.
Or des vents soufflant du Sahara induisent un assèchement de l’air qui touche aussi les plaines de l’ouest du pays ensemencées de blé et d’orge. Une situation qui inquiète Rachid Benali, président de la Confédération marocaine pour l’agriculture et le développement rural (COMADER). Pour lui, « La vague de chaleur actuelle menace la culture céréalière, du fait que la plupart des céréales ont besoin, actuellement, d’une température froide. Ce qui est clair, c’est que nous pourrons faire face à une baisse significative de la récolte céréalière nationale », redoute-t-il.
Impact sur le budget national
Compte tenu des précipitations appréciables de l’hiver, la Bank Al-Maghrib, prévoyait une récolte céréalière de 55 millions de quintaux, alors que la saison précédente elle n’était que de 34 millions de quintaux. .
De son côté, l’Exécutif escomptait atteindre les 75 millions de quintaux. Une hypothèse difficilement envisageable au vu des soudaines conditions météorologiques qui sévissent présentement.
Par contre, l’arboriculture semble moins souffrir de ces élévations de température. Dans le Moyen-Atlas, Mouha Herbou, bon connaisseur de l’agriculture de montagne, se veut rassurant : « Les indices sont au vert, le florissant des arbres montre bien que
la production va bon train », se réjouit-il.
Au Maroc, le domaine agricole, toutes branches confondues, contribue à hauteur de 14% du PIB. Il en résulte que le taux de croissance économique reste lié à la performance de ce secteur. La récolte 2022 qui fut médiocre en raison de la sécheresse n’a connu qu’une croissance de 1,2% malgré les améliorations techniques et les aides étatiques apportées aux exploitants. Pour 2023, les spécialistes prévoyaient une augmentation de 4%. Un objectif que « le coup de chaud » de cette semaine risque d’hypothéquer ; ce qui obligerait le Royaume à recourir à de plus grandes importations céréalières dans une conjoncture financière qui a obligé la banque Centrale du Maroc à relever encore cette semaine ses taux d’intérêt pour contenir un tant soit peu une inflation débridée.

Après avoir étouffé l’économie algérienne, tout en « se lavant les mains » des agissements de son désormais ex-ministre du Commerce, le président Tebboune, semble enclin à rouvrir les portes de l’importation. En effet, le nouveau ministre Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni a dévoilé sa feuille de route lors d’une réunion tenue jeudi dernier avec les responsables de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex).
Zitouni pour défaire le capharnaüm de Rezig
Ces derniers, ont reçu des « directives strictes » visant à « libérer » les dossiers d’importation en latence. Tayeb Zitouni, a donné instructions portant essentiellement sur « la libération des marchandises et des équipements au niveau des ports destinés aux usines, notamment ceux bénéficiant de licences d’importation ». Il a également ordonné de « faciliter la sorite des marchandises des opérateurs économiques et de ne pas entraver leurs intérêts outre la simplification des démarches administratives en faveur des mêmes opérateurs ». Il est vrai que sous l’ère de Kamel Rezig, les importations même les plus nécessaires ont été bloquées sous couvert de la promotion du produit local. Or cette stratégie de protectionnisme dévoyé avait vite atteint ses limites. Rupture de stocks, pénurie et crises chroniques, tels étaient les fruits gâtés d’une gestion à la hussarde de la politique commerciale du pays. Kamel Rezig, avait littéralement asséché les échanges commerciaux en déclarant la guerre sans nuance aux importateurs.
Dans un pays où la production industrielle est toujours dans les limbes, ces postures dogmatiques se paient cash.
En 2022 et avec l’aide de l’ancien ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane, Rezig avait également impliqué à ses oukases l’administration financière. En effet, le ministère des Finances avait exhorté les banques et établissements financiers à appliquer l’instruction émise lors de la réunion interministérielle tenue le 27 juillet 2021 concernant la suspension de la domiciliation bancaire pour toutes les opérations d’importation pour la revente en l’état. Cette décision visait également les importateurs disposant d’un certificat de conformité en cours de validité et d’extraits de registres commerciaux qui n’avaient pas encore fait l’objet de rectifications. Autant dire que l’intention des pouvoirs publics était de tuer dans l’œuf toute intention d’importer dans un pays qui ne produit rien ou presque ! Le chef de l’Etat a dû déjuger son ministre du Commerce pour apprécier les situations où l’ « importation ( était ) nécessaire ».
