

Culture
CREATION DE LA LIGUE DES ECRIVAINES D’AFRIQUE
Une fois n’est pas coutume, le 8 mars accouche d’une initiative concrète à même de valoriser la production intellectuelle des femmes dans le continent africain.
Ce 9 mars se tiendra au siège de la bibliothèque nationale du royaume du Maroc sise à Rabat le congrès constitutif des écrivaines d’Afrique qui rassemble une quarantaine de pays. Selon le texte annonçant l’évènement, cette rencontre a vocation à « renforcer les voies de partenariat culturel africain » pour définir et réaliser « un grand projet intellectuel et culturel, dont la préparation a été assurée par la Ligue des écrivaines du Maroc pendant des mois » ; travail qui a été organisé et supervisé « par la présidente de la Ligue ( marocaine ndlr), Badia Radi, avec un groupe d’écrivaines arabes et africaines, à travers les différentes branches de la Ligue et différents pays du monde ».
A l’issue de ses travaux, le congrès aura à élire la présidente de la Ligue africaine et les présidentes des Ligues nationales qui lui seront affiliées.
L’instance continentale se veut d’ors et déjà un support de « l’africanité en tant que principal levier pour le développement » dont la mission cardinale est d’ assurer « la consolidation des liens de fraternité et tisser des partenariats en matière de développement humain et culturel, au service d’une culture sans frontières. » Une ambition qui passe par la promotion de le diversité culturelle et le multilinguisme dans le continent (…) en vue de construire des passerelles de partage, de solidarité et de coopération Sud-Sud.

Le cinéma algérien sera le grand absent du Festival international de cinéma Vues d’Afrique dont la 39e édition aura lieu du 20 au 30 avril à Montréal. À part « Houria » de la cinéaste Mounia Meddour qui participe à la section internationale fiction longs métrages, on ne retrouve plus les classiques algériens, dont certains ont été primés aux éditions antérieures du FICVA.
Houria est une femme de ménage qui, la nuit venue, s’improvise danseuse aux talents avérés. Mais par un soir où elle a gagné gros, l’artiste a été violemment agressée avant de se retrouver alitée à l’hôpital. Ce qui met fin à ses espoirs d’une carrière de ballerine, maintenant que son corps est passablement est amoché. La mort dans l’âme, elle se fait entourer de femmes pour tenter de trouver un sens à sa vie en faisant de la danse un moyen de sublimation des corps blessés.
Sorti en 2021, le long métrage de M. Meddour tentera d’avoir les faveurs du jury qui aura à trancher parmi une douzaine de longs métrages et une vingtaine de moyens et courts métrages dans la sélection internationale des films de fiction.
Si le 7e art algérien est pratiquement absent au rendez-vous, le cinéma nord-africain est relativement bien représenté avec des productions marocaines et tunisiennes. Dans la programmation dévoilée en conférence de presse mardi, on retrouve « Djbel Moussa » du Marocain Driss Mrini, une adaptation d’une œuvre de Abderrahim Bahir, et une fiction tunisienne de Youssef Chebbi, « Ashkal », un polar fascinant qui entretient une tension permanente restituée par des images fortes.
Seront également dans la compétition trois courts métrages marocains, un court métrage et deux documentaires tunisiens, alors que l’Algérien Rachid Allaoua participe avec son court métrage « Yanni » dans la section Regards d’ici.
Au total 109 films en provenance de 39 pays seront en compétition lors de ce rendez-vous cinématographique qui sera inauguré par une première canadienne du film « Hommage d’une fille à son père » de la cinéaste malienne Fatou Cissé.
Cette année le festival sera ponctué par l’organisation d’un colloque international qui abordera la thématique des traumatismes et le cinéma avec la participation de critiques, cinéastes, experts et universitaires. Le colloque qui se tiendra du 26 au 28 avril au Centre culturel marocain de Montréal propose une réflexion sur la fragilité écologique du monde, la marginalisation des populations vulnérables, la recherche sur de nouvelles formes et expressions dans le cinéma africain.
Cette édition de Vues d’Afrique, présentée par le groupe médiatique Québecor, aura comme marraine Halima Gadji, une actrice de mère maroco-algérienne et de père sénégalais, et comme parrain le plasticien Stanley Février.
De Montréal : Younes Lamri
Culture
Maroc : les dessous de l’immolation par le feu d’un artiste

