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France : la contestation ne s’essouffle pas France : la contestation ne s’essouffle pas

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France : la contestation ne s’essouffle pas

Désordre politique ou crise institutionnelle ?

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Quarante-huit heures après le recours de la première ministre Elisabeth Borne à l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites et autant de temps avant le vote de la motion de censure de lundi dont on n’exclut plus complètement qu’elle puisse être votée, la mobilisation ne faiblit pas en France.

Journée noire le 23 mars

Même si la préfecture de police a interdit les rassemblements à la Place de la Concorde à Paris, des milliers de personnes sont encore sortis ce samedi dans dans la capitale et plusieurs villes de province pour crier leur colère.

Pour l’instant, et mis à part les escarmouches d’hier survenues à Paris et l’envahissement d’une mairie de Lyon où des groupes ont tenté de mettre le feu aux lieux, le calme domine globalement dans les rues. En effet, les quelques incursions de bandes de casseurs arrivées en fin de soirée dans le 13éme arrondissement n’ont pas déteint sur l’ensemble des diverses actions organisées ce samedi un peu partout en France. Le front syndical, toujours rassemblé, parvient à encadrer les manifestations. Une discipline qui encourage les citoyens, majoritairement hostiles au projet de réforme du gouvernement, à participer aux marches et aux rassemblements.

Des syndicats du rail demandent à leurs adhérents d’entreprendre de suite des actions unitaires et des préavis de grève touchant une grande partie d’autres secteurs d’activité ont déjà été déposés. Il reste que le point d’orgue de la contestation est attendu avec le grand mouvement du 23 mars qui promet d’être une journée noire, notamment dans les transports. Dans l’éducation, le Snes FSU, principale organisation syndicale soutenue par les structures les plus radicales comme la CGT, FO et SUD invitent au boycott des épreuves du baccalauréat qui doivent se dérouler de lundi à mercredi. A noter que la CFDT et la FNSEA ne s’associent pas à cet appel.

Mais ce qui inquiète le plus les pouvoirs publics et les usagers ce sont les blocages des raffineries qui se profilent avec leurs pénuries de carburant dont nul ne peut prédire la durée.

Paralysie de l’exécutif

La situation se complique singulièrement pour l’exécutif. L’attente placée dans le soutien des Républicains a fait long feu, malgré des différences d’approche comme c’est le cas dans l’éducation, l’éclatement du front syndical n’a pas eu lieu, les grandes violences qui auraient pu retourner l’opinion sont, pour l’instant, contenues et le tabou du vote solidaire avec ou pour le front national qui empêchait l’opposition de peser au Parlement a volé en éclat.

Sur le plateau de la chaine en continu LCI, l’éditorialiste Maurice Szafran a résumé le dilemme du gouvernement : « pour la première fois dans la cinquième république, l’exécutif ne pourra plus entreprendre de réformes. » relève-t-il.  Car indépendamment des problèmes politiques qu’il soulève, le recours au 49-3 est aléatoire puisque constitutionnellement, son utilisation ne peut aller au-delà du mois de juillet. Or, cela fait à peine deux ans que le président est élu, ce qui veut dire que le pays pourrait être paralysé pendant trois ans. Changer de gouvernement peut ne pas suffire. Et la perspective d’un référendum fait de plus en plus débat.

Les jours d’Emmanuel Macron seraient-ils comptés ?  L’hypothèse est audacieuse mais le simple fait qu’elle soit évoquée est déjà un signe quant à la gravité des temps présents.    

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International

Une première. La France et la Chine concluent un contrat en Yuans

Les chinois imposent leur monnaie

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Deux compagnies pétrolières française et chinoise, respectivement Total Energies et CNOOC ont conclu mardi dernier un énorme contrat de gaz, libellé en yuans

Le yuan remplace le dollar

En effet, le géant français qui a livré un total de 65.000 tonnes de GNL depuis les Emirats arabes unis vers la Chine a été payé par la monnaie chinoise.

Une volonté de s’affranchir du dollar s’est manifesté dans cette transaction. Pour Total Energies, cette première est réalisée suite à « la demande de CNOOC » sur un marché des hydrocarbures où le dollar règne depuis pratiquement les années 1970.

Il est à souligner que la Chine a conçu la plateforme Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange (SHPGX), spécialement pour développer l’import-export d’hydrocarbures en utilisant le yuan.

