Trump inculpé
L’ancien président américain a comparu ce mardi pendant deux heures devant la justice fédérale à Miami pour se voir signifier les 37 charges retenues contre lui à la suite de la découverte, dans sa villa de Floride, par le FBI de boites contenant des documents concernant la sécurité nationale. Trump qui a plaidé non coupable a été inculpé mais il est ressorti libre pour se diriger vers l’aéroport afin de se rendre vers sa résidence d’été située Virginie.
De légers heurts ont opposé des centaines de trumpistes aux rares militants démocrates qui exigeaient une sanction exemplaire contre le leader républicain.
Show et polémique partout et en tout temps
Sur la route de l’aéroport, l’ancien locataire de la Maison blanche s’est arrêté devant dans une boulangerie où l’attendaient des partisans survoltés qui avaient auparavant prié pour lui avec un pasteur et un rabbin. Visiblement préparée, la halte filmée par des caméras a permis de montrer un Trump toujours pugnace dénonçant un pays en déclin et qui invitait les téléspectateurs à suivre la prise parole qu’il allait faire sitôt parvenu chez lui.
Trump n’a pas déçu ses adeptes. Il a dénoncé « un abus de pouvoir odieux » et traité Joe Biden de corrompu et de voyou qui a mis en danger « la démocratie américaine avec une bande de gauchistes. »
Sur la toile, les trumpistes stigmatisent une justice partiale et condamnent un acharnement judiciaire. Ils rappellent que l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton avait utilisé son téléphone personnel pour transmettre des informations sensibles et qu’on avait également trouvé chez Biden des boites de documents sensibles sans que la justice n’ait manifesté un grand empressement pour instruire ces deux affaires. Les arguments portent car en obligeant des commentateurs à justifier cette lenteur judiciaire, ils impliquent les deux leaders démocrates dans un dossier où les médias mainstream pensaient traiter du seul cas de Trump.
La stratégie de Trump consiste manifestement à gagner du temps pour éviter que son procès ne se tienne avant l’élection de novembre 2024. Un scrutin qu’il espère remporter et qui lui permettrait de bénéficier de l‘immunité de la fonction présidentielle et de prendre ensuite une mesure de grâce le disculpant des accusations qui pèsent contre lui et, pourquoi pas, de l’ensemble de ses turpitudes pendant devant la justice.
Pour l’instant Trump a réussi à transformer en avantage politique son tracas judiciaire. Au cours de cette semaine, sa côte de popularité a encore bondi dans les rangs républicains alors que celles de ces concurrents se sont effondrées.