En sit-in devant le ministère de la Culture à Rabat, le dramaturge Ahmed Jaouad s’est malheureusement immolé par le feu. Secouru de justesse, l’homme de théatre proteste contre sa marginalisation par le ministère.
Lundi, vers 10h de la matinée au centre-ville de Rabat. Les passants près du Théâtre Mohammed V sont stupéfaits de voir un individu s’immoler par le feu devant le siège du ministère de la Culture. Une petite poignée de personnes se précipitent alors sur la personne avant que les agents de sécurité n’utilisent des extincteurs pour sauver la vie de l’homme, dont le corps est en partie calciné. Il sera rapidement transféré aux urgences.
Dès lors, les suppositions se multiplient au sujet du fâcheux drame de ce début de semaine. De qui s’agit-il ? Selon les premiers témoins qui ont appelé les services de secours et échangé avec les agents de sécurité du siège du ministère de la Culture, il s’agit d’Ahmed Jaouad, artiste et dramaturge connu. Natif d’El Jadida, il mène un bras-de-fer contre ledit ministère.
L’homme de théâtre aurait également laissé une lettre manuscrite pour expliquer les raisons de son acte, selon les premiers témoins.
Réaction institutionnelle
Quelques heures après ce drame, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication se fond d’un communiqué express où il annonce avoir pris acte du malheureux « incident » survenu le matin même devant la porte principale de son siége à Rabat. La déclaration confirme bien qu’il s’agit du dramaturge Ahmed Jaouad. Le ministère a exprimé dans sa communiqué ses « profonds regrets pour ce tragique incident », souhaitant un prompt rétablissement à l’artiste transféré au CHU Ibn Sina de Rabat pour recevoir des soins. Le département gouvernemental a également exprimé sa pleine solidarité avec le citoyen et sa famille, à la suite de ce qui s’est passé, « quels que soient les circonstances, les antécédents et les motifs à l’origine de l’incident », note le communiqué.
En guise de mise au point, le ministère a indiqué que « l’affaire concerne un contractuel du théâtre Mohammed V de Rabat, qui a pris sa retraite en octobre 2021 ». L’intéressé « jouit de tous ses droits qui lui sont garantis par la loi », et « travaille en parallèle dans théâtre », selon le ministère qui déclare au passage qu’Ahmed Jaouad « avait précédemment soumis une demande d’achat de représentations théâtrales, qui a été approuvée, car ce ministère a acheté deux représentations théâtrales en 2022 », et « a accepté d’acheter une représentation théâtrale en 2023, auparavant présentées dans les villes de Salé et de Mechra Bel Ksiri. » Et de prévenir que le ministère suit l’état du dramaturge, « moment par moment ». Un responsable du secteur de la Culture a été dépêché pour surveiller sa santé à l’hôpital,- et lui souhaiter un prompt rétablissement, ajoute-t-on.
Très modeste retraite
Contactée par ADN Med, une source syndicale proche d’Ahmed Jaouad relève que l’artiste « avait été empêché, la semaine dernière, d’entrer au ministère de la Culture ».
On apprend qu’en chaque début de semaine, Ahmed Jaouad a malencontreusement pris pour habitude d’observer un sit-in devant la porte principale du siège du ministère pour réclamer ses droits dans le cadre d’un litige non résolu entre le dramaturge et le ministère.
Cette source nous rappelle que le dramaturge, à la retraite depuis 2021, a travaillé pendant des années comme responsable du « Club de la famille » au Théâtre Mohammed V de Rabat. « Sa très maigre pension de fonctionnaire d’échelle 6 n’est aucunement suffisante pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré tout ce qu’il a donné dans ce domaine de création », dévoile cette source proche. Ahmed Jaouad a multiplié ces deux dernières années les appels pour obtenir les soutiens adéquats, visiblement sans succès. Depuis, il se plaint de ne pas avoir été promu pour des raisons administratives,
Dans la matinée du lundi 27 mars, jour de la malheurese tragédie, le dramaturge qui venait pour son sit-in hebdomadaire « a été surpris par la venue d’un fonctionnaire du ministère qui occupe le poste de chef du service de l’Equipement et qui a contacté les forces de l’ordre qui sont alors intervenues en voiture des services sociaux qui transportent normalement les personnes abandonnées et sans-abri ».
Notre source syndicale proche du dramaturge indique qu’Ahmed Jaouad a refusé dans un premier temps d’accompagner les autorités dépêchées sur place, après avoir remis sa carte d’identité et sa carte professionnelle d’artiste. « Il a très poliment expliqué qu’il préférait être embarqué dans une voiture de police et non pas de ramassage de personnes sans domicile fixe », nous rapporte cette source, précisant que les agents d’autorité « ont compris à ce moment-là que le fonctionnaire leur avait menti sur la vraie identité de la personne dénoncée ».
C’est à ce moment, selon notre interlocuteur, qu’une fonctionnaire du ministère, qui est également syndicaliste, a prié Ahmed Jaouad de mettre fin au sit-in. Au cours de cet échange avec ladite fonctionnaire, Ahmed Jaouad aurait menacé de se brûler, « si le ministère poursuit son entêtement et refus de répondre à ses réclamations légitimes », poursuit notre source. Des menaces que le dramaturge a malheureusement mis en exécution durant cette matinée du lundi 27 mars.
J.A.
Culture
Diaspora. Un 8 Mars honoré par Ali Amrane à Poissy
Un kabyle de plus qui illumine les salles parisiennes