D’autres pays prêts à rejoindre cette dynamique alternative 

De son côté, le Brésil a dévoilé un accord avec la Chine, son principal partenaire, pour que le commerce entre les deux pays se fassent exclusivement en yuans et réais.

Des rumeurs circulent que d’autres accords dans ce sens, se préparent pour les partenariats avec la Russie et l’Argentine. 

Dans une conjoncture politique particulièrement sensible après la guerre en Ukraine, des blocs sont en train de se former. Ce n’est pas encore le monde bipolaire de la guerre froide mais la dynamique en cours s’y apparente. 

Pékin ne ménage aucun effort pour imposer sa monnaie dans les relations commerciales internationales. Est-ce la fin du billet vert comme monnaie universelle ? 

Kassi SAIDANI

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Donald Trump inculpé au pénal

Une affaire qui peut compromettre sa candidature

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Le sulfureux ancien locataire de la Maison-Blache, Donald Trump vient d’être inculpé au pénal pour une sombre affaire de mœurs, indiquent plusieurs médias US, dont CNN et Fox News. 

Une situation inédite aux USA

Ainsi, un grand jury d’un tribunal de New York a voté, ce jeudi soir l’inculpation au pénal de Donald Trump. Selon l’AFP et Reuters qui répercutent l’information, les faits remontent à 2016 quand Trump aurait soudoyé une ancienne actrice de film pornographique et accessoirement escort-girl, Stormy Daniels, afin d’acheter son silence au sujet d’une supposée liaison extra-conjugale qu’il aurait eu avec elle. Selon les mêmes sources, Trump aurait fait verser par son avocat et bras droit Michael Cohen, la somme de 130 000 dollars à la jeune femme en échange de son silence. Or depuis, Cohen n’est plus l’homme de confiance de l’ex-président et a révélé l’affaire après avoir été lui-même convoqué par la justice. Mieux encore, la « gorge profonde », a également mis la lumière sur certaines malversations ayant trait à la comptabilité de l’entreprise familiale Trump Organization, laquelle aurait falsifiée les comptes de l’entreprise pour dissimuler dans des frais de campagne la somme versée à la jeune femme. 

Trump a toujours nié avoir eu une liaison avec Stormy Daniels, et dénonce une « machination politique ». L’avocat de Donald Trump a déclaré avoir été informé de l’acte d’accusation, faisant de son client le premier ancien président américain à être accusé au pénal. Une situation sans précédent. 

Trump accuse Biden et appelle à manifester 

L’avocat de l’actrice, Me Clark Brewster, s’est réjoui sur son compte Twitter de cette inculpation en écrivant : « Personne n’est au-dessus de la loi », s’est-il félicité, avant de tempérer son propos en espérant que « maintenant, que la vérité et la justice l’emportent.».  De son côté, le principal mis en cause a vivement critiqué cette décision, dénonçant une « persécution politique et une ingérence dans l’élection » présidentielle de 2024. « Je suis certain que cette chasse aux sorcières se retournera violemment contre Joe Biden », a-t-il assuré dans un très long communiqué. « Il s’agit d’un acte opportuniste visant un opposant politique en pleine campagne électorale », a fustigé Eric Trump, l’un des fils de l’ancien président, sur Twitter. Cette inculpation vient clore plus de cinq ans d’enquête. Ainsi et alors que Trump est de nouveau candidat pour l’élection présidentielle, sa mise en examen risque d’avoir des répercussions politiques difficiles à évaluer. 

D’autres dossiers tout aussi accablants attendent l’ancien président US. Il en est ainsi de son coup de téléphone donné au gouverneur de la Georgie auquel il demandait de lui « trouver » 12 000 voix lors de la dernière présidentielle, un cadeau qui, selon lui, aurait suffi à faire basculer le scrutin en sa faveur. 

La semaine passée, Trump avait annoncé son arrestation pour mardi et appelé ses partisans à protester. Toujours populaire et, pour l’instant, soutenu par son parti, le fantasque Donald Trump peut provoquer de sérieux remous chez les Républicains s’il venait à être emprisonné et, plus grave, dans la population par ses appels à des manifestations qui peuvent dégénérer. 

