Emeutes en France : la famille et les réseaux sociaux au centre des débats
La moyenne d’âge des émeutiers est de 17 ans et un tiers sont des mineurs. Il y a déjà eu plus de 1300 interpellations depuis le début des violences que connait la France après la mort du jeune Nahel provoquée par un policier mardi passé.
Deux dossiers qui s’imposent dans le débat politique
Le président de la République, Emmanuel Macron, a clairement évoqué la responsabilité des parents. Par ailleurs, le garde des sceaux, qui n’est pas un partisan d’une justice expéditive, a rappelé que la responsabilité parentale pouvait avoir une incidence « pénale ». De son côté le ministre de l’intérieur Gerald Darmanin, intervenant hier soir au journal de 2O heures de TF1, est revenu à plusieurs reprises sur l’effet contagieux induit par les annonces sur les réseaux sociaux et les compétitions entre bandes qu’il génère.
Anciennes problématiques, ces deux sujets sont remis au centre des enjeux politiques par les dramatiques évènements qui secouent l’Hexagone. Nul doute qu’ils feront l’objet de nouveau d’âpres débats. Et les postures opposant les tenants de la ligne responsabilisant les tuteurs des mineurs et ceux qui, comme la député écologiste Sandrine Rousseau qui renvoit à des considérations psychologiques voire historiques, les actes de vandalisme, les débats promettent d’être rudes. Cette dernière a expliqué que les vols d’objets de marque pouvaient être un symptôme révélant une frustration avant d’expliquer qu’il fallait analyser autrement que sous l’angle sécuritaire ces émeutes.
L’ONU s’en mêle
Une chose semble cependant probable. Ces émeutes relanceront les débats sur les rôles des familles avec que cela implique comme discussions sur les législations y afférent. Il en sera probablement de même pour le contrôle de l’accès aux réseaux sociaux. Les problèmes techniques et les limites juridiques que posent ce genre d’entreprise représentent un autre volet du problème, car l’application des décisions, quand bien même celles-ci seraient-elles prises rapidement, ne serait pas chose aisée.
Face à la dégradation de la situation, l’ONU à travers sa porte-parole aux droits de l’homme Ravina Sadashina a demandé à la France de s’attaquer « aux profonds problèmes » de racisme et de xénophobie des forces de l’ordre. « Nous sommes préoccupés par le meurtre d’un jeune de 17 ans d’origine nord-africaine par la police en France mardi » a déclaré la responsable onusienne qui ajoute « c’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination parmi les forces de l’ordre. »
La déclaration a immédiatement provoqué la réaction du Quai d’Orsay qui a déclaré que : « toute accusation de racisme ou de discrimination systémique parmi les forces de l’ordre est infondée »