Algérie. l’intersyndicale dénonce des « lois liberticides »
Ce lundi 1er mai, plusieurs syndicats algériens, regroupés sous la bannière de l’intersyndicale ont battu le pavé dans une conjoncture sociale particulièrement tendue. L’intersyndicale regroupe notamment le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), du Conseil des lycées d´Algérie (CLA), du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), du Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical (Snpepm), du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) et de la Coordination des enseignants contractuels algériens (Ceca). Ces organisations ont manifesté, afin de dénoncer et rejeter avec « force et vigueur », les lois 14/90 et 02/90, relatives aux libertés syndicales et la réforme des retraites, initiées par le gouvernement et adoptés par les parlementaires le 23 avril dernier. Ce dernier, a été introduit en mai 2021. À la définition de l’acte terroriste y figurant, est ajoutée la tentative ou l’incitation, « par quelque moyen que ce soit, à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ». Danse les faits, cet article incrimine toute expression de changement de méthodes de gouvernance, par « fait de terrorisme ». Un texte de loi mis en place dans le cadre de la répression qui s’est abattue sur les militants du Hirak. De plus, les manifestants, réclament l’ouverture de négociations « sérieuses et transparentes » à propos du régime indemnitaire et des statuts particuliers qui doivent consacre l’intégration de tous les contractuels en exercice.
Vers les coups de 11 heures plusieurs dizaines de travailleurs affiliés à l’intersyndicale se sont donné rendez-vous devant le lycée El-Idrissi, sis place du 1er Mai ( ex-Champ de manœuvres), dans le but de protester contre ce qu’ils ont qualifié de « lois liberticides », tout en dénonçant « les régressions de droits des travailleurs » engendrées par ces textes de loi. Les syndicats autonomes revendiquent notamment la révision à la hausse de la valeur du point indiciaire et l’abrogation de l’article 87 bis. Cela en plus de l’ouverture de négociations sérieuses et transparentes à propos du régime indemnitaire et des statuts particuliers qui doivent consacrer l’intégration de tous les contractuels en exercice. Selon M. Mohamed Taoudiat, représentant le syndicat du Cnapeste à l’échelle de la wilaya de Bouira «Ces deux lois passées en force et au mépris des travailleurs, constituent un véritable danger sur les libertés syndicales. La confection de ces deux textes a brûlé toutes les étapes normales et réglementaires, dont essentiellement la concertation avec les partenaires sociaux », s’est-t indigné. Pour notre interlocuteur, le champ de l’activité syndicale a été rétréci de manière si dure que les syndicats sont littéralement étouffés. M. Taoudiat, insistera également sur les conditions impossibles à appliquer mentionnées dans ces textes comme celles liées à la représentativité et à la gestion interne des syndicats. Ce dernier point, selon ses propos, ne devrait absolument pas figurer dans des textes de loi, étant donné qu’une organisation syndicale, qui n’est pas un organisme de l’Etat, a sa propre réglementation interne. Après deux bonnes heures de protestation, durant laquelle des slogans hostiles au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, ont été lancés, les manifestants se sont dispersés dans la calme et aucun débordement n’a été constaté.
C’est la première depuis la fin des contraintes liées au Covid qu’une manifestation, modeste iol est vrai, a lieur enAlgérie sans avoir été réprimée.
R.B