L’assaut lancé en janvier 2021 par ses supporters sur le Capitole hante toujours les esprits. Les risques de désordres que peut engendrer cette affaire aux Etats-Unis sont réels. Ils sont d’autant plus difficiles à appréhender que la conjoncture est marquée par une reconfiguration géopolitique tendue. Washington est engagé sur un double front. Ils sont face à la Russie qui a envahi l’Ukraine et la Chine qui ne renonce pas à récupérer Formose dont les USA soutiennent le régime. 

R.B/Agences 

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Israël : peuple citoyen contre théocratie

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L’appel à la grève générale de ce lundi qui n’a épargné aucun secteur en Israël et même, situation inédite, le corps diplomatique, a obligé Benjamin Netanyahou à geler la réforme de la justice dont l’objectif est de neutraliser la Cour suprême par l’octroi de plus de pouvoir aux élus. A l’origine de ce mouvement citoyen inédit : le limogfeage du ministre de la défense Yoav Gallant qui avait exprimé ses réserves quant à la pertinence de l’abolition de la Cour suprême.

Déstabilisation générale 

Dans un pays sans constitution, cette instance veillait à ce que l’exécutif de s’autorise pas des dépassements contraires à l’intérêt général. 

Or, l’intérêt général est plus que jamais menacé par la coalition issue de dernières élections législatives dont le résultat a été rendu public le 8 novembre. Regroupant le Likoud, un parti de droite laïc présidé par Netanyahou, l’extrême droite et les ultraorthodoxes, cette coalition est la plus à droite de l’histoire du pays. 

La majorité parlementaire se laisse aller à des orientations sociétales extrémistes et des décisions politiques qui peuvent déstabiliser une région déjà sous tension. Homophobie assumée, néantisation de la société palestinienne, extension des colonies, le gouvernement Netanyahou ne font pas mystère de d’intentions jugées liberticides voire fascisantes pour la communauté juive et humiliantes pour le peuple palestinien. 

Une politique dont l’un des effets immédiats est de réduire un peu plus la marge de manoeuvre et la crédibilité du président de l’Autorité palestinienne qui apparait comme un dirigeant faible devant un Hamas toujours animé par une surenchère populiste qui trouve écho chez des jeunes sans perspectives.  Même le lointain Royaume du Maroc a dû sortir de sa réserve pour se démarquer des propos du ministre des finances et de l’administration civile Bezalel Smotrich  qui a déclaré à Paris ce 19 mars : «  il n’y pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien ». Les outrances xénophobes, homophobes, anti-laïcs ajoutés à la menace de voir disparaitre le seul outil à même de contenir les abus de pouvoir ont indigné les franges de la population de tous les horizons sociaux et politiques. 

Des membres du Likoud, des officiers de Tsahal, du Mossad ou du Shin Beth sont descendus dans la rue et les ambassadeurs ont accompagné le mouvement de grève.

Même le président de l’Etat Issac Herzog, qui occupe un poste sans réelle prérogative mais dont la charge symbolique reste forte a fait savoir que si la réforme controvesée n’est pas retirée il participerait aux manifestations. Une première depuis qu’existe l’Etat d’Isräel.  

L’Etat hébreu qui a trouvé un équilibre précaire entre une large tolérance accordée aux orthodoxes et une vie politique pluraliste vit aujourd’hui une crise que d’aucuns qualifie d’existentielle.

Quand bien même la mobilisation citoyenne conduirait-elle au retrait de ce projet de loi, la question de la place du culte dans l’administration de la société israélienne restera posée…Et, comme dans tout pays démocratique, elle devra être tranchée.

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France : la révolution ?

Le cycle violence-répression est enclenché

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France : la révolution ?

Les manifestations se multiplient avec des débordements dont certains, comme à Bordeaux où la mairie été incendiée, témoignent d’une exaspération de moins en moins canalisée par une intersyndicale toujours soudée. 

Un roi s’efface 

Le rejet de la réforme est désormais porté par une contestation systémique dont les attaques se concentrent sur la personne même d’Emmanuel Macron qui, le moins que l’on puisse dire, est qu’il n’a pas convaincu lors de sa dernière prestation.  Immédiatement après la prise de parole présidentielle le réformiste Laurent Berger déclara que l’intervention était marquée par « le déni et le mensonge »

Première victime officielle de cette colère : le francophile roi Charles III qui avait cru bon de réserver sa première visite après son sacre à la France voit son voyage reporté par le président français qui avoue ne pas pouvoir recevoir le souverain britannique entre deux manifestations.  La visite qui devait culminer avec une réception au Palais de Versailles risquait d’enflammer les esprits dans cet environnement où les populismes de droite et de gauche se disputent la paternité des rageuses frustrations. 

