jeudi, novembre 30, 2023
Éditorial

Editorial. Emeutes de Nanterre : la mort, le malaise, les questions et le reste

Ce 27 juin à Nanterre ( Ile de France ), un policier a tiré à bout portant sur Nahel M, un jeune de 17 ans connu des services de sécurité qui a refusé d’obtempérer. Les conditions dans lesquelles l’agent a ouvert le feu semblent l’accabler. Dans la soirée, des émeutes éclatent dans la ville avant de s’étendre à plusieurs autres agglomérations. Ce jeudi, le ministère de l’intérieur annonce le déploiement de 40 000 agents dans le pays avant la marche blanche de ce jeudi initiée par la mère de la victime. Eric Ciotti et Eric Zemmour assumant la droite radicale appellent à l’instauration de l’état d’urgence. Une extrémité à laquelle ne veut pas se résoudre, pour l’instant, le gouvernement.

Le pouvoir fébrile

L’exécutif a immédiatement senti la gravité de la situation. Au point que le président de la République et la première ministre se sont sentis obligés d’intervenir pour tenter de calmer une situation dont l’un et l’autre connaissent le caractère explosif. Quitte à exprimer des maladresses qui mettent à mal la présomption d’innocence et le principe de séparation des pouvoirs. Le premier juge inacceptable et inadmissible ce qui s’est produit et la seconde attend de la justice qu’elle accélère la procédure ! Il y a comme un début d’affolement chez les deux têtes de l’exécutif.

Pourquoi cette fébrilité ? Pour une raison que personne ne veut nommer en France : la victime appartient à la diversité. Et quand ce genre de bavure affecte des personnes qui en sont issues, il y a une norme. Des groupes de délinquants, souvent cagoulés, remarquablement organisés, se saisissent de ces opportunités pour lancer des actions violentes qui n’épargnent aucune infrastructure. Le drame de Nanterre ne fait pas exception. Des mortiers ont été rapidement utilisés pour attaquer des forces de l’ordre. Ecoles, centre sociaux, commissariats, prison, tramway, bus, voitures de particuliers ont été la cible de ces gans qui parviennent à entrainer des jeunes de leur communauté qui, eux, ne sont pas forcément mêlés au trafic de drogue ou aux réseaux islamistes – les deux entités pouvant être les mêmes- qui se sont substitués aux pouvoirs publics dans les quartiers populaires. Jusque-là, on enregistre plusieurs dizaines d’interpellations. Des interventions qui ne parviennent pas à avoir d’effets dissuasifs sur des bandes désocialisées. 

Or, ce sont les castes intégristes et mafieuses qui organisent et entretiennent les victimisations qui nourrissent les tensions dans les banlieues qu’ils prennent en otage pour gérer le juteux marché des stupéfiants mais aussi recruter les candidats au djihad. Et cela marche. La solidarité communautaire, mentalement bien intégrée, sert de liant pour fédérer des groupes dépassant largement les cercles islamo-délinquants. On observe des jeunes d’origine tunisienne, algérienne et marocaine – les Turcs sont dans une stratégie différente – s’impliquer dans ces émeutes alors que les tensions opposant les pouvoirs de leur pays d’origine empêchent ou perturbent toutes les entreprises tendant à construire des courants d’opinion qui donneraient une image plus positive du devenir nord-africain et donc des migrants qui en sont originaires.

Désarroi et démission des élites

Pour l’heure, les élites ayant des attaches avec ces trois pays semblent dépassées par les réseaux mafieux. Tétanisées à l’idée d’être accusées de traitrise ou de faire le jeu de l’islamophobie, elles se murent dans le silence ou, plus sournoisement, accompagnent cette dégénérescence sociale et morale par des explications qui, en fait, renforcent le ressentiment que cultivent et dont se nourrissent les gangs.

Sur ce terreau, surfe l’extrême gauche qui sert de représentation institutionnelle au dévoiement citoyen. Le problème est que le silence des élites nord-africaines comme l’opportunisme cynique de l’extrême-gauche ne travaillent pas à l’amélioration des conditions sociales des jeunes issus de l’émigration. Et ceci pour deux raisons. La première est qu’un délinquant qui défie la loi s’enfonce dans la marginalisation, un statut qui permet de justifier les larcins et, pour certains, le crime. Des conduites qui ne favorisent pas le sens de l’effort et l’engagement citoyen ou militant pouvant faire reculer les politiques de ghettoïsation subies par les pères et grand’pères de ces jeunes. Le second problème, et c’est peut-être le plus dommageable pour le moyen terme, c’est que ces zones de non droit, constituent une source d’exaspération qui heurte et révolte des couches importantes de la population française, lesquelles basculent massivement vers l’extrême droite. Le fait que les attaques qui ciblent les «  Blancs » ne soulèvent pas la même indignation – le cas du meurtre de la petite Lola sur lequel l’extrême gauche a imposé l’omerta – constitue un carburant idéal pour le populisme de droite. Objectivement, ces émeutes sont la meilleure campagne électorale pour madame Le Pen.

Reste à savoir si ce n’est pas ce que recherche l’internationale islamiste et ses métastases mafieuses. Un pouvoir extrémiste en France s’ajoutant à d’autres déjà en place en Pologne et en Hongrie peut amener le Vieux continent à un renfermement qui ne laisserait d’autre issue au monde que l’affrontement global.

Dans cette séquence historique, la responsabilité des élites nord-africaine est grande.               

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