mardi, novembre 28, 2023
Politique

Institut du monde arabe à Paris : l’ambassadeur de France à Alger pressenti

L’ancien ministre de la culture de François Mitterrand, Jack Lang qui dirige actuellement l’institut du monde arabe, l’IMA voit son mandat arriver à expiration mais ne désespère toujours pas de repartir pour un tour.

Gouyette favori

Pour l’heure, la candidature de l’actuel ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette semble emporter l’adhésion des acteurs du monde des arts et des lettres. Un soutien qui ne manquera pas de peser dans le choix du président français qui doit annoncer sa décision incessamment. Parfait arabisant et grand amateur de musique chaabie (genre populaire algérois) et andalouse, François Gouyette qui est marié à une Algérienne a occupé des postes d’ambassadeur en Libye, en Tunisie et en Arabie saoudite où il s’est distingué par une efficacité diplomatique qui n’a pas, pour autant, aliéné une certaine rigueur qu’il sut faire valoir devant ses interlocuteurs.

Sa candidature devrait s’imposer sans grande difficulté devant celles de Jack Lang, candidat à sa propre succession et de Jean Yves le Drian, ancien ministre de la défense et des affaires étrangères. Le premier est un homme qui renvoie désormais à un monde politique suranné et le second qui fut apprécié par les dirigeants arabes se voit reprocher cette proximité comme un handicap dans une institution sensée promouvoir la liberté des idées et de création qui n’est pas toujours bien accueillie par des régimes souhaitant contrôler la parole et les opinions.

Une institution à contre-emploi

Initialement, l’IMA se voulait être l’instrument du soft power français en direction du « Monde arabe ». Avec des résultats pour l’instant controversés si on les compare à ceux enregistrés par le Qatar, le Koweit, les USA ou même la Grande Bretagne. Longtemps considéré comme un lieu de commémoration compassionnelle et de nostalgie, l’institution parisienne fut souvent confiée à des hommes auxquels le pouvoir politique souhaitait exprimer une reconnaissance avant la mise à la retraite. C’est le cas notamment d’hommes comme Edgar Pisani ou Jack Lang qui y aura officié pendant une dizaine d’années. Ces profils sont plus enclins à célébrer les souvenirs qu’à investir les options prospectives. Ce qui fait que l’on ne retrouve pas vraiment de stratégies ayant assumé des choix dynamiques qui encourageraient des mouvements d’idées impliquant des courants de pensées en connexion avec le vécu actuel dans un aire culturelle en pleine effervescence. 

La dimension muséographique a fini par imprégner la mission de l’IMA. D’autres nations ont fait de ce genre d’instances des lieux qui n’ont pas vocation à privilégier la conservation mais des matrices où l’on explore le passé en tant que source inspirant le présent et le futur. Reste à savoir si le reflux de l’influence de la France dans le sud et ses impacts sur la francophonie ne limiteront pas la volonté du diplomate  François Gouyette, naturellement immergé dans l’actualité, d’orienter l’IMA vers des horizons plus innovants.

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