Les pièces de rechanges comme première étape
Le recadrage du chef de l’Etat semble porter ses fruits, puisque le premier secteur qui vient d’être « libéré » est celui des pièces détachées de véhicules. En effet, M. Zitouni vient d’annoncer la réouverture de l’importation des pièces de rechanges de véhicules « sous quinzaine ». Autrement dit, les premiers lots devraient être disponibles sur le marché d’ici le mois d’avril prochain. Pour rappel, la décision du ministère du Commerce et de la promotion des exportations de suspendre, sous réserve de conformité à la loi, la domiciliation bancaire, avait stoppé net les importations des pièces détachées des véhicules, ce qui avait entraîné un véritable cauchemar pour les automobilistes et les concessionnaires. « Nous nous retrouvons dans l’impossibilité d’importer des pièces détachées d’origine car n’ayant pas reçu d’agrément de concessionnaire de la part du ministère de l’Industrie. Ceci a engendré une perturbation dans la maintenance des véhicules en raison de la rareté de la pièce d’origine nécessaire à la réparation », s’étaient plaint des postulants à l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs, dans la lettre adressée au chef de l’Etat. Pour sa part, Mustapha Zebdi, président de l’Association des consommateurs, a indiqué à nos confrères de Tout sur l’Algérie ( TSA), qu’il « y a un problème de manque de pièces de rechange qui touche même des pièces essentielles ». Faisant notamment référence à la décision du ministère du commerce citée plus haut, Mustapha Zebdi estime que « certaines décisions doivent être revues et adaptées à la réalité » ajoutant qu’il faut être « au courant de la réalité des faits et de la situation économique (…) pour trancher sur l’avenir de chaque produit et ne pas généraliser ». En tout état de cause, la cacophonie engendrée par l’ex-ministre du Commerce à travers un excès de zèle unanimement décrié aujourd’hui , renseigne sur l’état de dépendance extérieure de l’économie algérienne, laquelle n’est pas prête de pouvoir se passer de l’importation de sitôt. L’explication de cette situation simple : le pays ne produit pas ce qu’il consomme.
R.B

L’Algérie est appelée à ouvrir un vaste chantier dans le secteur des chemins de fer. En effet, le ferroutage, essentiel à l’acheminement des marchandises, notamment avec l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet (sud-ouest du pays) aussi bien que le volet des transports des voyageurs suscitent un intérêt subi des pouvoirs publics apprès avoir longtemps été les parents pauvres des programmes de l’Etat. Dans cette optique, l’Algérie semble miser sur l’expertise étrangère en la matière, c’est du moins ce qu’a révélé le président du conseil d’affaires algéro-américain, M. Smail Chikhoune.
Loi sur l’investissement : une « locomotive » pour les IDE
Ce dernier, qui s’est exprimé sur les ondes de la radio chaîne 3 (radio publique d’expression francophone), a indiqué que quatre majors américaines (entreprises expertes dans leur domaine, NDLR) sont intéressées d’investir « massivement » dans le rail algérien. « Nous avons un groupe de quatre majors américaines qui offrent une capacité de réalisation de 5 à 10 km de chemin de fer par 8 heures », dira M. Chikhoune. Pour l’invité de la chaine 3, la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement suscite un « intérêt assez fort » des entrepreneurs américains pour l’investissement en Algérie. Il soulignera le fait que cette nouvelle loi a permis à l’Algérie de se mettre au diapason des standards internationaux en la matière. « Le changement de la Loi sur l’investissement, qui a permis à l’Algérie d’être au même niveau que tous les autres pays compétiteurs, a fait que des compagnies américaines ont eu un intérêt assez fort pour investir dans plusieurs secteurs en Algérie », s’est-il félicité.
Il est vrai que les investissements directs étrangers (IDE), ont toujours été le miroir aux alouettes de l’économie algérienne, tant le législateur s’employait, sciemment ou pas, à mettre des embuches sur le chemin des partenaires étrangers. Selon M. Mustapha Mekideche, ancien vice-président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), la dernière Loi sur l’investissement, représente « un progrès réel et palpable, à même de libérer les initiatives des promoteurs locaux et étrangers ». Et de se féliciter du fait que « pour la première fois », elle introduit une vision à long terme sur les investissements, permettant de « fixer les priorités et soutenir les projets structurants, ainsi que les projets décentralisés pour le développement local ».
