jeudi, novembre 30, 2023
Politique

Algérie. Nouveau mouvement dans le corps diplomatique

Un mouvement diplomatique touchant 18 ambassades, 3 consulats généraux et 2 consulats vient d’être décidé par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune ce lundi annonce le ministère des affaires étrangères.

Opération impromptue

C’est le deuxième changement opéré depuis le début de l’année. Au mois de février la même décision avait déjà affecté 24 ambassades, 15 consulats généraux et  9 consuls.

Le ministère des affaires étrangères ne donne pas d’information sur les pays concernés par ces nominations. « Dans le cadre de la poursuite de la redynamisation de l’appareil diplomatique, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a décidé d’opérer un mouvement partiel dans le corps des chefs de centres diplomatiques et consulaires ayant touché 18 ambassadeurs, 03 consuls généraux et 02 consuls », peut-on lire dans le communiqué publié ce lundi par l’APS.

S’il est de tradition de ne pas révéler les noms des ambassadeurs avant l’accréditation des Etats qui les accueillent, les observateurs relèvent qu’il est peu commun de garder le secret les pays concernés, d’autant que le nombre de représentations impliquées  n’est pas négligeable.

Cet enseignant de l’école nationale d’administration relève que , « le pays compte moins de 100 ambassades dans le monde, cela fait presque la moitié des chancelleries qui sont changées en moins de six mois, dans des conditions peu usuelles » et d’ajouter : «  la diplomatie a besoin de stabilité pour être performante. »

L’ombre de Lamamra

Qu’est ce qui pourraient être à l’origine de ces soudaines rotations ? Notre interlocuteurs n’hésite pas : «  C’est l’effet différé du phénomène Lamamra qui avait voulu engager un rapport de force avec Tebboune. Or ce dernier voyait en lui, à tort ou à raison, un concurrent potentiel dont il ne supportait ni les ambitions ni la notoriété internationale. »

Diplomate de profession, Lamamra voulait sortir la politique des affaires étrangères du pays de l’emprise idéologique du système FLN, une manière de procéder que la technostructure appelle avec une certain distance la diplomatie de l’émotion. Or, l’approche de Lamamra va à l’encontre des visions du pouvoir qui réinvestit les alliances et stratégies des années 70 avec notamment un alignement sur Moscou qui s’est traduit de façon remarquable et remarqué lors de la dernière visite d’Abdelmadjid Tebboune en Russie. ( voir adn-med du 18/06/2023) Pour plusieurs fonctionnaires des affaires étrangères algérien, le chef de l’Etat suspecte les diplomates les plus chevronnés de ne pas se repositionner assez vite sur les nouvelles orientations de la présidence qui voyait ou redoutait une certaine résistance ou, du moins, une forme d’inertie volontairement entretenue  pour réduire la portée de la doctrine adoptée par le régime à la faveur de l’invasion de l’Ukraine, un conflit qui apparait pour Alger comme une opportunité pour précipiter l’avènement d’un ordre mondial où elle espère voir ses alliés et protecteurs prendre une place de choix.

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