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ARRESTATION DE LA MERE ET LA SŒUR D’AMIRA BOURAOUI ARRESTATION DE LA MERE ET LA SŒUR D’AMIRA BOURAOUI

Politique

ARRESTATION DE LA MERE ET LA SŒUR D’AMIRA BOURAOUI

Un pas vient d’être franchi dans la régression politique algérienne

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L’information était si invraisemblable que les premières réactions d’une majorité d’internautes furent des invitations à la prudence, le temps de vérifier ce que beaucoup de gens se refusaient à admettre. Il a fallu que le très sérieux Comité national pour la libération des détenus, CNLD, publie en fin de soirée un communiqué confirmant la rumeur pour que les intervenants sur la toile se résignent à entendre la triste réalité : Khadidja et Wafa Bouraoui, respectivement mère et sœur cadette de la désormais exilée Amira Bouraoui, ont été arrêtées par la gendarmerie d’El Achour ce samedi vers 19 heures à leur domicile situé à Oued Romane, un quartier de la banlieue ouest de la capitale.

Un choc dans la nuit algérienne

La veille, Wafa Bouraoui avait posté un message dans lequel elle dénonçait les visites nocturnes de policiers en civil qui la harcelaient, elle et sa mère. Les éléments de la sécurité algérienne faisant irruption chez elles, exigeaient des deux femmes de dire « si elles étaient fières » de l’évasion d’Amira. « Nous envoyer deux jours de suite, tard dans la nuit, des agents en civil pour nous mettre sous pression avec une mère âgée et malade est juste inadmissible. Je comprends mieux pourquoi ma sœur a préféré partir », a écrit la jeune soeur d’Amira Bouraoui.
Cette double arrestation a provoqué un choc en Algérie où les abus d’autorité n’ont pourtant pas manqué ces trois dernières années. Le CNLD qui, en général, reste très factuel sur les informations qu’il délivre a, cette fois, fait exception à la sobriété de sa communication. L’organisation assume de faire écho à l’indignation qui gagne le pays : « Si le colonialisme a été vaincu, ses pratiques lui ont survécu. Même s’il existait un crime, la responsabilité n’est pas familiale. Il y avait (sic) que le colonialisme qui se vengeait sur la famille et sur les habitants appartenant au même aarch (tribu). Malheureusement, ces pratiques ont été de mise à l’encontre des proches de Hirakistes, à l’encontre des militants ayant soutenu les familles des détenus et on les réitère aujourd’hui à l’encontre de la famille d’Amira Bouraoui », lit-on dans le communiqué annonçant l’arrestation de Khadidja et Wafa Bouraoui. L’organisation conclut son alerte par une prédiction : « Un régime qui se comporte de sorte précipite sa chute, s’il n’est pas déjà dans un état de déconfiture totale ». Il est vrai qu’avec ces deux arrestations, un pas vient d’être franchi dans la régression politique algérienne.

Sombres perspectives

Les premières informations qui suintent de certains cercles officiels attribuent cette opération à la faction conservatrice des services de sécurité, laquelle s’appuyant sur la majorité islamiste du parlement, veut se saisir de ce qui est désormais l’affaire Bouraoui pour lancer un double message : terroriser les populations algériennes et signifier à la partie française que le rapprochement avec la France, si rapprochement il devait y avoir, se fera aux seules conditions du régime d’Alger. Le dossier du quotidien français le Monde qui barre ce samedi sa « une » par un titre on ne peut plus évocateur : « L’Algérie bascule dans une nouvelle ère de répression » a été une opportunité immédiatement saisie par ce segment pour rappeler la volonté de Paris de soumettre le pays à ses orientations néo-colonialistes, relancer la rhétorique anti-française et, vraisemblablement, ordonner le passage à l’acte contre la mère et la sœur de l’activiste fugitive. Pour l’instant donc, le groupe à l’origine de la dépêche de l’APS, du communiqué des affaires étrangères, du blocage des citoyens tunisiens aux frontières ( voir adn-med du 9 février ) et de l’interpellation de Khadidja et wafa Bouraoui, semble avoir remporté la manche. Pour cet ancien officier de l’armée, collègue du défunt père d’Amira Bouraoui, qui était colonel dans la santé militaire, la lecture de la conjoncture est claire : « A moins d’un improbable renversement de situation ou d’un dérapage des luttes de clans, les lendemains sont annonciateurs d’un bien sombre hiver algérien. »

Un climat qui ne manque pas de susciter quelques aigreurs outre Méditerranée dans les hiérarchies sécuritaires et même diplomatiques françaises où l’on commence à s’interroger à haute voix sur les limites de la méthode Coué qu’Emmanuel Macron persiste à vouloir appliquer au dossier algérien.

Les turbulences entre Alger et Paris ne sont pas nouvelles mais il y a quelques raisons de penser que cette séquence laissera des traces sur la mise en perspective de la nouvelle politique française en Afrique du nord.

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Politique

Algérie. L’Arav, police médiatique

Le conservatisme aliène la déontologie

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L’autorité de régulation de l’audio visuelle, l’Arav, vient de voir ses prérogatives élargies pour intervenir dans le contrôle du champ médiatique. Lors d’une séance plénière consacrée ce jeudi aux questions orales, le ministre de la communication, Mohamed Bouslimani a déclaré que cette instance « veillait à ce que les programmes diffusés par les différents médias soient conformes et respectent la déontologie et les spécificités de la société algérienne. » 

Autocensure, censure et répression

Mohamed Bouslimani a livré les conceptions que le régime de « l’Algérie nouvelle » compte imprimer à la communication. Il a ainsi rappelé que la loi organique relative à l’information, récemment votée par le parlement, lequel est désormais dominé par le courant islamo-conservateur, « a conféré à l’ARAV un caractère spécial en élargissant ses missions à la régulation et au contrôle des services de la communication audiovisuelle et même sur internet ». Cette dernière disposition a été ajoutée suite au procès intenté à Ihsane El Kadi, responsable d’’Interface media regroupant Radio M et Maghreb Emergent au cours duquel l’Arav a été chargée de se porter partie civile alors qu’elle n’avait pas encore autorité pour intervenir sur les médias en ligne. 

L’esprit général qui inspire la mission de l’Arav est dédormais clairement codifié : contrôler, inspirer ou pratiquer la censure. Le ministre a appelé à rejeter « toute manifestation de violence, à respecter le référent religieux et à assurer un service médiatique à la hauteur des aspirations de la famille algérienne ». Insistant sur le même registre, Mohamed Bouslimani a fait savoir qu’il y a une « cellule de suivi de la qualité des programmes diffusés au cours de ce mois ,( de Ramadhan ndlr ) pour renforcer la mission de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) », mettant en garde qu’en cas « de non-respect de la loi, le ministère n’hésitera pas à agir »

La diaspora en ligne de mire

Il existe dans le code pénal algérien des dispositions claires pour sanctionner les atteintes à la pudeur mais ces nouvelles restrictions viennent ajouter de la contrainte et de la pression sur une scène médiatique déjà mise au pas par la disparition des médias indépendants. « Le problème est de savoir qui peut apprécier la bonne ou mauvaise « qualité des programmes » dans une période où la moindre allusion évoquant une difficulté ou un échec du pouvoir vous expose à l’article 87 bis qui fait de vous un terroriste. », s’insurge ce jeune magistrat qui prépare sa reconversion dans le conseil de l’entrepreneuriat privé. 

Le ministre de la communication a, par ailleurs, informé que la télévision algérienne allait ouvrir un bureau à Paris avant d’envisager l’installation d’autres antennes dans les capitales où existe une forte communauté algérienne. Cette décision semble encouragée par le redéploiement de la Grande Mosquée de Paris qui structure et anime un nombre de plus en plus conséquent d’associations à caractère religieux sur lesquelles Alger veille précautionneusement. En effet, la diaspora reste une source de préoccupation majeure pour le pouvoir algérien ( voir adn-med du 25 mars ). Après les interpellations aux frontières visant les acteurs se distingant dans les manifestations organisées à l’étranger contre le régime, les autorités algériennes semblent décidées à compléter leur stratégie de surveillance et d’encadrement de la communauté émigrée par la surmédiatisation de relais associatifs ayant investi le culte.    