De son côté, M. Chikhoune précisera également que les Etats-Unis sont un « partenaire des plus fiables » dans le domaine. Il estime que « Les États-Unis importeront toujours de l’extérieur et que l’Algérie est très bien placée pour devenir la prochaine destination des investisseurs des USA ». Selon le président du Conseil d’affaires algéro-américain, un programme ambitieux pour l’année 2023 a été préparé pour attirer des investissements dans les secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables, de l’industrie pharmaceutique et du chemin de fer.
Bureaucratie, incompétence et inexpérience
Lors de son dernier entretien bimensuel avec la presse locale, le président Tebboune, avait exprimé son mécontentement quant à la cadence que connaissent certains chantiers de chemin de fer à travers le pays. « Il est tout à fait inadmissible que la pose d’un kilomètre linéaire de rail nécessite des semaines, voire des mois. Nous devons y remédier impérativement », s’était-il emporté. Actuellement, la longueur du réseau ferroviaire national est de 4 200 km. Elle devrait, selon les autorités concernées, se situer à 6.300 km à « court terme » puis à 12 500 km après la finalisation de tous les programmes d’investissements supervisés par l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF). Toutefois, ces chiffres paraissent, en l’état actuel des choses, irréalisables tant les embûches bureaucratiques sont légion, un handicap systémique qui s’ajoute à l’indigence de la formation et l’inexpérience des bureaux d’étude locaux.
Pour se convaincre de l’ampleur du problème, il suffit de rappeler qu’il a fallu près de quatorze ans pour la réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire reliant les villes septentrionales de Tissemsilt, Boughezoul et M’sila. Une ligne qui a été mise en service au mois de décembre de l’année écoulée. L’infrastructure longue de 290 km, offre une liaison est-ouest et permet de raccorder 5 localités au total, dont Tissemsilt, Tiaret, Djelfa, Médéa et M’sila. Le projet qui ambitionne d’étendre le réseau ferroviaire du nord vers le grand sud pour établir les connexions entre Alger-Tamanrasset et Adrar piétine également. Les études qui ont été lancées il y a seize mois sont toujours dans les tiroirs.
Concrètement, la réalisation de ces nouvelles lignes nécessitera la mise en place d’une industrie locale afin d’optimiser les coûts de réalisation et, également, de participer à la création d’un tissu de sous-traitance autour de cette filière. « Nous veillons à ce que nous préservions d’abord le réseau existant, à travers des travaux de maintenance périodique et la réalisation des projets inscrits et, enfin, l’élaboration des études nécessaires pour le projet annoncé par le président de la République », précisera le DG de l’Anserif.
Les experts des stratégies de développement se sont longtemps interrogés sur les raisons qui ont conduit les dirigeants algériens à négliger après l’indépendance le chemin de fer dans un pays où les grands espaces permettent de faire l’économie de grands ouvrages comme les tunnels ou les viaducs qui représentent les parties les plus onéreuses des tracés.
R.B

L’Algérie a lancé sa première ligne de fabrication d’insuline « made in Algeria » ce dimanche 19 mars. C’est le groupe pharmaceutique public « Saïdal » via sa page Facebook, qui en a fait l’annonce.
Une production longtemps contrariée
Selon ladite annonce, l’unité de production se situe au niveau du complexe Constantine 1 ( 350 kilomètres à l’Est d’Alger) et se spécialise, dans un premier temps, dans l’insuline à usage hospitalier. Le produit est nommé « Insudal Rapid » et se présente sous la forme de flacons de 5 ml. « L’unité occupe, pour l’instant, une seule équipe de production et a une capacité de 4 millions d’unités par an », souligne le groupe pharmaceutique algérien.
La directrice du complexe de Constantine 1, la docteure Feryal Kherrab, a indiqué à l’agence de presse officielle ( APS), que cette usine comprend une « production totale et non pas un conditionnement ou un remplissage ». D’après cette responsable « l’unité Saïdal Constantine produira, à compter du 19 mars courant, une quantité de 1 million d’unités d’insuline humaine rapide utilisée dans les hôpitaux (…) ce volume concerne la production arrêtée pour l’exercice en cours (2023, NDLR) », a-t-elle souligné.
À titre de rappel, le 16 janvier dernier, les premiers stylos d’insuline injectable ont été commercialisés en Algérie sous label « Made in Algeria » et fabriqués par les laboratoires Novo Nordisk basés à Blida ( 50 kilomètres au sud de la capitale).
