Pacte financier mondial de Paris : l’Afrique du nord en rangs dispersés
C’est dans le prestigieux palais Brognart que le président français a appelé les 22 et 23 juin la communauté internationale à repenser la réforme du système financier international à l’aune des bouleversements induits par la crise climatique.
Représentativité appréciable
Réformer les missions du FMI et de la Banque mondiale est au cœur du Sommet de Paris qui plaide pour un nouveau pacte financier mondial. L’idée est ambitieuse. Il s’agit de réfléchir concrètement et urgemment à l’après Bretton-woods ; la banque mondiale et le fonds monétaire internationale étant obsolètes, contestés et, de toutes façons, dépassés par de nouveaux mécanismes de financement où la Chine qui prête aux Etats constitue à elle seule un empire économique et financier qui échappe aux cadres et normes mis en place après la seconde guerre-mondiale.
La participation est honorable. 40 chefs d’Etat et de gouvernement ont répondu à l’appel . L’Allemeand Olaf Scholz, L’Egyptien Sissi, le Kenyan Ruto , le brésilien Lula, ou le Sénégalais Maki – qui en profité pour lancer sa campagne présidentielle- ont fait le déplacement. Le secrétaire général de l’ONU, John Kerry – envoyé spécial du président Biden pour le climat -, les ONG comme Oxfam, dont l’expertise est établi sur les questions environnementales, et les grandes fondations comme celles de Bill Gates, Jef Besos ou Rockfeller étaient également présents.
Parmi les chefs d’Etat nord-africains, seul le président Kais Saied a tenu à assister à l’évènement. Le locataire de Carthage, très courtisé ces dernières semaines par l’Europe pour coopérer dans une politique de rétention des migrants, a d’ailleurs saisi l’occasion pour alpaguer la présidente du FMI qui conditionne toujours le prêt de 1,9 milliards de dollars, attendu par la Tunisie depuis plusieurs mois, à la mise en oeuvre de réformes structurelles.
Pour le reste, les dernières saillies moscovites de Tebboune ( voir adn-med du 18 juin ) condamnait toute participation algérienne de haut niveau. De son côté, le Maroc compte bien faire payer la lune de miel franco-algérienne à Macron.
Le résultat des géhennes inassouvies des pouvoirs a, une fois de plus, piégé le développement régional d’un ensemble qui avait là une occasion de peser solidairement sur un environnement financier qui pose globalement les mêmes contraintes aux trois pays. « C’est dans ce genre d’opportunité qu’on évalue les gâchis qu’occasionnent ces tensions irrationnelles aux trois peuples », déplore cet ancien banquier tunisien.
Une démarche audacieuse
La rencontre de Paris a des objectifs ambitieux. Il s’agit d’installer dans la communauté internationale le débat sur la répartition équitable des couts inhérents au changement climatique et une lutte plus efficace contre la pauvreté tout en étant « respectueux de la souveraineté de chacun » a déclaré Emmanuel Macron lors de son allocution d’ouverture.
Des pistes concrètes en faveur d’un fonctionnement plus favorable à l’intégration du Sud sont ouvertes à Paris. La Banque mondiale ne manifeste plus d’hostilité de principe au non- remboursement des dettes en cas de catastrophes naturelles. Le FMI conçoit d’accorder des droits de tirage importants à des pays du Sud dont les besoins et la gouvernance sont exposés dans la transparence. La bonne gouvernance du sud. Un autre considérant, tout aussi essentiel à la reconstruction d’un ordre financier mondial plus performant, qui a hanté les couloirs du Palais Brognart mais que les intervenants se sont gardé de mettre au-devant des conditionnalités devant accompagner le nouveau pacte financier international pour ne pas avoir à heurter les susceptibilités de dirigeants prompts à crier à l’ingérence sitôt qu’un de leur abus est pointé du doigt.
Des masses financières importantes doivent être mobilisées pour que la nouvelle alternative mondiale voit le jour. On parle de 1500 milliards de dollars voire plus. Cet argent existe, assure Macron. Il faut avoir la volonté politique de le mobiliser dans une perspective qui fait de la question environnementale une priorité universelle. La place des financements privés est déjà sujette à débat pour ne pas dire polémique. Comment associer rentabilité à court et moyen termes qui inspire l’investissement privé dans une vision macro-économique aussi innovante que la question climatique qui, par définition, s’organise sur le long terme ?
En 2021, la Cop 26 de Glasgow avait promis de dégager un budget de 100 milliards de dollars pour aider les pays du Sud à engager les premières réformes permettant d’atténuer le réchauffement climatique. En 2023 ces financements n’ont toujours pas été décaissés. Un défaut qui nourrit le camp des septiques mené par Lula qui cible déjà un sommet de Paris abstrait qui s’inscrit dans des tensions conjoncturelles opposant l’ex bloc de l’est au monde occidental. Faisant écho à cette tendance, quelquse dizaines de militants dont la jeune Greta Thunberg manifestaient sur la place d cela République pour exiger une engagement financier plus radical;Un sentiment auquel Macron a répondu dans son discours de clôture en déclarant que la rencontre de Paris a permis de dégager « un consensus complet ».
Faute d’y avoir répondre complètement, la réunion de Paris a posé les vraies questions qui déterminent les problématiques des flux migratoires avec leurs lots de conflits et de misère.
Une fois de plus, l’Afrique du nord zone de départ, de transit et d’accueil, a manqué un rendez-vous important pour la paix du monde et, donc, pour sa propre stabilité.
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