Pour rappel, le jour même où le ministre de la culture algérien détaillait les mécanismes de contrôle que son département réserve aux médias algériens, l’ONG Reporter sans Frontières, RSF remettait devant l’ambassade d’Algérie en France une pétition signée par 13000 personnes exigeant la libération d’Ihsane El Kadi.  

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Politique

Tunisie : la féministe Bochra Belhadj Hmida exilée

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La militante féministe Bochra Belhadj Hmida pivot des luttes en faveur de l’égalité citoyenne, est désormais exilée. Comme une quinzaine de personnalités tunisiennes à la réputation irréprochable, elle s’est retrouvée impliquée dans une affaire sans aucune base judiciaire. En effet, avec Ridha Belhaj, Khayam Turki, Abdelhamid Jlassi, Kamel Letaïef, Chaïma Issa, Issam Chebbi, Karim Guellaty, Lazhar Akremi, Ghazi Chaouachi, Jawhar Ben Mbarek, Noureddine Boutar et d’autres, Bochra Belhadj Hmida est en fait poursuivie pour avoir participé à des initiatives envisageant l’alternative politique à offrir au régime issu du coup de force de juillet 2021. 

Avocate de formation, Bochra Belhadj Hmida a été décorée à plusieurs reprises en Tunisie et à l’étranger. Membre fondatrice de l’Association Tunisienne des femmes démocrates, l’ATFD, elle en sera présidente de 1995 à 2001. 

En 2012 elle rejoint le parti Nidaa de Béji Caïd Essebsi dont elle devient parlementaire en 2014.

Le président de la République qui sait que le temps lui est compté attaque de front plusieurs chantiers. Il apprécie cette femme de combat qui ne fuit pas le débat quand il faut convaincre et qui a déjà contribué à faire avancer nombre de droits citoyens comme de disposer d’un avocat lors d’un interrogatoire devant les services de police. C’est donc tout naturellement à elle qu’il confie le très délicat dossier de l’égalité des sexes avec comme objectif le traitement de la question de l’héritage. C’est ainsi que le défunt chef de l’Etat la nomme à la tête de la commission pour les libertés individuelles et de l’égalité, COLIBE.

La loi consacrant l’égalité successorale allait être soumise à débat au parlement pour adoption ; ce qui aurait été une révolution sociétale et une première dans le monde musulman. Le décès prématuré du président Béji Caid Essebsi n’a pas permis l’aboutissement de la démarche.

L’exil de Bouchra Bel Hadj Hmida suscite un grand émoi en Tunisie. Femme de toutes les luttes féminines menées dans le pays ces trente dernières années, elle était l’une des grandes voix qui ont défendu la condition des femmes face aux abus de la quotidienneté des archaïsmes mais aussi sur le terrain des réformes sociétales et juridiques. 


Kais Saied qui veut donner à penser qu’il vise à la contention de l’islamisme – dont il conteste la paternité à Ennahdha sans pour autant en renier les dogmes – s’attaque en fait méthodiquement aux acteurs de la Tunisie sécularisée. 

On peut supposer que même loin de son pays, la femme courage ne se taira pas, mais sans Bochra le combat des femmes aura-t-il la même résonance en Tunisie ?

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Politique

Pétition. Les régimes du Grand Maghreb ne convergent que pour réprimer leurs peuples

أنظمة المغرب الكبير لا تلتقي إلا لقمع شعوبها

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Les régimes du Grand Maghreb ne convergent que pour réprimer leurs peuples

Ce texte collectif qui alerte sur l’état des libertés démocratiques en Afrique du Nord est signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités nord-africaines. Il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de faire face à l’oppression en coordonnant des actions communes et en exprimant leur  « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ».

Parmi les signataires, d’Algérie,  le journaliste Ihsane El Kadi, détenu d’opinion, l’historien Mohammed Harbi, l’essayiste Wassila Tamzali, l’ancien doyen de la faculté de droit d’Alger Ahmed Mahiou; du Maroc, le poète Abdellatif Laâbi, ancien détenu d’opinion au Maroc,  l’historien Maati Monjib,  en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, l’économiste Fouad Abdelmoumni, la lauréate du prix des droits de l’Homme de l’ONU Khadija Ryadhi, ; de Mauritanie, le syndicaliste Mamadou Niang, l’avocate et militante des droits humains Fatimata M’Baye; de Tunisie, la présidente d’honneur de la FIDH Souhayr Belhassen, le militant des droits humains Khémaïes Chammari, l’historienne Sophie Bessis, l’ancien ministre et militant des droits de l’Homme Kamel Jendoubi, les détenus politiques et d’opinions Cheima Issa et Jawher Ben Mbarek, membres de Front du Salut en Tunisie.

يبدو أن أحلام شعوب المنطقة قد تبخرت بعد الأمل الذي بعثه ما سمي بالربيع العربي في نسخته الأولى والتي شملت بدرجات متفاوتة تونس وليبيا والمغرب ونسخته الثانية مع الحراك الجزائري الذي أسقط التمديد لرئيس متهالك وظل لأشهر يطالب بالحرية والديمقراطية والعدالة

ودون الدخول في تفاصيل يطول شرحها حول ارتدادات الانتقال الديمقراطي في تونس بعد 25  جويلية 20، بعد أن كانت المثال الوحيد الذي عرف بعض النجاح، أو أسباب الحرب الأهلية في ليبيا والتدخل الأجنبي الذي زاد أزمتها تعقيدا أو الانتهاكات المتصاعدة التي تستهدف كل المعارضين والصحفيين والنشطاء بعد الانتخابات في الجزائر أو استعمال النظام المغربي لأساليب مضللة وقوانين  عقوبات بالية  ومرفوضة من اجل التنكيل بنشطاء المجتمع المدني والصحفيين المستقلين وتشويه سمعتهم وضرب الحريات في موريتانيا، فإننا اليوم مدعوون كنشطاء، داخل الفضاء المغاربي وخارجه ، إلى مزيد التنسيق والتضامن من اجل

إحياء شعارنا الذي كنّا نحمله منذ عقود والدفاع عنه، شعار مغرب الشعوب المغاربية  التواقة للحرية والديمقراطية والعدالة

تجميع قوانا المغاربية المدنية والسياسية من اجل مواجهة آلة القمع والتضامن مع كل المسجونين والمقموعين والمشردين عبر تحركات مشتركة: بيانات، ندوات ، لقاءات ، تظاهرات

التشهير بكل الاعتداءات والانتهاكات التي ترتكبها الأنظمة في كل بلد مغاربي واعتبارها اعتداء على كل شعوب المنطقة

 maghreblibertes@gmail.com :لتوقيع هذا الاستئنا

Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.

Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :

  • redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;
  • unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;
  • dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.