Comme souvent dans les autres ambiances prérévolutionnaires, les manifestants semblent s’installer dans la durée et rivalisent d’imagination en socialisant leur protestation où alternent humour et violence. Ce jeudi à Lyon on pouvait lire sur une pancarte :  «  Mamie Brigitte, gère ton ado » et ce vendredi les spectateurs du stade de France, assistant au match  France-Pays Bas, comptant pour la coupe d’Europe des nations ont attendu la 49,3éme minute pour siffler le nom du président et exiger sa démission. 

Un mouvement qui inquiète

Ces réactions populaires sont accompagnées par des appels signés par des élites qui soutiennent ce qu’ils considèrent être un mouvement de fond. Dans une tribune publiée par le quotidien Libération ce samedi, des intellectuels déclarent que les gens en ont marre et qu’il ne s’agit pas que d’une question de retraite. De son côté, l’Union européenne s’alarme du recours excessif à la violence et nombreux sont les membres du gouvernement qui redoutent un dérapage ou une bavure. D’autant que les lycéens et les étudiants, restés jusque-là en marge des manifestations, se mobilisent de plus en plus.

Dans ce rejet global de l’autorité, le centriste François Bayrou qui, pour l’instant, échappe à la vindicte populaire tente, vaille que vaille, de jouer les pompiers. Sans grand succès. Il est vrai que les flammes sont nombreuses et, quelques fois, vives. 

En attendant, Paris croule toujours sous des tonnes d’ordure et une autre journée d’action est prévue pour le mardi 28 mars. « Ce n’est pas la meilleure façon de préparer les jeux olympiques de 2024. » commente sobrement le patron d’une brasserie de la Place de de l’École militaire. 

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International : Pyongyang tire une « fausse tête nucléaire »

Tête chercheuse russo-chinoise

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International : Pyongyang tire une « fausse tête nucléaire »

Kim Jong-Un, le dirigeant Nord-Coréen s’est essayé à jeu des plus dangereux en ces temps de conflits internationaux. Ainsi et à en croire l’agence de presse nord-coréenne KNCA, le maître de Pyongyang a supervisé les essais d’une « fausse tête nucléaire » équipée sur un missile balistique en mode « contre-attaque nucléaire », rapporte la même source.

Provocations chronométrées

Mieux encore, ou pire, c’est selon, Kim Jong-Un s’est dit « satisfait » des exercices de missiles balistiques durant « tout le week-end ». D’après le site du quotidien Le Figaro. qui répercute la dépêche de KNCA, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant Kim Jong Un et de sa fille. Et cela, juste avant une visite au Japon du frère ennemi, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol. La même source mentionne un autre fait important : ces exercices de simulation se déroulaient au même moment ou Séoul et Washington effectuent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans. La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme « les répétitions » d’une invasion de son territoire et a averti à plusieurs reprises qu’elle y répondrait de manière  « écrasante ».  

La mer du Japon comme terrain de jeu

Plutôt dans la journée de dimanche, la Corée du Nord avait tiré un missile balistique de courte portée en direction de la mer du Japon, rapporte l’AFP.  « Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest du pays) à 11h 05 vers la mer de l’Est », a indiqué l’état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon. Immédiatement, le Commandement Indo-Pacifique de l’armée américaine, a condamné ce tir qui souligne « l’impact déstabilisant » des programmes d’armement nord-coréens pourtant interdits.

Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant « avec véhémence » par l’intermédiaire de son ambassade à Pékin, a révélé à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino. Il y a lieu de rappeler que des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manœuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

Les tirs nord-coréens surviennent dans un contexte international aussi complexe que tendu. Protégé de la Chine et fidèle client de la Russie – qu’il fournit en armes -,  Pyong Yong, considéré comme l’agent des deux superpuissances, agit au moment où la question de Taiwan – que les diplomates appellent l’Ukraine de l’Asie – qui oppose Washington et Pekin revient au-devant de la scène. Par ailleurs, ces opérations sont effectuées à la veille d’une visite de Xi Jinping à Moscou où il doit célébrer « l’amitié sans  limite » de son pays  avec  la Russie.     

R.B/ Agences

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France : la contestation ne s’essouffle pas

Désordre politique ou crise institutionnelle ?

