Algérie : le ministre de la communication limogé
C’est un décret nocturne qui a mis fin aux fonctions du ministre de la communication Mohamed Bouslimani. Sans qu’un lien officiel ait pu être établi entre les deux évènements, les observateurs ont relevé que la sanction est tombée après l’annonce faite par la chaine de télévision Ennahar, réputée proche des cercles sécuritaires, de l’expulsion de l’ambassadeur des Emirats arabes Unis. Une information fermement démentie par le ministère des affaires étrangères qui assure vouloir « porter au plus haut niveau les relations entre les deux peuples frères » d’Algérie et des Emirats arabes unis.
L’information n’a pas été du gout de l’autorité de régulation audio-visuelle, l’ARAV qui a aussitôt convoqué les responsables d’Ennahar pour explications.
Concomitamment à cette affaire, des sources généralement fiables font état de l’arrestation en Algérie de trois ressortissants émiratis . Par ailleurs, le président des Emirats arabes unis qui a eu un entretien en tête à tête avec Poutine a quitté plus tôt que prévu Saint-Petersbourg. Le surlendemain, le chef de l’Etat algérien exprimait devant le monde entier son admiration au président russe.
Le limogeage de Mohamed Bouslimani interroge car l’homme était donné comme un apparatchik sans état d’âme. Il avait endossé avec zèle le projet de loi sur la presse qui limite les conditions d’exercice des journalistes, s’était fait le fidèle relais des accusations grotesques lancées contre Amira Bouraoui et avait montré aplomb et acharnement après l’arrestation d’Ihsane El Kadi, responsable du groupe de presse Interface media.