Contact : Maghreblibertes@gmail.com

PREMIERS SIGNATAIRES

  • Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]
  • Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]
  • Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]
  • Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]
  • Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]
  • Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]
  • Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]
  • Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]
  • Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]
  • Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]
  • Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]
  • Arezki Aït Larbi, journaliste free lance, éditeur [ALGÉRIE]
  • Mourad Aït Ouarab, journaliste [ALGÉRIE]
  • Sanhadja Akhrouf, militante féministe [ALGÉRIE]
  • Ahmed Akroud, militant des droits humains [TUNISIE]
  • Zineb Ali-Benali, professeure émérite des universités [ALGÉRIE]
  • Abdelkérim Allagui, professeur universitaire retraité, militant des droits de l’Homme [TUNISIE]
  • Mourad Allal, directeur de centre de formation [TUNISIE]
  • Tewfik Allal, militant associatif [ALGÉRIE]
  • Abdessalem Amakhtari, militant des droits de l’Homme et de l’immigration [MAROC]
  • Leïla Amili, militante associative [MAROC]
  • Ghanima Ammour, poétesse [ALGÉRIE]
  • Ali Anouzla, journaliste [MAROC]
  • Ahmed Arehmouch, activiste du mouvement amazigh [MAROC]
  • Sion Assidon, citoyen [MAROC]
  • Mehdi Attar-Semlali, militant associatif [MAROC]
  • Boualem Azahoum, militant associatif de l’immigration maghrébine et militant du hirak du Rif [MAROC]
  • Nabil Azouz, enseignant, militant pour la démocratie [TUNISIE]
  • Mehdi Baala, journaliste [ALGÉRIE]
  • Yamina Baïr, journaliste [ALGÉRIE]
  • Malika Bakhti, ingénieure d’études [ALGÉRIE]
  • Mohamed Bazza, militant associatif [MAROC]
  • Adda Bekkouche, ancien enseignant universitaire, maire-adjoint de Colombes [ALGÉRIE]
  • Habib Bel Hedi, producteur [TUNISIE]
  • Bochra Belhaj Hamida, avocate, ancienne députée de l’ARP [TUNISIE]
  • Fathi Bel Haj Yahya, écrivain [TUNISIE]
  • Souhayer Belhassen, présidente d’honneur de la FIDH [TUNISIE]
  • Fayçal Benabdallah, président de la FTCR [TUNISIE]
  • Faouzi Ben Abderrahman, militant politique indépendant [TUNISIE]
  • Rabaa Ben Achour, universitaire [TUNISIE]
  • Sana Ben Achour, juriste, présidente de l’association Beyti [TUNISIE]
  • Ali Ben Ameur, universitaire, militant des droits humains [TUNISIE]
  • Bachir Ben Barka, universitaire retraité [MAROC]
  • Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger [ALGÉRIE]
  • Mustapha Benfodil, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
  • Hechmi Ben Frej, militant associatif [TUNISIE]
  • Saïda Ben Garrach, avocate au barreau de Tunisie et ancienne conseillère aux droits de l’Homme à la présidence de la république [TUNISIE]
  • Monia Ben Jemia, juriste [TUNISIE]
  • Saïd Benmerad, expert en développement local [ALGÉRIE]
  • Ali Bensaad, géographe [ALGÉRIE]
  • Mohamed Ben Saïd, médecin, militant des droits humains [TUNISIE]
  • Sihem Bensedrine, présidente de l’association Mémoire et citoyenneté [TUNISIE]
  • Raja Ben Slama, professeure des universités, psychanalyste [TUNISIE]
  • Abdou Berrada, journaliste [MAROC]
  • Hayat Berrada-Bousta, universitaire [MAROC]
  • Nourredine Bessadi, consultant indépendant [ALGÉRIE]
  • Sophie Bessis, historienne [TUNISIE]
  • Mohamed Bhar, artiste chanteur [TUNISIE]
  • Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif [ALGÉRIE]
  • Mostefa Bouchachi, avocat [ALGÉRIE]
  • Abderrahmane Bouchène, éditeur [ALGÉRIE]
  • Larbi Bouguerra, membre de l’académie Beyt El Hikma [TUNISIE]
  • Hamid Bouhaddouni, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]
  • Hocine Boukella, musicien [ALGÉRIE]
  • Alima Boumediene-Thiéry, avocate, parlementaire honoraire [ALGÉRIE]
  • Mouloud Boumghar, universitaire [ALGÉRIE]
  • Omar Bouraba, militant associatif [ALGÉRIE]
  • Ali Brahimi, juriste, militant démocrate [ALGÉRIE]
  • Nadia Chaabane, ancienne députée de la Constituante [TUNISIE]
  • Khémaïes Chammari, militant des droits de l’homme, ancien ambassadeur [TUNISIE]
  • Kacem Chebab, militant du FMVJ et et de la CMODH [MAROC]
  • Hédi Chenchabi, directeur de centre de formation [TUNISIE]
  • Henda Chennaoui, militante associative [TUNISIE]
  • Mouhieddine Cherbib, défenseur de droits humains [TUNISIE]
  • Khadija Chérif, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]
  • Altya Chérif-Chammari, avocate, militante féministe [TUNISIE]
  • Alice Cherki, psychanalyste [ALGÉRIE]
  • Fatiha Cherribi, mère du journaliste détenu Omar Radi [MAROC]
  • Yasmina Chouaki, militante féministe [ALGÉRIE]
  • Larbi Chouikha, universitaire [TUNISIE]
  • Mohsen Chouikha, universitaire [TUNISIE]
  • Ahmed Dahmani, universitaire, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]
  • Karima Dirèche, historienne [ALGÉRIE]
  • Saïd Djaafar, journaliste [ALGÉRIE]
  • Abdelnasser Djabi, sociologue [ALGÉRIE]
  • Yahya Djafari, enseignant retraité [TUNISIE]
  • Habiba Djahnine, réalisatrice, féministe [ALGÉRIE]
  • Nadir Djermoune, architecte urbaniste [ALGÉRIE]
  • Daikha Dridi, journaliste [ALGÉRIE]
  • Mohsen Dridi, militant associatif de l’immigration [TUNISIE]
  • Nassera Dutour, présidente du CFDA et et de la FEMED [ALGÉRIE]
  • Ali El Baz, militant de l’immigration [MAROC]
  • Nadia El Fani, cinéaste [TUNISIE]
  • Naceur El Idrissi, président du réseau ATMF [MAROC]
  • Ihsane El Kadi, journaliste, détenu d’opinion, directeur de Radio M et du journal électronique Maghreb Emergent [ALGÉRIE]
  • Tin Hinane El Kadi, universitaire [ALGÉRIE]
  • Driss El Khorchi, militant associatif [MAROC]
  • Rachid El Manouzi, président APADM [MAROC]
  • El Kabir El Miloudi, militant des droits humains [MAROC]
  • Hakim Fékih, activiste [TUNISIE]
  • Frej Fenniche, ancien haut-fonctionnaire aux Nations unies [TUNISIE]
  • Wahid Ferchichi, professeur de droit [TUNISIE]
  • Mohamed-Chérif Ferjani, universitaire [TUNISIE]
  • Abdelouhab Fersaoui, militant politique (ex-président de RAJ, association dissoute) [ALGÉRIE]
  • Yosra Frawes, ancienne présidente de l’ATFD [TUNISIE]
  • Souad Frikech, militante associative et des droits humains [MAROC]
  • Ahmed Galai, Solidarité laïque Méditerranée [TUNISIE]
  • Najla Gharbi, universitaire, chercheure [TUNISIE]
  • Sarra Grira, membre du comité éditorial de « Orient XXI » [TUNISIE]
  • Saloua Grissa, directrice de l’association Droit à la différence [TUNISIE]
  • Ali Guenoun, historien [ALGÉRIE]
  • Selma Hajri, médecin, militante des droits humains [TUNISIE]
  • Ayachi Hammami, avocat au barreau de Tunisie et ancien ministre des droits de l’Homme [TUNISIE]
  • Nabila Hamza, sociologue, conseillère municipale [TUNISIE]
  • Maher Hanine, sociologue, militant associatif et politique [TUNISIE]
  • Zaki Hannache, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]
  • Abdennour Haouati, cadre gestionnaire à la retraite [ALGÉRIE]
  • Mohammed Harbi, historien [ALGÉRIE]
  • Fouad Hassam, syndicaliste [ALGÉRIE]
  • Abderrahmane Hedhili, président du FTDES [TUNISIE]
  • Mohammed Hennad, universitaire [ALGÉRIE]
  • Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, membre du CEDETIM [ALGÉRIE]
  • Abdelkérim Hizaoui, universitaire [TUNISIE]
  • Ouali Ilikoud, universitaire [ALGÉRIE]
  • Amar Ingrachen, éditeur et journaliste [ALGÉRIE]
  • Mohamed Iouanoughene, journaliste [ALGÉRIE]
  • Cheima Issa, membre du Front de salut national [TUNISIE]
  • Aïcha Jabrane, militante associative [MAROC]
  • Mohamed Jaite, avocat au barreau de Paris [MAROC]
  • Abderrahim Jamaï, avocat au barreau de Rabat, ancien bâtonnier, membre du collectif d’avocats en défense des détenus du hirak du Rif [MAROC]
  • Aboubakr Jamaï, enseignant/journaliste [MAROC]
  • Kamel Jendoubi, militant des droits humains [TUNISIE]
  • Abdelkébir Jmaiai, activiste associatif, militant des droits humains [MAROC]
  • Halima Jouini, féministe, militante de droits humains [TUNISIE]
  • Aïssa Kadri, sociologue [ALGÉRIE]
  • Habib Kazdaghli, historien universitaire, ancien doyen de la Faculté de la Manouba [TUNISIE]
  • Melek Kefif, médecin, militant associatif [TUNISIE]
  • Myriam Kendsi, artiste peintre [ALGÉRIE]
  • Tahar Khalfoune, universitaire [ALGÉRIE]
  • Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]
  • Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]
  • Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]
  • Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]
  • Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]
  • Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]
  • Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]
  • Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]
  • Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]
  • Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]
  • Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]
  • Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]
  • H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
  • Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense  des droits humains [MAROC]
  • Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]
  • Adel Ltifi, historien [TUNISIE]
  • Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]
  • Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]
  • Fatimata M’Baye,avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]
  • Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]
  • Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]
  • Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]
  • Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]
  • Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]
  • Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]
  • Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]
  • Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]
  • Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]
  • Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]
  • Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]
  • Maati Monjib, historien [MAROC]
  • Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]
  • Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]
  • Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]
  • Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]
  • Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]
  • Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]
  • Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]
  • Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]
  • Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]
  • Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]
  • Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]
  • Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]
  • Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]
  • Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]
  • Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]
  • Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]
  • Hamadi Redissi, universitaire, philosophe [TUNISIE]
  • Kahina Redjala, militante associative [ALGÉRIE]
  • Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]
  • Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]
  • Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]
  • Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]
  • Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]
  • Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]
  •  Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]
  • Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]
  • Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]
  • Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]
  • Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]
  • Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]
  • Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]
  • Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]
  • Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]
  • Hamouda Soubhi, militant altermondialiste [TUNISIE]
  • Saïd Sougty, président de l’ASDHOM [MAROC]
  • Sami Souihli, médecin, syndicaliste [TUNISIE]
  • Imad Stitou, journaliste [MAROC]
  • Taoufiq Tahani, universitaire et militant associatif [MAROC]
  • Samir Taieb, universitaire, ancien ministre [TUNISIE]
  • Alaa Talbi, militant associatif [TUNISIE]
  • Wassyla Tamzali, essayiste, féministe, activiste culturelle [ALGÉRIE]
  • Hocine Tandjaoui, écrivain [ALGÉRIE]
  • Atmane Tazaghart, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
  • Nadia Tazi, philosophe [MAROC]
  • Yassine Temlali, chercheur, historien [ALGÉRIE]
  • Fethi Tlili, militant associatif [TUNISIE]
  • Ridha Tlili, universitaire [TUNISIE]
  • Mokhtar Trifi, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]
  • Françoise Valensi, médecin [TUNISIE]
  • Ahmed Zefzafi, père de Nacer Zefzafi, détenu d’opinion [MAROC]
  • Najet Zemmouri, militante des droits humains [TUNISIE]
  • Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration [MAROC]
  • Neïla Zoghlami Tlili, présidente de l’ATFD [TUNISIE]
  • ORGANISATIONS
  • Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)
  • Association Adala Pour un procès équitable [MAROC]
  • Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)
  • Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADM)
  • Association des Marocains en France (AMF)
  • Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
  • Association Khamsa Solidaire Ici et Ailleurs [FRANCE]
  • Association Le droit à la différence [TUNISIE]
  • Association Le Pont de Genève [SUISSE]
  • Association Les mains libres [MAROC]
  • Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH)
  • Association Perspectives El Amel Ettounsi
  • Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD)
  • Collectif Soumoud [TUNISIE]
  • Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)
  • Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA)
  • Confédération générale des travailleurs en Mauritanie (CGTM)
  • Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)
  • Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling (EMCEMO) [PAYS-BAS]
  • Euromed-droits
  • Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)
  • Forum marocain des alternatifs Sud (FMAS)
  • Forum marocain Vérité et justice (FMVJ)
  • Forum des organisations nationales des droits humains en Mauritanie (FONADH)
  • Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES)
  • Institut Mehdi-Ben Barka – Mémoire vivante
  • Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)
  • Na’oura-Bruxelles
  • Nachaz-Dissonance [TUNISIE]
  • Riposte internationale [ALGÉRIE]
  • SOS Migrants
  • Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) [ALGÉRIE]
  • Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)
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Politique