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France : la contestation ne s’essouffle pas

Quarante-huit heures après le recours de la première ministre Elisabeth Borne à l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites et autant de temps avant le vote de la motion de censure de lundi dont on n’exclut plus complètement qu’elle puisse être votée, la mobilisation ne faiblit pas en France.

Journée noire le 23 mars

Même si la préfecture de police a interdit les rassemblements à la Place de la Concorde à Paris, des milliers de personnes sont encore sortis ce samedi dans dans la capitale et plusieurs villes de province pour crier leur colère.

Pour l’instant, et mis à part les escarmouches d’hier survenues à Paris et l’envahissement d’une mairie de Lyon où des groupes ont tenté de mettre le feu aux lieux, le calme domine globalement dans les rues. En effet, les quelques incursions de bandes de casseurs arrivées en fin de soirée dans le 13éme arrondissement n’ont pas déteint sur l’ensemble des diverses actions organisées ce samedi un peu partout en France. Le front syndical, toujours rassemblé, parvient à encadrer les manifestations. Une discipline qui encourage les citoyens, majoritairement hostiles au projet de réforme du gouvernement, à participer aux marches et aux rassemblements.

Des syndicats du rail demandent à leurs adhérents d’entreprendre de suite des actions unitaires et des préavis de grève touchant une grande partie d’autres secteurs d’activité ont déjà été déposés. Il reste que le point d’orgue de la contestation est attendu avec le grand mouvement du 23 mars qui promet d’être une journée noire, notamment dans les transports. Dans l’éducation, le Snes FSU, principale organisation syndicale soutenue par les structures les plus radicales comme la CGT, FO et SUD invitent au boycott des épreuves du baccalauréat qui doivent se dérouler de lundi à mercredi. A noter que la CFDT et la FNSEA ne s’associent pas à cet appel.

Mais ce qui inquiète le plus les pouvoirs publics et les usagers ce sont les blocages des raffineries qui se profilent avec leurs pénuries de carburant dont nul ne peut prédire la durée.

Paralysie de l’exécutif

La situation se complique singulièrement pour l’exécutif. L’attente placée dans le soutien des Républicains a fait long feu, malgré des différences d’approche comme c’est le cas dans l’éducation, l’éclatement du front syndical n’a pas eu lieu, les grandes violences qui auraient pu retourner l’opinion sont, pour l’instant, contenues et le tabou du vote solidaire avec ou pour le front national qui empêchait l’opposition de peser au Parlement a volé en éclat.

Sur le plateau de la chaine en continu LCI, l’éditorialiste Maurice Szafran a résumé le dilemme du gouvernement : « pour la première fois dans la cinquième république, l’exécutif ne pourra plus entreprendre de réformes. » relève-t-il.  Car indépendamment des problèmes politiques qu’il soulève, le recours au 49-3 est aléatoire puisque constitutionnellement, son utilisation ne peut aller au-delà du mois de juillet. Or, cela fait à peine deux ans que le président est élu, ce qui veut dire que le pays pourrait être paralysé pendant trois ans. Changer de gouvernement peut ne pas suffire. Et la perspective d’un référendum fait de plus en plus débat.

Les jours d’Emmanuel Macron seraient-ils comptés ?  L’hypothèse est audacieuse mais le simple fait qu’elle soit évoquée est déjà un signe quant à la gravité des temps présents.    

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France : la colère monte

La hantise de l’engagement des jeunes

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France : la colère monte

Le recours au fameux article 49-3 de la constitution pour faire passer la réforme des retraites a engendré des actes de violences ce vendredi soir à Paris mais aussi en province comme ce fut le cas à Lyon et Bordeaux.

Politiques inaudibles

Dans la capitale, des groupes de manifestants, jeunes pour la plupart et dont certains sont venus de l’étranger, se sont rassemblés sur la place de la Concorde. L’esplanade est située à proximité de sites politiques hautement symboliques : l’Assemblée nationale et l’Elysée. Les groupes cagoulés s’en sont pris au mobilier urbain et ont jeté des pavés sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes.