A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, le célèbre chanteur algérien d’expression kabyle Ali Amrane – un virtuose de la mélodie et de l’arpège dont la modernité n’altère en rien l’authenticité du chant –, a illuminé samedi dernier, la salle du Forum Armand Peugeot à Poissy, région parisienne..
Avant-première :
Invitées à se produire, les deux étoiles montantes de la chanson kabyle, en l’occurrence Yasmine TALEB et Lycia NABETH, ont brillamment assumé leur rôle de relève en émerveillant le public par leurs voix puissantes et mélodieuses et la maitrise de leur langue maternelle.
Un show mémorable :
La star de la soirée a fait son apparition devant un public manifestant un enthousiame débordant. Il a commencé par interpréter une des chansons de son album réalisé avec le grand Idir en 2018, « ahlil a win ihana w-ulis » avant de poursuivre avec plusieurs titres qui rendent hommage à la femme, notamment « Huriya », « bƔiƔ a-kem hemmala Ɣ» et « anef-as i tuzyint ».
Dans une ambiancefrisant l’ euphorie, les spectateurs, majoritairement, jeunes chantaient avec Ali Amrane les plus belles chansons de sa carrière avant de finir sur son titre fétiche « Tabalizt ».
Surprise de la soirée Ce concert dédié aux droits des citoyennes a connu la présence d’Anissa BELAKASSEM et Sekoura HANNAD, respectivement 1ere et 4éme dauphine de « Miss Amazigh de France 2023 » qui ont tenu à monter sur scène pour exprimer leur hommage à la femme berbère.

Hommage au grand IDIR
Les animateurs de la soirée n’ont pas manqué de rendre hommage à la légende de la chanson kabyle Idir en interprétant ses standards comme « azwaw » ou « avrib », un moment émouvant, applaudi par le public qui a apprécié l’initiative de perpétuer la mémoire de l’artiste disparu en 2020..
Ali Amrane partage avec Idir ce don de transmettre l’âme de la poésie et de la musique amazighes sur des supports modernes qui projettent avec bonheur cette culture dans l’universalité : un talent rare.
S.K
Culture
CREATION DE LA LIGUE DES ECRIVAINES D’AFRIQUE