Tebboune au secours de Kaies Saied

Est-ce le bon acteur ?

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Editorial. Tebboune-Kais Saied : complotisme et arbitraire en partage

Confrontée à une crise économique et financière sans précédent et isolée sur la scène internationale, la Tunisie espère pouvoir compter sur l’Algérie dont elle a épousé les causes et les engagements depuis un peu plus de deux ans. Selon le quotidien algérien El Watan, Abdelmadjid Tebboune serait sur le point de lancer une opération qui proposerait de réunir un groupe de donateurs arabes pour prévenir la faillite qui menace son voisin de l’est.

Inquiétude unanime

L’urgence est telle que l’initiative devrait être annoncée pendant ce mois de ramadhan.

Ces derniers jours, les observateurs et les partenaires de la Tunisie expriment les uns après les autres leurs plus profondes préoccupations. Après Josepp Borrell, responsable de diplomatie européenne qui a appelé le 20 mars, en des termes directs, les autorités tunisiennes à l’impérieuse nécessité de trouver un accord avec le FMI, c’est la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, qui avouait le 22 mars dans des termes à peine voilés devant le parlement son inquiétude quant à la possibilité de contribuer à débloquer le prêt attendu par la Tunisie du FMI. Le même jour, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken ne disait pas autre chose devant le Sénat américain à propos de l’accord que doit conclure Tunis avec l’institution financière internationale : « Nous les encourageons ( les Tunisiens NDLR ) fortement à le faire parce que le risque est que l’économique s’effondre ». Antony Blinken a même envoyé le 23 mars à Tunis, Barbara Leaf, sa sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient avec l’espoir de persuader le président d’entamer les réformes qu’appelle la situation. En vain ; puisque Kaies Saied ne recevra pas la dirigeante US alors qu’il y a quelques mois il s’était entretenu avec elle mais pour lui dire que la Tunisie n’accepterait aucune ingérence dans ses affaires intérieures.

Le 24 mars, c’est à dire le lendemain du voyage de la sous-secrétaire d’Etat américaine, c’est le président français qui alertait à Bruxelles en marge du sommet européen sur le fait que : « la très grande tension politique, la crise économique et sociale qui sévit en l’absence d’accord avec le Fonds monétaire international, est très préoccupante ».

Alger, soutien ou boulet ?

Autant de signaux qui laissent de marbre Kaïs Saïed

Exception qui confirme la règle dans cette pluie d’avertissements : le locataire de Carthage qui est toujours obsédé par le complot qui viserait son pouvoir, un instrument dont il s’est persuadé qu’il va défaire les ennemis du peuple et démasquer les traitres à la nation. Une interprétation qu’Alger l’encourage à entretenir et développer. En effet, le…. Abdelmadjod Tebboune déclarait qu’il ne  « lâcherait pas la Tunisie qui fait face à un complot  » ( voir adn-med du 24/03/2023 ).