Interrogé sur la chaine d’information en continu LCI au moment même où se commettaient ces dégradations, le Commissaire au plan François Bayrou, pilier de la majorité condamnait ces violences mais rappelait que « ceux qui manifestent actuellement sont ceux qui paieront la facture car les jeunes actifs seront ceux qui porteront le poids de la dette si la réforme des retraites n‘est pas adaptée. » Ce discours rationnel peine à être entendu dans un climat politique dégradé. Au discrédit des hommes politiques s’ajoute la surenchère sur laquelle surfent les partis des extrêmes de gauche et de droite. La décrépitude politique est soulignée par les 10 000 tonnes de déchets qui polluent depuis plusieurs semaines Paris.

Macron atteint

Ces réactions de colère étaient redoutées par le gouvernement avant même le déclanchement du 49-3. Dès hier, le ministre de l’intérieur a réuni les préfets pour anticiper les dérapages ; d’autant que les épreuves du baccalauréat doivent être organisées dans les tout prochains jours. Et la perspective de « jaunisation » des évènements est un vrai défi pour Emmanuel Macron. Un président contre lequel s’élèvent maintenant de discrets mais réels reproches du fait qu’il n’avait pas su ou voulu entendre Laurent Berger, responsable de la CFDT, lequel ne demandait pourtant qu’à être associé dans ce projet de réforme.

Les motions de censure déposées ce vendredi contre le gouvernement et qui seront soumises au vote lundi prochain à l’Assemble nationale ne devraient pas entrainer la chute du gouvernement d’Elisabeth Borne. En effet, l’opposition, déchainée contre l’exécutif, est profondément divisée et ne porte pas une alternative.

Il reste que l’exécutif ne peut sortir indemne de cette épreuve et que la France entre dans une sérieuse turbulence politique et peut-être même, estiment certains observateurs,  une crise  institutionnelle.

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Mali : Le référendum constitutionnel de nouveau reporté

Retour des civils au pouvoir retardé

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Mali : Le référendum constitutionnel de nouveau reporté

Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, a annoncé ce vendredi, le report sine die du référendum constitutionnel prévu pour le 19 mars.

Report pour des raisons « d’organisation »

Au cours d’une conférence de presse animée à Bamako, l’homme fort du Mali justifie ce report « par la ferme volonté des autorités de la transition d’appliquer les recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), notamment la pleine opérationalisation de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), à travers l’installation de ses antennes dans les 19 régions administratives du Mali et du District de Bamako, dans les plus brefs délais ainsi que la vulgarisation du projet de constitution ».

En outre, le colonel Maiga explique que la nouvelle date sera fixée après consultation avec l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) et l’ensemble des acteurs du processus électoral et que « la décision des plus hautes autorités d’organiser le référendum sur la base d’une nouvelle Constitution entraîne des incidences sur le chronogramme du référendum. La mise en œuvre de ce chronogramme a été guidée par des principes d’inclusivité, de participation et de transparence ».

L’engagement est toujours tenu

Alors que ce référendum est une étape cruciale vers les élections présidentielles de 2024, sensées redonner le pouvoir aux civils, le gouvernement provisoire, composé principalement de militaires, manque, par ce report, à la première échéance d’un calendrier de consultations et de réformes qu’il a lui-même définie. Du coup les questions resurgissent dans et en dehors du pays : n’est-ce pas là une manière déguisée de garder le pouvoir, un pouvoir pris dans des conditions qui furent à l’origine de la suspension du Mali de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO et d’une batterie de sanctions prises par l’Union européenne contre les dirigeants de l’autorité de transition ?

Pour sa part, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation se plait à relativiser les effets politiques, diplomatiques, sécuritaires et économiques de ce « léger » contretemps. Pour lui « le chronogramme est un outil de planification » ajoutant que « la date butoir reste la date que nous avons pu négocier avec la Cédéao et le chef de l’Etat tient fermement au respect de cette date ».

Enième report

Initialement prévu pour 9 juillet 2017, le référendum qui devait permettre aux Maliens de se prononcer sur le projet de révision de la constitution visant à davantage de décentralisation, dans le cadre des accords de paix de la guerre du Mali, fut reporté, une première fois,  à une date indéterminée. Le projet de référendum fut ainsi mis en suspens avant d’être fixé au 31 octobre 2021 à la suite du coup d’État commis en août 2020 avant d’être de nouveau différé une deuxième fois suite à un autre putsch peprpétré en mai 2021 pour être programmé au 19 mars 2023 avant de connaitre pour la troisième fois, ce vendredi, un report pour une date indéterminée.

