Poutine indésirable en Afrique du sud
Si le président russe Vladimir Poutine se rendait au mois d’aout en Afrique du sud pour participer à la réunion des Brics qui regroupent la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, il risquerait d’être arrêté par les autorités sud-africaines. Comme tous les signataires de l’Acte de Rome qui a présidé à la naissance de la Cour Pénale internationale, la CPI, Pretoria n’a, en principe, pas d’autres choix que de livrer Poutine à cette institution qui a émis contre lui un mandat d’arrêt pour « déportation d’enfants ukrainiens ».
L’affaire est délicate car l’Afrique du sud a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine. Le pays vient d’ailleurs d’acceuillir des manœuvres maritimes russo-chinoises au mois de février passé.
Pourtant, dans un premier temps, Cyril Ramaphosa, le président sud-africain avait tenté de ménager son alliance avec Moscou en affirmant sa volonté de voir son pays se retirer de la CPI. En effet, le 25 avril il déclarait : « Le parti au pouvoir a décidé qu’il était prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI, en grande partie à cause de la manière dont la CPI a été perçue comme traitant ce type de problèmes.” Une déclaration manifestement précipitée puisque des sources gouvernementales qui se sont référées à la commission installée par le président sud-africain lui-même afin d’analyser le mandat d’arrêt lancé contre Poutine ont averti : « Nous n’avons pas le choix de ne pas arrêter Poutine (…) S’il vient ici, nous serons obligés de le détenir. »
Un précédent s’était déjà posé avec le cas du soudanais Omar El Bachir, lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de La Cour pénal internationale. Il s’était retrouvé à Prétoria sans pour autant avoir été extradé. Pour l’instant, des tractations en coulisse sont menées pour convaincre Poutine de renoncer à son déplacement et de lui demander d’accepter de participer à la rencontre des Brics par visio-conférence. Une présence au rabais à laquelle le tsar peut ne pas se plier de bonne grâce