Les États-Unis rejoignent l’UNESCO quittée sous l’administration Trump
Les États-Unis ont officiellement réintégré l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, après l’avoir quittée sous la présidence de Donald Trump. La décision a été prise lors d’une conférence générale extraordinaire vendredi à Paris, où 132 États ont voté en faveur du retour des États-Unis.
L’ombre de la Chine
Le gouvernement de Joe Biden a exprimé sa volonté de rejoindre l’UNESCO dans un contexte de rivalité croissante avec la Chine, qui cherche à remodeler l’ordre multilatéral international. En réintégrant l’organisation, les États-Unis cherchent à éviter de laisser la Chine occuper un espace de leadership mondial.
Selon Scott Lucas, professeur émérite à l’université de Birmingham, cette décision de l’administration Biden équivaut à une reconnaissance de l’importance du pouvoir politique et du leadership international exercé par l’UNESCO. Les États-Unis estiment qu’ils ont beaucoup à apporter en termes de coopération dans des domaines tels que le changement climatique, la liberté de la presse et les progrès technologiques et scientifiques.
Depuis l’admission de la Palestine à l’UNESCO en 2011, les États-Unis avaient cessé de financer l’organisation en raison de ce qu’ils considéraient comme des “partis pris anti-israéliens persistants”. Le retrait américain avait porté un sévère coup financier à l’UNESCO, puisque les États-Unis apportaient 22% de son budget.
Le soft power, antidote de l’autoritarisme
La dette américaine envers l’UNESCO, accumulée entre 2011 et 2018, s’élève désormais à 619 millions de dollars, dépassant le budget annuel de l’organisation. Les États-Unis ont demandé au Congrès américain de débloquer 150 millions de dollars pour l’année fiscale 2024, et des montants équivalents pour les années suivantes, afin de rembourser cette dette.
Bien que la réintégration des États-Unis ait été largement soutenue, certains pays, tels que l’Iran, la Syrie, la Russie et surtout la Chine, se sont opposés à cette décision. Certains critiques estiment que la manière dont les États-Unis ont demandé leur retour à l’UNESCO constitue une violation de l’esprit de la Constitution de l’organisation.
Le retour des États-Unis à l’UNESCO est prévu pour le mois de juillet. Les USA prévoient également de contribuer financièrement à des programmes visant à promouvoir l’accès à l’éducation en Afrique et à protéger les journalistes.