La laïcité contestée par les imams

Il est à noter que La Ligue malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique (Limama) a appelé les Maliens à s’opposer au projet de la nouvelle constitution proposé par les autorités de la transition.

Cette organisation s’insurge violemment  contre le terme « laïcité », décrié comme une « astuce » pour « cadenasser » les religions et revendique  « le retrait pur et simple du mot laïcité du projet constitutionnel » et « son remplacement par État multiconfessionnel ». Pour rappel, les autorités de transition qui ont exigé le départ des troupes françaises du Mali délèguent, en partie, la lutte anti djihadiste aux milices russes Wagner, une décision controversée autant dans son efficacité que sa finalité ; des courants d’opinion maliens constatent le maintien du terrorisme islamiste et  voient dans ce déploiement une manifestation d’une emprise russe sur le pays.

S.K

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Le Congrès américain vote une loi concernant la déclassification des services de Renseignements 

Covid-19 : Les origines du mal bientôt dévoilées

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Le Congrès américain vote une loi concernant la déclassification des services de Renseignements

Le flou et les interrogations qui entourent les origines de la pandémie du Covid-19, pourraient trouver une explication rationnelle dans les prochaines semaines. En effet, les membres du Congrès américain, ont voté dans la nuit de vendredi à samedi, à l’unanimité, la declassification des rapports des services de renseignement à propos des « origines du mal» qui avait ébranlé le monde en 2020. Ainsi et selon l’Associated Presse ( AP), les sénateurs des États-Unis, ont ordonné aux principaux services de renseignements américains ( FBI, NSA et CIA) de rendre public les rapports concernant la pandémie du Covid-19 et ses multiples variants. Selon l’AFP, laquelle cite une « source proche du Congrès », cette décision des sénateurs aurait pour but de pointer du doigt « la responsabilité de la Chine », dans cette catastrophe sanitaire mondiale. Il est vrai que les différents responsables américains, à commencer par l’ex-locataire du Bureau ovale, Donald Trump, n’ont eu de cesse d’accuser l’Empire du milieu d’avoir « laissé échapper » les germes du SARS-CoV-2, des laboratoires de la ville chinoise de Wuhan. D’ailleurs, jeudi dernier, le Directeur de la police fédérale (FBI) Christopher Wray et le ministère américain de l’Énergie US, ont laissé entendre que cette piste ( fuite de laboratoire) est « la plus probable ». Pour sa part, l’Organisation mondiale de la Santé ( OMS), s’est « félicitée » de la décision du Congrès, tout en exhortant l’ensemble des gouvernements de la planète à «  partager » leurs informations sur le sujet. À titre indicatif, la pandémie de la Covid-19, a fait près de 7 millions de morts entre décembre 2019 et mai 2022, ce qui en fait la pandémie la plus meurtrière du millénaire en cours. 

                                                     R.B/ Agences

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L’ISLAMISME DÉCHIRE DE NOUVEAU OTTAWA ET LE QUEBEC

« L’islamophobie », concept piégeur.

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L’ISLAMISME DÉCHIRE DE NOUVEAU OTTAWA ET LE QUEBEC

Tout est parti de la nomination de Madame Amira Elghawaby à une fonction politique au sein de gouvernement Trudeau. Cette femme, militante communautariste assumée, vient d’être désignée comme représentante spéciale du Canada dans la lutte contre l’islamophobie pour un mandat de quatre ans. Une nomination qui a suscité des remous dans la majorité de la classe politique québécoise et particulièrement les défenseurs de la laïcité.

