France. Vers l’Etat d’urgence ?
Au moment où commençaient les obsèques du jeune Nahel dans un climat de grande tension- la famille a interdit la présence des personnalités et de la presse – le président Macron faisait savoir qu’il avait décidé d’annuler sa visite d’Etat en Allemagne. En mars, c’était le premier voyage à l’étranger du roi Charles III qui était également annulée pour cause de manifestations contre la réforme des retraites. Actuellement, plusieurs pays, dont les USA, recommandent la prudence à leurs ressortissants.
Auparavant, c’étaient des joueurs de l‘équipe France qui appelaient au clame « le temps de violence doit cesser », pouvait-on lire dans un communiqué. Un texte qui semble avoir fait problème puisque des joueurs qui l’avait posté sur leur compte l’on supprimé alors que d’autres, à l’instar de Kyllian Mbappé, l’ont publié sans la signature de l’équipe de France. De son côté, le leader de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon, s’est adressé aux jeunes à travers une vidéo pour dire qu’il ne fallait pas brûler les écoles. Un propos qui lui a aussitôt valu une levée de bouclier l’accusant de sélectionner les sites à protéger, ce qui reviendrait implicitement, selon ses contradicteurs, à tolérer sinon accepter que d’autres lieux soient attaqués. Des maires écologistes, comme celui de Lyon, qui n’étaient pas toujours les premiers à condamner les violences de jeunes délinquants, demandent en urgence des renforts de police. Plusieurs villes ont pris des arrêtés instaurant des couvre-feux allant de 21 heures à 6 heures du matin. Il apparait que, cette fois, la gravité de la situation a ébranlé des responsables ou des autorités qui ont souvent exprimé de la mansuétude voire de la compréhension envers les débordements des bandes. Marseille, ville cosmopolite peu coutumière d’émeutes, a connu la nuit la plus violente du pays avec près d’une centaine d’interpellation
Depuis hier, le Raid a été mobilisé et des véhicules de police blindés sont dans les centres urbains. Les forces de police et de gendarmerie disponibles sont sur le terrain avec 45 000 agents mobilisés.
Quelque chose d’inédit vient de se produire en France.
Il y a quatre jours, l’état d’urgence demandé par Eric Ciotti, président de LR et Eric Zemmour, fondateur de Reconquête, avait été rejeté par l’exécutif. Hier, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmarin, interrogé sur ce sujet, répondait qu’il revenait au président ( en déplacement à Bruxelles ) d’en apprécier l’opportunité. Désormais, l’éventualité de cette décision d’exception, qui n’a été prise qu’à cinq reprises dans la cinquième république, fait partie du possible.
