Affaire Ihsane El Kadi : 5 ans de prison dont 3 fermes et dissolution d’Interface-médias

Comme cela était prévisible, le verdict prononcée ce dimanche par le tribunal de Sidi M’hamed ( Alger centre ) a été impitoyable : cinq ans de prison dont trois fermes et deux avec sursis suivis de la dissolution de l’entreprise Interface médias qui regroupe Radio M et Maghreb Émergent ; cette dernière décision n‘ayant pas été requise par le parquet. Outre ces sanctions Interface médias a été condamné à une amende de 10 millions de dinars et verser à l’autorité de régulation de l’audio-visuel, ARAV un dédommagement de un million de dinars. A titre personnel, Ihsane El Kadi a été condamné à une amende de 700 000 dinars.

Arrêté à son domicile le 24 décembre dernier  à Zemmouri ( 60 kilomètres à l’est d’Alger ) par la direction générale de la sécurité intérieure, DGSI, Ihsane El Kadi sera incarcéré cinq jours plus tard à la prison d’El Harrach ( banlieue est de la capitale ). Il est jugé pour perception de fonds et d’avantages provenant de l’étranger en vue de mener des actions susceptibles de porter atteinte à la sureté et la stabilité de l’Etat, au fonctionnement de ses institutions , à l’unité nationale et à l’ordre public. Avant d’être arrêté, le journaliste avait été interpelé à plusieurs reprises pour être invité à mettre en sourdine ses critiques, notamment celles qui s’adressent à l’armée.

L’instruction du dossier a été marquée par de multiples violations de procédures, ce qui a entrainé le prévenu à s’engager dans un procès de rupture en refusant de répondre aux questions de la magistrate pendant que ses avocats se sont retirés de l’audience.

Les dénonciations des médias internationaux et les intercessions de plusieurs ONG, institutions comme l’ONU ou de dirigeants internationaux n’ont eu aucun effet sur un procès dans lequel le chef de l’Etat s’était lui-même impliqué.   

Avec la disparition d’Interface media, l’Algérie perd le dernier organe de presse indépendant.

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