Les pistes que le régime algérien cherche à ouvrir à son protégé s’avèrent étroites.

Destinée à mobiliser la solidarité parmi les rangs arabes afin de contourner les solutions préconisées par les partenaires occidentaux de la Tunisie, l’initiative d’Abdelmadjid Tebboune risque d’être contre-productive. D’une part, les pays arabes n’adoptent pas tous le même positionnement   par rapport à la crise ukrainienne dans laquelle Alger a pris fait et cause pour Moscou ; d’autres parts, le Maroc qui n’a que très modérément apprécié l’alignement de Tunis sur la position algérienne dans la question du Sahara occidental – et c’est là un euphémisme -dispose d’un réseau aussi sinon plus dense que l’Algérie à la Ligue arabe. Le nombre de défections que Tebboune a essuyées au sommet arabe d’Alger en novembre 2022,malgré l’entregent du très entreprenant Lamamra, est là pour illustrer le poids de la diplomatie chérifienne au Proche et au Moyen Orient. Enfin et surtout, la plus grande partie des relations économiques, financières et militaires de la Tunisie dépendent des capitales occidentales avec lesquelles elle a construit l’essentiel de ses partenariats depuis son indépendance. 

Porte d’entrée de l’immigration clandestine vers l’Europe du sud, espace de pédagogie démocratique dans le monde musulman désormais livrée au sectarisme panarabiste d’un chef d’Etat imprévisible, la Tunisie vit les heures les plus incertaines de son histoire contemporaine.

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Politique

Algérie. 5 ans de prison ferme requis contre Ihsane El Kadi

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Lourd et attendu réquisitoire du procureur de la République prononcé ce dimanche au tribunal de Sidi M’hamed ( Alger ) par le parquet contre Ihsane El Kadi pour réception « de financements étrangers ».

Réquisitions maximales

Comme annoncé précédemment par le concerné ( voir adn-med du 10/03/2023) et ses avocats qui ont d’ailleurs quitté l’audience, le prévenu a refusé de répondre aux questions de la juge.

Outre la peine d’emprisonnement de 5 ans, le parquet a également requis une amende de 700 000 dinars ainsi que la confiscation des biens saisis à l’occasion de l’instruction et la fermeture du compte bancaire de la société Interface-medias qui regroupe Radio M et Maghreb Emergent. Cette entreprise a, elle aussi, fait l’objet d’une réquisition d’une amende de 10 millions de dinars et la confiscation de tout son matériel. Ces sanctions déjà lourdes, ont été assorties par le parquet a également l’interdiction à Ihsane El Kadi de s’adonner à toute forme d’activité ayant une quelconque relation avec les chefs d’inculpation retenus dans cette affaire.

Par ailleurs, l’autorité de régulation de l’audiovisuel, l’ARAV appelée à se constituer partie civile a été représentée par l’ancien journaliste de la télévision publique Amar Bendjeda qui a demandé 2 millions de dinars de dédommagement.

Radio M. Un exemple pour tous

Ce réquisitoire était attendu. Le 24 février, lors d’un entretien télévisé avec les médias algériens, le chef de l’Etat s’était lui-même impliqué dans ce dossier en prononçant des accusations contre le journaliste alors que l’affaire était encore en cours d’instruction. Signe de la rigidité du pouvoir politique, on a appris que le responsable de la diplomatie européenne et de la politique de sécurité de L’UE, Josep Borell, en visite à Alger les 12 et 13 mars, a tenté d’intercéder en faveur du journaliste détenu auprès d’Abdelmadjid Tebboune, lequel  est resté inflexible.   

Outre les dépassements judiciaires qui ont marqué cette procédure, ce qui annonçait les réquisitions d’aujourd’hui, le régime qui a engagé une stratégie d’étouffement des médias indépendants semble avoir saisi cette occasion pour délivrer un double message. A l’intérieur, les entreprises de presse doivent comprendre que la seule information acceptable est celle qui agréé au pouvoir. S’agissant de la communauté internationale, Abdelmadjid Tebboune est décidé à faire savoir qu’il entendait assumer sa démarche répressive et ceci quelle que soient les remarques, pressions ou condamnations des observateurs et partenaires de l’Algérie.  L’argument de la souveraineté nationale qui ne saurait accepter les ingérences sert de socle invariable à la doxa officielle.

Le jugement est attendu pour l’audience du 2 avril. Les avocats comme les observateurs sont particulièrement pessimistes car chacun aura compris que dans ce procès, le régime s’est mis dans une situation où il ne peut plus reculer.

Pour rappel, les ennuis du directeur d’Interface-media ont commencé il y a deux ans quand, interpellé par la direction de la sécurité intérieure, DGSI qui lui demandait de pondérer ses critiques, notamment contre l’état-major de l’armée, Ihsane El Kadi a répondu qu’il suffisait que ledit responsable n’intervienne pas dans le champ politique pour que les articles le concernant cessent de paraitre. 

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Politique

Algérie-France. Le yoyo continue

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Après le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris suite à ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Bouraoui, l’agence de presse officielle APS a publié un communiqué annonçant que le chef d’État algérien a eu, dans l’après-midi du vendredi, un entretien téléphonique avec son homologue français. 

Priorités ubuesques 

L’APS rapporte en premier que l’échange a notamment porté sur « la méthode avec laquelle une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française a été exfiltrée par les services consulaires français en Tunisie, à la date du 06 février 2023 » 

Insistante sur ce sujet, la dépêche de l’APS ajoute que « la communication téléphonique a permis de lever plusieurs ambigüités concernant cette affaire qui a suscité des dissensions dans les relations bilatérales« . Pour souligner l’importance qu’accorde Alger à ce genre d’incident, l’agence écrit que les deux présidents ont convenu de « renforcer les moyens de communication entre les administrations des deux pays, afin d’éviter que de telles situations ne se répètent », suggérant que cet engagement réciproque a conditionné le fait qu’Abdelmadjid Tebboune « a informé son homologue français du retour prochainement de l’ambassadeur algérien à Paris ».  L’honneur est sauf. 

Ce n’est qu’après avoir passé en revue les causes, les conséquences de « ce genre de situations » et les manières d’en prévenir la reproduction que l’agence de presse officielle apprend au lecteur que les deux présidents ont « également » abordé « les relations bilatérales et les différents moyens de concrétiser (la Déclaration d’Alger) ( sic) , signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du Président Macron en Algérie ».

On apprend subsidiairement que l’entretien téléphonique a, en outre, permis « d’examiner les voies et moyens de renforcer et de promouvoir la coopération entre les deux pays, notamment la visite d’Etat que devra effectuer le président de la République en France, et de passer en revue des questions régionales et internationales d’intérêt commun. »

Les relations bilatérales, la Déclaration d’Alger, une visite d’Etat et les questions régionales et internationales sont assujetties à l’assistance consulaire apportée à une ressortissante française, qui plus est dans un pays tiers. 

Discrédit d’Etat

On imagine sans peine le crédit que peuvent accorder les partenaires d’Alger aux engagements des dirigeants algériens quand on relit les anathèmes qui ont suivi le soutien dont a bénéficié Amira Bouraoui alors qu’elle se retrouvait détenue en Tunisie où elle était rentrée illégalement.  « Cette affaire a dégradé un peu plus l’image du pays sur la scène internationale », déplore un diplomate d’un pays d’Europe centrale en poste à Alger qui confie que « même les Italiens encensés matin et soir ont été sérieusement interloqués par l’agressivité et surtout le caractère disproportionné de la réaction algérienne après une intervention tout à fait naturelle d’une représentation consulaire qui vient en aide à une de ses ressortissantes. » 

Pour sa part, ce magistrat algérien, blasé par les dépassements auxquels se livre l’administration qui l’emploie, nous déclare : « on ne voit pas bien ce que peut promettre de faire l’administration française si une autre affaire Bouraoui venait à se présenter demain en Tunisie ou dans un autre pays, fût-il l’Algérie. Les autorités consulaires françaises, à l’instar de toutes les représentations diplomatiques dignes de ce nom, rapatrieront leur ressortissant comme le leur permet le droit et le leur dicte leur devoir », fait observer désabusé l’homme de loi. 

