Algérie. Naïma Salhi condamnée en appel à six mois de prison ferme
La présidente du Parti de l’équité et de la proclamation, Naïma Salhi, s’est vue, condamnée ce lundi, à six mois de prison par la Cour d’appel de Tipaza, dans l’affaire qui l’opposait à Mourad Amiri, ex-cadre du ministère de l’Interieur, qui avait déposé plainte contre elle pour « atteinte à l’intégrité territoriale, publication portant atteinte à l’intérêt national et diffamation. »
Suite à cette condamnation, M. Amiri, s’est félicité via son compte Facebook en indiquant : « c’est un grand jour pour la démocratie et de la lutte contre le discours de haine. Que Naima Salhi soit enfin condamnée et qu’elle rompre enfin ( sic ) avec cette impunité dont elle pense pouvoir jouir en permanence ». En dépit de cette condamnation M. Amiri déclare envisager de faire rejuger l’affaire en tant que crime alors qu’elle a été traitée en tant que délit.
Le 24 avril dernier, le procureur de la république, auprès de la même Cour, avait requis le durcissement de la peine prononcé contre l’accusée par le tribunal de Chéraga. La cour d’appel n’a visiblement pas suivi le réquisitoire du parquet.
Une justice à deux vitesses
Mme Salhi, s’est rendue tristement célèbre par ses attaques nauséabondes contre les Kabyles. En effet, cette ancienne députée n’a eu cesse de stigmatiser la région de Kabylie et ses habitants. Dans des publications récurrentes, elle poussa l’outrecuidance, jusqu’à appeler au « boycott » de tout ce qui provenait de cette région ( voir adn-med du 28/04/2023), jurant d’ « égorger » sa propre fille, si cette dernière, venait à apprendre et parler le tamazight.
Commentant ce dossier qui traine depuis plusieurs années, des internautes relèvent que cette condamnation est venue suite à une plainte déposée par un citoyen et non une auto-saisine du parquet qui a ignoré des propos racistes relevant de la sanction pénale. Les mêmes intervenants soulignent le contraste de cette esquive de la justice avec la célérité et la sévérité des peines prononcées contre des dizaines de citoyens de Kabylie qui, eux, sont condamnés à plusieurs années de prison pour avoir posté sur la toile un message critique contre le pouvoir.
Pour rappel, Madame Salhi n’en a pas fini avec la justice puisque deux avocats de Tizi Ouzou ont également déposé plainte contre ses discours incendiaires.
R.B