Tunisie : Kaïs Saïed interdit la presse à l’ARP
Le président tunisien a interdit l’accès aux médias indépendants, nationaux et étrangers, lors de la première plénière de la nouvelle assemblée des représentants du peuple, l’ARP élue le 29 janvier dernier. Seuls les journalistes de la télévision publique et ceux l’agence officielle TAP ont pu accéder dans l’enceinte parlementaire.
Cette intrusion du responsable de l’Exécutif dans le fonctionnement d’une assemblée parlementaire ne semble pas poser problème au locataire de Carthage, pourtant juriste de profession, lequel se plait à abuser d’un césarisme décomplexé.
Déjà fragilisée par une révision de la constitution qui la prive de l’essentiel de ses prérogatives, délégitimée par une abstention record, l’ARP n’avait pas besoin de se camouflet pour perdre le peu d’intérêt que pouvaient lui accorder les rares Tunisiens qui avaient encore la patience de supporter les lubies d’un chef d’État désinhibé dans l’exercice de son autorité et l’expression de ses opinions.
Dans un message publié sur sa page facebook ce mardi, Amnesty International rappelle que Kaïs Saïed a confisqué tous les pouvoir depuis son coup de force commis en Juillet 2021 et insiste sur le fait qu’il a mis fin à l’activité parlementaire.
Des dénonciations qui ne parviennent pas à atteindre un président dont nul ne peut prévoir les objectifs ni les limites qu’il se fixerait quant aux méthodes qu’il compte se donner pour y parvenir.
Certains observateurs de la scène tunisienne allèguent même que Kais Saïed voit dans les interpellations qu’il l’invitent à plus de retenue ou les condamnations de ses outrances des preuves du bien-fondé de sa démarche qui, selon lui, heurte le complot dont serait victime la Tunisie qu’il incarne et qu’il considère être le seul à pouvoir protéger.