Une fois n’est pas coutume, le 8 mars accouche d’une initiative concrète à même de valoriser la production intellectuelle des femmes dans le continent africain.
Ce 9 mars se tiendra au siège de la bibliothèque nationale du royaume du Maroc sise à Rabat le congrès constitutif des écrivaines d’Afrique qui rassemble une quarantaine de pays. Selon le texte annonçant l’évènement, cette rencontre a vocation à « renforcer les voies de partenariat culturel africain » pour définir et réaliser « un grand projet intellectuel et culturel, dont la préparation a été assurée par la Ligue des écrivaines du Maroc pendant des mois » ; travail qui a été organisé et supervisé « par la présidente de la Ligue ( marocaine ndlr), Badia Radi, avec un groupe d’écrivaines arabes et africaines, à travers les différentes branches de la Ligue et différents pays du monde ».
A l’issue de ses travaux, le congrès aura à élire la présidente de la Ligue africaine et les présidentes des Ligues nationales qui lui seront affiliées.
L’instance continentale se veut d’ors et déjà un support de « l’africanité en tant que principal levier pour le développement » dont la mission cardinale est d’ assurer « la consolidation des liens de fraternité et tisser des partenariats en matière de développement humain et culturel, au service d’une culture sans frontières. » Une ambition qui passe par la promotion de le diversité culturelle et le multilinguisme dans le continent (…) en vue de construire des passerelles de partage, de solidarité et de coopération Sud-Sud.
Culture
LA FONDATION ARKOUN FAIT DON DE SON FONDS A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU MAROC
Exclu de son pays et célébré au Maroc

Le fonds bibliothécaire de la Fondation Mohamed Arkoun pour la paix entre les cultures, gérée par Touria Yacoubi, la veuve du défunt intellectuel a été remis à la bibliothèque nationale du royaume du Maroc, la BNRM ce mercredi ; la décison fut consacrée par la signature d’une convention de donation. C’est ce qu’annonce Mohamed el Ferrane directeur deladite institution.
La cérémonie au cours de laquelle a été projeté un film dédié à la bibliothèque du chercheur disparu fut rehaussée par la présence de membres du gouvernement comme Mohamed Mehdi Bensaid ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, ceux de la société civile dont Driss El Yazami, président du conseil de la communauté marocaine émigrée ainsi que des acteurs de la communauté universitaire parmi lesquels le professeur Mohamed Touazi, ancien élève de Mohamed Arkoun, qui ont salué le geste de la présidente de la Fondation et témoigné sur le parcours et l’œuvre d’un homme dont les travaux furent souvent prémonitoires quant aux problèmes qui ont affecté le monde musulman.
Composé de plus de 5000 ouvrages et 2000 revues, ce patrimoine représente une valeur culturelle, scientifique et intellectuelle inestimable.
Mohamed Arkoun intellectuel laïc, historien, islamologue et philosophe est né en Kabylie en 1928 et mort à Paris en 2010. Il est enterré au Maroc dont est originaire son épouse.
Personnalité reconnue dans le monde entier, il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui font référence dans le monde universitaire et les centres de recherche. En dépit d’une notoriété internationale, il n’avait pas pu trouver écoute et considération auprès des dirigeants algériens de son vivant malgré sa volonté à se rendre disponible dans les manifestations organisées par son pays. Lors d’un colloque qui s’était déroulé à Bejaia en juillet 1985, il fut, d’après le témoignage de sa fille Sylvie*, rudoyé par l’égyptien El Ghazali, figure notoire de l’organisation des Frères musulmans, qui l’avait traité d’apostat et contraint à quitter les lieux. Ce fut, selon les proches du penseur, l’incident qui provoqua une rupture irréversible avec sa terre natale et qui le conduisit à choisir d’être enterré au Maroc où il repose désormais.
*Sylvie Arkoun, les vies de Mohamed Arkoun éditions PUF.
Culture
PREMIER SALON DE LA GASTRONOMIE ALGÉRIENNE AU CANADA : UN ENGOUEMENT RECORD