En réalité, derrière la colère algérienne sa cache la volonté de faire valoir une conception du droit dont les régimes despotiques disposent non pas en fonction de ce que prescrit la loi mais selon les humeurs et intérêts des pouvoirs. L’affaire Bouraoui est bien le symptôme du nouveau monde, à l’avènement duquel travaille le cartel des démocratures où rêve de siéger le système algérien. Sauf que la Chine, la Russie, la Turquie ou même l’Iran, outre qu’ils ont quelques arguments et capacités qui font défaut à Alger présentent l’avantage, si l’on peut dire, d’une cohérence systémique que l’on serait bien en peine de trouver dans le magma politique algérien dont la multiplicité des centres de décision et leur opacité les rendent illisibles et, surtout, imprévisibles. Les affaires Bouraoui et celle d’Ihsane El Kadi sont les illustrations d’un agrégat clanique sans cap ni incarnation. Et, dans l’agora diplomatique où la stabilité de l’autorité et sa prévisibilité sont des prérequis à toute relation pérenne, et donc performante, ce genre de handicaps constituent une faiblesse rédhibitoire.   

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Politique

Diaspora algérienne. Un enjeu décisif pour le pouvoir

La Kabylie première cible

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Diaspora algérienne. Un enjeu décisif pour le pouvoir

Le 19 mars dernier les organes de presse proches du pouvoir algérien ont relayé un appel à manifester à Paris pour défendre la nation contre « les ennemis et les traitres » qui veulent la déstabiliser. Seuls quelques dizaines de nervis, probablement intéressés financièrement, se retrouvèrent Place Gambetta, exhibant les posters du chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune et du chef d’état-major de l’armée nationale populaire, l’ANP Saïd Chengriha. S’afficher à l’étranger sous le label de « l’Algérie nouvelle » ne fait pas recette. Pour éviter tout affrontement, d’autres Algériens ayant appelé à une contre-manifestation furent autorisés à occuper la Place de la République. Sans atteindre les foules de 2019, ces derniers, appartenant à des courants politiques différents, purent rassembler quelques centaines de personnes. 

Menaces et vengeance

«  Jour de la victoire », c’est ainsi que  les défenseurs du régime algérien appelèrent ce 19 mars qui correspond à la date où furent signés les accords de cessez-le-feu ayant mis fin aux hostilités entre la France le FLN et qui furent paraphés à Evian au nom de l’Algérie par Krim Belkacem. Cynisme de l’histoire, l’homme fut assassiné en 1970 à Frankfort par les sicaires de Boumédiéne dont les occupants de la Place Gambetta saluent la grandeur. Pour Alger, l’objectif de la manifestation de ce 19 mars était double. Célébrer la défaite de l’ennemi sur son territoire et amorcer la reprise en main musclée de l’émigration, laquelle échappe à l’emprise du pouvoir depuis la disparition de la sinistre « Amicale des Algériens en Europe » emportée par les émeutes d’octobre 1988. Dès l’indépendance, les expatriés devinrent la caisse de résonnance des luttes démocratiques menées en Algérie. Et avec la chappe de plomb retombée sur le pays depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir, des acteurs politiques algériens travaillent à faire de la diaspora non plus le relais, mais la source des propositions alternatives à un régime vieillissant et sthénique. 

La tentative d’embrigadement des expatriés décidée par le régime se fit en plusieurs mouvements. C’est que la question est complexe. Le but est, sinon de recruter l’émigré du moins d’en canaliser les énergies tout en le désignant, surtout quand il est binational, comme une cause de pollution et de déviance potentielles de la révolution nationale. Sous Bouteflika – qui avait en horreur ces citoyens de seconde zone qu’il jugeait incontrôlables -, le gouvernement entreprit d’imiter des partis de l’opposition bien implantés en Europe et en Amérique du nord qui dotèrent leur directions respectives d’un secrétariat dédié à l’émigration. C’est ainsi que l’Exécutif algérien compléta son organigramme par un département ministériel sensé répondre aux préoccupations de la communauté résidant à l’étranger. Plusieurs fois redimensionnée, cette structure fut incapable d’appréhender la problématique posée. Et pour cause. Il s’agissait de prendre en charge des questions politiques comme la possibilité de faire place à des citoyens qui n’entendaient pas aliéner leur liberté aux oukases du régime mais aussi sociétales dans la mesure où les personnes pouvant revenir au pays, même provisoirement, tenaient à leur mode de vie . Or, le pouvoir algérien ne pouvait et ne voulait tolérer la moindre altérité. 

Plus tard, et surfant sur la vague de l’islamisation des banlieues, Alger décida de surinvestir la Grande Mosquée de Paris pour entretenir des réseaux d’associations religieuses en vue de tenter le maillage de la communauté émigrée. C’est ainsi que des dizaines jeunes adhérents de ces organisations furent intégralement pris en charge pour assister aux jeux méditerranéens d’Oran. ( voir adn-med du…). Cette stratégie est payante. Du moins chez les plus jeunes qui n’ont pas de passif avec le pouvoir en place.  Les dernières pépites du football qui font massivement le choix de l’équipe nationale d’Algérie représentent les premiers fruits de ce travail d’encadrement devant lequel l’administration française semble désarmée tant les moyens de riposte sont limités et le sujet sensible. 

L’écueil kabyle  

En recourant au prosélytisme religieux pour se redéployer dans la communauté algérienne expatriée, le régime algérien prend un double risque. Le premier est de se voir débordé par les factions djihadistes qui peuvent, à terme, lui débaucher ses recrues et ceci d’autant plus facilement que la demande de radicalité est généralement prévalente devant la pondération chez le jeune. Le second est que le biais religieux peut lui aliéner la communauté kabyle toujours importante dans la diaspora. Car, comme dans toute catégorie minoritaire les rares membres qui adhèrent à une doctrine diluant les identités originelles sont ceux qui sont attirés par les  franges extrémistes  des dogmes, ce qui ne répond pas aux standards que cherche à valider le pouvoir algérien, en France notamment.

Pour contourner l’écueil kabyle, Alger frappe à la source.  « La Kabylie subit une opération Jumelles politique »* avait déclaré le docteur Saïd Sadi lors de la conférence qu’il a animée le 18 février dernier à la salle de la CFDT à Paris. Et, de fait, les autorités ne se refusent aucun moyen pour soumettre cette région. Arrestations arbitraires utilisant l’alibi Mak,( Mouvement séparatiste kabyle pourtant peu suivi par les populations), interdictions des associations culturelles autonomes auxquelles on cherche à substituer des structures vassalisées souvent animées par des individus corrompus voire des délinquants. Etouffement de la vie culturelle en général. Les cafés littéraires qui proliféraient dans les communes sont l’objet d’interminables tracasseries. Même les associations de randonneurs qui établissent des circuits valorisant les paysages et protégeant la faune et la flore sont soumis à des contrôles policiers que « ne subissent même pas les repentis terroristes » dénonce un universitaire qui a vu son cercle de randonneurs interdit d’activité au motif qu’il avait reçu dans un gite deux étrangers. Naturellement, les centres culturels français ouverts à Alger, Constantine, Annaba ou Tlemcen sont bannis en Kabylie. Le rouleau compresseur est permanent et n’épargne aucun secteur. L’option zéro kabyle commence par l’asphyxie culturelle d’une matrice dont le pouvoir pense la disparition socio-culturelle comme une condition de la renaissance nationale. 

