Affaire de Nanterre : l’Algérie s’invite au débat
Le ministère des affaires étrangères algérien a rendu public ce jeudi un communiqué évoquant la mort tragique du jeune Nahel survenue mardi à Nanterre ( banlieue parisienne ), suite à un coup de feu tiré à bout portant par un policier après un refus d’obtempérer. La victime âgée de 17 ans, connue des services de sécurité, se trouvait au volant d’un véhicule au moment des faits.
Un communiqué politique
Il est rare qu’Alger exprime sa sollicitude aux expatriés avec lesquels elle entretient des relations distanciées voire de suspicion, ce qui donne encore plus de relief à un communiqué où on peut lire : « le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a appris avec choc et consternation la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et les circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue. » Les rédacteurs disent cependant « faire confiance au gouvernement français à assumer pleinement son devoir de protection, soucieux ( sic) de la quiétude et de la sécurité dont doivent bénéficier nos ressortissants sur leur terre d’accueil ». Le gouvernement algérien qui présente ses condoléances à la famille du jeune Nahel assure suivre avec « une très grande attention » les évolutions de cette « affaire tragique, avec le souci constant d’être aux côtés des membres de sa communauté nationale au moment de l’adversité et de l’épreuve ».
Ambivalence diplomatique
Ce meurtre a soulevé une grande indignation en France qui s’est traduite depuis trois nuits par de violentes émeutes qui ont déjà provoqué plusieurs blessés parmi les services de sécurité, dont certains dans un état sérieux, et des dégâts matériels considérables.
Certains ont cru voir dans la volonté de « faire confiance au gouvernement français » une opportunité saisie par Alger pour amorcer un début de rapprochement avec Paris. Néanmoins, d’autres observateurs relèvent que les autorités algériennes qui se disent préoccupées par le sort de leurs concitoyens parlent « d’adversité » auxquels ces derniers seraient exposés et se sont abstenues de les inviter au calme et laisser la justice du pays d’accueil suivre son cours ; une justice à laquelle elles assurent accorder leur « confiance » .