C’est sur Côte-des-Neiges, l’arrondissement le plus populaire de Montréal, que le Salon de la gastronomie algérienne au Canada a jeté son dévolu pour son baptême du feu en ce samedi enneigé du 14 janvier.
Les portes ouvertes à 12 heures, le salon était littéralement pris d’assaut par une foule de visiteurs inattendue de visiteurs, en tout cas inespérée de l’avis même des initiatrices de la manifestation. Une longue file d’attente menant à l’entrée de la salle d’exposition du salon attestait de l’engouement des Montréalais pour la cuisine algérienne.
À l’intérieur du salon, l’affluence était telle qu’il était quasiment impossible de se déplacer. De l’avis de certains observateurs qui suivaient ave une certaine curiosité l’évènement, pas moins de trois mille visiteurs ont franchi le seuil de la salle d’exposition.







« L’idée a commencé à germer dans ma tête en 2018. Avec la rencontre de Sabrina et Hana, le rêve qui a pris forme progressivement s’est enfin réalisé », nous confia Ismahane Dahmane, une des organisatrices. Fille d’Alger et traiteur de son état, elle ne compte pas en rester là. Surmontant difficilement sa timidité, l’entrepreneure, arrivée au Canada en 2014, tient toutefois à nous faire savoir qu’elle aiguise ses ambitions pour prendre un autre élan et ouvrir grands les horizons qui lui permettront de faire découvrir aux Canadiens l’immense richesse de la gastronomie algérienne.
Pour sa première édition, le Salon, qui a réuni 26 exposantes — toutes des femmes —représentant la mosaïque culinaire algérienne, a connu un franc sucès. Les organisatrices et leurs partenaires ne s’attendaient guère à un tel engouement. Par moments, nous les voyions débordées par l’afflux incessant du public venu à la recherche des saveurs algériennes. À telle enseigne que Faïza, une visiteuse impressionnée par la foule « des gourmands » qui se bousculait autour des mets soigneusement mis en valeur, déclara que le Salon est victime de son succès. La générosité des exposantes a permis aux visiteurs curieux ou connaisseurs, issus de toutes origines ethniques composant la métropole québécoise, de déguster et, pour ceux qui le souhaitaient, d’acquérir les délicieux trésors culinaires d’éveiller les papilles des profanes ou de réjouir celles des connaisseurs.
« Le but est atteint. Je dirais même qu’il est dépassé. Nous avions enregistré un record en affluence et fait connaître notre gastronomie », a, pour sa part, souligné la très sympathique et énergique Hana Hamadi, co-organisatrice de l’exposition. Avant de terminer par remercier « Femmes du monde », un organisme montréalais d’aide et de soutien aux femmes, pour son précieux concours financier à ce premier salon de la gastronomie algérienne qui a baissé rideau à 18 heures.
S. Amrane
Culture
YENNAYER AMEGGAZ 2973

Culture
JOURNÉE CINÉMATOGRAPHIQUE DE CARTHAGE : LA TANZANIE LAURÉATE

Après deux ans de pause pour cause de COVID, la 33ème édition des journées cinématographiques de Carthage, JCC ouverte le 29 octobre a été clôturée ce samedi par la victoire de la Tanzanie qui s’est vue remettre le Tanit d’or pour « Les Révoltés » (Vuta N’Kuvute) d’Amil Shivji coécrit avec Jenna Bass.
Présidé par le cinéaste marocain Mohammed Abderrahman Tazi, le jury a justifié son choix par une œuvre remarquable par sa perfection « cinématographique à tous les niveaux et (…) un propos à la fois politique et intime ».
Fiction de 90’, parlant swahili et anglais, « les Révoltés » sorti en 2021 est le candidat de la Tanzanie aux Oscars 2023.
Le film est une adaptation d’un roman d’Adam Shafi, écrivain tanzanien de langue swahili, qui restitue avec subtilité et densité la ségrégation raciale du régime colonial britannique qui sévissait sur les côtes de Zanzibar dans les années 50.
Il est rare que l’Afrique anglophone soit distinguée dans une manifestation qui a jusque-là consacré les films d’expression francophone ou arabe produits par la Tunisie (neuf Tanit d’or), le Maroc, l’Algérie le Sénégal, l’Égypte ou la Syrie.
Le cinéma tunisien a reçu le Tanit d’Argent pour le film « Sous les Figues », de la franco-tunisienne Erige Sehiri, qui est retenu pour représenter la Tunisie aux Oscars 2023.
Cette rencontre cinématographique qui demeure l’une des plus anciennes et plus connues du continent africain parvient à traverser les temps et les crises et réussi même à s’étoffer – d’autres sections comme « la Semaine de la critique de Carthage » ont connu leur première édition cette année – dans un contexte national soumis à l’instabilité et au verrouillage politiques, un conservatisme sociétal sur lequel souffle un islamisme en recul mais toujours prêt à sévir et des conditions socio-économiques de plus en plus contraignantes.
Culture
TOULOUSE HONNORE IDIR

