Maroc-Iran : vers une reprise des relations ?
Rompues depuis 2018 à l’initiative de Rabat pour cause d’accusations de soutien du Polisario par le biais de la fraction armée du Hezbollah, les relations entre le Maroc et l’Iran sont-elles à la veille d’un nouveau départ ?
Hossein Amir-Abdollahian, ministre des affaires étrangères iranien vient de créer la surprise en déclarant que « Parmi les priorités de la politique étrangère de l’Administration du président iranien Ebrahim Raïssi figure l’attention particulière portée aux relations de son pays avec le monde musulman et les Etats de la région », avant d’ajouter : « Nous nous félicitons de l’élargissement et de la normalisation des relations avec d’autres pays régionaux et musulmans, notamment l’Egypte et le Maroc.»
Pour ce diplomate français qui a suivi de près l’expulsion réciproque de diplomates français et iraniens en décembre 1983, « Téhéran a déjà fait le plus dur en renouant le contact avec l’Arabie saoudite grâce à l’intercession de la Chine. Soumis à de drastiques sanctions internationales et des tensions politiques internes, le régime iranien se doit de sortir de l’isolement s’il ne veut pas voir le voisin saoudien asseoir définitivement son leadership dans la région. »
En effet, pendant que les Mollahs répriment durement le soulèvement des femmes, MBS procède de façon progressive mais résolue à de notables ouvertures sociétales.
La main tendue de l’Iran pourrait aussi s’expliquer par le fait que les USA se montrent moins fermés à l’idée d’accepter plus facilement l’enrichissement de son uranium, un dossier de première importance pour un pays qui n’a jamais fait mystère de son ambition de devenir une puissance nucléaire.
Pour l’instant, Rabat n’a pas réagi à l’annonce iranienne. On peut néanmoins supposer que la problématique de la souveraineté marocaine sur le occidental sera l’alpha et l’oméga de la réponse du Royaume alaouite. Une question qui sera difficile à trancher pour Téhéran dont les relations avec Alger sont particulièrement cordiales.