Pour couper la constance et la fluidité des relations historiques qui lie la Kabylie avec son émigration, Alger bloque régulièrement des personnes rentrées au pays pour y passer des vacances, rendre visite à des proches ou régler un problème administratif. Ces intimidations peuvent toucher tous les citoyens algériens mais les Kabyles en sont les premières victimes. Les émigrés interpellés aux frontières font partie de ceux qui se sont mobilisés lors de manifestations dénonçant les abus du régime. Mais parfois, ces opérations sont faites de façon aléatoire car, désormais, tout ressortissant algérien se considère comme une victime potentielle de l’arbitraire.  

Le clan qui a succédé à Bouteflika a fait le choix de la réhabilitation du projet arabo-islamiste avec les méthodes chères à Boumediéne : terreur et répression. La neutralisation de la diaspora est un préalable à l’accomplissement de cet objectif. Et comme la diaspora relaie la Kabylie dont elle se ressource, il faut, pour domestiquer la première asservir la seconde. Pour l’instant, la résistance s’organise dans les comités de village et sur la toile.  Dans cette phase historique, la position et le rôle de la diaspora décidera du destin du peuple algérien.

  • En 1959, l’armée française déclencha en Kabylie une grande opération militaire nommée « opérations Jumelles » qui couta la vie aux tiers des troupes d l’armée de libération nationale.
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Politique

Algérie. Projet de loi sur l’information : ambiguïtés et confusions

Le diable se cache dans les détails

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Algérie. Projet de loi sur l’information : ambiguïtés et confusions

Lors d’une séance de questions organisée ce mercredi devant les membres de l’assemblée nationale, le ministre de la communication Mohamed Bouslimani a dévoilé les grandes lignes du projet de loi sur l’information.

Principes généraux convenables

Il s’agit, selon le ministre, de parvenir au niveau d’un exercice qui consacre «  la rupture avec les anciennes pratiques et favorise l’émergence d’une presse professionnelle crédible au service du citoyen algérien. » Monsieur Bouslimani précise que « ce projet prévoit, dans sa majorité, des dispositions protégeant tous les intervenants en la matière en établissant des règles assurant l’équilibre entre les droits, les libertés et les devoirs« .

Le texte prévoit également la distinction entre « le journaliste et le journaliste professionnel ». Est considérée comme journaliste  «  toute personne exerçant l’activité de journaliste dans un organe de presse, tout en reconnaissant son droit à jouir de tous les droits accordés à cette catégorie à savoir: le contrat de travail, la propriété intellectuelle, la formation continue et le secret professionnel. » Néanmoins, au regard de ce projet de loi, la qualité de journaliste professionnel « demeure tributaire d’une série de conditions dont le niveau scientifique, l’expérience et le fait de faire du journalisme la seule source de ses revenus ».   Cette différence statutaire ne précise pas quelles en sont les implications sur l’exercice pratique du métier.

S’agissant des droits sociaux et des conditions de travail, ils ont été élaborés avec la collaboration des professionnels de la presse des secteurs privé et public, assure le ministre.

Contexte et interprétation problématiques

On apprend qu’en cas d’infraction commise dans le cadre de l’activité journalistique, le législateur est invité à se prononcer sur des sanctions limitées à « des amendes sans peines privatives de liberté ». Néanmoins, le ministre ajoute aussitôt que le journaliste est  « tenu de respecter les lois de la République et ( sic) redevable juridiquement en cas de délit de droit commun ». Cette ambiguïté soulève déjà nombre de controverses dans les milieux de la presse : «  c’est la porte ouverte à tous les abus. » fait observer cette journaliste de chaine 3 d’expression francophone qui s’interroge : «  qui a autorité à qualifier la nature de l’éventuelle fautet qui fait passer un écrit ou un propos de délit de presse sanctionné par une amende au crime de droit commun passible d’emprisonnement ? » avant de citer Albert Camus, un autre journaliste natif d’Algérie :«  mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde. »

Mais comme dans toute législation, c’est la volonté politique qui créé le climat de pondération et de sérénité nécessaire à une application équilibrée de la loi. Or, sur ce registre, la régression que connait l’Algérie ces trois dernière années est  sidérante.  

Lors de son interview accordée à la chaine Al Djarira, diffusée mercredi dernier, le chef de l ‘Etat a déclaré que « les critiques sont bienvenues » mais que « les insultes et la défense des intérêts étrangers ainsi que la perception de fonds étrangers est chose inacceptable. »

 Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a dénoncé « les rapports erronés de l’Organisation Amnesty international contre l’Algérie » et invité cette ONG « à diriger ses efforts pour dévoiler les exactions commises contre les enfants palestiniens emprisonnés dans les geôles de l’entité sioniste ». Pour lui, les prétendues restrictions aux libertés et aux médias en Algérie avancées à chaque fois par certaines parties « sont intimement liées aux tentatives de déstabilisation » du pays.( Voir éditorial d’adn-med ) Pour rappel, depuis l’avènement d’Abelmadjid Tebboune au pouvoir, la presse privée algérienne, donnée encore en 2019 comme le plus vigoureuse et la plus crédible de la rive sud de la Méditerranéeconnait une véritable descente aux enfers. Le quotidien Liberté a disparu, après des mois d’instabilité, El Watan survit suite à une inflexion éditoriale qui a perturbé son lectorat. Radio M et Maghreb émergent sont en mode survie. Le nombre de journalistes emprisonnés pour délit de presse ne se comptent plus…

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Politique

Affaire Pegasus. Débouté, le Maroc compte faire appel

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Affaire Pegasus : Débouté, le Maroc compte faire appel

La justice espagnole a rejeté, le 16 mars dernier, le procès intenté par le Maroc contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. De son côté, le royaume n’abandonne pas l’affaire avec son intention de faire appel de la décision en faveur du journaliste.

Le tribunal de première instance de Madrid a débouté le Maroc dans le procès intenté au journaliste espagnol Ignacio Cembrero, 68 ans, qui s’est déclaré victime d’espionnage par le logiciel israélien Pegasus.

Dans la presse espagnole, on apprend notamment que la juge Sonia Lence Muñoz a estimé les déclarations de l’ancien rédacteur en chef et correspondant d’El Pais au Maghreb « n’autorisent pas le requérant (le royaume du Maroc, ndlr) à exercer une action déclaratoire négative, car ces déclarations ont été faites en réponse à la diffusion d’une enquête journalistique (…) sur des personnes ayant fait l’objet d’espionnage par Pegasus ».

Selon ce verdict de premier ressort, le Maroc devrait régler les frais de justice pour ce procès civil. Avocat du Maroc dans cette affaire, Me Ernesto Díaz Bastién-López a d’ores et déjà annoncé que le Royaume compte faire appel de cette décision.

De Twitter au Parlement européen

L’affaire remonte au mois d’août 2021, lorsque Rabat a décidé d’entamer des poursuites judiciaires contre un ensemble de médias et de journalistes pour « publication et diffusion sur le territoire espagnol de nouvelles fausses, malveillantes et insultantes » à l’égard du voisin du sud au sujet de l’affaire Pegasus.

Deux mois plus tôt, Forbidden Stories, consortium de 17 médias internationaux, avait en effet publié une enquête indiquant que près de 50 000 personnalités dans le monde auraient pu être espionnées par des gouvernements, parmi lesquels celui du Maroc, au moyen de ce logiciel espion.

Conçu par la société israélienne NSO Group, Pegasus a été vendu à de nombreux pays. Il permet notamment selon l’enquête de Forbidden Stories d’« accéder aux messages et aux données privées », mais également d’ « activer la caméra et le microphone du téléphone piraté ». Le nom du journaliste espagnol figure parmi les 180 journalistes figurant sur cette liste révélée par le consortium.