Une figure controversée

C’est que la dame n’est pas une inconnue. Ses propos tenus en 2019 soulevèrent une vague d’indignation quand elle affirma qu’ « une majorité de Québécois était influencée par un sentiment anti-musulman ».
La réaction à cette promotion fut quasi-immédiate. Une pétition (1) de 200 personnes de diverses confessions et opinions, est envoyée au premier ministre Justin Trudeau pour exiger le départ de Madame Amira Elghawabi et l’abolition de ce poste. Initiée par Madame Nadia El-Mabrouk, la cheffe de file du Rassemblement pour la laïcité et d’autres personnalités connues pour leur engagement à défendre les valeurs de la société québécoise, les signataires affirment : « Après avoir manifesté autant de préjugés à l’égard des Québécois, Mme Elghawaby n’a tout simplement pas l’autorité morale pour occuper un tel poste. S’il s’agit de bâtir des ponts et de poursuivre un dialogue constructif, encore faut-il pouvoir inspirer confiance. Or, ses excuses tardives et sous haute pression politique semblent plus contraintes que spontanées. »
En effet, les postures, sinon radicales du moins caricaturales, de madame El Ghawabi quant à la prégnance du culte dans la définition de la citoyenneté irritent les Québécois de toutes origines, dans la mesure où, en plus de leur impertinence sociétale, elles sont récupérées par
le parti libéral, qui détient le pouvoir fédéral, et dont les discours contribuent à alimenter la
haine entre citoyens. Justin Trudeau s’est personnellement impliqué dans la vigoureuse campagne menée contre la Loi sur la laïcité de l’État (loi 21) que le gouvernement
provincial a adopté le 16 avril 2019 suite au vote du parlement du Québec. Lors de son passage à Montréal en décembre 2021, le premier ministre est encore revenu contre cette loi en invitant les Québécois à la rejeter tout en se disant disponible à fournir une assistance fédérale pour sa contestation judiciaire devant les tribunaux.
Une divergence qui vient raviver les traditionnels antagonismes opposant les anglophones et les francophones au Canada.
Du reste, les propos tenus par Amira Elghawaby furent essentiellement rapportés par le
journal The Gazette connu pour son hostilité déclarée au nationalisme québécois et qui a
donné une interprétation ambiguë du sondage concernant de cette loi. Ecrit par le
journaliste Jason Magder et publié le 18 mai 2019, le média anglophone titrait : « A new poll shows support for Bill 21 is built on anti-Islam sentiment » (un nouveau sondage montre que l’appui au projet de loi 21 repose sur un sentiment antimusulman).

L’islamophobie : un concept piégeur

Au Québec, la désignation de Madame El Ghawaby est vécue comme une provocation
portant atteinte à la séparation de l’Eglise et de l‘Etat chère aux populations francophones et
une prime donnée au communautarisme britannique. Pour les signataires, le mise en avant
de l’islamophobie est une opportunité offerte aux adeptes du fondamentalisme dont
l’objectif avoué est de promouvoir une idéologie politique en Occident. Ils avertissent :
« C’est le concept que tentent de faire accepter les régimes et les activistes islamistes les
plus fondamentalistes à travers le monde pour faire passer toute « offense » à la religion
musulmane pour un crime.
» Ils ajoutent que : « C’est ce qui a valu à l’écrivain Salman Rushdie la fatwa émise par le régime iranien qui ordonne à tout musulman, où qu’il soit, de le tuer, et qui a, hélas, fini par être mise à exécution. C’est ce qui a valu également aux dessinateurs de Charlie Hebdo d’avoir été assassinés. Mme Elghawaby a elle-même signé en 2020 une chronique où elle assimilait au racisme les caricatures publiées par Charlie Hebdo. Est-ce que le Canada veut promouvoir une femme et un poste qui confondent de cette façon liberté d’expression légitime et propos racistes ? ».

Pour ses auteurs, la pétition vise un double objectif : d’une part sensibiliser les citoyens et
les dirigeants sur le danger que représente la stratégie des activistes islamistes qui surfent
adroitement sur une victimisation culpabilisant « l’homme blanc » et, de l’autre, dénoncer
l’irresponsabilité de formations politiques qui jouent d’un dossier aussi inflammable pour
espérer glaner quelques voix dans des élections. C’est le cas de Québec solidaire, un parti de
gauche qui peine à s’extraire d’un populisme qui ne lui a pourtant pas beaucoup réussi
électoralement et qui refuse de se prononcer en faveur d’une motion adoptée par les élus
québécois exigeant de mettre fin au mandat d’Amira Elghawaby. Une nomination qui, plus
que les différences linguistiques qui ont opposé les communautés francophones et
anglophones, risque de relancer de façon décisive la dynamique souverainiste. « Cette
nomination pose la question vitale de notre vivre ensemble
» tranche un enseignant
universitaire membre d’un collectif qui envisage de lancer une journée de réflexion sur la
nomination de madame El Ghawaby et la pertinence de créer un poste chargé de lutter contre
l’islamophobie, un terme qu’il dit « malsain et piégeur. »

Messaoudene Mahfoudh, Signataire de la pétition

Montréal, Québec


https://laicitequebec.org/Documents/Liste_signataires-
Lettre_ouverte_%c3%a0_Justin_Trudeau.pdf

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