AIDE ALIMENTAIRE : LA LIBYE VOLE AU SECOURS DE LA TUNISIE
La dégradation de la situation socio-économique tunisienne se précipite. Cette fois c’est la Libye, en proie à une guerre civile sans fin, qui vole au secours de son voisin de l’ouest. Le chargé d’affaires de l’ambassade libyenne à Tunis révèle ce 17 janvier sur les ondes de radio Mosaïque FM que la Libye vient d’envoyer par voie routière des convois acheminant des produits de première nécessité comme la farine, le riz, l’huile ou le sucre. Le diplomate libyen a déclaré que 96 camions ont déjà passé le poste frontière Ras Jedir. La quantité totale de véhicules lourds « atteindra les 170 camions chargés de produits de base » a déclaré le chargé d’affaire qui précise qu’il s’agit d’une aide « envoyée par le gouvernement d’unité nationale présidé par Abdelhamid Dbeibah » opposé au gouvernement Bachagha du soutenu par des pays comme l’Égypte.
Cette aide intervient au moment où le ministère des finances publie un rapport qui témoigne des difficultés qui assaillent une Tunisie coincée entre les exigences des institutions financières internationales qui conditionnent leur coopération par une cohérence prospective qui tarde à venir et des revendications de l’UGTT, une centrale syndicale qui a longtemps modéré ses propos, avant d’afficher une position plus ferme pour être en phase avec une rue de plus en plus tendue.
Ce rapport propose une réforme qui doit faire progresser les revenus fiscaux de 11,2% sur la période allant de 2023 à 2025, contenir les dépenses salariales qui qui ne doivent pas évoluer de plus 5,4% pour la même durée. Ainsi, la masse salariale devra peser 12,9% du PIB en 2025 au lieu des 15,1% de 2022. Autre contrainte qui affectera les couches les plus modestes, les compensations qui pèsent 8,3% en 2022 seront ramenées à 1,7% du PIB en 2025, ce qui est considérable.
Des réductions qui risquent d’alimenter des tensions sociales déjà grandes.
Cette paupérisation continue qui fait dépendre les besoins les plus élémentaires du pays de soutiens, pas toujours désintéressés de l’Algérie et maintenant du la Libye, suscite des commentaires acerbes de la part des figures les plus crédibles de la vie universitaire et médiatique tunisiennes. Outre la dégradation de l’image du pays qu’elles génèrent, ces observateurs voient dans ces soutiens un cout politique et diplomatique qui se fait au détriment des positions traditionnelles de la Tunisie qui, avant l’avènement de Kais Saied, a su garder une relative autonomie sur les grandes questions régionales et internationales comme la question du Sahara occidental ou le positionnement par rapport à la Russie. Des commentaires qui ne semblent pas infléchir la vision autocratique un président tunisien plus rigide que jamais.
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