39e édition du Festival international Vues d’Afrique
Le cinéma algérien sera le grand absent du Festival international de cinéma Vues d’Afrique dont la 39e édition aura lieu du 20 au 30 avril à Montréal. À part « Houria » de la cinéaste Mounia Meddour qui participe à la section internationale fiction longs métrages, on ne retrouve plus les classiques algériens, dont certains ont été primés aux éditions antérieures du FICVA.
Houria est une femme de ménage qui, la nuit venue, s’improvise danseuse aux talents avérés. Mais par un soir où elle a gagné gros, l’artiste a été violemment agressée avant de se retrouver alitée à l’hôpital. Ce qui met fin à ses espoirs d’une carrière de ballerine, maintenant que son corps est passablement est amoché. La mort dans l’âme, elle se fait entourer de femmes pour tenter de trouver un sens à sa vie en faisant de la danse un moyen de sublimation des corps blessés.
Sorti en 2021, le long métrage de M. Meddour tentera d’avoir les faveurs du jury qui aura à trancher parmi une douzaine de longs métrages et une vingtaine de moyens et courts métrages dans la sélection internationale des films de fiction.
Si le 7e art algérien est pratiquement absent au rendez-vous, le cinéma nord-africain est relativement bien représenté avec des productions marocaines et tunisiennes. Dans la programmation dévoilée en conférence de presse mardi, on retrouve « Djbel Moussa » du Marocain Driss Mrini, une adaptation d’une œuvre de Abderrahim Bahir, et une fiction tunisienne de Youssef Chebbi, « Ashkal », un polar fascinant qui entretient une tension permanente restituée par des images fortes.
Seront également dans la compétition trois courts métrages marocains, un court métrage et deux documentaires tunisiens, alors que l’Algérien Rachid Allaoua participe avec son court métrage « Yanni » dans la section Regards d’ici.
Au total 109 films en provenance de 39 pays seront en compétition lors de ce rendez-vous cinématographique qui sera inauguré par une première canadienne du film « Hommage d’une fille à son père » de la cinéaste malienne Fatou Cissé.
Cette année le festival sera ponctué par l’organisation d’un colloque international qui abordera la thématique des traumatismes et le cinéma avec la participation de critiques, cinéastes, experts et universitaires. Le colloque qui se tiendra du 26 au 28 avril au Centre culturel marocain de Montréal propose une réflexion sur la fragilité écologique du monde, la marginalisation des populations vulnérables, la recherche sur de nouvelles formes et expressions dans le cinéma africain.
Cette édition de Vues d’Afrique, présentée par le groupe médiatique Québecor, aura comme marraine Halima Gadji, une actrice de mère maroco-algérienne et de père sénégalais, et comme parrain le plasticien Stanley Février.
De Montréal : Younes Lamri