Algérie. Le gisement de zinc et plomb d’Amizour ( Bejaïa) sera exploité
Le gouvernement algérien vient de donner son feu vert pour l’exploitation du gisement de zinc et plomb d’Amizour ( wilaya de Bejaia, 200 kilomètres à l’Est de la capitale). En effet, le Conseil du gouvernement qui s’est réuni ce mercredi soir a émis un avis favorable concernant les enquêtes diligentées pour les études de faisabilité. « les études de faisabilité relatives à ce projet ont montré qu’il s’agit d’un projet économiquement rentable, avec des retombées certaines pour la région et pour le pays », indique le communiqué du gouvernement. De ce fait, la commission chargée de l’évaluation de ce méga projet, a émis son approbation quant à l’accélération de la mise en œuvre pour l’exploitation de cette mine. « le gouvernement a examiné et validé la feuille de route pour la réalisation de ce projet dans les meilleures conditions et délais », est-il en outre souligné.
L’impact écologique inquiète toujours
Le projet en question, dont l’exploitation a été confiée en février dernier, à la joint-venture algérois-australienne (Western Mediteranean Zinc (WMZ), s’étale sur 70 km2, englobant les communes de Tala-Hamza et d’Amizour, notamment pour l’identification des terres à exproprier et leurs indemnisations. En avril 2021, l’étude a été validée par les ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et des Energies renouvelables. Au-delà de l’aspect économique de ce projet, c’est son impact sur l’écologie et la biosphère locale qui avait provoqué l’ire des riverains. Ces derniers, avaient tout fait pour imposer un « moratoire » sur son exploitation, jusqu’à ce que des études « sérieuses », attestent de la « non nocivité » de ce projet. En avril 2022, les riverains de ces deux localités, lesquelles avaient protesté contre son exploitation. «Il est urgent d’instaurer immédiatement un moratoire à ce projet, manifestement porteur de gros risques, afin d’épargner à Oued Amizour et à la région une éventuelle tragédie», avait suggéré le Dr Abderrezak Bouchama, chercheur, dans une contribution publiée dans le quotidien algérien El-Watan. Dans sa missive, M. Bouchama, avait estimé, tout comme les villageois, qu’« il est objectivement nécessaire de donner une information réelle, complète et transparente sur tous les aspects de ce projet et de demander l’avis des habitants, avant de poursuivre ce qui pourrait devenir une catastrophe humaine et environnementale nationale sans précédent».
Un potentiel de 34 millions de tonnes
Après moult tergiversations quant à la délivrance des garanties sur l’impact écologique et économique sur la région, la direction de la WMZ, avait tenu à rassurer tout un chacun sur la concrétisation et la mise en œuvre du projet. « A tout point de vue, il sera un projet minier modèle », avait assuré la directrice, Mériem Touati. Il y a lieu de noter que ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour l’Algérie de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Energie et des Mines en mars 2023. Ces chiffres confirment, selon le ministère, l’importance du projet qui va permettre de réduire la facture d’importation pour la satisfaction du besoin national et l’augmentation des recettes en devises grâce à l’exportation de l’excédent de la production. Il reste à connaitre les réactions des populations locales de temps opposées au lancement de chantier dont les territoires d’exploitation dominent la fameuse c-vallée du fleuve Soummam,la seule artère hydrolysée qui traverse toute la partie occidentale de la wilaya.
R.B