mardi, novembre 28, 2023
Politique

Le prétendant au trône libyen propose sa médiation pour réconcilier l’Algérie et le Maroc

Il s’appelle Mohamed El Sennouci et vit en exil depuis les années 80. C’est le petit neveu de Idriss, dernier roi de Libye renversé par la colonel Kaddafi après le coup d’Etat commis en 1969. L’homme quasiment inconnu vient de sortir de sa discrète retraite à travers une audacieuse interview confiée au journal espagnol Independente où il propose ses bons offices pour réconcilier Alger et Rabat en froid depuis l’été 2021 quand l’Algérie décida de rompre ses relations diplomatiques avec son voisin de l’ouest suite à une coopération militaire avec Tel Aviv que le régime algérien jugeait attentatoire à sa sécurité. 

« Ma famille entretient des relations historiques avec l’Algérie et le Maroc, ainsi qu’avec d’autres pays de la région comme le Tchad et le Soudan. Nous avons une bonne réputation. » soutient Mohamed El Sennouci. Evoquant la délicate question du Sahara occidental, ce dernier botte en touche en considérant ce problème « comme une affaire entre deux pays qui doivent travailler à la régler et à trouver une solution ». Une esquive qui risque de hérisser Alger qui a toujours déclaré que cette guerre oppose le Polisario au Royaume du Maroc, refusant ainsi d’être considéré comme une partie prenante du conflit. 

Le prétendant au trône libyen depuis 1992 assure par ailleurs qu’ « une monarchie en Libye pourrait travailler pour la paix régionale » à condition que la monarchie soit un Etat neutre. « Nous devons être neutres, sans nous impliquer dans les problèmes internes d’un pays voisin. Dans le même temps, nous devons exiger qu’aucun pays ne s’ingère dans nos affaires. À partir de cette position, nous pouvons être un artisan de paix dans la région.» 

Récemment l’ambassadeur d’Algérie en Libye a demandé à la ministre des affaires étrangères libyenne d’interdire les activités du Conseil suprême amazigh CSA provoquant un tollé ( voir adn-med du 26 avril 2023) . Mohamed El Sennouci qui ne cite pas explicitement l’Algérie dans cette ingérence prend cependant le risque de braquer un peu plus le pouvoir algérien qui a jusque-là refusé toutes les médiations qui ont tenté de désamorcer la crise l’opposant au Maroc. 

A priori, les chances de voir l’entreprise du prétendant libyen aboutir sont plutôt maigres.

Pour rappel, le gouvernement libyen a restitué en 2014 à la famille royale les biens qui lui furent confisqués par le colonel Kaddafi après le putsch de 1969.

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