Tunisie : Saied intouchable sur fond de répression et de censure
Plus il abuse moins il est contesté. Les derniers sondages donnent Kaied Saied largement favori si l’élection présidentielle devait se dérouler actuellement. 56% des Tunisiens déclarent son action positive alors que la situation socio-économique connait une dégradation continue.
Au plan politique la répression n’épargne aucun secteur. Opposants politiques, journalistes et magistrats sont arrêtés bien souvent sans respects des procédures légales.
La presse connait une descente aux enfers que rien ne semble pouvoir freiner. Au moment où les sondages confirment Kais Saied comme favori, Sofien Rejeb faisait savoir ce 15 juin dans une conférence de presse que les journaux du groupe Dar Assabah cesseront de paraitre dès la semaine prochaine à cause du manque d’encre et de papier. Il a pointé la responsabilité des autorités tunisiennes dans cette situation. Ni les lettres ouvertes aux plus hautes autorités ni les actes symboliques comme l’impression en noir et blanc n’ont suscité de réaction de la part des pouvoirs publics.
Les restrictions des libertés surviennent dans un contexte de démobilisation de l’une des sociétés civiles qui était il y a encore quelques années la plus active de la rive sud de la Méditerranée.
La communauté internationale qui cherche à trouver un compromis avec Tunis sur les questions migratoires reste discrète sur les abus d’un président inaccessible que rien ne semble ébranler.