Par ailleurs, à la fin des années 1990, une usine Novo Nordisk fut installée sur le site de Oued Aissi ( wilaya de Tizi-Ouzou ). L’unité qui connut plusieurs retards et adaptations emploie actuellement 234 personnes. Dédiée initialement à la production d’insuline, elle fournit actuellement au marché national 20 millions d’unités d’antidiabétiques oraux ( ADO).
La construction de ces usines sur sites erratiques témoigne d’une planification aléatoire pour un médicament essentiel au traitement d’une maladie chronique qui connait une augmentation continue en Algérie. Les habitudes alimentaires bouleversées, la soudaine sédentarisation de populations rurales ou la consanguinité sont, entre autres, à l’origine d’une pathologie dont la prévalence concerne plus de 10% de la population et se trouve être désormais l’une des toutes premières questions de santé publique dans le pays.
En dépit de ces évolutions, le secteur de la production d’insuline a rarement fait l’objet d’une approche stratégique.
Plusieurs cadres de Saïdal limogés pour « incompétence »
Le groupe Saidal, faut-il le préciser, est miné depuis plus d’une décennie par une crise de gestion sans précédent. En effet, jadis fleuron maghrébin et africain dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, le groupe algérien végète actuellement dans les profondeurs des classements, et ce, à cause d’une organisation et d’un fonctionnement pour le moins artisanaux. D’ailleurs, le désormais ministre de l’Industrie et la production pharmaceutique, s’était engagé le 10 mars à faire « tomber des têtes » au sein de ce groupe. Cet engagement s’est concrétisé jeudi dernier quand il avait procédé au limogeage de plusieurs cadres et responsables de cette entreprise publique ouvertement accusés d’ « incompétence » et de « toucher des salaires pour se rouler les pouces ». Les justifications avancées pour ce coup de balai étaient aussi politiques qu’économiques. « Dans le cadre de l’application des orientations de Monsieur le Président de la République Abdelmadjid Tebboune visant la relance de la production nationale ainsi que la réhabilitation du Groupe Saïdal pour lui permettre de reprendre sa place de leader dans le marché pharmaceutique national et conformément aux instructions de Monsieur le Ministre de l’Industrie Pharmaceutique, Mme Fatoum Akacem, la Directrice Générale du Groupe Saïdal, a procédé à la fin de fonctions de plusieurs directeurs et de chefs de départements », est-il indiqué dans un communiqué publié par le ministère de la Production pharmaceutique.
Ce jeudi, à l’occasion du remaniement opéré par le chef de l’Etat, M. Aoun, a été promu à la tête d’un super ministère qui regroupe l’Industrie et la Production pharmaceutique. L’homme qui s’affiche comme le nouveau « bulldozer » du gouvernement d’Aïmen Benabderrahmane n’a pas tardé à agir.
Reste à savoir si ces sanctions, pour spectaculaires qu’elles soient, sont le remède d’un échec qui concentre tous les problèmes de la bureaucratie algérienne parmi lesquels figurent l’absence de stratégie durable, la faiblesse de la formation, des salaires peu motivants et des recrutements népotiques.
R.B
Économie
Nouveau redémarrage de l’industrie automobile en Algérie
Fiat dévoile les prix de ses modèles

Il y avait comme un sentiment de déjà vu ce dimanche à l’Hôtel Sheraton d’Alger. Cette fois, c’était Fiat qui exposait des modèles dont on attend le montage en Algérie. Un nouveau départ de l’industrie automobile assurent de concert dirigeants algériens et partenaires étrangers à l’origine de évènement. Sous Bouteflika, la clientèle nationale avait eu droit aux annonces des marques Renault avec sa fameuse Symbol, Hyundai ou Mann. Autant de projets engloutis dans les sables des attributions clientélistes, des transferts de devises contournant les lois et des taux d’intégration annoncés mais jamais honorés.