Depuis, Ignacio Cembrero n’a eu de cesse d’affirmer dans ses articles et publications sur les réseaux sociaux que l’Etat marocain serait « derrière le piratage de son téléphone portable ». Ceci dit, l’actuel journaliste d’El Confidential assure n’en avoir aucune preuve, mais juste des « indices solides » que le Maroc pourrait être derrière cet espionnage à l’aide de Pegasus. Ce fut notamment le cas en novembre 2022 lorsque, devant une commission du Parlement européen, Cembrero a soutenu cette version des faits.

De source médiévale

Contacté par nos soins, le journaliste explique que les torts supposés qu’il a pu causer au Royaume, de par ses écrits, sont mentionnés dans la plainte au civil déposée contre lui par le Maroc. Il s’agit en effet de l’accusation de « se vanter d’avoir été espionné par les services secrets marocains via Pegasus », avec comme requête de rendre un jugement dans lequel la justice espagnole établit catégoriquement que Cembrero n’a pas été victime du piratage de son téléphone portable par le Maroc. « Ce n’est pas cela le fond de l’affaire », nous déclare-t-il.

« Dans le droit espagnol et européen, les États et les institution publiques n’ont pas le droit à l’honneur. Ils ne peuvent donc être diffamés. C’est pour cela que les plaintes déposées en France par le Maroc contre des journalistes ou des médias n’ont pas abouti », ajoute notre interlocuteur. En Espagne, « l’avocat du Royaume a trouvé une entourloupette dans le code civil, une réminiscence du droit médiéval de Castille qui perdure et qui est un sujet de polémique parmi les juristes. Cela s’appelle “l’action de vantardise” », insiste Cembrero.

« On me reproche de m’être vanté d’avoir été espionné par le Maroc avec le logiciel Pegasus et d’avoir dit que d’autres l’ont aussi été. Et effectivement, bien d’autres l’ont dit », complète le journaliste en évoquant à ce propos une déclaration de l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangère d’Espagne, Arancha González Laya, dans une interview publiée le 7 juin 2022 par El Periódico.

Manque de preuves

Avocats du Maroc dans le cadre de l’affaire Pegasus où le Royaume a entamé des poursuites judiciaires aussi bien en Espagne qu’en France, Me Olivier Baratelli et Me Rodolphe Bosselut, ont convoqué le 15 février dernier à Paris une conférence de presse.

Ils ont dénoncé à cette occasion « une grande manipulation » derrière l’information selon laquelle les services de renseignement marocains auraient utilisé Pegasus pour espionner près de 50 000 personnes, dont 10 000 rien qu’en France.

Outre le président français Emmanuel Macron, l’ancien premier ministre Jean Castex, et 14 de ses ministres seraient dans cette liste. C’est dans ce cadre que les deux avocats du Royaume ont déploré « le fait que les médias européens et français ayant diffamé le Maroc n’ont apporté, à ce jour, aucune preuve de leurs allégations ».

Pour rappel, il s’agit de la troisième poursuite en justice du journaliste – un des rares à avoir interviewé le roi Mohammed VI au début des années 2000 -, par le royaume chérifien. Depuis 2014, le spécialiste des relations Maroc-espagnoles a dû faire face à deux accusations d’apologie du terrorisme, intentées par Rabat.

Trois affaires auxquelles s’ajoute une poursuite pour « atteinte à l’honneur », engagée en 2015 par le patron de presse et lobbyiste marocain Ahmed Charaï, décrit par Cembrero dans l’un de ses articles comme étant « proche des services secrets marocains ».

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Politique

Tunisie. La communauté internationale redoute un effondrement du pays

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Tunisie. La communauté internationale redoute un effondrement du pays

« La situation en Tunisie est très dangereuse (…) Si la Tunisie s’effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et entraîner une instabilité dans la région MENA. Nous voulons éviter cette situation », s’est alarmé ce lundi l’Espagnol Josep Borrell, responsable de des affaires étrangères et de la politique de sécurité de l’Union européenne devant les ministres des affaires étrangères de l’Union.

Discours cru de l’UE

Cette fois ce ne sont plus seulement les violations des droits de l’homme avec leurs lots d’arrestations arbitraires et de restrictions des libertés ou les dérapages racistes du président tunisien qui inquiètent la communauté internationale. Le pays de Bourguiba, naguère donné comme exemple de stabilité régionale, est clairement devenu une source de déstabilisation potentielle régionale. La question est si grave que le chef de la diplomatie européenne s’épargne les précautions oratoires pour adopter un ton comminatoire et, pour le coup, très peu diplomatique : « l’Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds Monétaire International », avant de se faire plus directif :  « Le président Kais Saied doit signer avec le FMI et mettre en œuvre l’accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie », avertit-il.

Les subtilités diplomatiques ne semblent pas, non plus, constituer un souci pour l’ensemble des ministres des affaires étrangères de l’UE qui ont décidé d’une opération sauvetage sans se soucier des habituels et probables dénonciations d’ingérence. Ces derniers ont en effet demandé à la Belgique et au Portugal d’envoyer des représentants en mission en Tunisie en vue d’y faire « une évaluation de la situation pour permettre à l’UE d’orienter ses mesures ».

Le bilan des USA

Venu en écho du constat européen, le rapport du Département d’Etat américain sur la situation des droits de l’homme en 2022 est sévère avec la Tunisie dont la « constitution concentre les pouvoirs de la présidence, supprime les freins et contrepoids de l’exécutif, affaiblit le parlement et donne au président des pouvoirs accrus sur le judiciaire et le législatif » et passe en revue le florilège des outrages fait à la loi par le président en personne ou des collaborateurs dont il a inspiré et couvert les méfaits. Le domaine judiciaire constitue évidemment le volet le plus ciblé par le rapport qui souligne  que la loi prévoit « un pouvoir judiciaire indépendant », mais que le gouvernement « n’a pas respecté l’indépendance et l’impartialité judiciaires », rappelant que depuis juillet 2021, des affaires civiles ont été affectées  «  aux tribunaux militaires » alors qu’elles concernaient  des questions de diffamation pénale, en particulier contre « des individus qui ont publiquement critiqué le président et son administration sur les réseaux sociaux ».

Pour rappel, les USA ont dépêché plusieurs responsables en Tunisie pour s’inquiéter de l’arbitraire qui étouffait la scène politique et de la dégradation continue de la situation socio-économique sans avoir été entendus. Le président invoquant invariablement la souveraineté du peuple tunisien auquel il s’identifie a cru pouvoir ignorer les messages adressés par un pays qui pourvoie à l’essentiel des équipements de son armée et qui fut l’un de ses alliés stratégiques depuis l’indépendance.

Auparavant, la Banque mondiale avait suspendu son cadre de partenariat avec la Tunisie à la suite de la sortie controversée du chef de l’État tunisien sur les migrants subsahariens.

Kais imperturbable

Face à ces pressions et alertes, Kais Saied reste imperturbable. Il sait pouvoir compter sur le soutien de son puissant voisin de l’ouest qui l’a satellisé et la Chine, de plus en plus présente dans la région MENA, qui vient de rappeler « la nécessité de respecter la souveraineté tunisienne. »

Ce mardi 21 mars, le ministère des affaires étrangères tunisien publie un communiqué où il relève que les  « propos prononcés  ( par Josep Borrell, NDLR ) sont disproportionnés tant au vu de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire vers l’Europe en provenance du sud ». La même source, précise que « ces propos sélectifs continuent d’ignorer toute responsabilité dans la situation qui a prévalu en Tunisie et ailleurs, notamment depuis 2011 et jusqu’au 25 juillet 2021 ». La diplomatie tunisienne veille cependant à ne pas couper les ponts avec l’UE et salue le « soutien constructif » des partenaires de la Tunisie, notamment l’Italie et ajoute que la Tunisie « reste ouverte à un partenariat responsable, respectueux, et d’égal à égal avec tous ses partenaires ».

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