dimanche, décembre 3, 2023
Politique

Algérie : La demande de liberté provisoire pour Ihsane El Kadi rejetée

Avant même l’expiration du délai de huit jours, comme le stipule le code de procédure pénale, le juge instructeur a tranché la question en décidant du maintien de Ihsane El Kadi en détention.

Ce rejet, qui intervient trois jours après l’introduction de la demande de liberté provisoire, a été signifié au collectif de défense au terme de l’audition sur le fond prévue ce mercredi de Ihsane El Kadi. Mais, comme jeudi dernier et contre toute attente, Ihsane El Kadi a préféré garder le silence. Motifs ? «Ihsane El Kadi considère que son droit à un procès équitable a été bafoué, en référence particulièrement à la décision de la chambre d’accusation qui avait statué, en catimini, le 15 janvier dernier sur son maintien en détention sans aviser ses avocats », explique un de ses avocats. Cette stratégie de défense s’appuie notamment sur l’article 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie, et l’article 171 de la constitution. L’article 14 du pacte dispose, en effet, que « tous sont égaux devant les tribunaux et les cours de justice ». « Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal compétent, indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle, soit des contestations sur ses droits et obligations de caractère civil (…) à disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense et à communiquer avec le conseil de son choix; à être jugée sans retard excessif (…) A ne pas être forcée de témoigner contre elle-même ou de s’avouer coupable », dispose le même article. Quant à l’article 171 de la Constitution, il stipule que « dans l’exercice de sa mission, le juge est tenu d’appliquer les traités ratifiés, les lois de la République et les décisions de la Cour constitutionnelle ». De quoi rajouter une pression supplémentaire à une justice embourbée dans un imbroglio en raison des interférences de certains cercles du pouvoir. Poursuivi pour un présumé « financement étranger » de ses médias, Ihsane El Kadi est en détention provisoire depuis fin décembre dernier.

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