Prix prohibitifs
Les modèles exposés aujourd’hui et surtout les prix de la marque italienne Fiat, filiale du groupe Stallentis, ont été dévoilés ce matin, lors d’un « show-event », organisé au niveau de l’hôtel Sheraton situé dans la banlieue ouest de la capitale. Sans grande surprise, les prix restent bien au-dessus du pouvoir d’achat de l’Algérien moyen. Ils commencent à partir de 15 000 euros, soit 2.6 millions de dinars ( taux de change officiel, compter le double au taux parallèle qui est, en fait, le cours réel car c’est celui auquel accède le citoyen ordinaire. ) Le coût des autres modèles grimpent rapidement pour atteindre les 40 000 euros, soit 5 millions de dinars algériens. Ainsi, la Fiat 500 modèle de base, une petite citadine de deux et quatre portes, s’affiche entre 17 000 et 22 000 euros, ce qui équivaut en dinars échangés au taux du officiel à des valeurs oscillant entre 2.6 et 3.1 millions DA. Les Fiat 500 X et XL, des mini SUV, sont proposées entre 25 et 30 000 euros, soit 3. 5 millions et 4 millions de dinars. Des prix standards si on se réfère au marché européen, mais relativement élevés comparativement au pouvoir d’achat en Algérie.
Outre la petite citadine, Fiat Algérie propose des véhicules de format berlines et utilitaires, notamment la Fiat Tipo et la Fiat Dublo, entre une fourchette allant de 30 à 35 000 euros selon les options.
Des prix prohibitifs qui pourraient rendre inabordables ces véhicules. Cependant, les pouvoirs publics comptent sur la thésaurisation de la monnaie générée par le commerce parallèle et, surtout, la forte demande face à une offre contrainte par les interdictions d’importation imposées par l’Etat depuis maintenant plusieurs années.
Ces prix de lancement seraient néanmoins appelés à baisser avec l’achèvement de l’usine d’assemblage Fiat en Algérie implantée à Tafraoui dans la wilaya d’Oran ( 500 kilomètres à l’ouest de la capitale). En effet, et selon le tout nouveau ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, M.Ali Aoun, les premiers véhicules de marque italienne Fiat montés en Algérie seront commercialisés à la fin de l’année 2023. L’usine devrait être réceptionnée définitivement au 31 août de l’année en cours. Elle entamera ses essais aux mois de septembre et octobre pour entrer en production le 1er décembre 2023.
Un nouveau redémarrage
Au terme du « show event », les responsables du groupe Stallentis, ont animé un point de presse durant lequel, ils ont annoncé que leur groupe a consenti un investissement global de 200 millions d’euros en Algérie. « Avec un montant total de plus de 200 millions d’euros, la première vague d’investissements effectuée par Stellantis et ses fournisseurs permettra de produire quatre modèles, à commencer par la FIAT 500 en décembre 2023 », ont-ils mentionné. En outre, Stallentis Algérie promet de créer plus de 2000 emplois directs et 20 000 indirects d’ici 2026. « A l’horizon 2026, cette initiative permettra de créer près de 2 000 nouveaux emplois locaux, avec un taux de localisation de plus de 30 %, une capacité de production annuelle de 90 000 véhicules et la fabrication à terme de quatre modèles Fiat », ajoute Stellantis qui précise qu’un « réseau de vente et d’après-vente ouvrira dans 28 wilayas d’ici fin 2023. ».
Par ailleurs, la marque Renault Algérie Production d’Oran, est en phase de mise en conformité avec le nouveau cahier des charges relatif à l’activité de l’industrie automobile. Une information qui devrait réjouir les centaines de travailleurs de l’usine qui attendent avec impatience la reprise de l’activité de l’entreprise. On apprend que de hauts responsables du groupe Renault ont effectué des visites sur ce site le 7 mars dernier pour s’enquérir de l’avancée des démarches administratives.
Pour rappel, l’usine Renault Algérie Production est entrée en activité en novembre 2014 avant de fermer en 2019 après la décision des autorités d’arrêter l’importation des kits SKD-CKD destinés aux chaines de montage des différentes marques.
Une histoire tourmentée
L’industrie automobile en Algérie est une antienne dont les aventures remontent aux premières années de l’indépendance. Au lendemain de la guerre de libération, Renault et Berliet produisaient une quantité de véhicules suffisante pour le marché intérieur. Par la suite, Renault, alors basé à El Harrach, a fermé et l’usine Berliet de Rouiba qui fabriquait des camions et des autocars fut reprise par l’Etat pour être mise en partenariat avec l’Allemand Mann. L’industrie automobile périclita peu à peu avant de reprendre sous Bouteflika dans des conditions opaques et économiquement préjudiciables pour le pays. Les oligarques qui ont profité de ces largesses sont aujourd’hui tous emprisonnés.
C’est la quatrième fois que le gouvernement algérien annonce un redémarrage de l’industrie de ce secteur stratégique. Sera-ce la bonne ?
R.B
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