jeudi, novembre 30, 2023
Politique

Algérie. Lamamra interdit de sortir du territoire national

Ce qui n’était qu’une rumeur qui perlait dans des officines suivant la scène algérienne vient de se confirmer : l’ancien ministre des affaire étrangères, Ramtane Lamara a été empêché de quitter le territoire national ce samedi alors qu’il s’apprêtait à prendre le vol Paris-Alger.

Le site Africa Intelligence annonçait jeudi 8 juin que : «  l’ex ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra ( était ) privé de passeport diplomatique. » 

L’ancien responsable de la diplomatie algérienne peut revendiquer un parcours et un carnet d’adresse que lui envierait les plus grands commis de l’Etat. Nommé plusieurs fois ambassadeur et ayant exercé d’éminentes fonctions à l’ONU et auprès de l’Union africaine, Ramtane Lamamra a été deux fois ministre des affaires étrangères ( 2013-2017 et 2021-2023). Polyglote, l’homme qui est apprécié dans les grandes capitales Washington, Paris, Londres a également gardé des contacts suivis dans les pays du sud où il a eu à conduire avec succès des missions pour le compte de diverses organisations internationales. 

Peu disert mais sachant se faire entendre dans les conjonctures délicates, Lamamra qui a su gagner la confiance des cercles militaires algériens a souvent exprimé son refus de voir sa fonction rognée, parasitée ou dégradée. Sous Bouteflika, il avait déposé sa démission quand ce dernier lui avait adjoint un vice-ministre des affaires étrangères en la personne d’Abdelkader Messahel. Une réaction qui a obligé le chef de l’Etat à annuler sa décision. Vu et se considérant comme un légitime prétendant à la charge supprême, Lamamra suscite autant de respect que de méfiance dans le sérail ( voir adn-med du 14 mars 2023) 

Abdelmadjid Tebboune qui a toujours vu en son ministre des affaires étrangères un sérieux concurrent s’est déjà agacé de ses orientations et a eu à remettre en cause certaines de ses nominations. Une relation tendue qui a engendré une progressive mise à l’écart du ministre avant le divorce qui a eu lieu en 2023.   

« La brutalité de la décision prise à l’encontre de Lamamra a une double interprétation. D’une part, elle acte la candidature de Tebboune pour un deuxième mandat. On peut même considérer qu’il vient de lancer sa campagne. D’autres parts, et pour parvenir à ses fins, le chef de l’Etat n‘hésite pas à aller à l’encontre de la hiérarchie militaire algérienne. », analyse ce diplomate d’un pays de l’Union européenne qui ne cache pas sa considération pour Lamamra qu’il avait connu alors qu’ils étaient tous les deux en poste à Washington.

Reste une question qui taraude tous ceux qui s’intéressent à l’Algérie. Sur quelles forces s’appuie vraiment Abdelmadjid Tebboune ?

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