Depuis le mercredi 26 octobre, une place du quartier Victor Hugo, centre de Toulouse, porte désormais le nom du chanteur IDIR, de son vrai nom Hamid Cheriet, disparu le 2 mai 2020 à l’âge de 75 ans. Sur la plaque commémorative, on peut lire : « Place Idir, chanteur, auteur, compositeur, interprète et musicien algérien d’expression kabyle. 1945 -2020 ».
L’inauguration a eu lieu en présence du maire de Toulouse Jean Luc Moudenc et de la fille de l’artiste Tanina qui s’est elle aussi engagée dans la chanson du vivant de son défunt père.
Selon des sources proches de la mairie de Toulouse, cette décision a été prise à la suite de la proposition de Fella Allal, adjointe au maire originaire de la ville algérienne de Tlemcen. Sur la toile, les internautes qui saluent l’évènement ne manquent pas de relever qu’en Algérie, Kabylie comprise, aucun endroit n’a été dédié au célèbre chanteur qui a porté aux quatre coins du monde une image d’authenticité et de modernité de son pays.
Culture
MAROC : LA CENSURE FRAPPE TOUJOURS

Le film du franco-marocain Ismael El Iraki « Zanka contact » sorti au Maroc en septembre 2021 a rencontré un public enthousiaste. Ce jeudi, il vient d’être subitement l’objet d’une suspension de son visa d’exploitation commerciale. Motif de cette ostracisation ? L’introduction dans la bande originale d’un morceau de la chanteuse sahraouie Mariem Hassan décédée en 2015 qui soutenait l’indépendance du Sahara occidental.
Le réalisateur n’avait pas mentionné cette donnée lors de sa demande de subvention et d’exploitation. Après de vives critiques de la presse, le centre cinématographique marocain, CCM qui a contribué à hauteur d’environ 380 000 euros a décidé d’avoir la main lourde : outre la suspension du visa d’exploitation, la société de production est sommée de se conformer au descriptif déposé initialement sous 48 heures, c’est-à-dire de retirer le morceau musical de Mariem Hassan. De plus, le CCM suspend la carte du réalisateur, ce qui l’empêche d’accéder à toute subvention. Dans un communiqué adressé à l’APS, les producteurs et le réalisateur se sont dits désolés de voir un malentendu prendre une telle ampleur. Ils assurent que le morceau musical fut choisi en raison de la voix de la chanteuse et « en aucun cas ce qu’elle représente politiquement ».
Signe de la sensibilité éruptive de tout ce qui concerne la question du Sahara occidental, ce film qui retrace une histoire d’amour crue entre une prostituée à la voix sublime et une rock-star aspirée dans les ravages de la drogue ne fit pas problème au Maroc à sa sortie. Fin septembre, il reçut même le grand prix du fil de Tanger. Il a suffi que la presse signale la séquence musicale de la Sahraouie pour que les structures institutionnelles s’alignent sur la vox populi, toujours conditionnée par les suggestions officielles ou implicites des cercles les plus conservateurs du pouvoir.
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