dimanche, décembre 3, 2023
Économie

Afrique : Accord de pipeline entre le Benin et le Niger

Invité par son homologue béninois, Patrice Talon, le Chef de l’Etat nigérien, Mohamed Bazoum, effectue une visite officielle de 48 heures  à Cotonou qui s’achève aujourd’hui 14 mars, afin de finaliser un accord commercial entre les deux pays dont les enjeux ultérieurs peuvent avoir des conséquences majeures sur le continent.

Accord et engagement 

Mohamed Bazoum s’est prononcé sur la portée des décisions prises lors de cette rencontre ; le port de la capitale béninoise, Cotonou, devient officiellement le point d’évacuation du pétrole nigérien.

« Nous avons décidé que nous évacuons notre pétrole à partir du port de Cotonou, cet engagement est un engagement irrévocable et nous ferons toujours en sorte que notre relation soit harmonieuse et profitable à nos deux pays », a-t-il déclaré.

Le président béninois s’est exprimé, à son tour, sur les relations entre les deux pays, qui selon lui, sont « très bonnes », ajoutant que « si nous avons autant d’attentes et d’enthousiasme pour l’exploitation et l’exportation du pétrole nigérien, c’est bien parce qu’il y a un intérêt pour le Bénin (…) qui croit que le pipeline va rapporter gros à son pays. Le passage du pétrole va générer des revenus pour l’État béninois en termes de redevances et c’est très important ».

Pétrole et gaz 

Depuis 2011, le Niger exploite, en collaboration avec une multinationale chinoise, ses réserves pétrolières . Certes, la production de 20000 barils par jour est modeste mais pour ce pays qui est considéré comme l’un des plus pauvre au monde, le pétrole représente 13 % de son PIB.

Si la proximité de l’Atlantique fait du Benin un site logique pour l’exportation, l’invetissement dans un oléoduc pour des quantitgés aussi dérisoires suscite déjà moultes interrogations dans les chancelleries et les grands cartels économiques.  

En effet, au delà de la quantité de pétrole exportée, la décision de retenir Cotonou attire l’attention des observateurs. Le choix de la capitale béninoise pourrait avoir des conséquences lourdes sur la concrétisation du futur gazoduc Nigéria-Europe que se disputent l’Algérie et le Maroc. Si Niamey décide d’exporter son pétrole par le Bénin, cela peut représenter une option en faveur du trajet marocain qui traverse 13 pays ; une réalisation qui se ferait au détriment de l’offre algérienne qui, elle, proposait de faire passer ce gazoduc par le Niger pour des raisons d’économie de cout. Une trajectoire que le Maroc cherche à battre en brèche pour cause de risque terroriste et, surtout, de bénéfice qui profiterait à treize pays de l’Afrique de l’ouest qui se verraient alimenter par le gaz nigérian. De quoi inquiéter Alger. 

Pour rappel, cette opération survient au lendemain de la visite du président Emmanuel Macron quil’a conduit en Afrique Australe et équatoriale dans une période de refroidissement des relations entre l’Algérie et la France et un contexte géopolitique marqué par une présence russe qui bouscule les positions françaises en Afrique..  

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